Albert Piñol - La peau froide

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Sur un îlot perdu de l'Atlantique sud, deux hommes barricadés dans un phare repoussent les assauts de créatures à la peau froide. Ils sont frères par la seule force de la mitraille, tant l'extravagante culture humaniste de l'un le dispute au pragmatisme obtus de l'autre. Mais une sirène aux yeux d'opale ébranle leur solidarité belliqueuse.
Comme les grands romanciers du XIX
siècle dont il est nourri — Conrad, Lovecraft ou Stevenson —, l'auteur de La Peau froide mêle aventure, suspense et fantastique. Et, dans la droite lignée de ses prédécesseurs, c'est l'étude des contradictions et des paradoxes du comportement humain qui fonde ce roman, véritable jeu de miroir aux espaces métaphoriques.
Les protagonistes pensent être au « cœur des ténèbres » quand les ténèbres sont dans leur cœur. Civilisation contre barbarie, raison contre passion, lumière contre obscurité : autant de pôles magnétiques qui s'attirent et se repoussent dans une histoire parfaitement cyclique, car l'homme toujours obéit aux mêmes craintes, aux mêmes désirs ataviques. Et depuis la nuit des temps, c'est, à la vérité, la peur de l'autre — plutôt que l'autre — qui constitue la plus dangereuse des menaces, le plus monstrueux des ennemis.
Né à Barcelone en 1965, Albert Sânchez Pinol est anthropologue. Il est l'auteur d'un essai et d'un recueil de nouvelles. La Peau froide, qui a reçu le prix Ojo Critico de Narrativa 2003, est en cours de traduction dans une quinzaine de langues.

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Du lit, une main couverte de poils noirs ébaucha un vague mouvement. A mi-chemin, cependant, elle renonça. L'immobilité de l'homme exaspérait le capitaine.

— Vous ne me comprenez pas ? Vous ne comprenez pas ma langue ? Vous parlez français ? Néerlandais ?

Mais l'individu se bornait à le regarder fixement. Il ne se souciait même pas d'écarter les couvertures de son visage.

— Pour l'amour du ciel ! brama le capitaine, serrant le poing. J'ai un important voyage d'affaires à accomplir. Et je suis en transit ! A la demande des autorités maritimes, je me suis dévié de ma route, pour déposer cet homme ici, et pour emmener son prédécesseur. Vous comprenez ? Mais l'actuel climatologue n'est pas là. Il n'est pas là. Pouvez-vous me dire où le trouver ?

Le gardien du phare nous regardait alternativement. Sans plus. Furieux, le rouge au visage, le capitaine insista :

— Je suis capitaine et j'ai les pleins pouvoirs pour vous traduire en justice si vous me refusez des informations nécessaires à la sauvegarde des biens et des personnes ! Je vous le demande pour la dernière fois : où est le climatologue affecté sur cette île ?

Je ne peux malheureusement pas répondre à votre question.

Il s'établit un silence. Nous avions presque renoncé à communiquer avec cet être, qui nous surprenait soudain par un accent d'artilleur autrichien. Le capitaine adopta un ton plus posé :

— Bien, voilà qui est mieux. Pourquoi ne pouvez-vous pas me répondre ? Êtes-vous en contact avec le climatologue ? Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ?

Mais l'individu se plongea à nouveau dans le silence.

— Debout ! ordonna subitement le capitaine.

L'autre obéit, par étapes. Il rejeta les couvertures et en sortit les pieds. Sa corpulence n'était absolument pas négligeable. Il bougeait comme un arbre déraciné qui apprend à marcher. Il resta assis sur le lit, tête baissée. Il était nu. Montrer sa nudité ne le dérangeait pas. Mais le capitaine détourna le regard de ce corps, affecté par une pudeur que le gardien du phare ne connaissait pas. Sa poitrine était couverte de poils qui grimpaient sur les épaules comme des plantes sylvestres. Au-dessous du nombril, la densité du duvet ressemblait à la jungle. Je vis un membre détendu mais gigantesque. Le fait qu'il fût également couvert de poils presque jusqu'au prépuce m'effraya. « Que font tes yeux là ? » me demandai-je, et je les reportai sur le visage de notre interlocuteur. Il portait une barbe de stylite de l'ancien temps, très négligée. C'était un homme aux cheveux si épais qu'ils étaient implantés deux centimètres au-dessus des sourcils, par ailleurs très fournis. Il était assis sur le matelas, les mains posées sur les genoux, les bras dans une position symétrique. Ses yeux et son nez se concentraient au centre de son visage, et laissaient de grands espaces pour des joues aux pommettes mongoles. Il semblait indifférent à l'interrogatoire. Je ne savais pas très bien s'il agissait ainsi par discipline ou par somnambulisme. Mais je l'observai, et une grimace trahissait sa nervosité intérieure : il battait des lèvres comme une chauve-souris. Cela me permit d'apercevoir des dents espacées. Le capitaine se pencha à quelques centimètres de son oreille :

— Êtes-vous devenu fou ? Comprenez-vous votre responsabilité ? Vous sabotez une mission qui tente d'appliquer les traités internationaux ! Comment vous appelez-vous ?

