Juliette Benzoni - Le Gerfaut

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Gilles Goëlo, bâtard voué par sa mère au sacerdoce, s'échappe du collège de Vannes où il achève ses études, après avoir rencontré une jeune aristocrate pauvre, Judith. Malgré son orgueil et le dédain qu'elle manifeste à un bâtard, elle donne trois ans à Gilles pour devenir digne d'elle. Un an après, il s'embarque pour l'Amérique, rejoint les armées de La Fayette et s'y couvre de gloire, soldat sans peur ni pitié, homme de proie et de chasse. Les Indiens le nomment le Gerfaut, comme le seigneur qui fut sans doute son lointain ancêtre... Gilles découvre alors le pouvoir qu'il a sur les femmes et le besoin qu'il a d'elles, surtout à travers la passion que lui inspire Sité, une très belle Indienne.
Gilles a-t-il oublié son serment de fidélité à La Fayette ? Renonce-t-il à jamais à retrouver son père ? Va-t-il trahir la promesse faite à Judith, là-bas, au lointain pays d'Armor ?

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C’était la première fois, depuis longtemps, qu’il s’accordait le droit de penser à la jeune fille et d’y penser avec une sorte d’espoir tremblant. Il découvrait maintenant qu’elle avait été au fond de presque toutes ses actions depuis la rentrée des classes et que ce grand désir de gloire, de fortune et d’indépendance qui le dévorait n’avait d’autre but que forcer un jour son admiration et changer son dédain en merveilleux amour !… Jusque-là il s’était interdit d’évoquer son image, surtout la nuit quand le souvenir de Manon lui mettait le feu au ventre. C’était trop facile de substituer le corps de la jeune fille à celui de la servante et Gilles y voyait une sorte de profanation.

Après Sainte-Anne, il fallut aller au pas : l’ancienne voie romaine n’était plus qu’un mauvais chemin défoncé. Les ornières y étaient fraîches, profondes, glissantes, dénonçant le passage de lourds charrois. Gilles pensa aux troupes qui avaient traversé Vannes la veille, aux canons du régiment d’Anhalt et au bataillon du régiment de Turenne dont il avait envié les beaux uniformes et les armes étincelantes. Ils ne devaient pas être très loin devant lui car les traces étaient récentes et, très certainement, cette nuit, ils cantonneraient à Hennebont.

Le fugitif s’en réjouit. Au milieu de l’agitation créée par l’arrivée des soldats du Roi, sa propre irruption dans un équipage aussi inhabituel passerait à peu près inaperçue. La horde des « saintes femmes » qui tournoyaient comme chauves-souris autour de la maison du recteur n’aurait pas que lui à se mettre sous la dent.

Il n’en fut pas moins heureux de constater que le soir tombait quand ses yeux découvrirent le paysage familier, les collines qui forment à Hennebont une enceinte naturelle, les eaux calmes du Blavet où les barques remontaient lentement de la mer, les cris rauques des oiseaux marins et le tintement mélancolique des cloches du soir. Une bouffée de joie emplit son cœur, comme chaque fois qu’il retrouvait la cité de son enfance mais, ce soir, elle était plus intense que jamais, presque insupportable parce que s’y mêlaient la griserie d’une liberté qu’il ne permettrait plus qu’on lui reprît et cette espèce d’excitation que l’on éprouve quand on a coupé derrière soi les derniers ponts. Pour Gilles, le vol du cheval avait été ce dernier pont. Plus jamais, il ne pourrait retourner à Vannes où peut-être, à cette heure, on le cherchait pour le mener pendre. Il avait le droit d’oublier le Séminaire, de penser à la vie, à l’avenir… à Judith. Et il découvrait aussi qu’il aimait chaque pierre d’Hennebont.

Celles des courtines rousses et des vieilles tours de l’ancien château où tant de fois il avait poursuivi le fantôme de Jeanne La Flamme 1, celles des remparts noircis par le temps et devenus, avec leurs beaux arbres, douce promenade de bourgeois paisibles, celles des ruelles escarpées de la Vieille-Ville tendues comme un filet bleu autour de la belle église Notre-Dame du Paradis, celles des maisons rajeunies du Bourg-Neuf, celles enfin des hôtels de la Ville-Close dont les pignons abritaient une noblesse arrogante à laquelle il appartenait par le sang mais qui cependant, à de rares exceptions près, s’écartait de lui avec mépris, toutes ces pierres usées prenaient ce soir l’aspect fragile, le visage menacé des choses que l’on va quitter pour longtemps…

