Louise-Eléonore-Charlotte-Adélaide Boigne - Récits d'une tante (Vol. 2 de 4)

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Récits d'une tante (Vol. 2 de 4) / Mémoires de la Comtesse de Boigne, née d'Osmond

CINQUIÈME PARTIE

1815

CHAPITRE I

Séjour en Piémont. – Restauration de 1815. – Passage à Lyon. – Marion. – Arrivée à Turin. – Dispositions du Roi. – Son gouvernement. – Le cabinet d'ornithologie. – Le comte de Roburent. – Les Biglietto regio . – La société. – Le lustre. – Les loges. – Le théâtre. – L'Opéra. – Détails de mœurs. – Le marquis del Borgo.

J'ai toujours pensé que, pour conserver de la dignité à son existence, il fallait la diriger dans le sens d'une principale et persévérante affection et que le dévouement était le seul lien de la vie des femmes. N'ayant été, de fait, ni épouse ni mère, je m'était entièrement donnée à l'amour filial. Quelque répugnance que j'eusse à la carrière que mon père venait de reprendre, à la résidence où on l'envoyait, et malgré ma complète indépendance de position, je ne me rappelle pas avoir éprouvé un instant d'hésitation à le suivre. Ce souvenir, placé à une distance de vingt années, m'est doux à retrouver.

Nous nous arrêtâmes trois jours à Lyon. Je me rappelle une circonstance de ce séjour dont je fus très touchée. Ma femme de chambre, qui était lyonnaise, me pria de lui donner quelques heures de liberté pour aller voir un ancien ami de son père. Le lendemain, pendant que je faisais ma toilette, on vint la demander. Elle avait fait appeler des marchands d'étoffes pour moi et s'informa si c'était eux qui attendaient; on lui répondit que c'était une vieille paysanne n'ayant qu'un bras.

«Oh! fit-elle, c'est la bonne Marion? c'est bien beau, son bras, allez, madame! Ma mère nous l'a souvent fait baiser avec respect.» Cette phrase excita ma curiosité, et j'obtins le récit suivant:

«Madame sait que mon père était libraire du Chapitre et vendait principalement des livres d'église, ce qui le mettait en relation avec les ecclésiastiques. Parmi eux, monsieur Roussel, curé de Vériat, venait le plus à la maison; mon père allait souvent chez lui et ils étaient très amis.

«Lors de la Terreur, tous deux furent arrêtés et jetés dans la même prison. Marion, servante de monsieur Roussel, et bien attachée à son maître, quitta le village de Vériat, et vint à Lyon pour se rapprocher de lui. Ma mère lui donna un asile chez nous où, comme Marion, nous étions très inquiets et très malheureux, manquant de pain encore plus que d'argent et ayant bien de la peine à trouver de quoi manger. Cependant Marion parvenait, à force d'industrie, à se procurer chaque jour un petit panier de provisions qu'elle réussissait ordinairement à faire arriver jusqu'à monsieur Roussel.

«Un matin où elle avait été brutalement repoussée, sa persévérance à réclamer l'entrée de la prison ayant impatienté un des sans-culottes qui était de garde, il s'avisa de dire qu'assurément son panier contenait une conspiration contre la République et voulut s'en emparer. Marion, prévoyant le pillage de son pauvre dîner, voulut le défendre. Alors un de ces monstres, un peu plus tigre que les autres, s'écria: «Hé bien! nous allons voir», et il abattit d'un coup de sabre le bras qui tenait le panier. Les éclats de rire accueillirent cette action. La pauvre Marion, laissant sa main et la moitié de son avant-bras sur le pavé de la prison, serra sa plaie sanglante dans son tablier et revint chez nous. Ma mère lui donna les premiers soins, tandis qu'on alla chercher un chirurgien pour la panser. Elle montra une force et un courage prodigieux. Bientôt après, ma mère la vit chercher un autre panier et le remplir de nouvelles provisions.

«Que faites-vous là, Marion?

« – Eh bien donc, j'arrange le dîner pour monsieur.

« – Mais, Marion, vous ne pensez pas retourner là-bas.

