Terry Pratchett - Les zinzins d'Olive-Oued

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Les zinzins d'Olive-Oued: краткое содержание, описание и аннотация

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La manivelle tourne…
Et les diablotins se décarcassent dans la boîte à images.
Car un alchimiste d’Ankh-Morpork a découvert la magie des images animées. Une activité fébrile s’empare d’une colline déserte au bord de l’océan : Olive-Oued.
Du friçon ! De l’aventure !
Avec les étoiles
**Victor Marasquino**
et **Delorès de Vyce**
Et avecque mille éléfants !
Une daibauche de passionne et de grands aiscaliers sur fond d’hystoire tumulte-tueuse :
QUAND S’EMPORTE LE VENT D’AUTAN
Après le pestacle, l’Antre à Côtes de Harga vous attend. Sa cuisine gaz trop gnomique.
Mais les rêves d’Olive-Oued cachent un noir mystère qui menace le Disque-monde.
Il était une fois à Olive-Oued…

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— Non, avoua Victor.

— Vous chantez ?

— Pas beaucoup. Dans mon bain. Mais pas très bien, reconnut-il.

— Vous dansez ?

— Non.

— Et l’épée ? Vous savez manier l’épée ?

— Un peu », répondit Victor. Il avait de temps en temps pratiqué l’escrime au gymnase. Il ne se battait jamais véritablement contre un adversaire, vu que les mages abhorrent en général toute forme d’exercice et que le seul autre résident de l’Université à fréquenter les lieux était le bibliothécaire, lequel ne s’intéressait qu’aux cordes et aux anneaux. Mais Victor avait travaillé une technique aussi énergique que personnelle devant la glace, et la glace ne l’avait encore jamais battu.

« Je vois, fit Gauledouin d’un air sombre. Ne sait pas chanter. Ne sait pas danser. Sait un peu manier l’épée.

— Mais je vous ai sauvé deux fois la vie, dit Victor.

— Deux fois ? s’étonna sèchement Gauledouin.

— Oui. » Victor prit une profonde inspiration. Le coup était risqué. « L’autre jour, dit-il, et maintenant. »

Suivit un long silence.

Que rompit Gauledouin. « Je ne crois pas qu’il y a de la demande pour ça.

— Pardon, monsieur Gauledouin, implora Victor. Ce n’est vraiment pas mon genre, mais vous m’avez dit de venir, j’ai fait tout ce chemin à pied, je n’ai pas d’argent, j’ai faim et je ferai tout ce que vous voudrez. N’importe quoi. S’il vous plaît. »

Gauledouin le regarda, l’air indécis.

« Même l’acteur ? fit-il.

— Pardon ?

— Gesticuler et faire semblant, lui expliqua Gauledouin avec obligeance.

— Oui !

— Je trouve ça dommage, un garçon intelligent et instruit comme vous. Vous faites quoi dans la vie ?

— J’étudie pour devenir ma… », commença Victor. Il se rappela l’antipathie de Gauledouin envers la magie et rectifia : « … commis.

— Macommis ? s’étonna Gauledouin.

— Je ne sais pas si je suis capable de faire l’acteur, remarquez », avoua Victor.

Gauledouin eut l’air surpris. « Oh, pas de problème, dit-il. C’est très dur d’être mauvais acteur dans les images animées. »

Il fouilla dans sa poche et sortit une pièce d’une piastre.

« Tenez, dit-il. Allez vous payer à manger. »

Il toisa Victor de la tête aux pieds.

« Vous attendez quelque chose ? demanda-t-il.

— Ben, répondit Victor, j’espérais que vous pourriez me dire ce qui se passe.

— Comment ça ?

— Avant-hier soir, j’ai regardé votre… votre clic en ville (il éprouva une certaine fierté à se souvenir du terme), et d’un seul coup j’ai eu envie de venir ici plus que tout. Je n’avais encore jamais vraiment eu envie de rien dans la vie ! »

La figure de Gauledouin se fendit d’un grand sourire de soulagement.

« Oh, ça, fit-il. C’est la magie d’Olive-Oued. Pas celle des mages, s’empressa-t-il d’ajouter, qui n’est que superstition et charabia. Non. Ça, c’est de la magie pour les gens ordinaires. Qui offre tellement de débouchés qu’on a le cerveau en ébullition. Moi, je sais que ça m’a fait cet effet-là.

— Oui, fit Victor d’une voix hésitante. Mais comment ça marche ? »

La figure de Gauledouin s’illumina.

« Vous voulez savoir ? dit-il. Vous voulez savoir comment ça marche ?

