Anne Golon - La victoire d'Angélique

Здесь есть возможность читать онлайн «Anne Golon - La victoire d'Angélique» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Исторические любовные романы, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La victoire d'Angélique: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La victoire d'Angélique»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

La victoire d'Angélique — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La victoire d'Angélique», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Mais, taisez-vous donc ! réussit-elle enfin à lui intimer avec colère.

Tant qu'il ne s'en prenait qu'à elle, elle ne se laissait pas trop émouvoir. Ce n'était pas la première fois qu'un amoureux déçu la vouait aux gémonies et la chargeait de tous les péchés d'Israël. Mais s'il s'attaquait à Joffrey, là, elle ne le supportait pas.

Il ne tint pas compte de son injonction et continua avec une véhémence qui s'était nourrie de griefs longuement ressassés.

– Par votre vie, à tous deux, vous ridiculisez nos sacrifices ! Vous bafouez nos renoncements.

– Taisez-vous !... Quelle mouche vous pique, Monsieur ? Si vous avez entrepris la descente du fleuve pour venir me bailler de pareilles sornettes, vous auriez pu économiser vos fatigues. Ni mon époux, ni moi-même n'avons mérité que vous nous traitiez ainsi. Vous êtes injuste, Monsieur de Loménie, inutilement blessant, et je ne pardonnerais pas de telles paroles ni de telles pensées venant d'un ami si cher et que je croyais si sûr, si je ne devinais que quelque chose s'est passé qui vous a bouleversé et jeté hors de vous-même.

Dans un subit geste de tendresse, elle posa deux doigts sur sa joue.

– Parlez, Claude, murmura-t-elle. Que vous arrive-t-il, mon pauvre ami ? Que s'est-il passé ?

Il frémit.

– Il s'est passé... qu'il est mort !

Il cracha ces mots dans un râle, comme le sang d'une plaie intérieure.

– Il est mort, répéta-t-il avec désespoir. Il est mort martyr aux Iroquois... Ils ont torturé son corps !... Ils ont mangé son cœur ! Ô Sébastien, mon ami !... Ils ont mangé ton cœur ! Et moi, je t'ai trahi !

Et, soudainement, il éclata en sanglots terribles, des sanglots d'homme à bout de détresse et qui s'est trop longtemps privé des larmes.

Angélique pressentait cette explosion.

Les événements avaient pris le tour qu'elle appréhendait. La nouvelle de la mort du Père d'Orgeval, perpétrée un an plus tôt aux confins du fleuve Hudson, n'était parvenue officiellement que récemment de Paris en Nouvelle-France. La colonie était sous le choc, et Loménie était atteint.

Elle s'approcha et l'entoura de ses bras avec compassion. Alors, il se tourna vers elle et sanglota, le front sur son épaule. Elle le serra contre elle sans rien dire, attendant qu'il se calmât.

Elle sentait qu'il se calmait. Et que c'était d'un geste de compassion, de mansuétude et de tendresse dont il avait manqué pour supporter l'annonce de la mort de son ami. Il se rendait.

Peu après, il redressa la tête, plein de confusion.

– Pardonnez-moi.

– Ce n'est rien. Vous n'en pouviez plus, dit-elle.

– Pardonnez surtout mes paroles. Mes accusations envers vous, soudain, me semblent futiles.

– Elles le sont, en effet.

– ... Et mes soupçons déraisonnables.

– Voilà qui est bien.

– Je me sens mieux. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Vous êtes une amie, une vraie amie. Cela, je le sais. Je le sens. Je l'ai toujours éprouvé. Une exquise amie. Et rien ne m'accable plus que de croire découvrir tout à coup le revers des apparences et d'entendre une voix qui nomme trahison l'amitié que je vous ai vouée.

Il se tamponnait les yeux et paraissait étourdi comme s'il avait reçu des coups.

– Comment ne pas vous juger redoutable ? reprit-il, retrouvant enfin le ton d'humour léger qui était de mise entre eux auparavant. Je suis venu ici, bardé de certitudes et de rigueur, rendant à Sébastien raison pour la méfiance qu'il vous a manifestée, bien décidé à vous fustiger de mille mots qui régleraient, à jamais, par la rupture, l'ambiguïté de notre amitié, de la sympathie que je me reproche, autant celle que je vous porte que celle que m'inspire le comte de Peyrac. Et je me retrouve, pleurant dans vos bras comme un enfant.

