Anne Golon - Angélique à Québec 3

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Angélique à Québec 3: краткое содержание, описание и аннотация

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– À condition qu'il ne s'agisse pas d'utopie.

Pourrait-elle se plier à la vie de la Cour, brillante et superbe, mais requérant toutes les forces, une attention de chaque instant ? Il fallait tendre à être remarquée du Roi. On exigerait chaque instant de leur vie. Elle eut la vision de cette rencontre à Versailles, du regard du Roi sur elle, la Cour entière suspendue à leurs lèvres. Où serait Joffrey alors ? Joffrey debout en face de ce Roi qui la voulait ! La sensation qu'elle avait éprouvée avait été celle d'un vide près d'elle, comme si, une fois de plus, par l'intolérance de ce monarque, Joffrey avait été effacé et rejeté, disparu...

– Molines, vous qui les connaissez tous deux, imaginez-vous Monsieur de Peyrac en face du Roi ? Un homme comme mon époux qui s'est sauvé de tout lui-même, se battant avec acharnement mais avec ses armes à lui, ne voulant jamais supplier, s'abaisser, parvenant toujours, si bas qu'il soit tombé, à se retrouver au sommet, au-dessus des autres. Lui, devant ce Roi !

– Un Roi qui a dit : « Il me semble qu'on m'ôte ma gloire quand, sans moi, on peut en avoir ! »

Angélique frissonna.

– Je comprends, dit-elle. Le Roi a changé.

La fonction pervertissait l'homme. Malgré l'esprit de justice, le goût du bien et la réelle grandeur de caractère qu'il y avait en ce prince, il était devenu ce Roi tout-puissant, il ne pouvait plus s'incliner aujourd'hui. Il l'avait fait jadis, jeune homme bouleversé dans la ferveur d'un grand amour, celui qu'il avait voué à vingt ans à l'adorable nièce du cardinal Mazarin, Marie Mancini. L'impitoyable ministre avait brisé tout cela. Le cardinal ne se préoccupait guère de voir sa nièce étourdie hissée au sommet des honneurs et il l'avait exilée rapidement. Pour Mazarin qui avait protégé la minorité du petit roi, celui-ci était destiné à devenir un grand roi, et devait, pour raison d'État, épouser une princesse de sang royal afin de consolider les alliances du royaume.

En larmes, le jeune Louis s'était incliné devant la raison d'État.

Plus maintenant.

De nouveau en proie à un amour qui semblait transmuter toute la grisaille et le poids de sa vie en or pur, il ne pouvait renoncer car il avait perdu l'habitude du renoncement.

Il avait perdu jusqu'à la notion du renoncement. Il voulait que les êtres plient et c'était en lui une volonté qui ne souffrait pas d'exception et dont la rigueur ne pouvait être remise en question. Il était comme un gouvernail bloqué dans une seule direction.

Ayant pour sa part apporté ce qu'il regardait comme des concessions et ce jusqu'à la limite de ce qui ne lui coûtait pas ou peu, il estimait que c'était aux autres de trouver la solution des conflits insolubles et d'aplanir des obstacles dressés devant son bon plaisir par l'abolition totale de leur volonté ou de leurs désirs les plus légitimes.

On l'aurait étonné en lui disant qu'il agissait alors avec tyrannie.

En tout il ne voyait pas d'autre issue. Car il était convaincu que lorsqu'il exigeait ou décidait quelque chose c'était pour le mieux et pour le bien.

Ne venait-il pas de se déclarer Roi « de droit divin » c'est-à-dire désigné par Dieu comme jadis les prophètes, pour mener les peuples et de ce fait, devant être écouté, comme prononçant par ses lèvres les volontés d'un créateur juste et bon ?

– Molines, murmura-t-elle, le Roi peut-il encore être sauvé ?

Le vieil intendant leva un sourcil et ne répondit pas.

Et Honorine que deviendrait-elle ? Angélique l'aperçut jouant près de la cheminée et alla à elle.

L'enfant se leva et la regarda venir. Angélique lui prit les mains. Le décor était simple. La pierre de l'âtre était tiède. Les braises chuchotaient sous le chaudron. Les ustensiles brillaient sous l'auvent de la cheminée.

