Жорж Санд - Francia; Un bienfait n'est jamais perdu

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Francia; Un bienfait n'est jamais perdu: краткое содержание, описание и аннотация

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Beau comme il l'était, Diomède Mourzakine avait eu partout de faciles succès auprès des femmes de toute classe et de tous pays. Trop prudent pour produire sa fatuité au grand jour, il la nourrissait en lui secrète, énorme. Dès le premier coup d'oeil, il couva sensuellement des yeux la belle marquise comme une proie qui lui était dévolue. Il comprit en une heure qu'elle n'aimait pas son mari, qu'elle n'était pas dévote, la dévotion de commande n'était pas encore à l'ordre du jour; qu'elle était très-vivante, nullement prude, et qu'il lui plaisait irrésistiblement. Il ne fit donc pas grands frais le premier jour, s'imaginant qu'il lui suffisait de se montrer pour être heureux à bref délai.

Il ne savait pas du tout ce que c'est qu'une Française coquette et ce qu'il y a de résistance dans son abandon apparent. Horriblement fatigué, il fit des voeux sincères pour n'être pas troublé la première nuit, et ce fut avec surprise qu'il s'éveilla le lendemain sans qu'aucun mouvement furtif eût troublé le silence de son appartement. La première personne qui vint à son coup de sonnette fut le ponctuel Martin, qui, ne sachant quel titre lui donner, le traita d'excellence à tout hasard.

– J'ai fait moi-même la commission, lui dit-il, j'ai pris un fiacre, je me suis rendu au faubourg Saint-Martin, j'ai trouvé l'estaminet.

L'esta … Comment dites-vous?

– Ces cafés de petites gens s'appellent des estaminets. On y fume et on joue au billard.

– C'est bien, merci. Après?

– Je me suis informé de l'accident. Il n'y avait rien de grave. La petite personne n'a pas eu de mal; on lui a fait boire un peu de liqueur et elle a pu remonter chez elle, car elle demeure précisément dans la maison.

– Vous eussiez dû monter la voir. Cela m'eût fait plaisir.

– Je n'y ai pas manqué, Excellence. Je suis monté… Ah! bien haut, un affreux escalier. J'ai trouvé la… demoiselle, une petite grisette, occupée à repasser ses nippes. Je l'ai informée des bontés que le prince Mourzakine daigne avoir pour elle.

– Et qu'a-t-elle répondu?

– Une chose très-plaisante: Dites à ce prince que je le remercie, que je n'ai besoin de rien, mais que je voudrais le voir.

– J'irais volontiers, si je n'étais retenu…

Mourzakine allait dire aux arrêts; mais il ne jugea pas utile d'initier Martin à cette circonstance, et d'ailleurs Martin ne lui en donna pas le temps.

– Votre Excellence, s'écria-t-il, ne peut pas aller dans ce taudis, et il ne serait peut-être pas prudent encore de parcourir ces bas quartiers. D'ailleurs Votre Excellence n'a pas à répondre à une aussi sotte demande. Moi je n'ai pas répondu.

– Il faudrait pourtant répondre, dit Mourzakine, comme frappé d'une idée subite: n'a-t-elle pas dit qu'elle me connaissait?

– Elle a précisément dit qu'elle connaissait Votre Excellence. J'ai pris cela pour une billevesée.

Un autre domestique vint dire au prince que la marquise l'attendait au salon, il s'y rendit fort préoccupé.

– C'est singulier, se dit-il en traversant les vastes appartements, lorsque cette jeune fille s'est approchée imprudemment de mon cheval, sa figure m'a frappé, comme si c'était une personne de connaissance qui allait m'appeler par mon nom! Et puis, l'accident arrivé, je n'ai plus songé qu'à l'accident; mais à présent je revois sa figure, je la revois ailleurs, je la cherche, elle me cause même une certaine émotion…

Quand il entra au salon, il n'avait pas trouvé, et il oublia tout en présence de la belle marquise.

– Venez, cousin! lui dit-elle, dites-moi d'abord comment vous avez passé la nuit?

– Beaucoup trop bien, répondit ingénument le prince barbare, en baisant beaucoup trop tendrement la main blanche et potelée qu'on lui présentait.

