Kim Robinson - Chroniques des années noires

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Quelle aurait été l’histoire du monde si l’Europe chrétienne avait disparu au Moyen Age, ravagée par la peste ? L’Islam et la Chine seraient devenus les civilisations dominantes, découvrant l’Amérique, se faisant la guerre, inventant le chemin de fer et l’atome, cherchant à l’emporter, à imposer la foi de Mahomet, Bouddha ou Confucius…
A travers les destins de trois personnages — un sentimental, un révolté et un intellectuel —, Kim Stanley Robinson dépeint de façon étonnamment réaliste sept cents ans de l’histoire d’un univers foisonnant, où les aventures individuelles se mêlent à la trame historique et se répondent à travers les siècles et les continents. D’abord simple soldat dans l’armée de Tamerlan, Bold rencontrera Kyu, un jeune eunuque noir, et I-Chi, une restauratrice chinoise en quête des plats les meilleurs. Incendies, inondations, épidémies, guerres, révoltes, le destin va jouer avec ces personnages et les entraîner, au fil des siècles et de leurs diverses réincarnations, dans des aventures fascinantes.
A la fois roman d’initiation et vrai-faux roman historique,
est un livre profondément original, une somme impressionnante d’érudition et d’imagination ainsi qu’un merveilleux plaidoyer pour la paix dans le monde et la beauté de la vie.

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La pluie cessa dans la nuit, et le matin du troisième jour, quand il ressortit de sa cachette, il mourait de faim. Il trouva rapidement des oignons sauvages, puis chercha quelque chose de plus substantiel à se mettre sous la dent. Il y aurait peut-être de la viande séchée encore accrochée dans les granges des villages déserts, ou du grain dans les greniers. Il y aurait peut-être aussi un arc et des flèches ; il n’avait pas envie d’approcher de ces villages dévastés par la peste, mais cela semblait être le meilleur moyen de trouver de la nourriture, et c’était tout ce qui comptait.

La nuit suivante, il dormit mal. Les oignons lui avaient donné des gaz. Le lendemain matin, il repartit vers le sud en suivant le grand fleuve. Toutes les fermes, tous les villages étaient abandonnés. Il ne voyait que des morts, par dizaines, étendus çà et là. C’était horrible, mais il n’y pouvait rien. Il se sentait comme mort lui aussi, une sorte de fantôme très affamé en vérité. Vivant au jour le jour, sans nom, sans compagnon, il commença à se replier sur lui-même, comme au cours de ses campagnes les plus pénibles dans les steppes. Il devenait de plus en plus animal, son esprit se recroquevillait telles les cornes d’un escargot quand on les touche. Pendant plusieurs nuits d’affilée, il ne pensa pas beaucoup, sauf au soutra du Cœur. La forme est le vide, le vide est la forme. Il ne s’était pas appelé pour rien Sun Wu Kong, Éveil au Vide, dans une incarnation antérieure. Le Singe dans le vide.

Il arriva dans un village qui avait l’air intact, et en fit le tour. Dans une écurie vide, il trouva un vieil arc et un carquois de flèches, aussi primitifs et médiocres l’un que l’autre. Quelque chose bougeait dans le pâturage au-dehors. Bold sortit et siffla une petite jument noire. Il l’attira avec des oignons et lui apprit très vite à le prendre sur son dos.

Il franchit à cheval un pont de pierre qui enjambait le vaste fleuve, et traversa lentement les reliefs du paysage, montant, descendant, en haut, en bas. Tous les villages étaient vides, toutes les réserves de nourriture pourries ou dévorées par les animaux, mais au moins, maintenant, il pouvait se nourrir du lait et du sang de la jument, de sorte qu’il était moins urgent de trouver à manger.

C’était l’automne, aussi commença-t-il à vivre comme les ours, se nourrissant de baies, de miel et de lapins tirés avec son arc rudimentaire. Peut-être avait-il été fait par un enfant ? Il n’arrivait pas à croire qu’un adulte ait pu bricoler un objet pareil. C’était un vulgaire bout de bois, probablement du frêne, en partie sculpté, de toute façon mal abouté ; pas d’encoche pour la flèche, pas de rainure pour l’ajuster. Quant à la corde, on avait en la tendant l’impression de lever un drapeau de prière. Son vieil arc était fait de houx et d’érable laminés, assemblés à la colle de tendon et gainé de cuir bleu. Sa détente était douce, mais il était assez puissant pour percer une armure à plus d’un li de distance. Il ne l’avait plus. Lui aussi était complètement parti au-delà ; il l’avait perdu comme tout ce qu’il possédait. Quand il tirait ces pauvres brindilles avec cet arc fait d’une seule branche et qu’il manquait sa cible, il secouait la tête et se demandait si cela valait seulement la peine d’essayer de retrouver la flèche. Pas étonnant que ces gens soient morts…

Dans un petit village, cinq maisons blotties au-dessus du gué d’un fleuve, la maison du chef se révéla disposer d’un lardoir fermé à clé, encore plein de gâteaux de poisson parfumés avec une épice que Bold ne reconnut pas, et qui lui retourna l’estomac. Mais, après avoir avalé cette étrange nourriture, il se sentit ravigoté. Dans une écurie, il trouva des sacs de selle pour sa jument et les remplit de nourriture séchée. Il continua sa route, en faisant plus attention désormais au paysage qu’il traversait.

