Anne Golon - La victoire d'Angélique

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Ainsi, enfermés dans la pénombre du fleuve, de la nuit et des brumes, ne faisant qu'un, et perdus dans le charme de ces baisers échangés dont chacun plus secret, plus dévorant, exprimait mille choses informulées, inexprimables, comme des confidences, ou des cris, ou des protestations d'amour ou des aveux éperdus, de façon plus exquise et plus vraie que le moindre mot prononcé, ils quittaient cette Terre et abandonnaient les mesquines querelles, les tristes combats de l'orgueil et de la vanité blessée qui font plus de vaincus que de vainqueurs, causent plus de blessures inguérissables que de bienfaits.

Là où ils se trouvaient, il n'y avait plus d'explications à donner, de pardons à prononcer.

Au pied du navire, un bruit de rames frappant l'eau puis se relevant en ruisselant, vint les arracher à leur délectation.

Le halo d'une lanterne s'approchant trouant l'obscurité, et ils virent en contrebas une chaloupe glissant, les six rames dressées comme des fantômes dans le brouillard, et qui s'approchait puis disparut pour aborder L'arc-en-ciel.

– J'ai cru apercevoir la bure d'un moine et les passementeries d'un uniforme. Il s'agit peut-être d'un message de M. de Frontenac.

– Oh ! Seigneur, pourquoi n'avons-nous pas mis plus tôt à la voile, gémit-elle. Pourvu qu'il ne vous appelle pas encore à son secours. Maintenant que mon sacrifice est fait pour Honorine, j'ai hâte de retrouver tous les nôtres et notre merveilleux domaine de Wapassou.

Ils écoutèrent et perçurent, derrière les brouillards que la nuit descendante rendait d'un bleu ardoise, terne et stagnant, des échanges de voix et des bruits de cordages et d'échelle qu'on manœuvrait. Des lueurs surgissaient et s'effaçaient aussitôt, comme ayant peine à fleurir, comme si tout voulait retomber aussitôt dans la torpeur d'une fin d'un jour d'été qui avait des tristesses de novembre, comme si, bien à l'abri dans les limbes complices de Tadoussac, on refusait de s'animer et de se relier à un monde plein d'agitation et surtout d'ennemis administratifs.

Sur les navires ou sur la rive, chacun avait le même réflexe.

– Qu'est-ce qu'il nous envoie de là-haut, de Québec ! Encore des « paquets de troubles » !

Enfin des auréoles de clarté s'affirmaient et l'on devinait, à la coupée, des silhouettes confuses qui enjambaient la rambarde et prenaient pied sur le premier pont.

Brusquement, Joffrey reprit Angélique dans ses bras, l'étreignit de toutes ses forces et l'embrassa sur les lèvres à lui faire perdre le souffle. Puis il la lâcha et l'écarta de lui avec un rire silencieux.

Il se vengeait des importuns qui allaient encore venir leur soumettre leurs soucis et querelles. Ou quel viatique voulait-il lui insuffler ?

Joffrey reprenait aussitôt son maintien à la fois nonchalant et distant de maître du navire. Mais Angélique retenant avec peine un accès d'hilarité, mettait plus de temps à retrouver sa dignité. Elle écartait de son front une mèche volage qui persistait à s'échapper et à frisotter sous l'emperlage humide de la brume. Puis elle toussotait pour se donner une contenance et enfin se décidait à regarder les nouveaux venus.

Chapitre 2

Dans la lumière des lanternes que portaient les matelots, le comte de Loménie-Chambord se tenait devant eux.

Tout d'abord Angélique ne vit que lui. À Montréal, elle avait cherché à le joindre, ayant appris par Marguerite Bourgeoys qu'il avait été blessé dans le voyage de Frontenac aux Iroquois. Mais, l'ayant demandé en vain à l'hôpital Jeanne Mance et aux Sulpiciens, elle avait fini par soupçonner que le chevalier refusait volontairement de la rencontrer.

Aussi éprouva-t-elle une surprise heureuse à le reconnaître parmi les visiteurs et elle vint au-devant de lui en souriant. Puis elle salua M. d'Avrensson, le major de Québec qui apportait un courrier de la part de M. de Frontenac, lequel, dit-il, était sur le point de regagner Québec, M. Topin accompagné de ses deux fils avait piloté les deux officiers dans sa grande chaloupe à une voile, depuis la capitale.

