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Pierre Lemaitre: Au revoir là-haut

Здесь есть возможность читать онлайн «Pierre Lemaitre: Au revoir là-haut» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2013, ISBN: 978-2226249678, издательство: Éditions Albin Michel, категория: Историческая проза / Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Pierre Lemaitre Au revoir là-haut

Au revoir là-haut: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d’avantages, même après. » Sur les ruines du plus grand carnage du XX siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts… Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation, est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu. Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

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— C’est moi, répéta-t-il.

Elle eut encore besoin de quelques secondes avant de comprendre. Elle se mordit alors le poing.

— Mon Dieu…

Albert se leva, ouvrit le tiroir de la commode, saisit les billets de la Compagnie maritime et lui tendit le sien.

— Veux-tu venir avec moi ?

Pauline avait les yeux fixes, comme les billes de verre des mannequins de cire, la bouche entrouverte. Elle regarda les billets puis le journal, mais sans sortir de sa stupéfaction.

— Mon Dieu…, répétait-elle.

Albert fit alors la seule chose possible. Il se leva, se pencha, tira sa valise de dessous le lit, la posa sur l’édredon et l’ouvrit sur une quantité folle de grosses coupures rangées en paquets serrés.

Pauline poussa un cri.

— Le train part pour Marseille dans une heure, dit Albert.

Elle disposait de trois secondes pour choisir de devenir riche ou de rester bonne à tout faire.

Elle n’en utilisa qu’une seule.

Il y avait, bien sûr, la valise pleine d’argent mais, curieusement, ce qui emporta sa décision, ce furent les billets sur lesquels était marqué, en bleu : « Cabine de première classe ». Tout ce que cela représentait…

D’un geste, elle claqua le couvercle de la valise et courut enfiler son manteau.

Pour M. Péricourt, l’aventure de son monument était terminée. Il ne savait pas pourquoi il se rendait au Lutetia, il n’avait pas l’intention d’y entrer, ni de rencontrer cet homme ou de parler avec lui. Pas davantage, celle de le dénoncer, de s’opposer à sa fuite. Non. Pour la première fois de sa vie, il acceptait sa défaite.

Il était vaincu, indiscutablement.

Étrangement, il en ressentait presque un soulagement. Perdre, c’est être humain.

Et puis, c’était une fin, et il lui en fallait une.

Il se rendait au Lutetia comme il aurait signé au bas d’une reconnaissance de dette, parce c’est un courage nécessaire, et parce qu’on ne peut pas faire autrement.

Ce n’était pas une haie d’honneur — on ne se comporte pas ainsi dans une grande maison — mais cela y ressemblait beaucoup : tous ceux qui avaient servi Monsieur Eugène l’attendaient au rez-de-chaussée. Il sortit de l’ascenseur en hurlant comme un fou, affublé de sa veste coloniale, avec dans le dos ses ailes d’ange faites de plumeaux, maintenant on le voyait clairement.

Il portait non pas une de ces excentricités dont il avait jusqu’alors régalé le personnel, mais son masque d’« homme normal », figé quoique si réaliste. Celui avec lequel il était arrivé.

À coup sûr, c’est une chose qu’on ne reverrait jamais. On aurait dû commander un photographe, regretta le concierge. Monsieur Eugène, grand seigneur comme jamais, distribuait des billets, on lui disait « Merci, Monsieur Eugène », « À bientôt », de gros billets, pour tout le monde, comme un saint, sans doute était-ce à cause de ça, les ailes. Mais pourquoi vertes ? se demandait-on.

Déjà, des ailes, quelle idée idiote, ressassait M. Péricourt en repensant à sa conversation avec son gendre. Il suivait un boulevard Saint-Germain peu encombré, juste quelques voitures, des fiacres, il faisait un temps superbe. Son gendre avait parlé de « fantaisies », il avait évoqué ces ailes, bien sûr, mais aussi des orchestres, non ? Le soulagement de M. Péricourt, il le comprenait enfin, tenait au fait d’avoir perdu une bataille qu’il ne pouvait pas gagner, parce que ce monde, cet adversaire n’étaient pas les siens. On ne peut pas gagner contre quelque chose qu’on ne comprend pas.

