Эжен Сю - Les mystères du peuple, Tome IV

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Les mystères du peuple, Tome IV: краткое содержание, описание и аннотация

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–Ton grand roi?.. S'il a conquis la Gaule, n'est-ce pas aux évêques qu'il la doit, cette conquête? N'ont-ils pas facilité sa victoire en ordonnant aux peuples de se soumettre? Ton grand roi Clovis! il n'eût jamais été qu'un chef de brigands, s'il n'eût embrassé la foi catholique! Qu'est-ce qu'a fait saint Rémi lorsqu'il l'a oint du saint chrême dans la basilique de Reims et l'a baptisé fils soumis de la sainte Église? Il l'a fait agenouiller, ton grand roi Clovis, lui disant: Courbe la tête, fier Sicambre ! Brûle ce que tu as adoréAdore ce que tu as brûlé! … Ce qui signifiait: tu as pillé… tu as violé… tu as saccagé… tu as massacré… mais surtout, là est le péché, tu as pillé les saints lieux; donc, à cette heure, humilie-toi! courbe la tête devant le clergé… obéis-lui, enrichis l'Église, et les évêques te feront reconnaître souverain de la Gaule; Clovis a suivi ce conseil; il a donné d'immenses richesses à l'Église; aussi est-il allé tout droit jouir des délices et des parfums du paradis.

–Patron, tu ne me laisses jamais parler…

–Va, je t'écoute.

–Le grand roi Clovis a conquis la Gaule…

–Voilà qui est nouveau. Ensuite?

–Quand vivait Théodorik, celui des fils du grand roi Clovis qui a eu l'Auvergne parmi ses royaumes, il m'a donné ici de grands domaines, terres, gens, bétail et maisons, et m'a envoyé pour le représenter dans cette contrée.

–Oui, il t'a fait en ce pays ce que vous appelez graff, et nous autres comte . Tu présides avec moi, chef évêque de la cité, les curiales de la ville de Clermont J Конец ознакомительного фрагмента. Текст предоставлен ООО «ЛитРес». Прочитайте эту книгу целиком, купив полную легальную версию на ЛитРес. Безопасно оплатить книгу можно банковской картой Visa, MasterCard, Maestro, со счета мобильного телефона, с платежного терминала, в салоне МТС или Связной, через PayPal, WebMoney, Яндекс.Деньги, QIWI Кошелек, бонусными картами или другим удобным Вам способом. , beau président, sur ma parole! tu arrives à demi ivre les jours de tribunal, et tu ronfles comme un sourd lorsque nous avons à juger des causes…

–Que veux-tu que je fasse, moi! je n'entends pas un mot de votre langue latine; je m'endors, et, quand je m'éveille, je juge comme tu me dis…

–C'est ce que tu peux faire de mieux; mais, encore une fois, où veux-tu en venir avec tes divagations? Tu as eu la sacrilége audace de me menacer de violences, moi, ton évêque, ton père en Christ! si je ne t'absolvais de tes crimes. Je t'ai à mon tour menacé d'un châtiment céleste… à quoi tu me réponds en me parlant de Clovis et de ta charge de comte. Qu'a de commun ceci avec la menace que je t'ai faite au nom du Seigneur et qui s'accomplira peut-être plus tôt que tu ne le crois; entends-tu, comte Neroweg?

–Je veux dire d'abord que le grand roi Clovis a commis un bien plus grand nombre de crimes que moi, et qu'il jouit du paradis.

–Il en jouit, certes; mais à quel prix? Ignores-tu que saint Rémi qui l'a baptisé a été si richement doué par ce pieux roi, qu'il a pu acheter un domaine en Champagne au prix de cinq mille livres pesant d'argent? Si tu ignores ceci, moi je te l'apprends.

–Je voulais dire ensuite que si tu es évêque, moi je suis comte ici, en pays conquis par mon épée. Oui, je suis comte ici, au nom du roi que je représente, et comme ton comte, je peux te forcer de m'absoudre; apprends ceci à ton tour.

–Ah! tu blasphèmes de nouveau, – et l'évêque frappa du pied sous la table, – ah! tu oses encore braver le courroux du Seigneur! toi… souillé de crimes exécrables!

