André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans

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Oeuvres complètes de André Gide: Romans: краткое содержание, описание и аннотация

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Cette collection comprend l'intégrale des romans d'André Gide.
Table des Matières:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève

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Alors je méditais et je faisais des résolutions vertueuses.

Mes rêves étaient superbes ; j'écrivais :

(Mars. 1886,)

« Je voudrais à vingt et un ans, à l'âge où la passion se déchaîne, la dompter par un labeur forcené et grisant. Je voudrais, tandis que les autres courent les plaisirs, les fêtes et les débauches faciles, goûter les voluptés farouches de la vie monastique. Seul, absolument seul, ou peut-être entouré de quelques blancs chartreux, de quelques ascètes ; retiré dans une agreste chartreuse, en pleine campagne, dans un pays sublime et sévère. Je voudrais une cellule nue : coucher sur une planche, un oreiller de crin sous la tête ; auprès, un prie-Dieu, simple. énorme ; sur le support, la Bible toujours ouverte ; au-dessus, une lampe toujours allumée ; – et dans l'insomnie, trouver des extases violentes, éperdument penché sur un verset, dans la nuit enveloppante, effrayante. – Aucun bruit. que peut-être parfois les grandes clameurs des montagnes, les voix lugubres des glaciers, ou les cantiques de minuit chantés sur une seule note par les chartreux qui veillent.

Vivre profondément sans plus que le temps vous poursuive. Manger quand j'aurais faim ; dormir n'importe quand, – alors que j'aurais fait ma tâche. Je porterais le manteau blanc, la cuculle et les sandales. Dans ma cellule, une table de chêne, immense, et dessus, tout ouverts, des livres. Un grand lutrin pour travailler debout ; dessus, un livre ouvert, Au-dessus du lit, des livres rangés. Je lirais la Bible, les Védas, Dante, Spinoza, Rabelais, les Stoïques ; j'apprendrais le grec, l'hébreu, l'italien ; – et ma pensée se sentirait orgueilleusement vivre. Des débauches de science, d'où l'esprit sortirait stupéfié, brisé, comme Jacob de sa lutte avec l'Ange, mais comme lui vainqueur. Et, quand la chair exaspérée regimberait à cette gêne dans un sursaut de désirs, – alors, la discipline fouaillant le corps et qui se taira bien sous la douleur ! – Ou bien, dans la montagne, une course insensée, par-delà les rochers jusqu'aux neiges, et que la chair haletante en eût crié merci : épuisée, vaincue..., ou peut-être dans la neige profonde se plonger, – et trouver dans ce contact glacé comme un frisson extraordinaire. »

§ Quand j'étais enfant, très jeune, dans l'ignorance des choses pourtant entrevues : – « Plus tard, pensais-je, plus tard je n'aurai pas de maîtresses ; mes amours tout entières iront vers l'harmonie. » Je rêvais des nuits d'amour devant l'orgue ; la mélodie m'apparaissait, presque palpable fiction, comme une Béatrice nuageuse

« fior gittando sopra e d'interno »

comme une Dame élue, immatériellement pure, à la robe traînante aux reflets de saphir, aux replis profonds azurés, aux lueurs pâles, aux formes lentes, musicales. J'espérais qu'elle prendrait toutes mes tendresses. J'étais enfant, je ne pensais qu'à l'âme ; déjà je vivais dans le rêve ; mon âme se libérait du corps ; et c'était exquis, ce rêve des choses meilleures. Puis je les ai tant séparés que maintenant je n'en suis plus le maître ; ils vont chacun de leur côté, le corps et l'âme ; elle, rêve des caresses toujours plus chastes ; lui, s'abandonne à la dérive.

La sagesse voudrait qu'on les mène ensemble, qu'on fasse converger leurs poursuites, et que l'âme ne cherche pas de trop lointaines amours où le corps ne participe.

« Ils ne plaignent pas : ils accusent. Ils n'expliquent pas : ils condamnent. Ce qu'ils ne comprendront jamais, ce sont les luttes pour CROIRE, ces impossibilités parfois, quand pourtant quelque peu de raison proteste encore. Ils s'imaginent qu'il suffit de vouloir !, .. et le plus admirable, c'est qu'ils pensent croire avec leur raison. Ce qui surtout m'égare, c'est la fausse religion ; la bigoterie et le mysticisme factice me font parfois douter qu'il y en ait une vraie. Ils ne se doutent pas, les bigots, de tout le mal que leur exemple peut faire à ceux qui sont vraiment altérés du vrai Dieu ; ils ne se doutent pas, dans leur quiétude, qu'ils sont souvent eux-mêmes un objet de scandale... »

(Minuit, 30 déc. 87.)

