Anne Golon - Angélique et la démone Part 2

Здесь есть возможность читать онлайн «Anne Golon - Angélique et la démone Part 2» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Исторические любовные романы, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Angélique et la démone Part 2: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Angélique et la démone Part 2»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Angélique et la démone Part 2 — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Angélique et la démone Part 2», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Chacun buvait à la coupe qui lui paraissait la plus savoureuse ou la plus prometteuse de sensations nouvelles, le dixième commandement étant enfreint de toute façon, dès que le corps était en jeu. L'idée du péché ajoutait un piment supplémentaire aux délicieuses défaillances des sens et aussi la peur de l'Enfer auquel, naturellement, on voulait échapper. Heureusement les aumôniers étaient là pour ça...

Dans ce ballet mi-céleste, mi-infernal qui se menait à Versailles, la beauté d'Angélique l'avait placée maintes fois dans la nécessité de causer de cruelles déceptions. Mais c'était dans les règles du jeu.

Par expérience, et aussi guidée par son instinct naturel, le respect inné qu'elle avait d'autrui et qui la rendait indulgente aux passions humaines, s'il ne s'y mêlait pas de cruauté, elle avait acquis la science de préserver sa liberté et ses sentiments sans se faire d'ennemis. Sauf avec le roi, évidemment ! Mais c'était une autre question.

Alors pourquoi cette panique qui l'avait paralysée au point même de la laisser un moment sans réaction comme un lapin stupide devant le serpent.

Le serpent ! Encore cette image ! « C'est parce qu'elle est folle, sans doute... la vraie folie inspire la peur... Non, j'ai eu peur dans ma vie et j'ai rencontré des fous... Mais, tout à l'heure, c'était autre chose ! C'était comme toutes les terreurs mêlées... Le mythe terrifiant ! Le Mal !... Qui est-elle ? »

Elle se leva prise d'une inspiration subite. Il y avait quelqu'un à Port-Royal qui, peut-être, pourrait lui parler ouvertement sur la duchesse de Maudribourg, quelqu'un qui la détestait cordialement et ne le cachait pas. Connaître les raisons de cette antipathie aiderait peut-être Angélique à se faire un jugement plus exact sur l'étrange créature.

Elle sortit de la maison. L'orage lointain continuait de rouler au fond de l'horizon ténébreux. Mais un silence ouaté pesait sur le village. Il semblait qu'on dormît solidement et la conscience pure à Port-Royal.

Elle descendit la côte jusqu'aux premières maisons qui bordaient la plage.

En approchant du logis de Cantor, elle vit briller la lampe derrière la lucarne entrouverte et s'arrêta. Était-il seul ? Sait-on jamais avec ces jeunes gens ! Mais, jetant un coup d'œil à l'intérieur, elle sourit. Car il s'était endormi la main encore tendue vers un énorme panier de cerises qu'il avait posé près de sa couche sur un escabeau. Malgré la forte musculature de son beau corps d'adolescent, sur lequel il avait jeté négligemment une couverture, il ressemblait toujours, à ses yeux, au petit Cantor joufflu, qui s'endormait jadis, chaque soir, comme un ange. Dans l'entremêlement de ses boucles d'un blond mordoré, son visage tanné, sa bouche renflée, un peu boudeuse – la bouche des Sancé de Monteloup – ses paupières aux longs cils soyeux, gardaient la candeur de l'enfance.

Elle pénétra subrepticement dans la cahute et vint s'asseoir à son chevet.

– Cantor !

Il sursauta, ouvrit les yeux.

– Ne crains rien. Je suis seulement venue te demander un avis. Que penses-tu de la duchesse de Maudribourg ?

Elle le prenait au débotté, afin qu'il n'eût pas le temps de se méfier et de se refermer sur lui-même à son habitude.

Il s'assit, à demi appuyé sur un coude, et la regarda d'un air soupçonneux.

Elle attrapa le panier de cerises et le posa entre eux deux. Les fruits réjouissaient l'œil et le palais. Ils étaient énormes, brillants et vraiment d'un rouge cerise étincelant.

– Donne-moi ton opinion, insista-t-elle. J'ai besoin de savoir ce que tu sais d'elle.

Il prit le temps de croquer deux cerises et de cracher les noyaux.

– C'est une putain, déclara-t-il enfin avec solennité, la plus effroyable putain que j'ai rencontrée dans ma vie.

Angélique n'osa pas lui faire remarquer que sa vie ne comptait que quinze années et que, dans ce domaine un peu particulier, elle était plus courte encore.

