Albert Piñol - La peau froide

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Sur un îlot perdu de l'Atlantique sud, deux hommes barricadés dans un phare repoussent les assauts de créatures à la peau froide. Ils sont frères par la seule force de la mitraille, tant l'extravagante culture humaniste de l'un le dispute au pragmatisme obtus de l'autre. Mais une sirène aux yeux d'opale ébranle leur solidarité belliqueuse.
Comme les grands romanciers du XIX
siècle dont il est nourri — Conrad, Lovecraft ou Stevenson —, l'auteur de La Peau froide mêle aventure, suspense et fantastique. Et, dans la droite lignée de ses prédécesseurs, c'est l'étude des contradictions et des paradoxes du comportement humain qui fonde ce roman, véritable jeu de miroir aux espaces métaphoriques.
Les protagonistes pensent être au « cœur des ténèbres » quand les ténèbres sont dans leur cœur. Civilisation contre barbarie, raison contre passion, lumière contre obscurité : autant de pôles magnétiques qui s'attirent et se repoussent dans une histoire parfaitement cyclique, car l'homme toujours obéit aux mêmes craintes, aux mêmes désirs ataviques. Et depuis la nuit des temps, c'est, à la vérité, la peur de l'autre — plutôt que l'autre — qui constitue la plus dangereuse des menaces, le plus monstrueux des ennemis.
Né à Barcelone en 1965, Albert Sânchez Pinol est anthropologue. Il est l'auteur d'un essai et d'un recueil de nouvelles. La Peau froide, qui a reçu le prix Ojo Critico de Narrativa 2003, est en cours de traduction dans une quinzaine de langues.

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— Batís ! criai-je, mettant mes mains en porte-voix. Batís ! Batís ! Eh, Batís ! Ouvrez, s'il vous plaît. Je suis le climatologue.

Pas de réponse. Six ou sept mètres au-dessus de la porte, se trouvait le balcon. Je le regardais dans l'espoir de voir apparaître sa silhouette. Comme ce ne fut pas le cas, l'observation continue me permit d'apercevoir d'autres choses. Je vis par exemple qu'on avait ajouté des morceaux de bois au pied du balcon. Lors de ma visite précédente, j'avais pensé à une sorte d'échafaudage rudimentaire. Je me trompais. Ils n'avaient pas la même forme que les piliers en fer originaux, qui constituaient un triangle avec le mur et les pieds du balcon. C'étaient des pieux très pointus. Effectivement, le balcon tout entier était entouré par cette construction, qui en faisait un hérisson artisanal. Le vent soufflait et j'entendis comme un bruit de ferraille. La partie du phare la plus proche du sol était couverte de cordes fixées au mur par de longs clous. Suspendues aux cordes, des boîtes de conserve vides, souvent attachées par deux. Le vent les faisait s'entrechoquer et se cogner contre les murs avec un effet de clarines de vache. Autres détails incompréhensibles : les jointures des pierres avaient été remplies de clous à la pointe tournée vers l'extérieur. Des clous et des morceaux de verre, une infinité de morceaux. Notre soleil leur donnait des reflets bleus et rouges. Un peu plus haut, les tessons et les clous disparaissaient. Jusqu'à la hauteur à laquelle parviendrait un homme grimpé sur une échelle de taille moyenne, les pierres du mur avaient été assemblées avec un mortier improvisé qui les suturait, de sorte qu'elles acquéraient la consistance d'une muraille inca. Un ongle de bébé n'y serait pas entré. Je fis le tour du phare : il était entièrement protégé par ces travaux absurdes. Quand je me retrouvai devant la porte, je vis Batís Caffó sur le balcon. Il me visait avec un fusil à double canon. Malgré ma surprise initiale, je ne me laissai pas intimider :

— Bonjour, Batís. Vous vous souvenez de moi ? dis-je. Je voudrais vous parler. Après tout, nous sommes voisins. Curieux voisinage, vous ne trouvez pas ?

— Si vous approchez, je tire.

D'après mon expérience, un homme qui veut en tuer un autre ne le menace pas, et quand il le fait, c'est qu'il ne veut pas le tuer.

— Soyez raisonnable, Batís, insistai-je, un mot cordial…

Il ne répondit pas, il se contentait de me tenir en joue fixement depuis son balcon.

— Quand votre contrat s'achève-t-il ? demandai-je, pour dire quelque chose. Vous attendez la relève pour bientôt ?

— Décampez, ou je vous tue.

J'étais également persuadé que seule la torture peut obliger à parler un homme qui ne le veut pas. Et je n'étais pas un tortionnaire. Je haussai les épaules et partis, sans me presser. Au moment où je pénétrais à nouveau dans la forêt, je me retournai : il était toujours sur son balcon, les jambes écartées, dans la position du tireur alpin. Il fermait même l'œil gauche.

