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Mathias Énard: Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants

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Mathias Énard Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants: краткое содержание, описание и аннотация

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En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu’il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l’édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l’invitation du sultan Bajazet qui lui propose — après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci — de concevoir un pont sur la Corne d’Or ? Ainsi commence ce roman, tout en frôlements historiques, qui s’empare d’un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage. Troublant comme la rencontre de l’homme de la Renaissance avec les beautés du monde ottoman, précis et ciselé comme une pièce d’orfèvrerie, ce portrait de l’artiste au travail est aussi une fascinante réflexion sur l’acte de créer et sur le symbole d’un geste inachevé vers l’autre rive de la civilisation. Car à travers la chronique de ces quelques semaines oubliées de l’Histoire, Mathias Enard esquisse une géographie politique dont les hésitations sont toujours aussi sensibles cinq siècles plus tard. Né en 1972 Mathias Enard a étudié le persan et l'arabe et fait de longs séjours au Moyen-Orient. Il vit à Barcelone. Il a publié trois romans chez Actes Sud : (2003, prix des Cinq Continents de la francophonie ; Babel n° 903), (2005) et (2008 ; Babel n° 903) salué par le prix Décembre 2008 et le prix du Livre Inter 2009.

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Rien de plus.

Ce jour du 19 mai 1506,Votre Michelagnolo, sculpteur à Florence

Le sobre Michelangelo s'est assoupi au creux des coussins et se réveille seul et angoissé, dans son lit de bois. Des lambeaux de cauchemar lui scellent les paupières. Il se souvient vaguement que Mesihi et Manuel l'ont ramené dans une voiture ou une chaise à porteurs et l'ont jeté sur son lit. La honte l'étreint. Il serre les dents. Tire sur sa barbe à l'arracher. La douleur des remords est telle qu'il se réfugie dans la prière. Mon Dieu pardonnez-moi mes péchés, mon Dieu pardonnez-moi d'être auprès d'infidèles, mon Dieu libérez-moi de la tentation et préservez-moi du mal.

Puis il se lève, chancelant, comme au sortir du bateau dont il a débarqué quelques jours auparavant, et décide de rentrer à Florence au plus tôt. Sans doute a-t-il peur ; peut-être voit-il, penché au-dessus de lui, le pape furieux brandissant l'excommunication ; il pense au Jugement dernier : il va rejoindre Mahomet dans un des cercles de l'Enfer, où il sera dépecé et éventré pour l'éternité, au milieu des diables et des démons.

Mais n'est-ce pas le pape lui-même qui a provoqué ce départ ? Dieu ne l'a-t-il pas voulu ? Sa Sainteté ne l'a-t-elle pas fait chasser comme un indésirable, qui plus est sans le payer ? Seuls ses frères savent qu'il se trouve à Constantinople. Il cache son séjour pour le moment et date ses autres lettres de Florence par l'intermédiaire du marchand Maringhi, auquel il a demandé la plus grande discrétion. Quand bien même on saurait qu'il n'est plus en Toscane, on le penserait à Bologne, à Venise, à Milan, même, mais certainement pas auprès du Grand Turc.

Une fois n'est pas coutume, l'immense sculpteur se rend dans la salle d'eau et, autant pour laver ses angoisses que pour effacer les effets du vin lourd de la veille, il s'asperge le visage d'eau glacée. Puis, rasséréné, il se noue par habitude une toile autour de la tête, en turban, comme le font les artistes pour se protéger de la poussière du marbre ou des éclaboussures de pigments. Est-ce parce qu'il a pensé aux sculptures du tombeau de Jules II, par simple manie, ou pour conjurer les effets de la migraine, comme si son cœur battait fort dans ses méninges alourdies par le vin, qui raidit aussi bien le col que l'empois ? Sans doute tout cela à la fois.

Lorsqu'on frappe à sa porte, le sculpteur est à sa table, en train d'ébaucher, de mémoire, les chevilles et les mollets de l'échanson de la veille, à traits fins, rapides ; il n'a pas retenu son nom ; Mesihi lui a expliqué quelque chose sur sa provenance, son origine lointaine qu'il a oubliée aussi. Il lève les yeux à regret de son dessin.

— Mesihi de Pristina est là, maestro.

Le serviteur du marchand Maringhi lui apporte, avec la nouvelle de la visite, un bouillon d'entrailles et un morceau de pain.

— Je descends, plutôt. Je mangerai en bas.