— Oui, je…

— Vous voyez, la plupart des gens sont si décevants, poursuivit Gauledouin. Vous leur montrez une vraie merveille comme la boîte à images, et vous n’en récoltez qu’un « oh ». Jamais ils ne demandent comment ça marche. Monsieur Loiseau ! »

Le dernier mot était un cri. Un instant plus tard, une porte s’ouvrit à l’autre bout de la cabane et un homme apparut.

Il portait une boîte à images accrochée au cou par une courroie. Un assortiment d’outils lui pendaient à la ceinture. Ses mains étaient tachées par des produits chimiques et il n’avait plus de sourcils, détails typiques chez ceux qui sont en contact fréquent avec l’octocellulose. Il portait aussi sa casquette sens devant derrière.

« Électro Loiseau, présenta Gauledouin, le visage rayonnant. Notre chef opérateur de manivelle. Électro, voici Victor. Il va jouer pour nous.

— Oh, fit Électro en regardant Victor comme un boucher une carcasse. Ah bon ?

— Et il veut savoir comment ça marche ! »

Électro lança un autre regard désapprobateur à Victor.

« D’la ficelle, dit-il d’un air morne. Tout marche avec d’la ficelle. T’en reviendrais pas si j’te disais tout ce qui tomberait en miettes si j’étais pas là, moi et ma pelote de ficelle. »

La boîte autour de son cou s’anima d’un vacarme soudain. Électro tapa dessus du plat de la main.

« Suffit, vous autres », ordonna-t-il. Il hocha la tête à l’adresse de Victor. « Ça les rend grincheux quand on change leurs petites habitudes, ajouta-t-il.

— Qu’est-ce qu’il y a dans la boîte ? » demanda Victor.

Électro fit un clin d’œil à Gauledouin. « Tu voudrais bien l’savoir, hein ? » lança-t-il.

Victor se souvint des choses en cages qu’il avait aperçues dans le hangar.

« On dirait des démons ordinaires, à les entendre », fit-il prudemment.

Électro lui jeta un regard approbateur, de ceux qu’on accorde à un chien stupide qui vient de réussir un tour difficile.

« Ouais, c’est ça, reconnut-il.

— Mais comment vous les empêchez de s’échapper ? » demanda Victor.

Électro eut cette fois un regard mauvais. « Un truc vachement pratique, la ficelle », répondit-il.

Les zinzins dOliveOued - изображение 24

Planteur Je-m’tranche-la-gorge était un de ces rares élus capables de penser en lignes droites.

La plupart des gens pensent en courbes et en zigzags. Par exemple, ils commencent par se dire : Je me demande comment devenir très riche. Puis ils ne tardent pas à dévier vers : Je me demande ce qu’il y a pour dîner. Et : Je me demande laquelle de mes connaissances je peux taper de cinq piastres.

Alors que la Gorge appartenait à la catégorie des individus en mesure d’identifier la proposition finale, en la circonstance Je suis maintenant très riche, de tracer une ligne jusqu’à elle, puis de suivre cette ligne, lentement, patiemment, sur toute sa longueur.

Remarquez, ça ne marchait pas forcément. Il se trouvait toujours un grain de sable, infime mais décisif, pour enrayer le processus. Il s’agissait souvent d’une curieuse répugnance de la part des passants à acheter ce qu’il avait à vendre.

Mais toutes ses économies reposaient à présent dans un sac de cuir sous son justaucorps. Il était à Olive-Oued depuis la veille. Il avait jaugé l’organisation locale à la va-comme-j’te-pousse, si on pouvait parler d’organisation, d’un œil exercé de marchand-né. Il n’y avait apparemment pas de place pour lui, mais ce n’était pas un problème. On en trouvait toujours au sommet.

Une journée d’enquête et d’observations minutieuses l’avait mis sur la piste de la Kinématographie intéressante et instructive. À présent il la contemplait depuis l’autre côté de la rue.

Il contempla la queue. Il contempla l’homme en faction à la porte. Il prit une décision.

Il longea nonchalamment la queue. Il avait de la jugeote. Ça, il le savait. Ce qu’il lui fallait maintenant, c’était du muscle. Il y avait forcément quelque part…

« B’jour, m’sieur Planteur. »

Cette tête aplatie, ces bras démesurés, cette lèvre inférieure proéminente, cette voix grinçante qui exprimait un QI de la taille d’une noix. Ça voulait dire…

« C’est moi, Détritus, fit Détritus. Marrant vous trouver ici, hein ? »

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