– Comment peut-on dormir trop bien? lui dit-elle en fixant sur lui ses yeux bleus étonnés.

Il ne crut pas à son étonnement, et répondit quelque chose de tendre et de grossier qui la fit rougir jusqu'aux oreilles; mais elle ne se déconcerta pas et lui dit avec assurance:

– Mon cousin, vous parlez très-bien notre langue, mais vous ne saisissez peut-être pas très-bien les nuances. Cela viendra vite, vous êtes si intelligents, vous autres étrangers! Il faudra, pendant quelques jours, parler avec circonspection: je vous dis cela en amie, en bonne parente. Moi, je ne me fâche de rien; mais une autre à ma place vous eût pris pour un impertinent.

Le fils de Diomède mordit sa lèvre vermeille et s'aperçut de sa sottise. Il fallait y mettre plus de temps et prendre plus de peine. Il s'en tira par un regard suppliant et un soupir étouffé. Ce n'était pas grand'chose, mais sa physionomie exprimait si bien l'espoir déçu et le désir persistant, que madame de Thièvre en fut troublée et n'eut pas le courage d'insister sur la leçon qu'elle venait de lui donner.

Elle lui parla politique. Le marquis avait été la veille aux informations, de dix heures du soir à minuit. Il avait pu pénétrer à l'hôtel Talleyrand; elle n'ajouta pas qu'il s'était tenu dans les antichambres avec nombre de royalistes de second ordre, pour saisir les nouvelles au passage, mais elle croyait savoir que le tsar n'était pas opposé à l'idée d'une restauration de l'ancienne dynastie.

La chose était parfaitement indifférente à Mourzakine. Il avait d'ailleurs ouï dire à son oncle que le tsar faisait fort peu de cas des Bourbons et il ne pensait pas du tout qu'il en vint à les soutenir; mais, pour ne pas choquer les opinions de son hôtesse, il prit le parti de la questionner sur ces Bourbons dont elle-même ne savait presque rien, tant la conception de leur rétablissement était nouvelle. La conversation languissait, lorsqu'il s'imagina de lui parler de modes françaises, de lui faire compliment sur sa toilette du matin, de la questionner sur le costume des différentes classes de la société de Paris.

Elle était experte en ces matières, et consentit à l'éclairer.

– A Paris, lui dit-elle, il n'y a pas de costume propre à une classe plutôt qu'à une autre: toute femme qui a le moyen de payer un chapeau porte un chapeau dans la rue, tout homme qui peut se procurer des bottes et un habit a le droit de les porter. Vous ne reconnaîtrez pas toujours au premier coup d'oeil un domestique de son maître; quelquefois le valet de chambre qui vous annoncera dans une maison sera mieux mis que le maître de la maison: c'est à la physionomie, c'est au regard surtout qu'il faut s'attacher pour bien spécifier l'état on le rang des personnes. Un parvenu n'aura jamais l'aisance et la dignité d'un vrai grand seigneur, fût-il chamarré de broderies et de décorations; une grisette aura beau s'endimancher, elle ne sera jamais prise par une bourgeoise pour sa pareille, et il en sera de même pour nous, femmes du grand monde, d'une bourgeoise couverte de diamants et habillée plus richement que nous.

– Fort bien, dit Mourzakine, je vois qu'il faut du tact , une grande science du tact! Mais vous avez parlé de grisettes, et je connais ce mot-là. J'ai lu des romans français où il en était question. Qu'est-ce que c'est au juste qu'une grisette de Paris? J'ai cru longtemps que c'était une classe de jeunes filles habillées en gris.

– Je ne sais pas l'étymologie de ce nom, répondit madame de Thièvre; leur costume est de toutes les couleurs; peut-être le mot vient-il du genre d'émotions qu'elles procurent.

– Ah ah! j'entends! grisette! l'ivresse d'un moment! elles ne font point de passions?

– Ou bien encore…; mais je ne sais pas! les honnêtes femmes ne peuvent pas renseigner sur cette sorte de créatures.

– Pourtant, la définition du costume entraînerait celle de la situation: appelle-t-on grisettes toutes les jeunes ouvrières de Paris?

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