Anatole France - LA RÔTISSERIE DE LA REINE PÉDAUQUE

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LA RÔTISSERIE DE LA REINE PÉDAUQUE: краткое содержание, описание и аннотация

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The Project Gutenberg eBook, La rotisserie de la Reine Pedauque, by Anatole France
This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net
Title: La rôtisserie de la Reine Pédauque
Author: Anatole France
Release Date: March 21, 2004 [eBook #11645] [Date last updated: October 3, 2005]
Language: French
***START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LA ROTISSERIE DE LA REINE PEDAUQUE***
Produced by Carlo Traverso, Vital Debroey and the Online Distributed Proofreading Team.
This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr.

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La nuit qui précéda mon départ, tandis que M. d'Anquetil buvait et jouait aux cartes avec le chirurgien-barbier, nous allâmes sur la place, Jahel et moi, pour respirer l'air. Il était embaumé d'herbes et plein du chant des grillons.

—La belle nuit! dis-je à Jahel. L'année n'en aura plus guère de semblables; et peut-être, de ma vie, n'en reverrai-je point de si douce.

Le cimetière fleuri du village étendait devant nous ses immobiles vagues de gazon, et le clair de la lune blanchissait les tombes éparses sur l'herbe noire. La pensée nous vint, à tous deux en même temps d'aller dire adieu à notre ami. La place où il reposait était marquée par une croix semée de larmes, dont le pied plongeait dans la terre molle. La pierre qui devait recevoir l'épitaphe n'y avait point encore été posée. Nous nous assîmes tout auprès, dans l'herbe, et là, par un insensible et naturel penchant, nous tombâmes dans les bras l'un de l'autre, sans craindre d'offenser par nos baisers la mémoire d'un ami que sa profonde sagesse rendait indulgent aux faiblesses humaines.

Tout à coup Jahel me dit dans l'oreille, où elle avait précisément sa bouche:

—Je vois M. d'Anquetil, qui, sur le mur du cimetière, regarde attentivement de notre côté.

—Nous peut-il voir dans cette ombre? demandai-je.

—Il voit sûrement mes jupons blancs, répondit-elle. C'est assez, je pense, pour lui donner envie d'en voir davantage.

Je songeais déjà à tirer l'épée et j'étais fort décidé à défendre deux existences qui, dans ce moment, étaient encore, peu s'en faut, confondues. Le calme de Jahel m'étonnait; rien, dans ses mouvements ni dans sa voix, ne trahissait la peur.

—Allez, me dit-elle, fuyez, et ne craignez rien pour moi. C'est une surprise que j'ai plutôt désirée. Il commençait à se lasser, et ceci est excellent pour ranimer son goût et assaisonner son amour. Allez et laissez-moi! Le premier moment sera dur, car il est d'un caractère violent. Il me battra, mais je ne lui en serai ensuite que plus chère. Adieu!

—Hélas! m'écriai-je, ne me prîtes-vous donc, Jahel, que pour aiguiser les désirs d'un rival?

—J'admire que vous veuillez me quereller, vous aussi! Allez, vous dis-je!

—Eh quoi! vous quitter de la sorte?

—Il le faut, adieu! Qu'il ne vous trouve pas ici. Je veux bien lui donner de la jalousie, mais avec délicatesse. Adieu, adieu!

A peine avais-je fait quelques pas dans le labyrinthe des tombes, que M. d'Anquetil, s'étant approché d'assez près pour reconnaître sa maîtresse, fit des cris et des jurements à réveiller tous ces morts de village. J'étais impatient d'arracher Jahel à sa rage. Je pensais qu'il l'allait tuer. Déjà je me glissais à son secours dans l'ombre des pierres. Mais, après quelques minutes, pendant lesquelles je les observai très attentivement, je vis M. d'Anquetil la pousser hors du cimetière et la ramener à l'auberge de Gaulard avec un reste de fureur qu'elle était bien capable d'apaiser seule et sans secours.

Je rentrai dans ma chambre lorsqu'ils eurent regagné la leur. Je ne dormis point de la nuit, et, les guettant à l'aube, par la fente des rideaux, je les vis traverser la cour de l'auberge dans une grande apparence d'amitié.

Le départ de Jahel augmenta ma tristesse. Je m'étendis à plat ventre au beau milieu de ma chambre et, le visage dans les mains, je pleurai jusqu'au soir.

