Ursula Le Guin - Les dépossédés

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Deux mondes se font face :
Anarres, peuplé deux siècles plus tôt par des dissidents soucieux de créer enfin une société utopique vraiment libre, même si le prix à payer est la pauvreté.
Et Urras qui a, pour les habitants d'Anarres, conservé la réputation d'un enfer, en proie à la tyrannie, à la corruption et à la violence.
Shevek, physicien hors normes, a conscience que l'isolement d'Anarres condamne son monde à la sclérose. Et, fort de son invention, l'ansible, qui permettra une communication instantanée entre tous les peuples de l'Ekumène, il choisit de s'exiler sur Urras en espérant y trouver une solution.
Ce roman, qui a obtenu les prix Hugo, Nebula et Locus, n'a rien perdu aujourd'hui de sa virulence politique ni de sa charge d'aventures. Avec
, précédemment paru dans la même collection, c'est un des chefs-d'oeuvre d'Ursula Le Guin.

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Shevek parut embarrassé.

— Eh bien, nous… Je ne sais pas. Peut-être nos afflictions sont-elles inévitables ?

— Bizarre, dit Pae avec un sourire désarmant.

Shevek poursuivit sa lecture. Un des journaux était dans une langue qu’il ne connaissait pas, et un autre dans un alphabet entièrement différent. L’un était de Thu, expliqua Pae, et l’autre du Benbili, une nation de l’hémisphère occidental. Le journal de Thu était bien imprimé et d’un format plus petit ; Pae expliqua que c’était une publication gouvernementale.

— Ici, en A-Io, voyez-vous, les gens éduqués prennent leurs informations au téléfax, à la radio et à la télévision, et dans les revues hebdomadaires. Tandis que ces journaux sont lus presque uniquement par les classes inférieures – écrits par des semi-lettrés pour des semi-lettrés, comme vous pouvez le voir. La liberté de la presse est complète en A-Io, ce qui veut dire inévitablement que beaucoup de journaux ne renferment que des idioties. Le journal thuvien est bien mieux écrit, mais il donne uniquement les faits que le Présidium Central Thuvien veut y voir figurer. La censure est totale, en Thu. L’état est tout, et tout est pour l’état. Ce n’est certainement pas la place d’un Odonien, n’est-ce pas, monsieur ?

— Et ce journal ?

— Je n’en ai aucune idée. Le Benbili est un pays plutôt retardataire. Il y a toujours des révolutions.

— Un groupe de gens du Benbili nous a envoyé un message sur la longueur d’onde du Syndicat, peu avant mon départ d’Abbenay. Ils se disaient Odoniens. Y a-t-il de tels groupes ici, en A-Io ?

— Pas à ma connaissance, Dr Shevek.

Le mur. Shevek reconnaissait le mur quand il s’y heurtait, maintenant. Le mur était le charme de ce jeune homme, sa courtoisie, son indifférence.

— Je crois que vous avez peur de moi, Pae, dit-il soudain, et avec cordialité.

— Peur de vous, monsieur ?

— Parce que je suis, par mon existence même, la réfutation de la nécessité de l’État. Mais qu’y a-t-il à craindre ? Je ne veux pas vous faire de mal, vous savez, Saio Pae. Je suis plutôt inoffensif… Écoutez, je ne suis pas docteur. Nous n’employons pas de titres honorifiques. On m’appelle Shevek.

— Je sais, je suis désolé, monsieur. Dans notre langue, voyez-vous, cela paraît irrespectueux. Cela ne va pas.

Il s’excusait avec beaucoup de charme, voulant se faire pardonner.

— Ne pouvez-vous pas me considérer comme un égal ? demanda Shevek, le regardant sans pardon ni colère.

Pae fut pour une fois embarrassé.

— Mais vraiment, monsieur, vous savez, vous êtes un homme très important…

— Il n’y a aucune raison de changer vos habitudes pour moi, répondit Shevek. Cela ne fait rien. Je pensais que vous seriez content d’être libéré de ces contingences, c’est tout.

Rester trois jours enfermé dans l’appartement donna à Shevek un surplus d’énergie, et quand il sortit il épuisa son escorte par son désir de tout voir sans plus tarder. Ils lui firent visiter l’Université, qui était une ville en elle-même, avec seize mille étudiants et professeurs. Avec ses dortoirs, ses réfectoires, ses salles de projections, de réunion, et cetera, elle n’était pas très différente d’une communauté odonienne, sauf qu’elle était très vieille, n’accueillait que des hommes, était d’un luxe incroyable et n’avait pas une organisation fédérative, mais hiérarchique, de haut en bas. Cependant, pensa Shevek, elle ressemblait à une communauté. Mais il devait se rappeler les différences.