–Qu'est-ce que j'ai donc fait? J'ai tué… mon frère Ursio!

–Vraiment? et le meurtre de ta concubine Isanie? et le meurtre de ta quatrième femme Wisigarde que tu avais épousée, de même que tu as épousé ta cinquième femme Godègisèle … bien que ta première et ta seconde épouse soient encore vivantes? dis, comte, sont-ce là des peccadilles?

–Ne m'as-tu pas absous de ces choses-là? Par l'aigle terrible , mon glorieux aïeul! il m'en a coûté les cinq cents meilleurs arpents de ma forêt, trente-huit sous d'or, vingt esclaves, et cette superbe pelisse de fourrures de martre du Nord, dans laquelle tu te prélassais cet hiver, et que le grand Clovis avait donnée à mon père!

–De ces premiers crimes, tu es absous… c'est vrai; aussi tu serais blanc comme l'agneau pascal sans ton abominable fratricide.

–Je n'ai pas tué Ursio par haine, moi; je l'ai tué pour avoir sa part d'héritage.

–Et pourquoi aurais-tu tué ton frère, bestial? Pour le manger?

–Je te dis, moi, que le grand Clovis a tué aussi tous ses parents pour avoir leur héritage, et qu'il jouit du paradis… J'y veux aller aussi, moi qui ai moins tué que lui, et si tu ne me promets pas sur l'heure le paradis sans me faire payer davantage, je te fais tirer à quatre chevaux ou hacher par mes leudes!

–Et moi je te dis que si tu n'expies pas ton fratricide par un don à mon église, tu iras en enfer, toi, qui, comme Caïn, as tué ton frère.

–Oui, oui, patron, tu dis toujours cela pour mes cent arpents de prairie, mes vingt sous d'or et ma petite esclave blonde.

–Je dis cela pour le salut de ton âme, malheureux! Je dis cela pour t'épargner les tortures de l'enfer dont la seule pensée me fait frissonner pour toi.

–Tu parles toujours de l'enfer… Où est-il?

–Où il est?

Et l'évêque Cautin frappa encore du pied sur le sol.

–Tu demandes où il est, l'enfer?

–Il n'y en a pas…

–Il n'y a pas d'enfer! Seigneur, Seigneur! ayez pitié de ce barbare. Ouvrez-lui les yeux par un miracle… Comte, sens-tu cette odeur de soufre?

–Je sens… une odeur très-puante.

–Vois-tu cette fumée qui sort à travers ces dalles?

–D'où vient cette fumée? – s'écria Neroweg effrayé, en se levant de table et se reculant de l'endroit du sol d'où sortait une vapeur noire et épaisse; – évêque, quelle est cette magie?

–Seigneur, mon Dieu! vous avez entendu la voix de votre serviteur indigne, – dit Cautin en joignant les mains et se mettant à genoux, – vous voulez vous manifester aux yeux de ce barbare… Tu demandes où est l'enfer? Regarde à tes pieds; vois ce gouffre, vois cette mer de flammes prête à l'engloutir…

Et l'une des dalles de la mosaïque s'enfonçant sous le sol au moyen d'un contrepoids, laissa béante une large ouverture d'où s'échappèrent de grands tourbillons de feu répandant une forte odeur de soufre.

–La terre s'entr'ouvre, – s'écria le Frank livide de terreur, – du feu! du feu! sous mes pieds.

–C'est le feu éternel, – dit l'évêque en se redressant menaçant, tandis que le comte tombait à genoux cachant sa figure entre ses mains, – ah! tu demandes où est l'enfer, impie, blasphémateur!

–Patron, mon bon patron, aie pitié de moi!

–Entends-tu ces cris souterrains? Ce sont les démons; ils viennent te chercher. Entends-tu comme ils crient: Neroweg, Neroweg! le fratricide! Viens à nous! Caïn, tu es à nous!

–Ces cris sont affreux… Mon bon père en Christ, prie le Seigneur de me pardonner!

–Ah! te voilà à genoux, pâle, éperdu, les mains jointes, les yeux fermés par l'épouvante… Demanderas-tu encore où est l'enfer?

–Non, non, évêque, saint évêque Cautin; absous-moi de la mort de mon frère, tu auras ma prairie, mes vingt sous d'or…

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