« Écrire... quoi ? – Je suis heureux.

J'ai peur d'oublier. – J'aimerais qu'au-delà des temps, le souvenir de mon bonheur demeure.

Si l'on pouvait, dans l'ennui de la tombe, revivre incessamment sa vie et sentir doucement, comme dans un songe de la nuit, les amertumes et les joies, mais lointaines, de sorte qu'on n'en souffre pas plus que du souvenir des douleurs. – J'ai peur d'oublier.

Sur ces feuilles je veux fixer, comme on garde des fleurs séchées dont le parfum effacé vous rappelle, je veux fixer les souvenirs de ma jeunesse fuyante, pour que plus tard je me souvienne.

Aujourd'hui je lui ai parlé : je lui ai dit mes rêves radieux et mes superbes espérances. Aujourd'hui j'ai compris qu'elle m'aimait encore. Je suis heureux !... qu'écrirais-je ?

J'écris, car j'ai peur d'oublier.

Et tout cela n'est déjà plus que dans mon souvenir...

Mais peut-être que le souvenir des choses anciennes, au-delà du tombeau, subsiste encore. »

C'était dans une misérable chambre ; de pauvres gens pleuraient leur enfant mort (7 février 87). J'étais venu sans le lui dire – pour qu'elle ne le sache qu'après. Je leur apportais quelque argent ; j'aurais voulu les consoler. Je m'efforçais de leur parler, mais je m'embarrassais d'idées trop hautes ; ma tristesse à les voir certes était sincère, mais je la sentais si différente ; je ne sais pas me faire humble. Je n'osais leur parler du ciel, n'y croyant pas assez moi-même ; je restais indécis, gêné, bien que mon cœur débordât. – Mais voilà que la porte s'ouvre : Emmanuèle entre. – « Toi ? Emmanuèle ! » – Elle passe devant moi sans s'étonner, comme sans me voir. La voici près du lit où l'enfant repose ; elle regarde sa figure pâlie et je vois ses yeux s'emplir de larmes. – Je m'approche alors, et de ma main je cherche à saisir la sienne. – « Laisse », fait-elle, en me repoussant. Puis, s'étant mise à genoux, elle prie à voix haute une prière très triste ; moi, reculé dans l'ombre, je me sentais si humble !... Puis elle s'en va : je l'accompagne. Et, tout en marchant, j'attendais toujours quelques mots sur notre rencontre surprise, mais son émotion trop forte ne la laissait pas s'étonner ; – seulement, et comme pour expliquer la brusquerie de son départ, ou plutôt gênée du silence : – « Laissons-les, me dit-elle ; il est bon qu'ils s'affligent. Ne les consolons pas encore ; les consolations ne seraient pas sincères. L'espérance leur sera meilleure quand ils auront pleuré. – Il faudra revenir ; – on ne se dégage pas d'un bienfait commencé ; c'est une obligation : il faut aller jusqu'au bout... » – Mais, sitôt rentrés, posant son front sur ma joue, elle me dit tout bas : « Mon frère ». Son émotion maintenant débordait : comme elle relevait les yeux je la vis toute pleurante ; – pour moi, je défaillais de tendresse, mais l'aveu de sa frêle faiblesse voulait que je sois fort.

Je lui demandai, l'osant à peine, car nous avions tous deux une pudeur exagérée pour ces sortes de choses, je lui demandai de retourner là-bas ensemble. – Elle y fut admirable de douceur, de patience et de zèle, – et ne s'occupait pas de moi ; je ne m'occupais guère que d'elle, m'évertuant à l'action pour qu'un sourire me récompense... Pourtant cela ne dura pas ; elle me dit une fois : « Prends garde ! c'est pour moi, plus que pour eux, que tu t'agites. » D'ailleurs, pour un nouveau temps, je fus séparé d'elle.

§ Providence : toute leur vie est basée sur une hypothèse ; s'il leur était prouvé qu'ils s'abusent, ils n'auraient plus leur raison d'être. Mais qui le leur prouverait ? Ils ne sauront jamais s'ils ont eu tort de croire. S'il n'y a rien, ils ne s'apercevront de rien. – En attendant, ils croient ; ils sont heureux ou se consolent d'espérances. L'âme qui doute est éperdue.

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