Charles Dickens - Oliver Twist (version non abrégée)

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Oliver Twist (version non abrégée): краткое содержание, описание и аннотация

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L'histoire concerne un orphelin, Oliver Twist, soumis à des privations et des vexations dans l'hospice paroissial où il fut laissé suite à la mort de sa mère. Choisi par tirage au sort par ses camarades affamés, il ose demander une portion supplémentaire de gruau et il est alors placé chez un croque-mort, d'où il s'échappe pour prendre la route de Londres ; dès son arrivée, il rencontre l'un des personnages les plus célèbres de Dickens, The Artful Dodger (rusé matois) , chef d'une bande de jeunes pickpockets. Naïvement confiant en son nouveau compagnon, il se laisse entraîner dans l'antre de son maître, le criminel Fagin.
Oliver Twist est l'un des romans les plus universellement connus de Charles Dickens.

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« Oliver ! dit M. Bumble.

– Oui, monsieur, répondit l’enfant d’une voix faible et tremblante.

– Ne mettez pas votre casquette sur vos yeux et levez la tête, monsieur. »

Oliver obéit tout de suite, en passant bien vite la main sur ses yeux ; mais une larme y roulait encore quand il regarda son guide, et elle coula sur ses joues tandis que M. Bumble le considérait d’un œil sévère ; cette larme fut suivie d’une autre, et d’une autre encore. L’enfant eut beau vouloir prendre sur lui, ses efforts furent vains ; il lâcha la manche du bedeau, mit ses deux mains sur sa figure, et un torrent de larmes coula à travers ses doigts décharnés.

« Bien ! s’écria M. Bumble s’arrêtant court, et lançant à son petit protégé un regard plein de méchanceté. C’est bien ; de tous les enfants les plus ingrats, les plus vicieux que j’aie jamais vus, vous êtes…

– Non, non, monsieur, s’écria Oliver en sanglotant et en se cramponnant à la main qui tenait la fameuse canne ; non, non, monsieur ; je veux être bon ; oui, je serai bien sage, monsieur ! je suis si jeune, monsieur, et je suis si… si…

– Si quoi ? demanda M. Bumble étonné.

– Si abandonné, monsieur, si complètement abandonné, s’écria l’enfant. Tout le monde me déteste ; oh ! monsieur, je vous en prie, ne soyez plus fâché contre moi. »

L’enfant en même temps se frappait la poitrine, sanglotait et regardait le bedeau avec angoisse.

Pendant quelques instants, M. Bumble contempla avec étonnement la mine piteuse et désolée d’Oliver ; il toussa trois ou quatre fois, comme un homme enroué, en se plaignant entre ses dents de cette toux importune, et dit à Oliver de s’essuyer les yeux et d’être sage. Puis lui prenant la main, il continua à marcher en silence.

Le fabricant de cercueils venait de fermer les volets de sa boutique, et était en train d’inscrire quelques entrées sur son livre de compte, à la lueur d’une mauvaise chandelle, quand M. Bumble entra.

« Ah ! dit-il en levant les jeux et arrêtant sa plume au milieu d’un mot ; c’est vous, monsieur Bumble ?

– En personne, monsieur Sowerberry, répondit le bedeau, tenez, je vous amène l’enfant. »

Oliver fit un salut.

« Ah ! voici l’enfant en question, dit l’entrepreneur des pompes funèbres en levant la chandelle pour voir à fond Oliver. Madame Sowerberry, voulez-vous venir un instant, ma chère ? »

Mme Sowerberry sortit d’une petite pièce derrière la boutique ; c’était une femme petite, maigre, pincée, une vraie mégère.

« Ma chère, dit M. Sowerberry avec déférence ; voici l’enfant du dépôt, dont je vous ai parlé. »

Oliver salua de nouveau.

« Dieu ! dit la femme, qu’il est maigre !

– En effet, il n’est pas fort, répondit M. Bumble en regardant Oliver sévèrement, comme si c’était sa faute ; Il n’est pas fort, il faut l’avouer ; mais il poussera, madame Sowerberry, il poussera.

