Anne Golon - Angélique et la démone Part 2

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Angélique et la démone Part 2: краткое содержание, описание и аннотация

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– Vous m'en voulez, dit Ambroisine d'une voix changée, vous vous êtes éloignée de moi, je le sens et cela m'est horrible !... Pourquoi, pourquoi ? En quoi vous ai-je blessée, ma merveilleuse ? Je n'aurais point voulu cela !... Combien m'indiffèrent des hommages qui ne peuvent émouvoir mon être, alors qu'un seul sourire de vous m'est plus précieux, plus délicieux, que tout au monde... Ma merveilleuse !... Combien vous ai-je attendue !... Combien vous ai-je espérée... et enfin vous êtes devant moi, contre moi, si belle. Ne me jugez pas... je vous aime...

Elle avait noué ses bras autour du cou d'Angélique et elle souriait. Ses petites dents avaient l'éclat des perles, elles miroitaient comme des étoiles.

Les paroles semblaient venir de très loin comme portées par un vent sombre et étranger.

Angélique sentit sa chair se hérisser.

Il lui parut voir danser autour d'Ambroisine des langues de flammes qui s'assemblaient, écrivant sur le fond phosphorescent de la nuit des mots... ces mots qui rôdaient autour d'elle depuis qu'elle avait mis les pieds en Amérique, ces mots qu'elle avait lus, écrits de la main du Jésuite, sur la lettre au père d'Orgeval, ces mots fous, sans signification, ces mots rituels, invraisemblables, ridicules, et qui, surgissant subitement de sa pensée, s'imposaient à elle avec une effrayante certitude : la Démone ! L'Esprit succube !

– Vous ne m'écoutez pas, fit tout à coup Ambroisine, vous êtes là à me fixer d'un air hanté. Qu'ai-je dit de si effrayant ?

– Qu'avez-vous dit ?

– J'ai dit que je vous aimais. Vous me rappelez notre mère abbesse... Elle était très belle, très froide, mais il y avait un feu terrible derrière son visage impassible.

Elle eut un rire doux, un peu ivre.

– J'aimais lorsqu'elle me prenait dans ses bras, murmura-t-elle.

Son expression changea encore et, de nouveau cette sorte d'aura, qui n'était peut-être visible qu'aux yeux d'Angélique, parut sourdre de toute sa personne, et surtout de sa face, de ses yeux et de son sourire, rayonnant d'une exaltation passionnée.

– Mais vous êtes plus belle encore, dit-elle avec tendresse.

Un sentiment indéfinissable la transfigurait, au point qu'Angélique se dit qu'elle n'avait jamais rencontré un être aussi beau. Cela avait quelque chose de supraterrestre. « La beauté des Anges », songea-t-elle.

Et son cœur défaillit mais cette fois sous la poussée d'une sensation inconnue, celle de se détacher de la terre, pour communiquer avec le monde irréel invisible aux humains. D'un élan intérieur qui ressemblait à celui que prend le noyé au fond de la mer pour revenir à la surface, elle échappa à ce vertige. La peur avait reculé devant un sentiment de curiosité intense.

– Qu'avez-vous, Ambroisine ? Vous n'êtes pas dans votre état normal ce soir ? On dirait que vous êtes possédée.

La jeune femme lança un éclat de rire strident, mais qui s'adoucit.

– Possédée ! Quel grand mot !

Un sourire indulgent jouait sur ses lèvres.

– Comme vous êtes émotive, mon amie, et comme votre cœur bat ! dit-elle en posant sa main sur le sein d'Angélique.

Une tendresse ardente vibrait dans sa voix.

– Possédée, non. Mais fascinée ?... Certes, fascinée par vous ! Oui, je le suis. Ne l'avez-vous pas compris tout de suite ? Dès que je vous ai vue sur la grève, là-bas, à Gouldsboro, je suis tombée sous votre empire et ma vie a pris un autre sens. J'aime votre grand rire, si gai, votre violence, votre ferveur de vivre, la douceur de vos gestes envers les autres... Mais, plus que tout, votre beauté me bouleverse...

Elle posa sa tête sur l'épaule d'Angélique.

– J'ai tant rêvé ce geste, murmura-t-elle. Quand vous parliez d'Honorine, votre fille, j'étais jalouse. J'aurais voulu être à sa place et connaître la chaleur de votre corps. J'ai froid, dit-elle avec un frisson. Le monde est peuplé de terreurs. Seule, vous êtes le refuge et la volupté.