L'homme regarda le capitaine :

— Qui ?

— Vous ! C'est à vous que je parle ! Quel est votre nom ?

— Batís. Batís Caffó.

Le capitaine, détachant les syllabes :

— Pour la dernière fois, monsieur le technicien en signaux maritimes Caffó, je vous somme de me répondre : où est le climatologue ?

Sans le regarder, après une hésitation, l'homme répondit :

— Il ne m'est pas possible de répondre à cette question.

— Il est fou, décidément, il est fou, capitula le capitaine, allant et venant comme un animal en cage. Maintenant il ignorait notre homme et procédait à une véritable perquisition. Quand il entra dans la petite pièce contiguë, je vis un livre, au chevet du lit. Sur le sol, maintenu lui aussi par une pierre. Je le feuilletai. Afin de faciliter la conversation, je remarquai :

— Moi aussi je connais l'œuvre du docteur Frazer, bien que je ne sache pas précisément qu'en penser. Je ne sais pas si Le Rameau d'or émane d'un esprit génial ou d'un magnifique manque de substance.

— Le livre ne m'appartient pas et je ne l'ai pas lu.

Quelle curieuse logique. Il disait cela comme s'il avait dû exister un rapport entre les deux faits. Mais ce fut tout. Je ne parvins pas à l'inciter à poursuivre la discussion. Il me regardait avec son attitude de fantôme apathique sans même ôter les mains de ses genoux.

— Laissez-le, je vous en prie ! m'interrompit le capitaine, qui n'avait trouvé aucun signe digne d'intérêt. Cet individu n'a même pas lu le règlement concernant son métier. Il me crispe les nerfs.

Il ne nous restait qu'à regagner la maison du climatologue. A mi-chemin, cependant, encore à l'intérieur du bois, le capitaine m'arrêta en me prenant la manche :

— La terre la plus proche est l'île Bouvet, revendiquée par les Norvégiens, à six cents milles nautiques au sud-est.

Et après une pause longue et concertée :

— Vous êtes sûr de vouloir rester ? Je n'aime pas ça. Ceci est un pot de fleurs égaré dans l'océan le moins fréquenté de la planète, à la même latitude que les déserts de Patagonie. Je peux justifier devant n'importe quelle commission administrative le fait que les lieux ne réunissaient pas les conditions minimum requises. Personne ne vous ferait de reproches. Vous avez ma parole.

Devais-je partir ? Tout me poussait à une réponse affirmative. Mais dans ces circonstances on se laisse porter par une rationalité secrète. Il me semble que ce fut le sens du ridicule qui me poussa à me décider : je n'avais pas traversé la moitié de la planète pour renoncer à ma destination juste au moment où je venais de l'atteindre.

— La maison du climatologue est en bon état, j'ai des provisions pour un an et rien ne m'empêche d'exécuter mes tâches quotidiennes. Pour le reste, il est plus que vraisemblable que mon prédécesseur a eu un accident stupide et mortel. Peut-être s'est-il suicidé, qui sait. Mais je ne crois pas que cet homme en soit responsable. A mon avis, il ne représente un danger que pour lui-même. La solitude l'a perturbé, et il a certainement peur d'être accusé de la disparition de mon collègue. Cela explique sa conduite.

Je fus surpris du magnifique résumé que je venais de faire de la situation. Je n'en avais exclu que deux aspects : mes sentiments et mes pressentiments. Le capitaine me jeta un regard de cobra. Son corps basculait très légèrement, tantôt sur un pied tantôt sur l'autre, les mains dans le dos, derrière son caban. « Ne vous inquiétez pas pour moi, insistai-je. Vous êtes ici à la suite d'une déception, j'en suis sûr », affirma-t-il. Après avoir hésité un instant, je répondis : « Qui sait ? », et lui : « Oui, bien sûr, vous êtes venu par dépit. » Il ouvrit les bras comme un magicien qui montre son innocence ; un geste de joueur qui abandonne la partie, ou de médecin dépassé. Un geste qui me disait : « Je ne peux en faire davantage, mes pouvoirs s'arrêtent là. »

Nous arrivâmes à la plage. Les huit marins attendaient l'ordre de regagner le bateau. Ils souffraient d'une nervosité épidermique, sans raison précise. Sow, le Sénégalais, me donna une petite tape dans le dos pour m'encourager. C'était un Noir complètement chauve avec une barbe très blanche. Il m'adressa un clin d'œil et dit :

— Ne faites pas attention aux garçons. Ce sont de nouvelles recrues, ils viennent des hautes terres d'Écosse. Un cactus du Yucatán connaît mieux les mystères et les légendes de la mer qu'eux. Ils ne sont même pas blancs, ils sont rouges. Et comme tout le monde le sait, cette race est dominée par des superstitions de bars. Mangez bien, travaillez beaucoup, regardez-vous dans la glace, pour vous rappeler à vous-même, parlez à voix haute pour ne pas perdre l'habitude de la parole, et occupez votre esprit à des idées simples. C'est tout. A y bien réfléchir, que représente une année de notre vie comparée à la patience du bon Dieu ?

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