On lui fit visiter la campagne dans des voitures de location, de splendides machines d’une bizarre élégance. Il n’y en avait pas beaucoup sur les routes : la location était très élevée, et peu de gens possédaient une voiture privée, car elles étaient lourdement taxées. De tels luxes, si on les autorisait librement, tendraient à épuiser des ressources naturelles irremplaçables ou à polluer l’environnement de leurs déchets, aussi étaient-ils sévèrement contrôlés par la réglementation et le fisc. Ses guides insistèrent là-dessus avec une certaine fierté. Depuis des siècles, disaient-ils, l’A-Io était en avance sur toutes les autres nations dans le domaine du contrôle écologique et de l’administration des ressources naturelles. Les excès du neuvième millénaire étaient de l’histoire ancienne, et leur seul effet durable était la pénurie de certains métaux, qui heureusement pouvaient être importés de la Lune.

Voyageant en voiture ou en train, il vit des villages, des fermes, des villes ; des forteresses datant de l’époque féodale ; les tours en ruine de Ae, l’ancienne capitale d’un empire, vieilles de quarante siècles. Il vit les champs, les lacs et les collines de la province d’Avan, le cœur de l’A-Io, et dans le ciel du nord les pics de la Chaîne du Meitei, blanche et gigantesque. La beauté du pays et la bonne volonté de ces gens demeuraient pour lui un perpétuel émerveillement. Les guides avaient raison : les Urrastis savaient comment administrer leur planète. On lui avait appris quand il était enfant qu’Urras n’était qu’une répugnante boule d’inégalités, d’iniquité et de gaspillage. Mais tous les gens qu’il rencontrait, et tous ceux qu’il voyait, dans le plus petit village de campagne, étaient bien habillés, bien nourris et, contrairement à ses suppositions, travailleurs. Ils ne restaient pas comme cela, l’air maussade, en attendant qu’on leur ordonne de faire quelque chose. Comme les Anarrestis, ils étaient actifs. Cela l’étonna. Il avait pensé que si l’on enlevait à un être humain sa propension naturelle à travailler – son initiative, son énergie créatrice et spontanée – et qu’on la remplaçait par une motivation externe et par la coercition, il deviendrait un travailleur paresseux et peu appliqué. Mais ce n’étaient pas des travailleurs insouciants qui entretenaient ces merveilleux champs, ou construisaient ces superbes voitures et ces trains confortables. L’attrait et l’obligation du profit étaient de toute évidence un succédané de l’initiative beaucoup plus efficace qu’on le lui avait fait croire.

Il aurait aimé parler à certains de ces gens robustes et dignes qu’il voyait dans les petites villes, pour leur demander par exemple s’ils se considéraient comme pauvres ; car si ceux-là étaient pauvres, il devait réviser le sens qu’il donnait à ce mot. Mais il n’avait jamais le temps, avec tout ce que ses guides voulaient lui montrer.

Les autres grandes villes de l’A-Io étaient trop éloignées pour pouvoir s’y rendre et les visiter en une journée, mais on le conduisit souvent à Nio Esseia, à cinquante kilomètres de l’Université. Toute une série de réceptions y furent données en son honneur, mais cela ne lui plaisait pas beaucoup, car elles étaient loin de l’idée qu’il se faisait d’une soirée. Tous ces gens étaient très polis et parlaient beaucoup, mais pas de choses intéressantes ; et ils souriaient tellement qu’ils en paraissaient inquiets. Mais leurs vêtements étaient magnifiques ; en fait, ils semblaient mettre toute la gaieté qui manquait à leurs manières dans leurs vêtements, leur nourriture, leurs nombreuses boissons, dans le mobilier extravagant et les décorations des salles des palais où étaient données les réceptions.

On lui fit visiter Nio Esseia : une ville de cinq millions d’habitants – un quart de la population de sa propre planète. Ils l’emmenèrent sur la Place du Capitole et lui montrèrent les hautes portes de bronze du Directoire, le siège du Gouvernement de l’A-Io ; on lui permit d’assister à un débat du Sénat et à un conseil du Directoire. Ils le conduisirent au Zoo, au Musée National, au Musée des Sciences et de l’Industrie. Ils lui firent visiter une école, où de charmants enfants en uniforme bleu et blanc chantèrent l’hymne national de l’A-Io en son honneur. Ils lui montrèrent une usine de matériel électronique, un laminoir entièrement automatisé et un centre de fusion nucléaire, pour qu’il puisse voir comment une économie capitaliste pouvait administrer efficacement son industrie et ses biens de production. Ils le conduisirent dans un nouvel ensemble de logements construits par le gouvernement afin qu’il puisse voir comme l’État prenait soin des gens. Ils lui firent prendre le bateau pour redescendre l’estuaire de la Sua, encombré de navires venant de toute la planète, jusqu’à la mer. Ils l’emmenèrent jusqu’à la Haute Cour de la Loi, et il passa toute une journée à suivre le déroulement de procès criminels et civils, une expérience qui le laissa stupéfait et terrifié ; mais ils insistaient pour qu’il puisse voir tout ce qu’il y avait à voir, et pour le conduire partout où il voulait aller. Quand il leur demanda, avec une certaine timidité, s’il pouvait voir l’endroit où était enterrée Odo, ils l’entraînèrent jusqu’à un vieux cimetière dans le district de Trans-Sua. Ils permirent même à des journalistes des quotidiens peu estimables de le photographier là, debout dans l’ombre des vieux saules, regardant la tombe simple et bien entretenue :

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