Louise Fusil - Souvenirs d'une actrice (1/3)

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Souvenirs d'une actrice (1/3): краткое содержание, описание и аннотация

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J'étais montée en diligence à dix heures du soir, au mois de décembre, après avoir pleuré toute la journée et j'en avais encore les yeux et le coeur gros. Une personne âgée m'accompagnait et devait me remettre entre les mains de madame de Nanteuil, femme de l'administrateur des diligences. Lorsque le jour commença à paraître, j'examinai les personnes qui m'entouraient; la vieille dame était à côté de moi dans le fond, des messieurs dormaient vis-à-vis, et au coin, en face de moi, quelque chose que je voyais, me parut une bête sauvage, car je n'apercevais que du poil de la tête aux pieds. Je m'étonnais, à part moi, qu'on emballât de tels animaux dans une voiture publique, lorsque je lui vis relever une espèce de figure qui m'effraya beaucoup. Je reculai comme s'il m'eût été possible d'enfoncer la voiture, et ma physionomie devait avoir une singulière expression, car un jeune officier qui était de l'autre côté se mit à éclater de rire. Tout le monde s'éveilla et j'appris que l'objet de ma frayeur était un juif polonais, dont le witchoura retourné du côté du poil, le long bonnet fourré et la barbe tombant sur sa poitrine, étaient assez capables de le faire prendre pour une bête féroce: aussi le nom lui en resta-t-il tout le temps du voyage. On nous appela la Belle et la Bête . Il ne se doutait nullement des quolibets qu'on lui adressait, car il n'entendait pas le français, et le camarade qui lui servait d'interprète ne s'occupa guère, je crois, de les lui traduire.

Voilà donc ma première entrée dans ce monde nouveau pour moi, M. et madame de Nanteuil me reçurent au sortir de la voiture et me gardèrent quelques jours en attendant le retour de madame Saint-Huberty.

J'avais une lettre de mon grand-père pour madame Molé[14]. Je fus parfaitement reçue, mais on m'avait enjoint de n'y aller qu'accompagnée et de n'accepter aucune invitation avant l'arrivée de madame Saint-Huberty qui était en représentation à Marseille[15]. Mon grand-père craignait les séductions de M. Molé qui avait une grande réputation de roué , comme cela se disait alors. Aussi, lorsqu'il lui arriva de retarder la première représentation du Séducteur de M. de Bièvre, par le motif qu'un rhume l'empêchait de parler:

«Eh bien! lui dit l'auteur (fameux par ses calembourgs), vous jouerez le Séducteur enroué

Mais, le jour de la représentation, Molé se trouvant tout-à-fait hors d'état de paraître le soir, son médecin lui ordonna de garder le lit. Lorsque M. de Bièvre apprit ce nouveau contre-temps, il s'écria: Ah! quelle fatalité!

En attendant madame Saint-Huberty, qui devait arriver d'un jour à l'autre, on me fit voir plusieurs spectacles. Celui qui m'étonna le moins (on ne s'en douterait guère), ce fut le Théâtre-Français et cependant la pièce que j'y vis jouer était le Bourgeois gentilhomme , par Préville, Dugazon, madame Belcour et tous les premiers sujets: cela fait peu d'honneur à la précocité de mon goût. Mais j'avais vu cette pièce dans ma ville de Metz et j'étais encore sous le charme du plaisir que j'en avais éprouvé, tant il est vrai que les impressions d'enfance ont de la peine à nous quitter. Puis, je n'étais pas encore dans l'âge où l'on peut apprécier de semblables talents; plus tard j'ai bien changé d'opinion.

Le théâtre qui fut pour moi une véritable féerie, c'est l'Opéra. Je crus y voir réaliser tout ce que j'avais lu dans les Mille et une Nuits . Je n'aperçus plus rien de ce qui se passait autour de moi, et mon étonnement, mon admiration donnèrent la comédie à tous mes voisins, qui s'amusaient beaucoup de mon inaltérable attention et des questions que j'adressais dans l'entr'acte aux personnes qui m'accompagnaient. On jouait Iphigénie en Aulide et le ballet de Mirza .