Ce qu’on ne comprend pas, il faut simplement l’accepter, auraient pu philosopher les employés du Lutetia en empochant les bénédictions de Monsieur Eugène qui, toujours hurlant, se dirigeait à grandes enjambées, les genoux bien haut, un havresac au dos, vers les portes larges ouvertes sur le boulevard.

Même ce déplacement, M. Péricourt aurait pu se l’éviter. Pourquoi s’était-il inventé cette corvée ridicule ? Allons, décida-t-il, mieux vaut s’en retourner. Comme il roulait déjà sur le boulevard Raspail, il dépasserait le Lutetia, prendrait tout de suite à droite et rentrerait. Qu’on en finisse. Cette décision lui fut un soulagement.

Le concierge du Lutetia, lui aussi, avait hâte que cette comédie s’achève : les autres clients trouvaient cela « très mauvais genre », ce carnaval dans le hall. Et cette pluie d’argent transformait les personnels en mendiants, c’était indécent, qu’il parte enfin !

Monsieur Eugène dut le sentir, car il s’arrêta net, comme un gibier soudain averti de la présence d’un prédateur. Sa posture, désarticulée, démentait l’impassibilité de son masque aux traits fixes, comme paralysés.

Soudain, il tendit le bras, droit devant lui, doubla le geste d’un hurlement net et franc : Rrrâââhhhhrrrrr ! Puis désigna l’angle du hall où une femme de service achevait d’épousseter les tables basses. Il se précipita vers elle ; elle fut saisie d’effroi en voyant cet homme au visage de marbre, en tenue coloniale et avec de grandes ailes vertes, se ruer sur elle. « Mon Dieu, ce que j’ai eu peur, mais comme on a ri ensuite, c’est… mon balai qu’il voulait. — Le balai ? — Comme je vous le dis. » Monsieur Eugène l’attrapa en effet, cala le manche contre son épaule à la manière d’une longue carabine et marcha au pas, martial et claudicant, criant toujours, au rythme d’une musique silencieuse que tout le monde avait l’impression d’entendre.

C’est ainsi, au pas militaire, ses grandes ailes battant l’air, qu’Édouard franchit les portes de l’hôtel Lutetia et surgit sur le trottoir baigné de soleil.

En tournant la tête à gauche, il vit une voiture roulant rapidement vers l’angle du boulevard. Alors, il lança en l’air son balai et se précipita.

M. Péricourt venait d’accélérer lorsqu’il remarqua le petit attroupement devant l’hôtel et il passait à la hauteur de l’entrée quand Édouard s’élança. La seule chose qu’il vit, ce ne fut pas, comme on pourrait l’imaginer, un ange s’envolant au-devant de lui, puisque, avec sa jambe traînante, Édouard ne parvint pas réellement à décoller du sol. Il se planta au milieu de la chaussée, ouvrit largement les bras à l’arrivée de la voiture, les yeux au ciel, tenta de s’élever dans les airs, mais ce fut tout.

Ou presque.

M. Péricourt n’aurait pas pu s’arrêter. Mais il aurait pu freiner. Paralysé par cette surprenante apparition surgie de nulle part — non pas un ange en tenue coloniale, mais le visage d’Édouard, de son fils, intact, immobile, statufié, comme un masque mortuaire dont les yeux plissés exprimaient une immense surprise —, il ne réagit pas.

La voiture percuta le jeune homme de plein fouet.

Cela fit un bruit sourd, lugubre.

Alors, l’ange s’envola réellement.

Édouard fut catapulté en l’air. Bien que ce fût un vol assez disgracieux, comme celui d’un avion qui part en torche, pendant une seconde très brève tout le monde vit clairement le corps du jeune homme cambré, le regard vers le ciel, les bras largement ouverts, comme pour une élévation. Puis il retomba, s’écrasa sur la chaussée, le crâne frappa violemment l’arête du trottoir, et ce fut tout.

Albert et Pauline montèrent dans le train juste avant midi. Ils étaient les premiers voyageurs à s’installer, elle le submergea de questions auxquelles il répondit simplement.

À écouter Albert, la réalité s’avérait désarmante.

Pauline jetait de temps à autre de rapides coups d’œil sur la valise qu’elle avait placée en face d’elle, sur le porte-bagages.

Albert, lui, serrait jalousement sur ses genoux le grand carton à chapeau contenant sa tête de cheval.

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