A cet endroit, ma vie perd l'intérêt qu'elle empruntait des circonstances, et ma destinée, redevenant conforme à mon caractère, n'offre plus rien que de commun. Si j'en prolongeais les mémoires, mon récit paraîtrait bientôt insipide. Je l'achèverai en peu de mots. M. le curé de Vallars me donna une lettre de recommandation pour un marchand de vin de Mâcon, chez qui je fus employé pendant deux mois, au bout desquels mon père m'écrivit qu'il avait arrangé mes affaires et que je pouvais sans danger revenir à Paris.

Aussitôt je pris le coche et fis le voyage avec des recrues. Mon coeur battit à se rompre quand je revis la rue Saint-Jacques, l'horloge de Saint-Benoit-le-Bétourné, l'enseigne des Trois Pucelles et la Sainte Catherine de M. Blaizot.

Ma mère pleura à ma vue; je pleurai, nous nous embrassâmes et nous pleurâmes encore. Mon père, accouru en grande hâte du Petit Bacchus , me dit avec une dignité attendrie:

—Jacquot, mon fils, je ne te cache pas que je fus fort courroucé contre toi quand je vis les sergents entrer à la Reine Pédauque pour te prendre, ou, à ton défaut, m'emmener en ta place. Ils ne voulaient rien entendre, alléguant qu'il me serait loisible de m'expliquer en prison. Ils te recherchaient sur une plainte de M. de la Guéritaude. Je m'en formai une horrible idée de tes désordres. Mais, ayant appris, par tes lettres, que ce n'était que peccadilles, je ne pensai plus qu'à te revoir. J'ai maintes fois consulté le cabaretier du Petit Bacchus sur les moyens d'étouffer ton affaire. Il me répondit toujours: "Maître Léonard, allez trouver le juge avec un gros sac d'écus, et il vous rendra votre gars blanc comme neige." Mais les écus sont rares ici, et il n'est poule, oie, ni cane dans ma maison qui ponde des oeufs d'or. C'est tout au plus si la volaille, à l'heure d'aujourd'hui, me paye le feu de ma cheminée. Par bonheur, ta sainte et digne mère eut l'idée d'aller trouver la mère de M. d'Anquetil, que nous savions occupée en faveur de son fils, recherché en même temps que toi, pour la même affaire. Car je reconnais, mon Jacquot, que tu as fait le polisson en compagnie d'un gentilhomme, et j'ai le coeur trop bien situé pour ne pas sentir l'honneur qui en rejaillit sur toute la famille. Ta mère demanda donc audience à madame d'Anquetil, en son hôtel du faubourg Saint-Antoine. Elle s'était proprement habillée, comme pour aller à la messe; et madame d'Anquetil la reçut avec bonté. Ta mère est une sainte femme, Jacquot, mais elle n'a pas beaucoup d'usage, et elle parla d'abord sans à-propos ni convenance. Elle dit: "Madame, à nos âges, il ne nous reste après Dieu, que nos enfants." Ce n'était pas ce qu'il fallait dire à cette grande dame qui a encore des galants.

—Taisez-vous, Léonard, s'écria ma mère. La conduite de madame d'Anquetil ne vous est point connue et il faut que j'aie assez bien parlé à cette dame, puisqu'elle m'a répondu: "Soyez tranquille, madame Ménétrier; je m'emploierai pour votre fils, comme pour le mien; comptez sur mon zèle." Et vous savez, Léonard, que nous reçûmes, avant qu'il fût deux mois, l'assurance que notre Jacquot pouvait rentrer à Paris sans être inquiété.

Nous soupâmes de bon appétit. Mon père me demanda si je comptais rester au service de M. d'Astarac. Je répondis qu'après la mort à jamais déplorable de mon bon maître, je ne souhaitais point de me retrouver, avec le cruel Mosaïde, chez un gentilhomme qui ne payait ses domestiques qu'en beaux discours. Mon père m'invita obligeamment à tourner sa broche comme devant.

—Dans ces derniers temps, Jacquot, me dit-il, j'avais donné cet emploi à frère Ange; mais il s'en acquittait moins bien que Miraut, et même que toi. Ne veux-tu point, mon fils, reprendre ta place sur l'escabeau, au coin de la cheminée?

Ma mère, qui, toute simple qu'elle était, ne manquait point de jugement, haussa les épaules et me dit:

—M. Blaizot, qui est libraire à l' Image sainte Catherine , a besoin d'un commis. Cet emploi, mon Jacquot, t'ira comme un gant. Tu es de moeurs douces et tu as de bonnes manières. C'est ce qui convient pour vendre des Bibles.

J'allai tout aussitôt m'offrir à M. Blaizot, qui me prit à son service.

Mes malheurs m'avaient rendu sage. Je ne fus pas rebuté par l'humilité de ma tâche et je la remplis avec exactitude, maniant le plumeau et le balai au contentement de mon patron.

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