V

Le talent de madame Saint-Huberty. – Ses succès. – Les costumes. – Le salon de Madame Saint-Huberty. – Couplets du comte de Tilly. – Je pars pour Toulouse. – Un compliment de MM. les capitouls. – Retraite de madame Saint-Huberty. – Son mariage avec le comte d'Entraigues. Ils vont à Londres. – M. d'Entraigues et madame Saint-Huberty sont assassinés.

Madame Saint-Huberty était alors dans tout le brillant de sa carrière dramatique, elle venait d'être couronnée dans le rôle de Didon, ce qui n'était point encore arrivé jusqu'alors à l'Opéra.

Le talent de madame Saint-Huberty était bien extraordinaire, puisqu'à l'âge que j'avais alors, j'en avais été frappée au point d'imiter parfaitement sa manière de dire le chant. On s'amusait souvent à me faire placer derrière un paravent pour compléter l'illusion. Elle prononçait d'une façon qui paraîtrait exagérée, aujourd'hui que si peu de chanteurs font entendre les paroles; mais comme elle le disait elle-même, il le fallait pour se faire comprendre dans cet immense vaisseau, où la voix doit porter dans toutes les parties de la salle. Cela donnait d'ailleurs une grande énergie à son jeu, surtout dans ces phrases jetées, dans ces inspirations semblables au: Qu'en dis-tu? de Talma. L'expression de sa physionomie était admirable. Elle se faisait applaudir sans parler, dans Alceste , lorsqu'elle écoutait la voix qui lui dit:

… Le roi doit mourir aujourd'hui
Si quelqu'autre à la mort ne se livre pour lui.

Elle se faisait applaudir de même dans Didon , par la manière dont elle regardait Énée avant de lui adresser ces vers:

Oh! que je fus bien inspirée
Quand je vous reçus dans ma cour!

Son air d'ironie lorsque Yarbe l'avertit qu'Énée est près de l'abandonner, et qu'elle lui répond: Énée! son regard, son sourire disaient tout et amenaient naturellement:

Allez, Yarbe, allez, vous connaîtrez Énée:
Vous verrez si Didon se voit abandonnée.
Aujourd'hui de l'hymen on prépare les feux.
On allume pour nous les flambeaux d'hyménée;
Jugez s'il se prépare à s'éloigner de moi!

Dans les moments d'élan, c'était de la tragédie à la manière de Monvel et de Talma, et de la tragédie d'autant plus difficile que dans le chant, les mêmes phrases se répètent:

Divinité du Stix, ministre de la mort,
Je n'invoquerai point votre pitié cruelle,

se redit trois fois. Elle en changeait l'expression et se faisait applaudir à chacune. Je n'ai jamais entendu depuis ce temps dire le récitatif comme elle le disait. Duprez est le seul qui ait pu me la rappeler.

Ariane abandonnée était aussi un des rôles où elle excellait; et, dans Colette du Devin de village , c'était la petite fille des champs. Elle ne faisait pas de grands bras pour exprimer sa douleur, elle ne venait pas se poser devant le public pour la lui raconter, elle pleurait en chantant:

Si des galants de la ville
J'eusse écouté les discours.

On ne se serait jamais imaginé que ce fut cette même femme si imposante dans la reine de Carthage, et si déchirante dans Ariane. Son chant, lorsqu'il était dialogué, ne semblait pas être noté. Elle était parfaite musicienne et se retrouvait toujours avec la mesure, malgré ses licences, lorsqu'elle lançait une phrase d'effet.

On a souvent répété que Talma était le premier qui eût fait révolution dans les costumes; mais madame Saint-Huberty avait déjà commencé à imiter ceux des statues grecques et romaines. Elle avait déjà supprimé la poudre et les hanches, et si l'on recherchait dans les costumes du temps, il serait facile de s'en convaincre. Cependant elle n'avait pas encore osé les aborder aussi franchement que Talma, qui avait été secondé par David et par la Révolution.

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