« – Eh! il n'y pas déjà tant si loin.»

«Enfin, quoi qu'on lui pût dire, elle partit, mais rentra au bout d'une minute.

«Vous voyez bien, Marion, que vous n'étiez pas en état d'aller, lui dit ma mère, en lui avançant une chaise.

« – Si fait bien! merci; mais, madame Vernerel, je voudrais que vous m'arrangiez ce linge roulé au bout du bras pour y donner la longueur, parce que, si monsieur s'apercevait qu'il manque, cela pourrait lui faire de la peine et qu'il en a déjà bien assez, le pauvre cher homme.»

«Ma mère, touchée jusqu'aux larmes, obéit à Marion. Celle-ci fit à monsieur Roussel l'histoire d'un panaris au doigt qui expliquait son bras en écharpe. Elle ne cessa pas un seul jour ses pieux soins; il n'apprit qu'à sa sortie de prison la perte de son bras.»

On peut croire que j'éprouvai un vif désir de voir l'admirable Marion. J'entrai dans la chambre où elle se trouvait, apportant un petit cadeau d'œufs frais et de fromage à la crème pour sa chère enfant, comme elle appelait mademoiselle Louise. C'était une vieille paysanne, grande, maigre, ridée, hâlée jusqu'au noir, mais encore droite et conservant l'aspect de la force.

Je la questionnai sur l'aventure qu'on venait de me raconter et j'eus la satisfaction qu'elle ne se doutait pas avoir été sublime. Elle paraissait presque contrariée de mon admiration et n'était occupée qu'à se disculper d'avoir trompé monsieur le Curé.

«Mais, disait-elle, c'est qu'il est si bête, ce brave homme, à se faire du mal, à se tourmenter pour les autres!»

Et, comme je la rassurais de mon mieux sur ce pieux mensonge:

«Au fait, monsieur le Curé m'a dit depuis qu'il m'aurait défendu de revenir s'il avait su cette drôlerie, reprit-elle en regardant son bras; ainsi j'ai bien fait tout de même de le tromper», et elle partit d'un éclat de rire de franche gaieté.

Mademoiselle Louise me dit: «Et Marion, madame, n'en fait pas moins bien le ménage et la bonne soupe que j'ai mangée hier.»

Marion sourit à ces paroles flatteuses, mais, hochant la tête «Ah! dame, non, ma chère enfant; je ne suis pas si habile qu'avant, mais ce pauvre cher homme du bon Dieu, ça ne s'impatiente jamais.» J'ai regretté de n'avoir pas vu monsieur Roussel. L'homme «assez bête», comme disait Marion, pour inspirer un pareil dévouement devait être bien intéressant a connaître.

Nous arrivâmes à Turin au moment où la société y était le plus désorganisée. Le Roi n'avait rapporté de Cagliari qu'une seule pensée; il y tenait avec l'entêtement d'un vieil enfant: il voulait tout rétablir comme en Novant-ott . C'était sa manière d'exprimer, en patois piémontais, la date de 1798, époque à laquelle il avait été expulsé de ses États par les armées françaises.

Il en résultait des conséquences risibles: par exemple, ses anciens pages reprenaient leur service à côté des nouveaux nommés, de sorte que les uns avaient quinze ans et les autres quarante. Tout était à l'avenant. Les officiers, ayant acquis des grades supérieurs, ne pouvaient rester dans l'armée qu'en redevenant cadets. Il en était de même dans la magistrature, dans l'administration, etc. C'était une confusion où l'on se perdait. La seule exception à la loi du Novant-ott et, là, le bon Roi se montrait très facile, était en faveur de la perception des impôts: ils étaient triplés depuis l'occupation des français, et Sa Majesté sarde s'accommodait fort bien de ce changement.

Le Roi avait ramené tous les courtisans qui l'avaient suivi à Cagliari pendant l'émigration. Aucun n'était en état de gouverner un seul jour. D'une autre part, l'empereur Napoléon avait, selon son usage, écrémé le Piémont de tous les gens les plus distingués et les avait employés dans l'Empire, ce qui, aux yeux du Roi, les rendait incapable de le servir. L'embarras était grand.

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