Simenon, Georges - Le port des brumes

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Quand on avait quitté Paris, vers trois heures, la foule s’agitait encore dans un frileux soleil d’arrière-saison. Puis, vers Mantes, les lampes du compartiment s’étaient allumées. Dès Evreux, tout était noir dehors. Et maintenant, à travers les vitres où ruisselaient des gouttes de buée, on voyait un épais brouillard qui feutrait d’un halo les lumières de la voie. Bien calé dans son coin, la nuque sur le rebord de la banquette, Maigret, les yeux mi-clos, observait toujours, machinalement, les deux personnages, si différents l’un de l’autre, qu’il avait devant lui. Le capitaine Joris dormait, la perruque de travers sur son fameux crâne, le complet fripé. Et Julie, les deux mains sur son sac en imitation de crocodile, fixait un point quelconque de l’espace, en essayant de garder, malgré sa fatigue, une attitude réfléchie. Joris ! Julie !
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Et à cette heure-là, le petit train qui longe le canal, de Caen à Ouistreham, pareil à un jouet d’enfant, avec ses wagons du même modèle qu’en 1850, s’annonça dans le lointain, stoppa devant le port dans un vacarme de vapeur sifflante et de freins serrés.

Lucas descendait, la main tendue, s’étonnait du visage renfrogné de Maigret.

— Eh bien ?

— Ça va !

Lucas ne put s’empêcher de rire, en dépit de la hiérarchie.

— On ne le dirait pas ! Vous savez : je n’ai pas déjeuné…

— Viens à l’hôtel… Il restera bien quelque chose à manger…

Ils s’assirent dans la grande salle où le patron servit le brigadier. Les deux hommes parlaient à mi-voix. L’hôtelier semblait attendre le moment d’intervenir.

En apportant le fromage, il crut que l’occasion se présentait et prononça :

— Vous savez ce qui est arrivé au maire ?

Maigret sursauta, si anxieux que le patron en fut dérouté.

— Rien de grave… Enfin, tout à l’heure, en descendant l’escalier, chez lui, il est tombé… On ne sait pas comment il a fait son compte, mais il a la figure si mal arrangée qu’il a dû se mettre au lit…

Alors Maigret eut une intuition. Le mot convient, puisque sa pensée aiguë reconstitua l’événement en l’espace d’une seconde.

— Mme Grandmaison est toujours à Ouistreham ?

— Non ! elle est partie ce matin de bonne heure avec sa fille… Je suppose qu’elle est allée à Caen… Elle a pris la voiture.

Maigret n’avait déjà plus la grippe. Il grommelait :

— Tu en as encore pour longtemps à manger ?

Et Lucas, placide :

— Naturellement ! Cela paraît monstrueux de voir quelqu’un faire preuve d’appétit quand on a l’estomac plein… Mettons trois minutes ! N’emportez pas encore le camembert, patron !…

VI

La chute dans l’escalier

L’hôtelier n’avait pas menti, mais la nouvelle, telle qu’il l’avait présentée, était à tout le moins exagérée : M. Grandmaison n’était pas au lit.

Quand, après avoir envoyé Lucas surveiller la drague, Maigret se dirigea vers la villa normande, il distingua derrière la fenêtre principale une silhouette dans la pose classique du malade qui doit garder la chambre.

On ne voyait pas les traits. Mais c’était évidemment le maire.

Plus loin dans la pièce quelqu’un était debout, un homme, qu’on ne pouvait reconnaître davantage.

Au moment où Maigret sonna, il y eut, à l’intérieur, plus d’allées et venues qu’il est nécessaire pour venir ouvrir une porte. La servante se montra enfin, une servante entre deux âges, assez revêche. Elle devait avoir un mépris incommensurable pour tous les visiteurs, car elle ne se donna pas la peine de desserrer les dents.

La porte ouverte, elle monta les quelques marches qui conduisaient au hall, laissant à Maigret le soin de refermer l’huis. Puis elle frappa à une porte à deux battants, s’effaça, tandis que le commissaire entrait dans le bureau du maire.

Il y avait dans tout cela quelque chose de bizarre. Non pas d’une étrangeté violente, mais des petits détails qui choquaient, et une atmosphère un peu anormale.

La maison était grande, presque neuve, d’un style qu’on retrouve partout sur les plages.

Mais étant donné la fortune des Grandmaison, propriétaires de la majorité des actions de l’Anglo-Normande, on eût pu s’attendre à plus de richesse.

Peut-être réservaient-ils le faste pour leur demeure de Caen ?

Maigret avait fait trois pas quand une voix prononça :

— Vous voici, commissaire.

