Simenon, Georges - La nuit du carrefour

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Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l'interrogatoire de Carl Andersen.
On avait vu tour à tour, par les fenêtres ans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d'assaut, à l'heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l'animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l'apéritif.
La Seine s'était enveloppée de buée. Un dernier remorqueur était passé, avec feux verts et rouges, traînant trois péniches. Dernier autobus. Dernier métro. Le cinéma dont on fermait les grilles après avoir rentré les panneaux-réclame...

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Et Maigret bourra une pipe, s’approcha de la grille des Trois-Veuves. Il y avait un agent en faction.

— Rien de nouveau ?

— Je crois qu’on n’a rien trouvé… Le parc est cerné… Néanmoins, on n’a vu personne…

Les deux hommes contournèrent le bâtiment qui devenait jaunâtre dans le clair-obscur et dont les détails d’architecture commençaient à se dessiner.

Le grand salon était exactement dans le même état que lors de la première visite de Maigret : le chevalet portait toujours l’ébauche d’une tapisserie à grandes fleurs cramoisies. Un disque, sur le phonographe, renvoyait deux reflets en forme de diabolo. Le jour naissant pénétrait dans la pièce à la manière d’une vapeur aux étirements irréguliers.

Les mêmes marches d’escalier craquèrent. Dans sa chambre, Carl Andersen, qui râlait avant l’arrivée du commissaire, se tut dès qu’il l’aperçut, dompta sa douleur mais non son inquiétude, balbutia :

— Où est Else ?

— Dans sa chambre.

— Ah !…

Cela parut le rassurer. Il soupira, tâta son épaule, avec un plissement du front.

— Je crois que je n’en mourrai pas…

C’était son œil de verre qui était le plus pénible à regarder, parce qu’il ne participait pas à la vie du visage. Il restait net, limpide, grand ouvert, alors que tous les muscles étaient en mouvement.

— J’aime mieux qu’elle ne me voie pas ainsi… Est-ce que vous croyez que mon épaule se remettra ?… A-t-on averti un bon chirurgien ?…

Lui aussi devenait enfant, comme Mme Michonnet, sous le coup de l’angoisse. Son regard implorait. Il demandait à être rassuré. Mais ce qui semblait l’absorber le plus, c’était son physique, les traces que les événements pourraient laisser sur son aspect extérieur.

Par contre, il faisait preuve d’une volonté extraordinaire, d’une faculté remarquable de surmonter la douleur. Maigret, qui avait vu ses deux blessures, appréciait en connaisseur.

— Vous direz à Else…

— Vous ne voulez pas la voir ?

— Non ! Il vaut mieux pas… Mais dites-lui que je suis ici, que je guérirai, que… que j’ai toute ma lucidité, qu’elle doit avoir confiance… Répétez-lui ce mot : confiance !… Qu’elle lise quelques versets de la Bible… L’histoire de Job, par exemple… Cela vous fait sourire, parce que les Français ne connaissent pas la Bible… Confiance !… Et toujours, je reconnaîtrai les miens… C’est Dieu qui parle… Dieu qui reconnaît les siens… Dites-lui cela !… Et aussi : … Il y a plus de joie au ciel pour… Elle comprendra… Enfin : … Le juste est éprouvé neuf fois par jour.

Il était inouï. Blessé, souffrant dans sa chair, couché entre deux policiers, c’était avec sérénité qu’il citait des textes des saintes Ecritures.

— Confiance !… Vous le lui direz, n’est-ce pas ?… Parce qu’il n’y a pas d’exemple que l’innocence…

Il fronça les sourcils. Il avait surpris un sourire qui errait sur les lèvres de l’inspecteur Grandjean. Et alors il murmura entre ses dents, pour lui-même :

— Franzose !

Français ! Autrement dit incroyant ! Autrement dit sceptique, esprit léger, frondeur, impénitent !

Découragé, il se retourna sur sa couche, face au mur, qu’il fixa de son seul œil vivant.

— Vous lui direz…

Seulement, quand Maigret et son compagnon poussèrent la porte de la chambre d’Else, ils ne virent personne.

Une atmosphère de serre chaude ! Un nuage opaque de cigarettes blondes. Et une ambiance féminine à couper au couteau, à affoler un collégien et même un homme !

