Stendhal - La Chartreuse De Parme

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– Pensez quelquefois à cette question: son emploi est de réveiller les cœurs et de les empêcher de s’endormir dans ce faux bonheur tout matériel que donnent les monarchies. Le service qu’il rend à ses concitoyens vaut-il cent francs par mois?… Mon malheur est d’aimer, dit-il d’un air fort doux, et depuis près de deux ans mon âme n’est occupée que de vous, mais jusqu’ici je vous avais vue sans vous faire peur.

Et il prit la fuite avec une rapidité prodigieuse qui étonna la duchesse et la rassura. «Les gendarmes auraient de la peine à l’atteindre, pensa-t-elle; en effet, il est fou.»

– Il est fou, lui dirent ses gens; nous savons tous depuis longtemps que le pauvre homme est amoureux de Madame; quand Madame est ici nous le voyons errer dans les parties les plus élevées du bois, et dès que Madame est partie, il ne manque pas de venir s’asseoir aux mêmes endroits où elle s’est arrêtée; il ramasse curieusement les fleurs qui ont pu tomber de son bouquet et les conserve longtemps attachées à son mauvais chapeau.

– Et vous ne m’avez jamais parlé de ces folies, dit la duchesse presque du ton du reproche.

– Nous craignions que Madame ne le dît au ministre Mosca. Le pauvre Ferrante est si bon enfant! ça n’a jamais fait de mal à personne, et parce qu’il aime notre Napoléon, on l’a condamné à mort.

Elle ne dit mot au ministre de cette rencontre, et comme depuis quatre ans c’était le premier secret qu’elle lui faisait, dix fois elle fut obligée de s’arrêter court au milieu d’une phrase. Elle revint à Sacca avec de l’or. Ferrante ne se montra point. Elle revint quinze jours plus tard: Ferrante, après l’avoir suivie quelque temps en gambadant dans le bois à cent pas de distance, fondit sur elle avec la rapidité de l’épervier, et se précipita à ses genoux comme la première fois.

– Où étiez-vous il y a quinze jours?

– Dans la montagne au-delà de Novi, pour voler des muletiers qui revenaient de Milan où ils avaient vendu de l’huile.

– Acceptez cette bourse.

Ferrante ouvrit la bourse, y prit un sequin qu’il baisa et qu’il mit dans son sein, puis la rendit.

– Vous me rendez cette bourse et vous volez!

– Sans doute; mon institution est telle, jamais je ne dois avoir plus de cent francs; or, maintenant, la mère de mes enfants a quatre-vingts francs et moi j’en ai vingt-cinq, je suis en faute de cinq francs, et si l’on me pendait en ce moment j’aurais des remords. J’ai pris ce sequin parce qu’il vient de vous et que je vous aime.

L’intonation de ce mot fort simple fut parfaite. «Il aime réellement», se dit la duchesse.

Ce jour-là, il avait l’air tout à fait égaré. Il dit qu’il y avait à Parme des gens qui lui devaient six cents francs, et qu’avec cette somme il réparerait sa cabane où maintenant ses pauvres petits enfants s’enrhumaient.

– Mais je vous ferai l’avance de ces six cents francs, dit la duchesse tout émue.

– Mais alors, moi, homme public, le parti contraire ne pourra-t-il pas me calomnier, et dire que je me vends?

La duchesse attendrie lui offrit une cachette à Parme s’il voulait lui jurer que pour le moment il n’exercerait point sa magistrature dans cette ville, que surtout il n’exécuterait aucun des arrêts de mort que, disait-il, il avait in petto.

– Et si l’on me pend par suite de mon imprudence, dit gravement Ferrante, tous ces coquins, si nuisibles au peuple, vivront de longues années, et à qui la faute? Que me dira mon père en me recevant là-haut?

La duchesse lui parla beaucoup de ses petits enfants à qui l’humidité pouvait causer des maladies mortelles; il finit par accepter l’offre de la cachette à Parme.

Le duc Sanseverina, dans la seule demi-journée qu’il eût passée à Parme depuis son mariage, avait montré à la duchesse une cachette fort singulière qui existe à l’angle méridional du palais de ce nom. Le mur de façade, qui date du Moyen Age, a huit pieds d’épaisseur; on l’a creusé en dedans, et là se trouve une cachette de vingt pieds de haut, mais de deux seulement de largeur. C’est tout à côté que l’on admire ce réservoir d’eau cité dans tous les voyages, fameux ouvrage du douzième siècle, pratiqué lors du siège de Parme par l’empereur Sigismond, et qui plus tard fut compris dans l’enceinte du palais Sanseverina.