– Qu'entends-tu par là ? demanda-t-elle d'un ton neutre, tout en prenant une poignée de cerises et en contemplant dans le creux de sa main leur rubis étincelant.

– Qu'elle débauche tous les hommes, dit Cantor, et même mon père... Elle a essayé... et même moi.

– Tu es fou, dit Angélique en sursautant. Veux-tu dire... Veux-tu dire qu'elle t'a fait des propositions ?

– Mais oui ! affirma Cantor avec un mélange d'indignation et de satisfaction naïve, pourquoi pas ?

– Un gamin de seize ans... Une femme de cet âge... et puis... non, c'est impossible, tu perds la tête !

Qui était fou ?... Tous, et chacun, semblait-il. Bien qu'elle fût préparée, depuis ce soir, à tout entendre, le renversement était trop brutal de l'image qu'elle s'était faite d'Ambroisine de Maudribourg, pieuse, pudique et même frigide, éloignée de l'amour et des hommes, un peu enfantine, guindée, dame d'œuvres, Ambroisine, agenouillée récitant le chapelet pendant des heures avec toute sa troupe fidèle.

– Les Filles du roi ont pour elle un respect, une considération filiale... Si elle était ainsi... elles le sauraient...

– Je ne sais pas comment elles se débrouillent avec elle, dit Cantor, mais, ce que je sais, c'est qu'elle a mis tout Gouldsboro à l'envers... Pas d'homme, vous dis-je, qui n'aurait eu droit à ses assauts et qui saura ceux qui ont succombé... J'ai mes idées là-dessus et ce n'est pas pour me donner de l'estime pour certaines gens...

– Mais c'est fou ! répéta Angélique, s'il se passe tout cela à Gouldsboro ces temps derniers, je m'en serais aperçue...

– Pas forcément !...

Et il ajouta avec une sagacité surprenante :

– Lorsque tout le monde ment, on a peur, on a honte, on se tait pour une raison quelconque. Il est difficile de voir clair. Vous aussi, elle avait su vous circonvenir à sa façon. Et pourtant elle vous hait comme je ne pense pas qu'on puisse pousser plus loin la haine... « C'est ta mère qui te veut sage ? me disait-elle lorsque je repoussais ses avances. Et tu veux lui obéir comme un bon petit garçon, comme tu es sot ! Elle n'a pas à te garder pour elle. Elle croit que tout le monde l'aime et que l'on se rend de bonne grâce à son pouvoir, mais il est facile au fond de l'abuser en attendrissant son cœur. »

– Si elle a dit cela... s'exclama Angélique, suffoquée, si elle t'a parlé ainsi... à toi !... mon fils ! Alors... elle est véritablement diabolique...

– Oui, elle l'est ! dit Cantor.

Il repoussa sa couverture et attrapa son haut-de-chausses.

– Venez avec moi, décida-t-il, je pense qu'à cette heure de la nuit je vais pouvoir vous fournir sur elle quelques preuves intéressantes...

Ils traversèrent une partie du village. Instinctivement, ils marchaient sans bruit comme ils avaient appris à le faire au contact des Indiens.

La nuit était encore profonde. Bien des chandelles, de ceux qui tardivement œuvraient, s'étaient éteintes. Cantor paraissait voir dans l'obscurité comme les chats. Il guidait sûrement sa mère. Ils parvinrent à une sorte de petite place où les maisons s'espaçaient au pied de la colline.

Cantor désigna l'une d'elles, assez vaste d'apparence avec un petit perron de bois. Elle était accotée aux premiers degrés de la pente qui montait vers les arbres et le sommet du promontoire.

– C'est là qu'elle loge, la « Bienfaitrice », chuchota Cantor, et je parie qu'à cette heure de la nuit elle n'est point seule mais en compagnie galante.

Il désigna à Angélique un rocher derrière lequel elle pourrait se dissimuler sans perdre de vue les abords de la maison.

– Je vais aller frapper à la porte, sur le devant. Si, comme je présume, il y a un homme à l'intérieur qui ne tient pas à être reconnu, il se sauvera par cette fenêtre sur l'arrière. Vous ne pouvez pas manquer de l'apercevoir et de le reconnaître, car il y a assez de lune qui passe à travers les nuages...

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Angélique et la démone Part 2»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Angélique et la démone Part 2» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Angélique et la démone Part 2»

Обсуждение, отзывы о книге «Angélique et la démone Part 2» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x