Émile Zola - Paris

Здесь есть возможность читать онлайн «Émile Zola - Paris» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: literature_19, foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Paris: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Paris»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Paris — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Paris», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

C'était cela, maintenant, qui hantait la songerie de Pierre. Toute la plaie ancienne, envenimée, s'étalait avec son poison, dans sa virulence. La lente pourriture parlementaire avait grandi, s'attaquait au corps social. Certes, au-dessus des basses intrigues, de la ruée des ambitions personnelles, il y avait bien la haute lutte supérieure des principes, l'histoire en marche, déblayant le passé, tâchant de faire dans l'avenir plus de vérité, plus de justice et de bonheur. Mais, en pratique, à ne voir que l'affreuse cuisine quotidienne, quel déchaînement d'appétits égoïstes, quel unique besoin d'étrangler le voisin et de triompher seul! On ne trouvait là, entre les quelques groupes, qu'un incessant combat pour le pouvoir et pour les satisfactions qu'il donne. Gauche, droite, catholiques, républicains, socialistes, les vingt nuances des partis, n'étaient que les étiquettes qui classaient la même soif brûlante de gouverner, de dominer. Toutes les questions se rapetissaient à la seule question de savoir qui, de celui-ci, de celui-là ou de cet autre, aurait en sa main la France, pour en jouir, pour en distribuer les faveurs à la clientèle de ses créatures. Et le pis était que les grandes batailles, les journées et les semaines perdues pour faire succéder celui-ci à celui-là, et cet autre à celui-ci, n'aboutissaient qu'au plus sot des piétinements sur place, car tous les trois se valaient, et il n'y avait entre eux que de vagues différences, de sorte que le nouveau maître gâchait la même besogne que le precédent avait gâchée, forcément oublieux des programmes et des promesses, dès qu'il régnait.

Invinciblement, la songerie de Pierre retournait à Laveuve, qu'il avait un instant oublié, qui maintenant le reprenait, d'un frisson de colère et de mort. Ah! qu'importait au vieux misérable, crevant de faim sur ses haillons, que Mège renversât le ministère Barroux, et qu'un ministère Vignon arrivât au pouvoir! A ce train, il faudrait cent ans, deux cents ans, pour qu'il y eût du pain dans les soupentes où râlent les éclopés du travail, les vieilles bêtes de somme fourbues. Et, derrière Laveuve, c'était toute la misère, tout le peuple des déshérités et des pauvres qui agonisaient, qui demandaient justice, pendant que la Chambre, en grande séance, se passionnait pour savoir à qui la nation serait, et qui la dévorerait. La boue coulait à pleins bords, la plaie hideuse, saignante et dévorante, s'étalait impudemment, tel que le cancer qui ronge un organe, gagnant le cœur. Et quel dégoût, quelle nausée à ce spectacle, et quel désir du couteau vengeur qui ferait de la santé et de la joie!

Pierre n'aurait pu dire depuis combien de temps il était enfoncé dans cette rêverie, lorsqu'un brouhaha, de nouveau, remplit la salle. Des gens revenaient, gesticulaient, formaient des groupes. Et il entendit brusquement le petit Massot qui s'écriait, à côté de lui:

– Il n'est pas par terre, mais il n'en vaut guère mieux. Je ne ficherais pas quatre sous de son existence.

Il parlait du ministère. D'ailleurs, il conta la séance à un confrère qui arrivait. Mège avait très bien parlé, avec une fureur d'indignation extraordinaire contre la bourgeoisie pourrie et pourrisseuse; mais, comme toujours, il avait dépassé le but, effrayant la Chambre par sa violence même. De sorte que, lorsque Barroux était monté à la tribune pour demander l'ajournement de l'interpellation à un mois, il n'avait eu qu'à s'indigner, très sincèrement du reste, plein d'une hautaine colère contre les infâmes campagnes que menait une certaine presse. Est-ce que les hontes du Panama allaient renaître? Est-ce que la représentation nationale allait se laisser intimider par de nouvelles menaces de délation? C'était la république elle-même que ses adversaires essayaient de noyer sous un flot d'abominations. Non, non! l'heure était venue de se recueillir, de travailler en paix, sans permettre aux affamés de scandales de troubler la paix publique. Et la Chambre, impressionnée, craignant à la longue la lassitude des électeurs, devant ce débordement continu d'ordures, avait ajourné l'interpellation à un mois. Seulement, quoique Vignon eût évité d'intervenir en prenant la parole, tout son groupe avait voté contre le ministère, si bien que la majorité obtenue par celui-ci n'était que le deux voix, une majorité dérisoire.