– N'ayez pas de honte de votre abandon, chevalier. Sans vous prêcher dans un domaine qui vous est plus familier qu'à moi, je voudrais vous rappeler que l'Évangile nous montre le Christ cherchant auprès de ses amis un réconfort à son angoisse.

– Mais pas auprès d'une femme, protesta Loménie qui avait l'air d'un adolescent abattu, dépassé par ses conflits intérieurs.

– Mais si, il me semble, fit-elle gentiment. Elles étaient là aussi, les femmes, sur le chemin de la douleur. Non seulement la mère, mais aussi les amies, les amoureuses, la prostituée, Marie de Magdala. Vous voyez que je suis en bonne compagnie.

« Et puisque nous parlons de femmes, puis-je vous demander si vous avez reçu de bonnes nouvelles de votre mère et de vos sœurs. J'espère qu'aucun deuil n'est venu s'ajouter à celui-ci ?...

Loménie protesta que sa mère et ses sœurs se portaient bien. Il n'avait pas pris le temps de lire en détail leurs longues épîtres, car en même temps, par ce courrier des navires du printemps, lui était parvenue la lettre du Père de Marville lui parlant des derniers moments de son ami de jeunesse et il ne s'en était pas remis.

Il porta la main à son pourpoint comme si le brûlait l'enveloppe qu'il gardait sur son cœur.

– Lucien de Marville m'a répété les dernières et terribles paroles du mourant... Hélas, contre vous, Madame. « C'est elle qui est cause de ma mort. » Et depuis, cela me poursuit. Peut-être ignoriez-vous ces condamnations.

– Je les connais, fit-elle.

Elle lui expliqua comment, se trouvant à Salem, où le chef des Mohawks avait envoyé le Père de Marville, ils avaient été les premiers avertis. La désignant, le jésuite lui avait répété le cri accusateur.

« C'est elle ! C'est elle ! C'est à cause d'elle que je meurs ! »

Prudemment, Angélique se garda de relever ce qu'une telle accusation avait de morbide et de faux. Dès que l'on commençait à discuter des justifications de l'hostilité du Père d'Orgeval envers eux, et surtout envers elle, les arguments donnaient tort et raison aux deux partis. Elle sentit que le chevalier n'était plus en état de replacer les faits sous un éclairage moins farouche, et se tut.

Après quelques instants de silence, Claude de Loménie révéla d'une voix lasse que le Père de Marville lui avait également fait parvenir des lettres et des papiers trouvés sur le missionnaire et son bréviaire. Déjà, à Paris, d'autres reliques du martyr avaient été portées à l'église Saint-Roch pour lequel le Père d'Orgeval avait une dévotion. On ne possédait pas la chapelle de voyage, mais l'on savait qu'elle avait été sauvée par des catéchumènes iroquois qui l'avaient cachée dans un village des bords de l'Ontario. Elle serait ramenée ultérieurement à Québec.

– Et le crucifix du Père d'Orgeval ? Cette croix qu'il portait sur la poitrine, que l'on disait incrustée d'un rubis ?

–– Les Barbares l'ont gardé. Puis, croyant que par cet œil rouge, Hatskon-Ontsi comme ils le nommaient, continuait à les regarder, ils ont enterré l'objet.

Elle le vit frissonner, comme un malade saisi de fièvre.

Angélique rattrapa le manteau qu'il laissait glisser de ses épaules avec indifférence, et l'enveloppa avec les gestes d'une mère envers un enfant négligent.

– Le brouillard vous pénètre. Moi aussi, je suis transie. Venez, nous continuerons plus tard cette conversation, si vous y tenez vraiment. Mais, pour l'instant, nous allons nous faire servir une bonne tasse de café turc. Vous, qui êtes de Méditerranée, ne pouvez dédaigner ce nectar. Peut-être êtes-vous sujet comme moi-même aux fièvres que l'on contracte à naviguer par là. Cela nous fera du bien.

Le soutenant presque, elle l'entraîna.

Montant à leur rencontre, la silhouette de Joffrey surgit, se détachant en ombre noire sur les lumières allumées des grosses lanternes.

Loménie s'arrêta, comme effrayé à nouveau.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La victoire d'Angélique»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La victoire d'Angélique» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «La victoire d'Angélique»

Обсуждение, отзывы о книге «La victoire d'Angélique» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x