Alexandre Dumas - Le comte de Moret

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Depuis les dernières années du règne de Henri IV et depuis les premières années du ministère de Richelieu, la France, non-seulement avait pris rang au nombre des grandes nations, mais encore était devenue le point sur lequel se fixaient tous les regards, et déjà à la tête des autres royaumes européens par son intelligence, elle était à la veille de prendre la même place comme puissance matérielle.

Disons en quelques lignes quel était l'état du reste de l'Europe.

Commençons par le grand centre religieux, rayonnant à la fois sur l'Autriche, sur l'Espagne et sur la France; commençons par Rome.

Celui qui règne temporellement sur Rome et spirituellement sur le reste du monde catholique, est un petit vieillard morose, âgé de soixante ans, Florentin et avare comme un Florentin, Italien avant tout, prince avant tout, oncle surtout, avant tout. Il pense à acquérir des morceaux de terre pour le Saint Siége et des richesses pour ses neveux, dont trois sont cardinaux: François et les deux Antoine, et le quatrième, Thaddée, général des troupes papales. Pour satisfaire aux exigences de ce népotisme, Rome est au pillage: – « Ce que ne firent point les Barbares ,» dit Marforio, ce Caton, le censeur des papes, – « les Barberini l'ont fait .» Et, en effet, Matteo Barberini, exalté au pontificat, sous le nom d'Urbain VIII, a réuni au patrimoine de saint Pierre le duché dont il porte le nom. Sous lui, le Gésu et la Propagande , fondés par le beau neveu de Grégoire XV, Mgr Ludoviso, florissent, organisent, au nom et sous le drapeau d'Ignace de Loyola: le Gésu , la police du globe, et la Propagande , sa conquête. De là sortiront ces armées de prêcheurs, tendres pour les Chinois, féroces pour l'Europe. A l'heure qu'il est, sans vouloir personnellement se mettre en avant, il essaye de contenir les Espagnols dans leur duché de Milan, et d'empêcher les Autrichiens de franchir les Alpes. Il pousse la France à secourir Mantoue et à faire lever le siége de Cazal; mais il refuse de l'aider d'un seul homme ou d'un seul baïoque; dans ses moments perdus, il corrige les hymnes de l'Eglise et compose des poésies anacréontiques.

Dès 1624, Richelieu l'a mesuré, et, par dessus sa tête, il a vu le néant de Rome et apprécié cette politique tremblotante qui avait déjà perdu de son prestige religieux et qui empruntait le peu de force matérielle qui lui restait encore, tantôt à l'Autriche, tantôt à l'Espagne.

Depuis la mort de Philippe, l'Espagne cache sa décadence sous de grands mots et de grands airs. Elle a pour roi Philippe IV, frère d'Anne d'Autriche, espèce de monarque fainéant, qui règne sous son premier ministre, le comte duc d'Olivarès, comme Louis XIII règne sous le cardinal duc de Richelieu. Seulement, le ministre français est un homme de génie, et le ministre espagnol un casse-cou politique. De ses Indes occidentales, qui ont fait rouler un fleuve d'or à travers les règnes de Charles Quint et de Philippe II, Philippe IV tire à peine cinq cent mille écus. Hein, l'amiral des Provinces-Unies, vient de couler dans le golfe du Mexique des galions chargés de lingots d'or estimés à plus de douze millions.

L'Espagne est si haletante, que le petit duc savoyard, le bossu Charles-Emmanuel, qu'on appelle par dérision le prince des marmottes, a par deux fois tenu dans sa main les destinées de ce fastueux empire, sur lequel Charles-Quint se vantait de ne pas voir se coucher le soleil. Aujourd'hui elle n'est plus rien, pas même la caissière de Ferdinand II, auquel elle déclare qu'elle ne peut plus donner d'argent! Les bûchers de Philippe II, le roi des flammes, ont tari la sève humaine qui surabondait dans les siècles précédents, et Philippe III, en chassant les Maures, a extirpé la greffe étrangère par laquelle elle pouvait revivre. Une fois, elle a été obligée de s'entendre avec des voleurs pour brûler Venise. Son grand général, c'est Spinola, un condottiere italien; son ambassadeur est un peintre flamand, Rubens.