*

Le reste de la journée n'a pas grand intérêt. Je finis de m'installer. Une étrange émotion m'envahit. Je me mordis la lèvre inférieure jusqu'au sang, sans en avoir conscience. Tout à la fois ivre, sobre, triste, joyeux, j'allumai la cheminée. Je fumais et jetais les mégots dans le feu. Je n'ai jamais su apprécier l'art poétique. Je pense que la douleur est un état préalable au langage et que tout effort en ce sens est donc inutile. Et je n'avais plus de patrie.

Je nourrissais des réflexions mélancoliques quand les ténèbres arrivèrent. Dans ces régions du monde, la nuit ne s'annonçait pas, elle gagnait par un assaut. Un sursaut : la semi-pénombre de ma résidence s'illumina soudain sous un éclair de lumière blanche, qui disparut immédiatement. C'était le phare. Batís l'avait allumé, le projecteur commençait à tourner et traversait les fenêtres par intermittence. Je n'arrivais pas à comprendre. Le phare me visait directement. Cela signifiait qu'il avait un angle de portée très bas, et qu'il ne devait pas être d'une grande utilité pour les bateaux les plus éloignés. « Quel homme étrange », pensai-je. Je pouvais comprendre, par exemple, qu'il fût arrivé sur l'île en quête de solitude. Mais, en ce cas, son exercice de la solitude était très différent du mien. A mon point de vue, la vraie solitude était intérieure et n'excluait pas un contact aimable avec les voisins occasionnels. Lui, en revanche, choisissait de traiter tous les hommes comme des lépreux. Quoi qu'il en soit, les bizarreries de Batís ne m'intéressaient pas tellement à ce moment-là.

Je me rappelle avoir allumé une lampe à pétrole. Je m'assis devant la table et planifiai mon emploi du temps. Le décor : au fond, la cheminée ; la table et moi à l'autre bout de la pièce. A ma droite, la porte d'entrée et le lit, très semblable à celui de la couchette du bateau. Contre l'autre mur, des caisses et des malles, le tout très simple. Peu après, j'entendis un bruit agréable et lointain. A peu près comme le trot d'un petit troupeau de chèvres au loin. Au début, je le confondis avec le son de la pluie, un bruit de grosses gouttes solitaires. Je me levai et regardai par la fenêtre la plus proche. Il ne pleuvait pas. La pleine lune maculait de bronze la surface de la mer. La lumière tombait sur les troncs plantés sur la plage. On pouvait facilement imaginer des membres humains, extatiques ; l'ensemble rappelait une forêt de pierre. Mais il ne pleuvait pas. Je me désintéressai de la question et me rassis. Ce fut alors que je le vis. Je le vis. Je me souviens d'avoir pensé que la folie m'avait dérobé les yeux.

Dans la partie inférieure de la porte, il y avait une sorte de chatière. Un trou circulaire sur lequel reposait une petite trappe mobile. Le bras entrait par là. Un bras entier, nu, très long. Avec des mouvements d'épileptique, il cherchait quelque chose à l'intérieur. Peut-être la poignée de porte ? Ce n'était pas un bras humain. Bien que la lampe et le feu ne me donnaient pas une très forte lumière, au coude on pouvait voir trois os, très petits et plus pointus que les nôtres. Pas un gramme de graisse, que du muscle, de la peau de requin. Mais le pire de tout était la main. Les doigts étaient reliés par une membrane qui parvenait presque aux ongles.

A la surprise succéda une vague de panique. Je criai de terreur en bondissant de ma chaise. En m'entendant, un chœur de voix me répliqua. Elles étaient partout. Elles cernaient la maison et criaient sur un ton insolite, mélange de mugissements d'hippopotame et de cris de hyène. J'avais si peur que je n'arrivais pas à croire ma propre terreur. Je regardai par une autre fenêtre, l'esprit vide.

Je pouvais les deviner plus que je ne les voyais. Ils avaient vingt centimètres de plus que moi et étaient plus minces. Ils couraient autour de la maison. Ils avaient l'agilité d'une gazelle. La pleine lune découpait leurs silhouettes. Dès que mes yeux les repéraient, ils fuyaient l'angle visuel limité que m'offrait la fenêtre. L'un d'eux s'arrête, agite la tête avec la vivacité d'un colibri, crie, court, revient, un ou deux autres se joignent à lui et ils changent de direction, savoir pourquoi, le tout à la vitesse d'un éclair. Derrière moi, j'entendis des éclats : ils avaient brisé les vitres de la fenêtre opposée. Par saint Patrick, ils entraient dans la maison ! Seuls leurs instincts incontrôlés me sauvèrent. La fenêtre était un petit rectangle, mais elle résisterait au passage d'un corps moyennement souple. Nonobstant, l'anxiété les poussait à se précipiter, ils voulaient tous sauter à l'intérieur et décuplaient l'engorgement. Le phare éclaira la scène. Un laps de temps minime, une horreur absolue. Six, sept bras bougeant comme des tentacules, derrière lesquels hululaient des visages d'un infra-monde de batraciens, aux yeux globuleux, aux pupilles en tête d'épingle, des trous à la place des narines, pas de sourcils, pas de lèvres, une bouche immense.

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