La voix venait de la fenêtre. M. Grandmaison était calé au fond d’un vaste fauteuil club, les jambes posées sur une chaise. À cause du contre-jour, on le voyait mal, mais on apercevait un foulard noué autour de son cou en place de faux col et une main qu’il tenait sur la moitié gauche de son visage.

— Asseyez-vous…

Maigret fit le tour de la pièce, pour aller se placer juste en face de l’armateur, où il s’installa enfin. Il avait quelque peine à réprimer un sourire, car le spectacle était inattendu.

La joue gauche de M. Grandmaison, que la main ne pouvait cacher tout à fait, était tuméfiée, la lèvre gonflée. Mais ce que le maire tentait surtout de couvrir, c’était un œil entouré d’un vaste cercle noir.

Ce n’eût pas été comique si l’armateur n’eût voulu néanmoins garder toute sa dignité. Il ne bronchait pas. Il regardait Maigret avec une méfiance agressive.

— Vous venez me faire part des résultats de votre enquête ?

— Non ! Vous m’avez reçu si aimablement l’autre jour, avec ces messieurs du Parquet, que j’ai voulu vous remercier de votre accueil.

Maigret n’avait jamais le sourire ironique. Au contraire ! Plus il persiflait et plus il avait les traits figés dans une expression grave.

Des yeux, il faisait le tour du bureau. Les murs étaient garnis de plans de cargos et de photographies des bateaux de l’Anglo-Normande. Les meubles étaient quelconques, en acajou de bonne qualité, mais sans plus. Sur le bureau, quelques dossiers, des lettres, des télégrammes.

Enfin un plancher verni sur la surface lisse duquel le regard du commissaire semblait prendre plaisir à se promener.

— Il paraît que vous avez eu un accident ?

Le maire soupira, remua les jambes, grommela :

— Un faux pas, en descendant l’escalier.

— Ce matin ? Mme Grandmaison a dû être effrayée !…

— Ma femme était déjà partie.

— Il est vrai que le temps n’est pas favorable à un séjour à la mer !… À moins qu’on ne soit chasseur de canards… Je suppose que Mme Grandmaison est à Caen avec votre fille ?…

— À Paris…

L’armateur était vêtu sans recherche. Un pantalon sombre, une robe de chambre sur une chemise de flanelle grise, des pantoufles de feutre.

— Qu’est-ce qu’il y avait au pied de l’escalier ?

— Que voulez-vous dire ?

— Sur quoi êtes-vous tombé ?

Un regard fielleux. Une réponse sèche :

— Mais… par terre…

C’était faux, archifaux ! On ne se fait pas un œil au beurre noir en tombant par terre ! Et surtout on ne porte pas ensuite au cou des traces de strangulation !

Or, quand le foulard s’écartait un tant soit peu, Maigret voyait parfaitement des ecchymoses qu’on essayait de lui cacher.

— Vous étiez seul dans la maison, naturellement.

— Pourquoi naturellement ?

— Parce que les accidents surviennent toujours quand il n’y a personne pour vous secourir !

— La domestique faisait son marché.

— Il n’y a qu’elle ici ?

— J’ai aussi un jardinier, mais il est parti à Caen, où il a des achats à faire.

— Vous avez dû souffrir…

Le maire était surtout inquiet, à cause précisément de la gravité de Maigret, dont la voix était presque affectueuse.

Il n’était que trois heures et demie. N’empêche que la nuit tombait déjà, que la pénombre envahissait la pièce.

— Vous permettez ?…

Il tira sa pipe de sa poche.

— Si vous voulez un cigare, il y en a sur la cheminée.

Il y avait toute une pile de caisses. Sur un plateau, un flacon de vieil armagnac. Les hautes portes étaient en pitchpin verni.

— Mais votre enquête ?…

Geste vague de Maigret, qui s’observait afin de ne pas regarder la porte qui communiquait avec le salon et qui était animée d’un mystérieux frémissement.

— Aucun résultat ?

— Aucun.

— Voulez-vous mon avis ? On a eu le tort de laisser croire à une affaire compliquée.

— Évidemment ! grogna Maigret. Comme s’il y avait quelque chose de compliqué dans les événements ! Un soir, un homme disparaît, et pendant un mois ne donne plus signe de vie. On le retrouve à Paris six semaines plus tard, le crâne fêlé et réparé, ayant perdu la mémoire. On le ramène chez lui et il est empoisonné la nuit même. Entre-temps, trois cent mille francs ont été versés, de Hambourg, à son compte en banque. C’est simple ! C’est clair !

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