Émile Zola - Paris

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Comme Pierre arrivait à la hauteur du Cirque d'été, il eut la surprise de reconnaître de nouveau, sur un banc, Salvat. L'ouvrier devait être venu là s'échouer, après bien des recherches vaines, terrassé par la fatigue et la faim. Pourtant, sous son veston, on voyait toujours une bosse, le morceau de pain, sans doute, qu'il rapportait au logis. Et, adossé, les bras abandonnés, il regardait de ses yeux de rêve jouer de tout petits enfants, qui, devant lui, faisaient laborieusement des tas de sable, avec des pelles, puis qui, à coups de pied, les détruisaient. Ses paupières rougies se mouillaient, un sourire d'une infinie douceur était sur ses pauvres lèvres décolorées. Cette fois, Pierre, envahi d'une inquiétude, voulut l'aborder, le questionner. Mais Salvat, méfiant, se leva, s'en alla du côté du Cirque, dans lequel s'achevait un concert; et il rôda devant la porte de ce monument de fête, où deux mille heureux, entassés, écoutaient de la musique.

V

Comme il arrivait à la place de la Concorde, Pierre se rappela brusquement le rendez-vous que l'abbé Rose lui avait donné, vers quatre heures, à la Madeleine, et qu'il oubliait, au milieu de la fièvre de ses démarches. Il était en retard, il hâta le pas, heureux de ce rendez-vous qui allait l'occuper et le faire patienter.

Quand il entra dans l'église, il fut surpris d'y trouver la nuit tombée presque entièrement. Quelques cierges seuls brûlaient, de grandes ombres avaient envahi la nef; et, au milieu de ces demi-ténèbres, une voix très haute, très claire, parlait d'un flot continu, sans qu'on distinguât d'abord rien autre chose du nombreux auditoire, que la masse pâle et confuse des têtes, immobiles d'attention. C'était monseigneur Martha, qui, en chaire, achevait sa troisième conférence sur l'Esprit nouveau. Les deux premières avaient eu un grand retentissement. Et tout Paris était là, des femmes du monde, des hommes politiques, des écrivains, séduits par l'art de l'orateur, une diction adroite et chaude, des gestes amples de grand comédien.

Pierre ne voulut pas troubler cette attention recueillie, ce silence frissonnant où sonnait seule la parole, du prêtre. Et il attendit pour chercher l'abbé Rose, il se tint debout près d'un pilier. Un reste de jour, la lueur oblique et mourante d'une fenêtre éclairait justement le conférencier, grand et fort dans la blancheur de son surplis, à peine grisonnant, bien qu'il eût dépassé la cinquantaine. Il avait de beaux traits, des yeux noirs et vifs, un nez plein d'autorité, un menton surtout et une bouche du dessin le plus ferme. Mais ce qui frappait, ce qui gagnait les cœurs, c'était l'effort de sympathie, l'expression constante d'extrême amabilité, qui détendait et noyait l'impérieuse autorité du visage.

Autrefois, Pierre l'avait connu curé de Sainte-Clotilde. Il devait être d'origine italienne, né à Paris d'ailleurs, sorti de Saint-Sulpice avec les meilleures notes, esprit très intelligent, très ambitieux, d'une activité qui avait même commencé par inquiéter ses supérieurs. Puis, nommé évêque de Persépolis, il avait disparu, était allé passer cinq ans à Rome, dans des besognes restées obscures. Et, depuis son retour, il émerveillait Paris par son heureuse propagande, s'occupant des affaires les plus multiples, très aimé à l'archevêché, où il était devenu tout-puissant. Mais surtout il s'employait, avec une miraculeuse efficacité, à décupler les souscriptions pour l'achèvement de la basilique du Sacré-Cœur. Rien ne lui coûtait, ni les voyages, ni les conférences, ni les quêtes, ni les démarches chez les ministres, et jusque chez les Juifs et les francs-maçons. Dans les derniers temps, il avait encore élargi la sphère d'action où il opérait, il en était à réconcilier la science avec le catholicisme, à rallier toute la France chrétienne à la république, prêchant partout la politique de Léon XIII, pour le triomphe définitif de l'Eglise.