On entre dans la cachette en faisant mouvoir une énorme pierre sur un axe de fer placé vers le centre du bloc. La duchesse était si profondément touchée de la folie du Ferrante et du sort de ses enfants, pour lesquels il refusait obstinément tout cadeau ayant une valeur, qu’elle lui permit de faire usage de cette cachette pendant assez longtemps. Elle le revit un mois après, toujours dans les bois de Sacca, et comme ce jour-là il était un peu plus calme, il lui récita un de ses sonnets qui lui sembla égal ou supérieur à tout ce qu’on a fait de plus beau en Italie depuis deux siècles. Ferrante obtint plusieurs entrevues; mais son amour s’exalta, devint importun, et la duchesse s’aperçut que cette passion suivait les lois de tous les amours que l’on met dans la possibilité de concevoir une lueur d’espérance. Elle le renvoya dans ses bois, lui défendit de lui adresser la parole: il obéit à l’instant et avec une douceur parfaite. Les choses en étaient à ce point quand Fabrice fut arrêté. Trois jours après, à la tombée de la nuit, un capucin se présenta à la porte du palais Sanseverina; il avait, disait-il, un secret important à communiquer à la maîtresse du logis. Elle était si malheureuse qu’elle fit entrer: c’était Ferrante.

– Il se passe ici une nouvelle iniquité dont le tribun du peuple doit prendre connaissance, lui dit cet homme fou d’amour. D’autre part, agissant comme simple particulier, ajouta-t-il, je ne puis donner à Madame la duchesse Sanseverina que ma vie, et je la lui apporte.

Ce dévouement si sincère de la part d’un voleur et d’un fou toucha vivement la duchesse. Elle parla longtemps à cet homme qui passait pour le plus grand poète du nord de l’Italie, et pleura beaucoup. «Voilà un homme qui comprend mon cœur», se disait-elle. Le lendemain il reparut toujours à l’Ave Maria, déguisé en domestique et portant livrée.

– Je n’ai point quitté Parme; j’ai entendu dire une horreur que ma bouche ne répétera point; mais me voici. Songez, Madame, à ce que vous refusez! L’être que vous voyez n’est pas une poupée de cour, c’est un homme!

Il était à genoux en prononçant ces paroles d’un air à leur donner de la valeur.

– Hier, je me suis dit, ajouta-t-il: «Elle a pleuré en ma présence; donc elle est un peu moins malheureuse!»

– Mais, monsieur, songez donc quels dangers vous environnent, on vous arrêtera dans cette ville!

– Le tribun vous dira: Madame, qu’est-ce que la vie quand le devoir parle? L’homme malheureux, et qui a la douleur de ne plus sentir de passion pour la vertu depuis qu’il est brûlé par l’amour, ajoutera: Madame la duchesse, Fabrice, un homme de cœur, va périr peut-être; ne repoussez pas un autre homme de cœur qui s’offre à vous! Voici un corps de fer et une âme qui ne craint au monde que de vous déplaire.

– Si vous me parlez encore de vos sentiments, je vous ferme ma porte à jamais.

La duchesse eut bien l’idée, ce soir-là, d’annoncer à Ferrante qu’elle ferait une petite pension à ses enfants, mais elle eut peur qu’il ne partît de là pour se tuer.

A peine fut-il sorti que, remplie de pressentiments funestes, elle se dit: «Moi aussi je puis mourir, et plût à Dieu qu’il en fût ainsi, et bientôt! si je trouvais un homme digne de ce nom à qui recommander mon pauvre Fabrice.»

Une idée saisit la duchesse: elle prit un morceau de papier et reconnut, par un écrit auquel elle mêla le peu de mots de droit qu’elle savait, qu’elle avait reçu du sieur Ferrante Palla la somme de 25 000 francs, sous l’expresse condition de payer chaque année une rente viagère de 1 500 francs à la dame Sarasine et à ses cinq enfants. La duchesse ajouta: «De plus je lègue une rente viagère de 300 francs à chacun de ses cinq enfants, sous la condition que Ferrante Palla donnera des soins comme médecin à mon neveu Fabrice del Dongo, et sera pour lui un frère. Je l’en prie.» Elle signa, antidata d’un an et serra ce papier.

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