Anne Golon - Angélique à Québec 3

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Angélique à Québec 3: краткое содержание, описание и аннотация

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Mais la nuit suivante, c'était le drame. Les dragons du gros et terrible Montadour pénétraient dans le château du Plessis-Bellière, tuaient, violaient, incendiaient... Le petit Charles-Henri était mort, la gorge tranchée, dans les bras de sa nourrice.

Non, tout n'avait pas tourné si bien. La vie n'accorde rien sans prélever son tribut. Il y a quand même eu un enfant mort, se dit-elle. C'est la blessure inguérissable qui vous appartient en propre et qu'on ne peut confier à personne. Et se confier n'apaiserait rien.

« L'enfant m'appartenait en propre... Que serais-tu devenu, petit garçon, si l'on ne t'avait égorgé ? »

C'était aussi l'enfant en robe blanche que regardait Molines.

– J'ai voulu vous apporter ce tableau, dit-il, car c'est la seule effigie que nous possédons du dernier des Plessis-Bellière, descendant de la branche issue de Eudes III, compagnon de Saint Louis. Je ne pouvais la laisser derrière moi.

Leurs regards se rencontrèrent. Ils se turent.

– Vous voyez bien, Molines, dit-elle enfin. Vous voyez bien que je ne peux pas aller au Roi. C'est impossible ! Comme pour vous d'abjurer...

Quelqu'un toussota près d'eux.

– J'ai songé que peut-être l'honorable vieillard aimerait qu'on lui serve un breuvage, émit la voix de Suzanne, il fait tellement soif dans notre pays...

Comme sortant d'un songe, ils considérèrent la jeune femme de Nouvelle-France, accorte et souriante devant eux.

Elle ébaucha une petite révérence.

– Oh ! Tu as raison, s'exclama Angélique. Monsieur Molines, je vous reçois bien mal. J'ai été tellement bouleversée à votre vue. J'oublie les fatigues que vous venez d'endurer et que nous sommes au Canada et non pas au Plessis ou à Monteloup, à deux pas de votre demeure.

– Vous servirai-je du vin ? proposa Suzanne, ou de l'eau-de-vie de cidre de Banistère ou de la bière de la brasserie de Monsieur Carlon ?

– Rien de tout cela ! refusa le voyageur. Je préfère vivre en bonne santé. Si vous en avez, une « piquette » de pommes bien allongée d'eau fera l'affaire.

Suzanne descendit à la cave chercher une cruche de cervoise, qu'on appelait aussi « bouillon ».

Ils continuaient de regarder le tableau des trois enfants, peint par Gontran de Sancé de Monteloup, frère d'Angélique.

– Votre frère était un grand artiste, reprit Molines de sa voix qui était demeurée très nette, seulement un peu plus sèche et feutrée. C'est un hasard étrange et malchanceux qui l'a fait naître dans une noble famille et désigné pour le métier des armes et le service du Roi et non pour broyer des couleurs comme un artisan.

« S'il avait été mon fils, il aurait pu faire une carrière ascendante. Il serait devenu un des assistants bien en place de M. Le Brun, lui-même fils d'artisan.

« Mais votre père, le baron, était pauvre et votre frère révolté. Issu de ce haut lignage qui remonte aux premiers rois capétiens d'Île-de-France, il était contraint de descendre et il est descendu au plus bas. Il a rejoint le peuple des asservis et a fini par être pendu.

Molines hocha la tête à plusieurs reprises.

– ... Ah ! Vous n'étiez point des individus faciles vous autres, tous tant que vous étiez. Les enfants de Sancé de Monteloup, issus du baron Armand et de la douce Adeline. Un couple simple. Mais voici qu'ils ont mis au monde une portée de jeunes loups avides. Il y avait de tout dans votre bande : des sauvages destriers, des ours intolérants, d'indomptables cavales... Il arrive ainsi qu'à travers les siècles et les générations la quintessence d'une race, de ses forces et de ses singularités, se retrouve, se rassemble en une seule famille. Vous étiez tous différents et pourtant tous semblables par quelques points. C'est pourquoi je vous ai regardés grandir avec intérêt, amusement et admiration.

– Vous situez Gontran parmi les ours intolérants ?

