Le Chien des Baskerville Arthur Conan Doyle Le Chien des Baskerville Les Aventures de Sherlock Holmes
Préface
M. Sherlock Holmes
La malédiction des Baskerville
Le problème
Sir Henry Baskerville
Fils cassés
Le château de Baskerville
M. Stapleton, de Merripit House
Premier rapport du Docteur Watson
Deuxième rapport du Docteur Watson
Extraits du journal de Watson
L’homme du pic Noir
Mort sur la lande
Filets tendus
Le chien des Baskerville
Détails rétrospectifs
Arthur Conan Doyle
Le Chien des Baskerville
Les Aventures de Sherlock Holmes
Préface
Le chien des Baskerville
Arthur Conan Doyle est né le 22 mai 1859 à Édimbourg, dans une vieille famille catholique. L’un de ses ancêtres a été compagnon de Richard Cœur de Lion (c’est du moins ce qu’il prétendra), son grand-père est un caricaturiste célèbre, son père, l’honorable conservateur des monuments historiques de la ville. Arthur choisit de suivre les cours de la faculté de médecine d’Édimbourg, l’une des plus réputées du monde. Pour payer ses études, il assiste des médecins et surtout, parce que ce lecteur de Stevenson est passionné d’aventures, il s’embarque sur un baleinier comme médecin de bord.
Ainsi, en 1880, découvre-t-il le Grand Nord, et la rude vie de marin. À son retour, il publie ses souvenirs de la campagne de pêche dans un journal londonien ; le directeur de la revue, impressionné par son écriture, lui suggère d’abandonner la médecine pour la littérature et le reportage. Mais Doyle repousse la tentation, et passe ses diplômes. Docteur et chirurgien en titre, il s’embarque à nouveau, à destination de l’Afrique. Mais étant tombé gravement malade, il ne va pas au-delà de Lagos.
Puis, il ouvre un cabinet près de Portsmouth. Ses débuts sont difficiles. Ayant perdu la foi, il a refusé l’aide financière proposée par ses oncles catholiques (il sera toute sa vie un anticlérical farouche). Heureusement, il finit par se faire une clientèle ; c’est ainsi qu’il épouse, en 1885, la sœur aînée de l’un de ses jeunes patients, mort entre ses bras... Le couple aura trois enfants. En 1886, Doyle, qui n’a jamais renoncé à l’écriture et apprécie les histoires criminelles, invente les personnages de Sherlock Holmes et du Dr Watson dans son Étude en rouge. Mais le succès n’étant pas au rendez-vous, il se tourne vers le roman historique, avec La Compagnie blanche, qui lui apporte un peu de notoriété.
Mariant encore écriture et médecine, il ouvre un nouveau cabinet à Londres. Les patients sont plus rares que les lecteurs ; aussi décide-t-il de se consacrer uniquement aux seconds et de ranger définitivement sa trousse. Pour écrire, il s’enferme pendant plusieurs jours dans son bureau, et en interdit l’accès à ses proches (Simenon fera de même lorsqu’il écrira les aventures du commissaire Maigret) ou s’exile à la campagne pendant des semaines... Il alterne les romans policiers et les romans historiques ; Sherlock Holmes commence à devenir célèbre, si célèbre que, las (et jaloux ?) de son succès, son auteur le fait mourir dans Le Dernier problème, en 1892. Les lecteurs s’indignent au point que, deux ans plus tard, Conan Doyle sera contraint de le ressusciter dans La Maison vide.
Son épouse ayant contracté la tuberculose, Doyle l’emmène faire des séjours en Suisse. En 1894, l’Amérique lui fait un triomphe, grâce à Sherlock Holmes, qui devient le héros d’une pièce dans laquelle le détective, pourtant célibataire endurci, se marie... Conan Doyle, qui n’a pas participé au scénario, a donné son accord ; la pièce sera joué trente ans sans interruption.
En 1899, à 40 ans, Conan Doyle s’engage comme médecin militaire pour participer à la guerre contre les Boers, en Afrique du Sud : est-ce par pur patriotisme, ou pour fuir la tentation ? Il est en effet amoureux de Jean Leckie, une charmante jeune femme, mais refuse d’être infidèle à son épouse, toujours malade. En Afrique du Sud, il dirige un hôpital et rédige un article sur la guerre ; sa défense de la position britannique (dont l’impérialisme est fortement critiqué sur le continent européen) est si brillante que le roi Édouard VII le nomme chevalier.
Arthur Conan Doyle, désormais sir, se présente, sans succès, aux élections à Édimbourg. Battu en 1900 et en 1906, il renonce à mendier le suffrage de ses contemporains, sans pour autant renoncer à ses idées : dans une Angleterre encore fortement victorienne, il défend le divorce, dans une Europe colonialiste, il dénonce l’exploitation de l’Afrique et de ses habitants. Sa première épouse étant morte en 1906, il peut convoler avec Jean Leckie, dix ans après leur première rencontre. C’est un auteur à succès : le président américain Théodore Roosevelt, venu assister aux funérailles d’Édouard VII, demande à le rencontrer.
Devant la montée des périls qui mèneront à la Première Guerre mondiale, il prône une alliance avec la France contre l’Allemagne. Ses propositions – créer un corps de sous-mariniers, installer des canots pneumatiques sur les navires de guerre... – sont considérées par les militaires comme les aimables inventions d’un romancier trop imaginatif ! En 1914, toujours patriote, sir Arthur veut s’engager dans l’armée, mais cet honneur lui est refusé : il a 55 ans. Il se console en allant effectuer des reportages sur le front italien. Son fils Kingsley mourra sur le front dans les derniers jours du conflit. Il lui rendra hommage, ainsi qu’à tous les combattants britanniques, dans son Histoire de la Grande Guerre, qui fera un triomphe en librairie.
Ce va-t-en-guerre au grand cœur lutte aussi contre l’injustice au sein de son propre pays : pour avoir fait campagne afin d’obtenir la grâce d’un terroriste irlandais (son ami Kipling refusera de s’y associer), il ne sera jamais pair du royaume ; mais il est comme Sherlock Holmes : la gloire, il s’en moque. En 1928 cependant, deux ans avant sa mort, il aura la satisfaction de faire casser le procès qui avait condamné un innocent (mais le vrai coupable ne sera jamais retrouvé, et les journalistes ne manqueront pas de déplorer l’absence de Sherlock Holmes).
Esprit curieux, il s’intéresse à tout, et, comme Victor Hugo, s’adonne au spiritisme. Il en préside même un congrès international à Paris, en 1925. C’est en rentrant d’un voyage en Scandinavie, en 1929, qu’il est victime d’une première attaque d’apoplexie. Pendant sa convalescence, il apprend à peindre. Mais il n’exposera jamais : une nouvelle et définitive attaque l’emporte le 6 juillet 1930, assis dans son fauteuil, car ce gentleman avait refusé de s’aliter.
Ce matin-là, M. Sherlock Holmes qui, sauf les cas assez fréquents où il passait les nuits, se levait tard, était assis devant la table de la salle à manger. Je me tenais près de la cheminée, examinant la canne que notre visiteur de la veille avait oubliée. C’était un joli bâton, solide, terminé par une boule – ce qu’on est convenu d’appeler, « une permission de minuit ».
Immédiatement au-dessous de la pomme, un cercle d’or, large de deux centimètres, portait l’inscription et la date suivantes : « À M. James Mortimer, ses amis du C.C.H. – 1884. »
Cette canne, digne, grave, rassurante, ressemblait à celles dont se servent les médecins « vieux jeu ».
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