– Vous perdez l'esprit, dit Angélique qui, elle, perdait pied et n'arrivait pas à se dégager.

Une impression de demi-songe l'envahissait. Sur l'étoffe de son corsage elle sentait les ongles d'Ambroisine griffer légèrement et cela faisait à ses oreilles un bruissement terrifiant.

Pour détacher d'elle les mains qui s'agrippaient et forcer la femme à reculer, elle dut accomplir un immense effort.

– Vous avez trop bu, ce soir. Ce vin sauvage était fort.

– Ah ! Ne recommencez pas à vous conduire en dame de grande vertu ! Certes, cela vous va à ravir. Vous savez bien composer votre personnage de séductrice. Tous les hommes s'y laissent prendre. Ils aiment la vertu, à condition qu'elle soit prête à faillir devant leurs passions. Mais entre vous et moi il n'y a pas besoin de ces ruses, n'est-ce pas ? Nous sommes belles toutes deux et nous aimons le plaisir. Ne m'accorderez-vous pas un peu d'amitié malgré ce que je vous ai dit hier soir ?...

– Non, je ne puis.

– Pourquoi ? Pourquoi non, ma bien-aimée ?

Elle riait de son rire doux et bas qui avait quelque chose de charnel, d'envoûtant.

Un éclair qui vint projeter dans un coin sombre où se déroulait leur dialogue, une lueur crue et aveuglante, montra à nouveau aux yeux d'Angélique ce visage que transformait un sentiment de passion indescriptible et qui parait Ambroisine de Maudribourg d'une beauté surnaturelle. Oui, vraiment jamais elle n'avait vu un être aussi beau. À son tour, elle demeurait fascinée.

– Pourquoi non ? Les hommes ont-ils tant d'importance pour vous ? Pourquoi paraissez-vous si déconcertée par mon désir ? Vous n'êtes pas naïve, que je sache. Et vous êtes sensuelle. Vous avez vécu à la Cour, même vous y meniez les plaisirs du roi, m'a-t-on dit. Mme de Montespan m'a conté à votre propos maintes anecdotes libertines. Les auriez-vous oubliées, madame... madame du Plessis-Bellière ?... Sachant ce que je sais sur vous, je ne peux croire que vous refusiez un instant de plaisir lorsqu'il se présente...

Profitant de la stupeur d'Angélique, entendant évoquer Mme de Montespan et sa vie passée à la Cour, la duchesse de Maudribourg avait dégagé ses poignets des mains qui les retenaient.

Elle les frotta doucement, comme si l'étreinte d'Angélique les eût meurtris, et ses yeux brûlants continuaient à observer celle-ci dans la pénombre, que hachaient de temps à autre des lueurs fulgurantes.

Une soudaine expression d'amertume tordit sa bouche.

– Pourquoi vous montrez-vous si froide ? Si un homme vous caressait vous vibreriez déjà d'une autre façon, j'en suis certaine. N'avez-vous jamais goûté ces plaisirs de la main d'une femme ? C'est dommage ! Ils ont leurs charmes.

Elle eut à nouveau son rire de gorge, à la fois irritant et charmeur.

– Pourquoi laisser aux seuls hommes le soin de nous rendre heureuses ? Ils sont si peu doués, les pauvres patauds !...

Elle rit encore, mais cette fois d'un éclat brusque, grinçant et métallique.

– Leur science est si courte ! Tandis que la mienne...

Elle se rapprocha d'Angélique et ses bras lisses, au parfum tiède, l'enlacèrent de nouveau.

– La mienne est infinie, chuchota-t-elle.

Ses bras étaient d'une douceur veloutée, mais leur suavité même causa à Angélique une horreur inexprimable.

Comme tout à l'heure quand elle avait été arrêtée sous le porche, elle avait l'impression qu'un serpent souple et d'une force irrépressible s'enroulait autour d'elle, se lovant avec une égoïste sensualité à son corps, l'oppressant d'une étreinte doucereuse et avide.

Qui a dit que les serpents sont froids, visqueux ? Ce serpent-là, animé d'une vie chaleureuse, d'une tendresse bouleversante, d'un charme insinuant et impérieux, avec la lumière fixe et rayonnante de son beau regard humain fixé sur elle, elle savait qu'il était le Serpent, et qu'il surgissait tout droit des brumes enchantées de l'Éden, des splendeurs du jardin sans nom, aux premiers jours du monde, où s'épanouissaient toutes les splendeurs de la création, où toute chair était innocente...

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