– Mais alors, demanda une voix à Massot, ils vont donner leur démission.

– Oui, le bruit en court. Pourtant, Barroux est bien tenace… En tout cas, s'ils s'obstinent, ils seront par terre avant huit jours, d'autant plus que Sanier, furieux, déclare qu'il va publier demain la liste des noms.

Et l'on vit passer, en effet, Barroux et Monferrand, qui se hâtaient, l'air affairé et soucieux, suivis de leurs clients inquiets. On disait que tout le cabinet était en train de se réunir, pour aviser et prendre un parti. Et ce fut ensuite Vignon qui reparut, au milieu d'un flot d'amis.

Lui était radieux, d'une joie qu'il s'efforçait de cacher, calmant sa troupe, ne voulant pas chanter victoire trop tôt; mais les yeux de la bande luisaient, toute une meute à l'heure prochaine de la curée. Et il n'était pas jusqu'à Mège qui ne triomphât. A deux voix près, il avait renversé le ministère. Encore un usé! et il userait celui de Vignon! et il gouvernerait enfin!

– Diable! murmura le petit Massot, Chaigneux et Dutheil ont des mines de chiens battus. Et, tenez! il n'y a encore que le patron. Regardez-le, est-il beau, ce Fonsègue!.. Bonsoir, je file.

Il serra la main de son confrère, il ne voulut pas rester, bien que la séance continuât, une nouvelle question d'affaire, très importante, et qui se discutait devant les bancs vides.

Chaigneux était allé s'accouder près de la grande Minerve, de son air éploré; et jamais détresse besogneuse ne l'avait plié davantage, sous l'angoisse continue de sa malchance. Dutheil, lui, pérorait quand même au centre d'un groupe, affectait une insouciance moqueuse; mais un tic nerveux plissait son nez, tirait sa bouche, toute sa face de joli homme suait la peur. Et il n'y avait réellement que Fonsègue tranquille et brave, toujours le même, dans sa petite taille remuante, avec ses yeux étincelants d'esprit, voilés à peine d'une ombre de malaise.

Pierre s'était levé, pour renouveler sa demande. Mais Fonsègue le prévint, lui dit avec vivacité:

– Non, non, monsieur l'abbé, je vous répète que je refuse de prendre sur moi une telle infraction à nos règlements. Il y a eu rapport, et il y a chose jugée. Comment voulez-vous que je puisse passer outre?

– Monsieur, dit douloureusement le prêtre, il s'agit d'un vieillard qui a faim, qui a froid et qui va mourir, si l'on ne vient pas à son secours.

D'un geste désespéré, le directeur du Globe sembla prendre les murs à témoin qu'il n'y pouvait rien. Sans doute craignait-il quelque mauvaise histoire pour son journal, où il avait abusé de l'Œig; uvre des Invalides du travail, comme arme électorale. Peut-être aussi la terreur secrète où la séance venait de le jeter, lui durcissait-elle le cœur.

– Je ne puis rien, je ne puis rien… Mais, naturellement, je ne demande pas mieux que vous me fassiez forcer la main par ces dames du comité. Vous avez déjà madame la baronne Duvillard, ayez-en d'autres.

Résolu à lutter jusqu'au bout, Pierre vit là une suprême tentative.

– Je connais madame la comtesse de Quinsac, je puis aller la voir tout de suite.

– C'est cela! excellent, la comtesse de Quinsac! Prenez une voiture et allez voir aussi madame la princesse de Harth. Elle se remue beaucoup, elle devient très influente… Ayez l'approbation de ces dames, retournez chez la baronne à sept heures, obtenez d'elle une lettre qui me couvre, et venez alors me trouver au journal. A neuf heures, votre homme couchera à l'Asile.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Paris»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Paris» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Paris»

Обсуждение, отзывы о книге «Paris» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x