Le religieux qui les accompagnait était un Récollet qui rejoignait la mission de Restigouche, sur le golfe Saint-Laurent.

Le comte de Peyrac les convia tous à descendre dans la chambre des cartes pour y prendre des rafraîchissements avant de souper en leur compagnie.

Angélique avait tendu la main vers le comte de Loménie-Chambord afin de prendre son bras, et qu'il l'escortât à la suite du groupe jusqu'à la chambre des cartes.

Mais comme il demeurait figé et planté comme une souche, son geste demeura inachevé. Sa première impression pénible lorsqu'elle l'avait distingué de loin se confirma. Sa démarche n'avait plus la fermeté alliée à la légèreté qui était celle des guerriers à l'indienne que formait ce pays. Cette démarche lui avait paru languissante, voire pesante au point qu'elle avait hésité à le reconnaître en cette silhouette amaigrie, voûtée. Bref, il avait vieilli.

« Sa blessure, sans doute... »

Elle s'arrêta également, et resta près de lui, laissant s'éloigner la compagnie.

– Parlez-moi de votre blessure, dit-elle.

Il tressaillit et releva la tête. Son visage, pâle et raviné, qu'elle pouvait distinguer malgré la pénombre revenue sur le balcon avec l'éloignement des lumières, confirma ses alarmes, mais, comme elle allait insister pour lui demander des nouvelles de sa santé, il l'interrompit d'un geste impératif.

– Je sais que vous avez cherché à me voir lors de votre séjour à Ville-Marie, fît-il d'un ton abrupt qu'elle ne lui avait jamais connu. Je vous sais gré, Madame, de votre urbanité, mais je n'aurais pu alors vous voir et vous parler avec sang-froid. Cependant, plus tard, j'ai su que je ne pouvais vous laisser vous éloigner et quitter la Nouvelle-France sans vous dire tous les mots qui oppressaient mon cœur. Il faut qu'ils soient dits une bonne fois. C'est un devoir, une dette sacrée. Aussi, mal guéri, je me suis embarqué pour descendre le fleuve avant que votre flotte n'ait franchi les limites de la province de Canada.

Il donnait l'impression de débiter un discours qu'il avait répété mot pour mot pendant des jours et des nuits et qu'il savait par cœur.

– J'ai traversé une terrible crise, mais maintenant je vois clair et je parlerai. Je sais désormais, Madame, que vous êtes bien la femme annoncée qui devait tous nous égarer. Revivant des souvenirs, j'ai pu démonter votre méthode habile, confondante d'ingéniosité. Vous vous faites une vertu d'être sans morale. Et parce que vous n'en avez pas la notion, on vous croit sans péché. Vous êtes comme Ève : inconsciente. Sans remords parce que vous fûtes sans intention. Ne suivant que vos dogmes, vous vous absolvez de transgresser ceux qui ne vous siéent pas dans les lois.

« Vous excusez l'hérésie si ne l'approuvez, et vous montrez indulgente au vice, par esprit de justice, dites-vous, charité ou quelqu'autres prétextes.

« Et tous, tous, nous tombons dans le piège.

« Nous sommes devant vous impuissants, comme devant des enfants qui auraient mis le feu à notre maison. À la fois on les maudit et on ne peut leur en vouloir : ils ne savent ce qu'ils font !...

« Il a perdu la tête ! » s'avoua-t-elle, médusée, après avoir cherché en vain à arrêter le flot de sa diatribe.

Encore un vent de folie qui s'était levé !

Il continuait d'une voix monocorde.

– On dirait que, si belle, si vivante, vous êtes née pour exalter le bonheur, pour nous rendre le Paradis terrestre, et voici qu'on se retrouve échoué sur un rivage aride, ayant perdu la route du salut. Alors, il est trop tard pour comprendre que lui, vous, joignant le charme de son intelligence à celui de votre grâce, menant tous deux une existence contraire à la nôtre, vous vous êtes acharnés à briser les images qui régissent nos sociétés et nous dictent nos devoirs.

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