Malgré les avances de cet homme influent et aimable, Pierre ne l'aimait guère. Il ne lui gardait qu'une reconnaissance, celle d'avoir fait nommer le bon abbé Rose vicaire à Saint-Pierre de Montmartre, sans doute afin d'empêcher le scandale d'un vieux prêtre menacé d'être puni pour s'être montré trop charitable. Et, à le retrouver, à l'entendre ainsi, dans cette chaire retentissante de la Madeleine, poursuivant sa campagne de conquête, il venait de le revoir, chez les Duvillard, au printemps dernier, lorsqu'il y avait mené à bien, avec son ordinaire maîtrise, la conversion d'Eve au catholicisme, son plus beau triomphe. Le baptême avait eu lieu dans cette même église, une cérémonie d'une extraordinaire pompe, un véritable gala, donné au public de tous les grands événements parisiens. Gérard, agenouillé, était ému aux larmes; tandis que le baron triomphait, en bon mari, heureux de voir la religion établir enfin l'harmonie parfaite en son ménage. On racontait, dans les groupes, que la famille d'Eve, le vieux Justus Steinberger, son père, n'était pas au fond trop fâché de l'aventure, ricanant, disant qu'il connaissait assez sa fille pour la souhaiter à son pire ennemi. En banque, il est des valeurs qu'on aime à voir escompter chez les rivaux. Sans doute, avec l'espoir entêté du triomphe de sa race, se consolant de l'échec de son premier calcul, se disait-il qu'une femme comme Eve était un bon dissolvant dans une famille chrétienne, dont l'action aiderait à faire tomber aux mains juives tout l'argent et toute la puissance.

Mais la vision disparut, la voix de monseigneur Martha s'élevait avec une ampleur croissante, célébrant, au milieu du frémissement de l'auditoire, les bienfaits de l'esprit nouveau, qui allait enfin pacifier la France, lui rendre son rang et sa force. Est-ce que, de toutes parts, des signes certains n'annonçaient pas cette résurrection? L'esprit nouveau, c'était le réveil de l'idéal, la protestation de l'âme contre le bas matérialisme, le triomphe du spiritualisme sur la littérature fangeuse; c'était aussi la science acceptée, mais remise en sa place, réconciliée avec la foi, du moment qu'elle ne prétendait plus empiéter sur le domaine sacré de celle-ci; et c'était encore la démocratie accueillie paternellement, la république légitimée, reconnue à son tour comme la bien-aimée fille de l'Eglise. Un souffle d'idylle passait, l'Eglise ouvrait son cœur à tous ses enfants, il n'y aurait plus que concorde et que joie, si le peuple, obéissant à l'esprit nouveau, se donnait au maître d'amour comme il s'était donné à ses rois, reconnaissait l'unique pouvoir de Dieu, souverain absolu des corps et des âmes.

Maintenant, Pierre écoutait avec attention, et il se demandait où il avait entendu déjà des paroles presque identiques. Et, brusquement, il se souvint, il croyait de nouveau entendre, à Rome, monsignor Nani, dans la dernière conversation qu'ils avaient eue ensemble. Il retrouvait là le rêve d'un pape démocrate, lâchant les monarchies compromises, s'efforçant de conquérir le peuple. Puisque César était abattu, le pape ne pouvait-il réaliser l'ambition séculaire, être empereur et pontife, le Dieu souverain, universel? C'était le rêve que lui-même, dans sa naïveté humanitaire d'apôtre, avait fait autrefois, en écrivant sa Rome nouvelle , et dont la Rome réelle l'avait si rudement guéri. Au fond, simple politique d'hypocrite mensonge, et rien de plus, cette politique de prêtre qui a les siècles pour elle, tenace, s'acharnant à la conquête avec une extraordinaire souplesse, résolue à profiter de tout. Et quelle évolution, l'Eglise venant à la science, aux démocraties, aux républiques, convaincue qu'elle les dévorera, si on lui en laisse le temps! Ah! oui, l'esprit nouveau, l'antique esprit de domination qui sans cesse se renouvelle, toujours avec la même faim de vaincre et de posséder le monde!

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