Mais personne !… La fenêtre était fermée… Else n’était pas partie par là…

Le tableau cachant l’excavation dans le mur – le flacon de bromure, la clé et le revolver – était à sa place…

Maigret le fit basculer. Le revolver manquait.

— Mais ne me regarde donc pas comme ça, sacrebleu !

Et Maigret, tout en lançant cette apostrophe, avait un regard excédé à l’inspecteur qui était sur ses talons et qui le contemplait avec une admiration béate.

A cet instant, le commissaire serra si fort les dents sur le tuyau de sa pipe qu’il le fit éclater et que le fourneau roula sur le tapis.

— Elle s’est enfuie ?

— Tais-toi !…

Il était furieux, injuste. Grandjean, estomaqué, se tint aussi immobile que possible.

Il ne faisait pas encore jour. Toujours cette vapeur grise qui flottait à ras du sol mais qui n’éclairait pas. L’auto du boulanger passa sur la route, une vieille Ford dont les roues avant zigzaguaient sur le bitume.

Maigret, soudain, se dirigea vers le corridor, descendit l’escalier en courant. Et, au moment précis où il atteignait le salon dont deux baies étaient larges ouvertes sur le parc, il y eut un cri épouvantable, un cri de mort, un hululement, une plainte de bête en détresse.

C’était une femme qui criait et dont la voix n’arrivait qu’étouffée par quelque obstacle insoupçonnable.

C’était très loin ou très près. Cela pouvait venir de la corniche. Cela pouvait venir de dessous la terre.

Et l’impression d’angoisse était telle que l’homme de garde à la poterne accourut, le visage défait.

— Commissaire !… Vous avez entendu ?…

— Silence, n… de D… ! hurla Maigret au comble de l’exaspération.

Il n’avait pas achevé qu’un coup de feu éclatait, mais tellement assourdi que nul n’eût pu dire si c’était à gauche, à droite, dans le parc, dans la maison, dans le bois ou sur la route.

Après, il y eut des bruits de pas dans l’escalier. On vit Carl Andersen qui descendait, tout raide, une main sur la poitrine, et qui lançait comme un fou :

— C’est elle !…

Il haletait. Son œil de verre restait immobile. On ne pouvait savoir qui il fixait de l’autre prunelle écarquillée.

IX

Les hommes en rang

Il y eut un flottement de quelques secondes, le temps, à peu près, de laisser mourir dans l’air les derniers échos de la détonation. On en attendait une autre. Carl Andersen avançait, atteignait une allée couverte de gravier.

Ce fut un des agents qui montaient la garde dans le parc qui se précipita soudain vers le potager, au milieu duquel se dressait la margelle d’un puits, surmontée d’une poulie. Il s’était à peine penché qu’il se rejetait en arrière, lançait un coup de sifflet.

— Emmène-le de gré ou de force ! cria Maigret à l’adresse de Lucas, en désignant le Danois titubant.

Et tout se passa à la fois, dans l’aube confuse. Lucas fit signe à un de ses hommes. A deux, ils s’approchèrent du blessé, parlementèrent un instant et, comme Carl ne voulait rien entendre, le renversèrent et l’emportèrent, tout gigotant, râlant des protestations.

Maigret atteignait le puits, se voyait arrêter par l’agent, qui lui criait :

— Attention !…

Et, de fait, une balle passait en sifflant, tandis que la détonation souterraine se prolongeait par de longues vagues de résonance.

— Qui est-ce ?…

— La jeune fille… Et un homme… Ils se battent en corps à corps…

Prudemment, le commissaire s’approcha. Mais on n’y voyait à peu près rien.

— Ta lampe…

Il n’eut que le temps de se faire une idée sommaire de ce qui se passait, car une balle faillit briser la lampe électrique.

L’homme, c’était Michonnet. Le puits n’était pas profond. Par contre il était large, sans eau.

Et ils étaient deux là-dedans, à se battre. Autant qu’on en pouvait juger, l’agent d’assurances tenait Else à la gorge comme pour l’étrangler. Elle avait un revolver à la main. Mais cette main, il l’étreignait aussi, dirigeait ainsi le tir à son gré.

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