– Oui... mais visité des dieux et pouvant transmettre en images les rêves toujours imprécis des mortels. C'est pourquoi je crois que devant son chevalet, ou sur ses échafaudages, tandis qu'il peignait les plafonds de Versailles parmi ses compagnons ouvriers, il a su être un homme heureux.

– Et Josselin ? Notre frère aîné. Lui aussi était un ours intolérant ! À dix-sept ans, il s'est enfui pour les Amériques...

– Oui, et sa disparition n'est pas sans soulever des complications dans la succession, pour votre frère Denis qui a repris les domaines. Car il était l'héritier par droit d'aînesse et sa mort n'a jamais été annoncée. C'est pourquoi il est aussi dans mes projets au Nouveau Monde de retrouver sa trace. J'ai su qu'il n'avait pu demeurer parmi les adeptes du pasteur Rochefort, car, étant catholique, il n'avait pas sa place parmi eux. Nous aussi, huguenots, nous ne sommes pas tendres pour nos adversaires... Il se peut qu'on le retrouve, ou sa descendance, en Nouvelle-France.

– J'ai quelques idées là-dessus, dit Angélique. Mais je vous en parlerai plus tard. Il y a trop d'affaires à régler pour le moment. Je suis tout étourdie.

Suzanne revenait pour leur verser à boire et ils burent ensemble en silence tandis que le soleil entrait par la porte ouverte.

Chapitre 95

– Est-ce tout ? demanda Angélique en regardant avec soupçon le sac inépuisable duquel l'intendant Molines, comme un joueur de tours du Pont-Neuf, venait d'extraire pour elle le meilleur et le pire, la puissance et la condamnation, l'enfance, la rébellion, les reliquats de sa vie, les catastrophes de l'Histoire en marche, le portrait d'un enfant mort, le souvenir d'un frère pendu et peut-être d'un frère vivant comme elle au Nouveau Monde.

Malgré l'abondance et la variété de ses livraisons, il ne semblait pas en avoir terminé et, cette fois, il exhibait une autre lettre plus modeste d'aspect qui succéda dans ses mains à celle du Roi.

– C'est le billet dont m'a chargé pour vous Monsieur Desgrez, qui malgré son titre sans prétention n'en est pas moins l'adjoint de Monsieur de La Reynie, afin de vous le faire parvenir.

Angélique retint un élan de plaisir au vu de cette lettre et s'écarta un peu pour en prendre connaissance. Elle ne s'était pas trompée en envisageant que Desgrez se manifesterait.

Mais les lignes du policier la déçurent. D'un ton protocolaire et guindé, il avisait Madame de Peyrac qu'il avait bien reçu les ordres qu'elle lui avait mandés, qu'il s'était empressé d'en référer au Roi et qu'il espérait qu'elle était satisfaite de l'empressement avec lequel il avait servi sa cause. Elle pouvait en voir l'heureux résultat dans les courriers, dont il savait qu'ils arriveraient en même temps que ces lignes, pour leur apporter les plus heureuses nouvelles. Il terminait en l'assurant de son respectueux dévouement qui lui resterait fidèle, plein et entier, et réitérait qu'il prenait sur lui de témoigner de la joie de Sa Majesté à la pensée de la revoir bientôt, joie dont, en serviteur zélé d'un maître plein de bontés, il se réjouissait d'être l'instigateur..., etc.

Elle fronça un peu les sourcils. Elle était déçue... Elle eût même trouvé à ses tournures de phrases un relent de flatterie écœurante, si l'exagération et la redondance des formules ne lui eût fait soupçonner que le vrai Desgrez montrait par là le « bout de l'oreille »... Après un moment de réflexion, elle reconnut qu'elle ne pouvait guère attendre une autre lettre d'un fonctionnaire de haut rang ayant servi d'intermédiaire entre le Roi et celle qu'il fallait considérer de « l'extérieur » comme une de ses favorites, s'étant montrée sinon volage, pour le moins vagabonde et rentrant enfin au bercail royal. Elle-même quand elle lui avait écrit ne l'avait-elle pas fait en termes voilés, procédant par allusions, dans l'impossibilité de s'exprimer franchement ?

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