Arbres crayeux, aux branches noires dressées,
Pins et cyprès à la crête inaltérée de vert.
Oiseau rouge, oiseau bleu, perchés aile à aile
Dans le même arbre. Et tout est possible.

Tout, sauf le retour à sa vie antérieure. Non qu’il ait encore le moindre ressentiment à l’égard de Tamerlan ; Bold aurait fait pareil, à sa place. La peste, c’était la peste, et il ne fallait pas la prendre à la légère. Et cette peste était manifestement pire que les autres. Elle avait tué presque tout le monde dans la région. D’habitude, chez les Mongols, la peste tuait quelques bébés, rendait peut-être malades quelques adultes. On tuait les rats et les souris à vue, et si les bébés avaient la fièvre et des bubons, leur mère les abandonnait à leur destin au bord des fleuves. On disait que c’était pire dans les villes indiennes, qu’il y avait beaucoup de morts. Mais ça n’avait jamais été aussi grave. Ils étaient peut-être morts d’autre chose ?

Lente errance dans la contrée déserte.
Nuages brumeux, lune décroissante et gelée.
Ciel de givre, regard glacé.
Vent perçant. Terreur soudaine.
Mille arbres rugissent dans la forêt décimée :
Collines chauves – un singe crie sa solitude.

Mais la terreur le parcourut et s’estompa, comme des filets de pluie, laissant l’esprit aussi vide que la Terre elle-même. Tout était extraordinairement calme. Parti, parti, complètement parti.

Pendant un moment, il eut envie de revenir en arrière. Quitter cette région désolée, retrouver des gens. Et puis il arriva à une rangée de collines noires, déchiquetées, et vit une grande ville en dessous. Il n’en avait jamais vu d’aussi grande. Les toits couvraient tout le fond de la vallée. Mais elle était vide. Pas une fumée, pas un bruit, aucun mouvement. Au centre, un autre temple de pierre géant était ouvert au ciel. En le voyant, il sentit la terreur l’envahir à nouveau, et il repartit dans la forêt pour fuir le spectacle de tous ces gens balayés comme les feuilles d’automne.

Bold savait vaguement où il était, bien sûr. Au sud de cet endroit, il finirait par arriver aux domaines des Turcs Ottomans, dans les Balkans. Il pourrait leur parler ; il serait de retour dans le monde, mais hors de l’empire de Tamerlan. Alors quelque chose recommencerait pour lui, une nouvelle façon de vivre.

Il continua vers le sud. Mais il n’y avait, encore une fois, que des villages peuplés de squelettes. La faim au corps, il talonnait trop brutalement sa jument, ne s’arrêtant que pour lui prendre chaque fois plus de sang.

Et puis, une nuit, alors que la lune perçait à grand-peine les ténèbres, une meute de loups hurlants fondit rageusement sur eux. Bold n’eut que le temps de couper la longe de la jument et de se réfugier dans un arbre. La plupart des loups pourchassèrent sa monture, mais certains restèrent à grogner, haletants, sous son arbre. Bold s’installa aussi bien que possible, et se prépara à attendre leur départ. Quand la pluie vint, ils s’éclipsèrent. Il se réveilla pour la dixième fois à l’aube, et descendit tant bien que mal. Il longea le fleuve vers l’aval et trouva le cadavre de sa jument. Il n’en restait plus que la peau, des os épars et un peu de chair sanguinolente. Ses sacs avaient disparu.

Il continua à pied.

Un jour, trop affaibli pour marcher, il s’allongea près d’un cours d’eau et tira une biche avec l’une de ses pauvres flèches. Il fit un feu et mangea à sa faim, engloutissant des masses de cuissot rôti. Il dormit près de la carcasse, espérant en reprendre. Les loups ne pouvaient pas grimper aux arbres, mais les ours, si. Il vit un renard, et, comme la renarde avait été le nafs de sa femme, autrefois, se dit que c’était bon signe. Le lendemain matin, il fut réveillé par le soleil. Manifestement, la biche avait été emportée par un ours, mais il se sentait ragaillardi maintenant qu’il s’était rassasié de sa viande, et il poursuivit sa route.

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