Franchie la vieille enceinte fortifiée, Gilles déboucha brusquement au milieu d’une espèce de kermesse flamande les deux régiments dont il avait relevé les traces sur la route étaient bien là, emplissant la ville du joyeux vacarme des troupes en campagne. À la lumière des torches, Hennebont ressemblait à une prairie au printemps grâce au foisonnement des uniformes clairs : blancs à plastrons et revers jonquille pour le régiment de Turenne, bleu et rouge pour celui d’Anhalt. Les bivouacs s’organisaient autour des feux, près des tambours sur lesquels -on jouerait aux dés après la soupe sous la garde des mousquets en faisceaux. Des groupes d’officiers portant tricornes noirs galonnés d’or et cocardes blanches se dirigeaient nonchalamment vers la masse trapue du Bro-Erech, la Ville-Close, gardée par sa vieille porte-prison, où sans doute le souper les attendait dans les nobles maisons où ils avaient pris logis. L’air sentait bon le bois brûlé, la paille, le cidre frais et la soupe aux choux. Le grand vent du matin avait fait place à une brise fraîche et humide où se devinaient déjà les odeurs du printemps.

Il n’existait pas de presbytère à Hennebont. Ce que l’on appelait « La Maison des Prêtres » se situait dans la rue Neuve qui, en dépit de cette appellation optimiste n’en datait pas moins de deux bons siècles. C’était une maison couleur de crépuscule, avec de petites fenêtres et une porte cintrée, si basse qu’il fallait se baisser pour franchir son seuil. Mais Gilles ne passa pas cette porte : en habitué des lieux, il s’engagea dans un étroit boyau collé au flanc de la maison et gagna la cour de derrière où il savait trouver une écurie. Une petite écurie d’ailleurs car, jusqu’à présent, son unique habitante avait été Églantine, la vénérable mule de l’Abbé mais il devait y avoir place pour deux.

Il allait en soulever le loquet quand le battant s’ouvrit livrant passage à un garçon maussade et mal peigné, vêtu d’une veste en peau de chèvre et de larges braies plissées tellement couvertes de taches qu’il n’était plus possible d’en déterminer la couleur originelle, mais armé d’une grosse lanterne que d’un geste peureux il faillit jeter dans la figure de Gilles en découvrant la double et fantastique silhouette du jeune homme et du cheval. Il eut ensuite un gloussement de terreur, se signa précipitamment et gémit en reculant dans l’ombre protectrice de l’écurie.

Spered-Glan ! AnDiaoul 2 !…

Gilles se mit à rire.

— Mais non, pauvre idiot ! Ce n’est pas le Diable. C’est moi, Gilles Goëlo, le filleul de Monsieur le Recteur. Sors d’ici et laisse-moi entrer. Il n’y a pas place pour deux.

Mal remis de sa peur, l’autre bredouilla quelque chose d’incompréhensible en tremblant si fort que la lanterne faillit lui échapper et choir dans la paille.

— … Tiens ta lanterne mieux que ça ! protesta Gilles en lui redressant le bras. Tu vas mettre le feu à l’écurie et nous rôtir tous les quatre ; toi, moi, ce cheval que je te confie et la brave Églantine que voilà.

Gilles ne jugea pas utile de donner au garçon d’autres recommandations. Celles qu’il venait d’énoncer étaient d’ailleurs de pure forme car Mahé s’il était sale, paresseux et sournois, si, dans son rôle de valet du recteur, il constituait une sorte de pénitence supplémentaire pour le saint homme car il se bornait à peigner nonchalamment ses perruques et les peignait mal, était passionnément amoureux des bêtes et professait pour le cheval une sorte de religion. Il tenait cela de son père qui avait été jusqu’à sa mort palefrenier chez M. du Bois-Guehenneuc. Il prit la bride du beau cheval volé avec une espèce de révérence et oublia complètement Gilles pour entonner une manière de complainte à lèvres closes destinée à charmer le noble animal.

Tranquillisé là-dessus, Gilles traversa la cour et par la porte de derrière pénétra dans le couloir pavé de gros galets ronds qui partageait en deux le rez-de-chaussée. Un escalier menant à l’étage en partait et deux portes seulement y ouvraient, face à face. Le jeune homme choisit celle derrière laquelle on entendait des bruits de casseroles, entra et s’arrêta sur le seuil de la cuisine, surpris par l’étrange spectacle qu’il découvrait.

Debout devant l’énorme cheminée de pierre où, sous une petite marmite noire, flambait un grand feu, une vieille femme en cotillons noirs et coiffe blanche, semblable à quelque prêtresse d’un culte obscur, adressait des imprécations à un adversaire invisible en agitant de temps à autre un poing menaçant. Elle allait et venait devant le feu, donnant par-ci, par-là un coup de sabot à une bûche puis reprenait sa promenade avec une colère croissante. Finalement, elle s’arrêta, arracha du manteau de la cheminée un gros chapelet d’oignons, le fourra tout entier dans la marmite sans même prendre la peine de l’éplucher puis, soulagée sans doute, se laissa choir sur la pierre de l’âtre, les genoux à la hauteur du menton, posa ses bras par-dessus, sa tête sur le tout et se mit à pleurer en trépignant.

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