L'Allemagne, depuis l'ouverture de la guerre de Trente ans, c'est-à-dire depuis 1618, est un marché d'hommes. Trois ou quatre comptoirs sont ouverts à l'est, au nord, à l'occident et au centre, où l'on vend de la chair humaine. Tout désespéré qui ne veut pas se tuer, ou se faire moine, ce qui est le suicide du moyen âge, de quelque pays qu'il soit, n'a qu'à traverser le Rhin, la Vistule ou le Danube, et il trouvera à se vendre.

Le marché de l'est est tenu par le vieux Betlem Gabor, qui va mourir après avoir pris part à quarante deux batailles rangées, s'être fait appeler roi et avoir inventé tous ces déguisements militaires: bonnets à poil des hulans, manches flottantes des hussards, à l'aide desquels on essaye de se faire peur les uns aux autres; son armée est l'école d'où est sortie la cavalerie légère. Que promet-il à ses enrôlés? Pas de solde, pas de vivres, c'est à eux de manger et de s'enrichir comme ils l'entendront. Il leur donne la guerre sans loi: l'infini du hasard.

Au nord, le marché est tenu par Gustave-Adolphe, le bon, le joyeux Gustave, qui, tout au contraire de Betlem Gabor, fait pendre les pillards, l'illustre capitaine, élève du Français Lagardie, et qui vient, par ses victoires sur la Pologne, de se faire livrer les places fortes de la Livonie et de la Prusse polonaise. Il est occupé, pour le moment, à faire alliance avec les protestants d'Allemagne contre l'empereur Ferdinand II, l'ennemi mortel des protestants, qui a rendu contre eux l'édit de restitution, qui pourra servir de modèle à l'édit de Nantes, que rendra Louis XIV cinquante ans après.

C'est le maître de son époque. Nous parlons de Gustave-Adolphe, dans l'art militaire; c'est le créateur de la guerre moderne; il n'a, ni le génie morose de Coligny, ni la gravité de Guillaume le Taciturne, ni la farouche âpreté de Maurice de Nassau; sa sérénité est inaltérable, et le sourire joue sur ses lèvres, au centre de la bataille. Haut de six pieds, gros à l'avenant, il lui fallait des chevaux énormes. Son obésité le gênait parfois, mais le servait aussi: une balle qui eût tué Spinola, le maigre Génois, se logea dans sa graisse, qui se referma sur elle, et il n'en entendit plus parler.

Le marché d'occident est tenu par la Hollande, toute désorientée et divisée contre elle-même; elle avait deux têtes: Barnewelt et Maurice, elle vient de les couper. Barnewelt, esprit doux, ami de la liberté, mais surtout de la paix, chef du parti des provinces, partisan de la décentralisation, et par conséquent de la faiblesse, ambassadeur près d'Elisabeth, près de Henri IV et de Jacques Ier, qui fait rendre aux Provinces-Unies par ce dernier: la Brille, Flessingue et Ramekens, et qui meurt sur l'échafaud, hérétique et traître.

Maurice, qui a sauvé dix fois la Hollande, mais qui a tué Barnewelt, et qui, à ce meurtre, a perdu sa popularité, – Maurice, qui se croit aimé et qui est haï. Un matin, il traverse le marché de Gorcum et salue le peuple en souriant. Il croit que, salué par lui, le peuple va jeter joyeusement ses chapeaux en l'air et crier: Vive Nassau! Le peuple reste muet et garde son chapeau sur la tête. A partir de ce moment, son impopularité le tue, le veilleur infatigable, le capitaine insensible au danger, le dormeur au sommeil profond, l'homme gras maigrit, ne dort plus et meurt. C'est son frère cadet qui lui succède, Frédéric-Henri, et qui, comme faisant partie de l'héritage, reprend le marché d'hommes: petit comptoir, bien vêtus, bien nourris, régulièrement payés, faisant une guerre toute stratégique sur des chaussées de marais, et restant, pour bloquer scientifiquement une bicoque, deux ans dans l'eau jusqu'aux genoux. Les braves gens se ménagent, mais le gouvernement économe de la Hollande les ménage encore plus qu'ils ne se ménagent eux-mêmes; à ceux qui s'exposent aux canons et aux mousquetades les chefs crient: Eh! là-bas, ne vous faites pas tuer, chacun de vous représente un capital de 3,000 francs.

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