– Oui, dit la femme avec humeur, grâce à notre boire et à notre manger. Qu’y a-t-il à gagner avec ces enfants de la paroisse ? Ils coûtent toujours plus qu’ils ne valent. Mais les hommes veulent n’en faire qu’à leur tête ; allons, descends, petit squelette. » À ces mots elle ouvrit une porte, poussa Oliver vers un escalier fort roide qui conduisait à une petite cave, sombre et humide, attenante au bûcher, qu’on nommait la cuisine , et où se trouvait une fille malpropre, avec des souliers éculés, et de gros bas bleus en lambeaux. « Charlotte, dit Mme Sowerberry qui avait suivi Oliver, donnez à cet enfant quelques-uns des restes qu’on a mis de côté pour Trip ; il n’est pas revenu à la maison de toute la journée, ainsi il s’en passera. Je suppose que tu ne feras pas le dégoûté, hein, petit ? »

Oliver, dont les yeux s’allumaient à l’idée de manger de la viande et qui mourait d’envie de la dévorer, répondit que non, et un plat de restes grossiers fut placé devant lui.

Je voudrais que quelque philosophe bien nourri, chez qui la bonne chère n’engendre que de la bile, de ces philanthropes au sang glacé, au cœur de fer, eût pu voir Oliver Twist se jeter sur ces restes dont le chien n’avait pas voulu, et contempler l’affreuse avidité avec laquelle il déchirait et avalait les morceaux. Il n’y a qu’une chose que je préférerais à cela ; ce serait de voir ce philosophe faire le même repas, et avec le même plaisir.

« Eh bien ! dit la femme, quand Oliver eut fini son souper, auquel elle avait assisté avec une horreur silencieuse, épouvantée de l’appétit futur de l’enfant ; as-tu fini ? »

Comme il n’y avait plus rien à avaler, Oliver répondit que oui.

« Alors, viens avec moi, » dit-elle. Elle prit une lampe sale et fumeuse et le conduisit au haut de l’escalier. « Ton lit est sous le comptoir. Tu n’as pas peur de coucher au milieu des cercueils, je suppose ? D’ailleurs, qu’importe que cela te convienne ou non ? Tu ne coucheras pas ailleurs. Arrive. Ne vas-tu pas me tenir là toute la nuit ? »

Oliver, sans perdre de temps, suivit docilement sa nouvelle maîtresse.

CHAPITRE V.

Oliver fait de nouvelles connaissances, et, la première fois qu’il assiste à un enterrement, il prend une idée défavorable du métier de son maître.

Laissé seul dans la boutique du fabricant de cercueils, Oliver posa la lampe sur un banc et jeta un regard timide autour de lui, avec un sentiment de terreur dont bien des gens plus âgés que lui peuvent facilement se rendre compte. Un cercueil inachevé, posé sur des tréteaux noirs, occupait le milieu de la boutique et avait une apparence si lugubre, que l’enfant était pris de frisson chaque fois que ses yeux se portaient de ce côté ; il s’attendait presque à voir se dresser lentement la tête d’un horrible fantôme dont l’aspect le ferait mourir de frayeur. Le long de la muraille était disposée une longue rangée de planches de sapin coupées uniformément, qui avaient l’air dans le demi-jour d’autant de spectres à larges épaules, avec les mains dans leurs poches ; des plaques de métal, des copeaux, des clous à tête luisante, des morceaux de drap noir jonchaient le plancher. Derrière le comptoir on voyait figurés en manière d’enjolivement, sur le mur, deux croque-morts, à cravate empesée, debout devant la porte d’une maison, et dans le lointain un corbillard traîné par quatre chevaux noirs. La boutique était fermée et chaude ; l’atmosphère semblait chargée d’une odeur de cercueil ; sous le comptoir, le trou où était jeté le matelas d’Oliver avait l’air d’une fosse.

Il n’y avait pas que ce spectacle lugubre qui impressionnât l’enfant ; il était seul dans ce lieu étrange ; et nous savons tous combien les plus vaillants d’entre nous se trouveraient parfois affectés dans une telle situation. L’enfant n’avait point d’ami auquel il s’intéressât ou qui s’intéressât à lui ; il n’avait pas à pleurer la mort récente d’une personne aimée ; son cœur n’avait pas à gémir de l’absence d’un visage chéri : et pourtant il était profondément triste ; en se glissant dans sa couche étroite, il eut souhaité d’être dans son cercueil, et de pouvoir dormir pour toujours dans le cimetière, tandis que l’herbe haute se balancerait doucement sur sa tête, et que les tristes sons de la vieille cloche charmeraient son sommeil.

Il fut réveillé le matin par le bruit d’un grand coup de pied lancé du dehors dans la porte de la boutique, et qu’on réitéra vingt-cinq fois avec colère pendant qu’il s’habillait à la hâte ; quand il commença à tirer les verrous, les pieds cessèrent de frapper, et une voix se fit entendre.

« Vas-tu ouvrir la porte ? criait-on.

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