Il passe une tunique, chausse ses galoches, sort sur la galerie, marche jusqu'à l'escalier et atteint la cour. Mesihi l'attend, assis sur un tabouret à l'ombre du grand figuier. Le ciel d'Istanbul est extraordinairement bleu, ce matin-là, pure couleur étalée jusqu'aux pierres du caravansérail, tout contre les feuilles de l'arbre au vert si dense. Le serviteur approche un second tabouret, une caisse de bois, deux assiettes de consommé fumant, une miche brune et quelques pousses d'ail de printemps.

Mesihi s'est levé en voyant approcher Michelangelo, il l'a salué avec grâce. Elégamment vêtu, le sourire brillant, la silhouette élancée, le poète a pris soin de maquiller légèrement ses yeux, sans doute pour cacher les effets du manque de sommeil et de la débauche. En l'absence du drogman Manuel, les deux hommes doivent se contenter pour communiquer des rudiments de franc que sait Mesihi. Michel-Ange s'applique à parler doucement, à articuler ; cette langue rappelle sans doute à Mesihi les marchands italiens de son enfance, les intonations dalmates de sa mère, chrétienne capturée à Raguse. Ils ne parlent ni d'Art, ni de poésie ni d'architecture, mais du goût de la soupe, de la clémence du jour ; pour des raisons différentes, ni l'un ni l'autre n'évoque la soirée de la veille. Le déjeuner achevé, le domestique approche un broc de cuivre et leur verse de l'eau sur les mains.

Rejoints par un dessinateur et un ingénieur, le grand artiste et le poète favori du vizir quittent les entrepôts de Maringhi le Florentin pour se rendre sur le port.

Michel-Ange note le nom des marchandises même s'il ignore celui des embarcations de toutes taille qui les charrient, pressées de déposer leur cargaison pour laisser la place à d'autres, huile de Mytilène, savons de Tripoli, riz d'Égypte, mélasse de Crète, tissus d'Italie, charbon d'Izmit, pierres du Bosphore.

Durant le reste de la matinée, sur les quais, autour de la porte dans les remparts de la ville et jusqu'au milieu du port, où on les promène en barque, Michel-Ange et les ingénieurs observent et mesurent. Le sculpteur florentin contemple le paysage, la colline fortifiée de Péra de l'autre côté de la Corne d'Or, la gloire de Stambul qui lui fait face ; les géomètres calculent l'étendue exacte du bras de mer, montrent à l'artiste l'emplacement précis prévu pour le pont. On discute unités de distance, coudées florentines ou vénitiennes, kulaç et endazé ottomans ; on débarque enfin sur l'autre rive, ce faubourg si escarpé que les tours qui le défendent semblent parallèles à la pente.

Etres étranges que ces mahométans si tolérants envers les choses chrétiennes. Péra est peuplée principalement de Latins et de Grecs, les églises y sont nombreuses. Quelques juifs et Maures venus de la lointaine Andalousie se distinguent par leurs costumes. Tous ceux qui ont refusé de devenir chrétiens ont récemment été chassés d'Espagne.

La visite terminée, les mesures prises, l'artiste exprime le désir de rentrer à Constantinople pour se remettre à dessiner.

Cela commence par des proportions. L'architecture est l'art de l'équilibre ; tout comme le corps est régi par des lois précises, longueur des bras, des jambes, position des muscles, un édifice obéit à des règles qui en garantissent l'harmonie. L'ordonnancement est la clé d'une façade, la beauté d'un temple provient de l'ordre, de l'articulation des éléments entre eux. Un pont, ce sera la cadence des arches, leur courbe, l'élégance des piles, des ailes, du tablier. Des niches, des gorges, des ornements pour les transitions, certes, mais déjà, dans le rapport entre voûtes et piliers, tout sera dit.

Michel-Ange n'a pas d'idée.

Cet ouvrage doit être unique, chef-d’œuvre de grâce, autant que le David, autant que la Pietà.

En traçant ses premières esquisses, il pense à Léonard de Vinci, à qui tout l'oppose, à croire qu'ils vivent dans deux époques distantes d'une infinité d'éons.

Michel-Ange baye aux corneilles sur ses planches. Il ne voit pas encore ce pont. Il se noie dans des détails. Il n'a que très peu d'expérience de l'architecture ; les croquis du tombeau de Jules sont son œuvre la plus architecturale du moment. Il aimerait que Sangallo soit à ses côtés. Il regrette d'avoir accepté de relever ce défi. Il s'énerve. Le risque est énorme. On peut non seulement le savoir ici, mais aussi l'atteindre. Il ne doute pas un instant que la main de fer du pape ou les mortelles conspirations romaines puissent le frapper où bon leur semble.

Un pont gigantesque entre deux forteresses. Un pont fortifié.

Michel-Ange sait que c'est en dessinant que les idées viennent ; il trace inlassablement des formes, des arcs, des piles.

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