Alexandre Dumas - Le corricolo

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– Qu'est-ce que c'est que cela? demande le sbire.

– Un mouchoir, répond le lazzarone.

– Voilà tout?

– Comment, voilà tout? c'est de la batiste!

– Est-ce qu'il n'en avait qu'un seul 1 1 A Naples, on a toujours deux mouchoirs dans sa poche: un mouchoir de batiste pour s'essuyer, un mouchoir de soie pour se moucher; il y a même des élégans qui en ont un troisième avec lequel ils époussettent leurs bottes, pour faire croire qu'ils sont venus en voiture. ?

– Un seul dans cette poche-là.

– Et dans l'autre?

– Dans l'autre il avait son foulard.

– Pourquoi ne l'as-tu pas apporté?

– Celui-là, je le garde pour moi, excellence.

– Comment, pour toi?

– Oui. N'est-il pas convenu que nous partageons?

– Eh bien?

– Eh bien! chacun sa poche.

– J'ai droit à tout.

– A la moitié, excellence.

– Je veux le foulard.

– Mais, excellence…

– Je veux le foulard!

– C'est une injustice.

– Ah! tu dis du mal des employés du gouvernement. En prison, drôle! en prison!

– Vous aurez le foulard, excellence.

– Je veux celui de l'officier.

– Vous aurez celui de l'officier.

– Où le retrouveras-tu!

– Il était allé chez sa maîtresse, rue de Foria; je vais l'attendre à la porte.

Le lazzarone remonte la rue, disparaît, et va s'embusquer dans une grande porte de la rue de Foria.

Au bout d'un instant, le jeune officier sort; il n'a pas fait dix pas qu'il fouille à sa poche et s'aperçoit qu'elle est vide.

– Pardon, excellence, dit le lazzarone, vous cherchez quelque chose?

– J'ai perdu un mouchoir de batiste.

– Votre excellence ne l'a pas perdu, on le lui a volé.

– Et quel est le brigand?..

– Qu'est-ce que votre excellence me donnera si je lui trouve son voleur?

– Je te donnerai une piastre!

– J'en veux deux.

– Va pour deux piastres. Eh bien! que fais-tu?

– Je vous vole votre foulard?

– Pour me faire retrouver mon mouchoir?

– Oui.

– Et où seront-ils tous les deux?

– Dans la même poche. Celui à qui je donnerai votre foulard est celui à qui j'ai déjà donné votre mouchoir.

L'officier suit le lazzarone; le lazzarone remet le foulard au sbire, le sbire fourre le foulard dans sa poche. Le lazzarone, rendu à la liberté, s'esquive. Derrière le lazzarone vient l'officier. L'officier met la main sur le collet du sbire, le sbire tombe à genoux. Comme le sbire de cette espèce a été lazzarone avant d'être sbire, il comprend tout: c'est lui qui est le volé. Il a voulu jouer son associé, il a été joué par lui. Tous autres qu'un lazzarone et un sbire se brouilleraient en pareille circonstance: mais le lazzarone et le sbire ne se brouillent pas pour si peu de chose: c'est à l'oeuvre qu'on reconnaît l'ouvrier. Le lazzarone et le sbire se sont reconnus pour deux ouvriers de première force; ils ont pu s'apprécier l'un l'autre. Gare aux poches! ce sera désormais entre eux à la vie et à la mort.

XI

Le roi Nasone

Je ne sais pas si les lazzaroni, ennuyés de leur liberté, demandèrent jamais un roi comme les grenouilles de la fable, mais ce que je sais, c'est qu'un jour Dieu leur envoya un.

Celui-là n'était ni un baliveau ni une grue: c'était un renard, et un des plus fins que la race royale ait jamais produits. Ce roi eut trois noms: Dieu le nomma Ferdinand IV, le congrès le nomma Ferdinand 1er, et les lazzaroni le nommèrent le roi Nasone.

Dieu et le congrès eurent tort: un seul de ses trois noms lui resta: c'est celui qui lui a été donné par les lazzaroni.

L'histoire, à la vérité, lui a conservé indifféremment les deux autres, ce qui n'a pas contribué à la rendre plus claire: mais qui est-ce qui lit l'histoire, si ce n'est les historiens lorsqu'ils corrigent leurs épreuves!