Que ferait-elle d'Honorine ? Honorine au tendre cœur et qui, à l'exemple des chevaliers du temps jadis, rêvait de pourfendre les méchants et souffrait de sa faiblesse.

Mais Angélique était là qui comprenait et lui prêtait sa force et qui ne craignait point d'aller dans la tempête couper les chaînes d'un pauvre chien pour le soustraire à son martyre. On n'oublie jamais une mère capable de ces choses-là que les grandes personnes refusent toujours obstinément aux enfants.

Elles se regardèrent, les mains dans les mains, les yeux dans les yeux et scellèrent leur alliance de femmes et le vieux Molines, les observant de loin, se félicitait d'être là et d'avoir su envoyer promener les fâcheux et les oiseaux de mauvais augure qui lui prédisaient naufrage et capture par les pirates. Sa famille l'avait retenu par les basques :

– À votre âge, vous êtes fou ! Traverser l'océan !

Sa fille, son gendre, son fils, sa bru, et toute la ribambelle d'enfants et la vieille gouvernante qui avait continué à tenir son ménage après le décès de son épouse. Il avait répondu :

– Service du Roi !

Soixante-quinze ans, c'était un âge pour tout commencer. Il n'y a guère de choix : ou la descente vers la tombe ou une nouvelle naissance...

Angélique revint vers lui avec l'enfant.

– Je vous présente ma fille, Honorine de Peyrac.

Elle reprit place près de lui et elle tenait les yeux baissés tandis qu'elle caressait les longs cheveux cuivrés qui s'échappaient du béguin vert brodé.

Molines, sans souffler mot, estimait l'âge de l'enfant.

Un coude appuyé aux genoux de sa mère, le menton dans sa main, Honorine considérait Molines avec sagacité.

– J'ai un arc et des flèches, lui dit-elle.

– Je vous en félicite, demoiselle.

– Mon père est un grand chef de guerre.

– Votre mère aussi l'a été. Je fus témoin de ses exploits.

– Je sais, dit Honorine avec un sourire entendu.

Et elle appuya sa joue contre le bras d'Angélique. Une transformation s'était faite en elle depuis le sauvetage du chien.

– Quelle réponse vous donner, Molines ? murmura Angélique en serrant la petite contre elle. Hier, j'étais folle de joie. Nous faisions des projets de retour. Et maintenant je ne sais plus. Il me semble que l'on nous attire aussitôt dans un piège. Pardonnez-moi de paraître hésiter. Vous avez entrepris un très long voyage et je m'adresse des reproches à la pensée que vous pourriez revenir avec le sentiment d'avoir échoué dans votre mission.

– Je reconnais dans ce scrupule votre gentillesse native. Mais ne vous tourmentez pas pour moi, Madame. Je vous dirai que cette mission au-delà des mers est venue à point pour faciliter mes projets de départ. Elle m'a permis d'accomplir cette première traversée aux frais de Sa Majesté et il n'y en aura pas d'autre. Dès que vos navires vogueront vers l'Europe, je considérerai ma mission terminée et je me mettrai en quête d'un lieu où m'installer au Nouveau Monde.

Angélique ouvrit de grands yeux.

– Vous voulez demeurer en Amérique, vous, Molines ? Mais ne venez-vous pas de me dire que le Poitou est fort paisible et que vos affaires sont des plus prospères ?

– Elles le sont, en effet... Et je pourrais même dire que, par ce jeu bizarre des circonstances qu'on ne peut toujours prévoir, elles ne l'ont jamais été autant. Mais je suis de confession protestante et le Roi va révoquer l’Édit de Nantes...

Chapitre 93

– Révoquer l’Édit de Nantes ! se récria Angélique. L’Édit qui donne la liberté de pratiquer leur religion aux protestants au même titre et avec les mêmes droits de citoyenneté que les catholiques ? C'est impossible ! Le roi Henri IV, le grand-père de notre souverain actuel, l'a établi pour que tous les Français qu'ils soient huguenots ou catholiques ne soient plus que les mêmes sujets d'un seul roi !

– L’Édit va être révoqué, répéta Molines. Les jésuites ont su convaincre le Roi qu'il n'y avait plus de protestants en France, parce qu'ils étaient tous convertis.

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