A Naples, personne ne connaît donc ni Ferdinand 1er ni Ferdinand IV; mais, en revanche, tout le monde connaît le roi Nasone.

Chaque peuple a eu son roi qui a résumé l'esprit de la nation. Les Écossais ont eu Robert-Bruce, les Anglais ont eu Henri VIII, les Allemands ont eu Maximilien, les Français ont eu Henri IV, les Espagnols ont eu Charles V, les Napolitains ont eu Nasone 2 2 Qu'on ne prenne point ce sobriquet en mauvaise part; c'est comme si, au lieu de dire Philippe V, nous disions Philippe-le-Long. .

Le roi Nasone était l'homme le plus fin, le plus fort, le plus adroit, le plus insouciant, le plus indévot, le plus superstitieux de son royaume, ce qui n'est pas peu dire. Moitié Italien, moitié Français, moitié Espagnol, jamais il n'a su un mot d'espagnol, de français ni d'italien; le roi Nasone n'a jamais su qu'une langue, c'était le patois du môle.

Il a eu pour enfans le roi François, le prince de Salerne, la reine Marie-Amélie, c'est-à-dire un des hommes les plus savans, un des princes les meilleurs, une des femmes les plus admirablement saintes qui aient jamais existé.

Le roi Nasone monta sur le trône à six ans, comme Louis XIV, et mourut presque aussi vieux que lui. Il régna de 1759 à 1825, c'est-à-dire 66 ans y compris sa minorité. Tout ce qui s'accomplit de grand en Europe dans la dernière moitié du siècle passé et dans le premier quart du siècle présent s'accomplit sous ses yeux. Napoléon tout entier passa dans son règne. Il le vit naître et grandir, il le vit décroître et tomber. Il se trouva mêlé à ce drame gigantesque qui bouleversa le monde de Lisbonne à Moscou, et de Paris au Caire.

Le roi Nasone n'avait reçu aucune éducation; il avait eu pour gouverneur le prince de San-Miandro, qui, n'ayant jamais rien su, n'avait pas jugé nécessaire que son élève en apprît plus que lui. En échange, le roi faisait des armes comme Saint-Georges, montait à cheval comme Rocca Romana, et tirait un coup de fusil comme Charles X. Mais d'arts, mais de sciences, mais de politique, il n'en fut pas un seul instant question dans le programme de l'éducation royale.

Aussi de sa vie le roi Nasone n'ouvrit-il un livre ou ne lut-il un mémoire. Quand il fut majeur, il laissa régner son ministre, quand il fut marié, il laissa régner sa femme. Il ne pouvait se dispenser d'assister aux conseils d'État, mais il avait défendu qu'il y parût un seul encrier, de peur que sa vue n'entraînât à des écritures. Restait son seing, qu'il ne pouvait se dispenser de donner au moins une fois par jour. Napoléon, dans le même cas, avait réduit le sien à cinq lettres d'abord, à trois ensuite, puis enfin à une seule. Le roi Nasone fit mieux, il eut une griffe.

Aussi passait-il le meilleur de son temps à chasser à Caserte ou à pêcher au Fusaro; puis la chasse finie ou la pêche terminée, le roi se faisait cabaretier, la reine se faisait cabaretière, les courtisans se faisaient garçons de cabaret, et l'on détaillait au dessous du cours des comestibles ordinaires, les produits de la chasse ou de la pêche, le tout avec l'accompagnement de disputes et de jurons qu'on aurait pu rencontrer dans une halle ordinaire. Cela était un des grands plaisirs du roi Nasone.

Le roi Nasone savait de qui tenir son amour pour la chasse. Son père, le roi Charles III, avait fait bâtir le château de Capo-di-monti par la seule raison qu'il y avait sur cette colline, au mois d'août, un abondant passage de becfigues. Malheureusement, en jetant les fondations de cette villa, on s'était aperçu qu'au dessous des fondations s'étendaient de vastes carrières d'où, depuis dix mille ans, Naples tirait sa pierre. On y ensevelit trois millions dans des constructions souterraines; après quoi on s'aperçut qu'il ne manquait qu'une chose pour se rendre au château, c'était un chemin. On comprend que si Charles III, comme son fils, avait eu le goût du commerce et avait vendu ses becfigues, il eût, selon toute probabilité, en les vendant au prix ordinaire, perdu quelque chose, comme un millier de francs sur chacun d'eux.

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