Ursula Le Guin - Les dépossédés

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Deux mondes se font face :
Anarres, peuplé deux siècles plus tôt par des dissidents soucieux de créer enfin une société utopique vraiment libre, même si le prix à payer est la pauvreté.
Et Urras qui a, pour les habitants d'Anarres, conservé la réputation d'un enfer, en proie à la tyrannie, à la corruption et à la violence.
Shevek, physicien hors normes, a conscience que l'isolement d'Anarres condamne son monde à la sclérose. Et, fort de son invention, l'ansible, qui permettra une communication instantanée entre tous les peuples de l'Ekumène, il choisit de s'exiler sur Urras en espérant y trouver une solution.
Ce roman, qui a obtenu les prix Hugo, Nebula et Locus, n'a rien perdu aujourd'hui de sa virulence politique ni de sa charge d'aventures. Avec
, précédemment paru dans la même collection, c'est un des chefs-d'oeuvre d'Ursula Le Guin.

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— Il est entièrement en ruine, dit Pae. Il doit être vide.

— Vous voulez vous arrêter pour y jeter un coup d’œil, Shevek ? demanda Chifoilisk, prêt à frapper contre la vitre qui les séparait du chauffeur.

— Non, dit Shevek.

Il avait vu ce qu’il voulait voir. Il y avait toujours un Fort à Drio. Il n’avait pas besoin d’y entrer et de chercher parmi les ruines la cellule dans laquelle Odo avait passé neuf ans. Il savait à quoi ressemblait une cellule de prison.

Le regard toujours froid et impassible, il leva les yeux vers les murs sombres et massifs qui maintenant surplombaient presque la voiture. Je suis resté ici pendant longtemps, disait le fort, et j’y suis encore.

Quand il fut de retour dans son appartement, après le dîner au Réfectoire des Aînés, il s’assit, seul, près du feu éteint. C’était l’été en A-Io, on approchait du jour le plus long de l’année, et bien qu’il fût huit heures passées il ne faisait pas encore nuit. De l’autre côté des fenêtres ogivales, le ciel gardait une trace du bleu pur et tendre de la journée. L’air était tiède, sentant la terre humide et l’herbe fraîchement coupée. Il y avait de la lumière dans la chapelle, de l’autre côté du petit bois, et un faible murmure musical dans l’air où passait une petite brise. Pas le chant des oiseaux, mais une musique humaine. Shevek l’écouta. Quelqu’un apprenait à jouer les Harmonies Numériques sur l’harmonium de la chapelle. Elles étaient aussi familières à Shevek qu’à n’importe quel Urrasti. Odo n’avait pas essayé de renouveler les rapports fondamentaux de la musique, en renouvelant les rapports humains. Elle avait toujours respecté ce qui était nécessaire. Les Fondateurs d’Anarres avaient laissé les lois humaines derrière eux, mais avaient emmené les lois de l’harmonie.

La grande pièce silencieuse était sombre, et s’obscurcissait. Le regard de Shevek en fit le tour. L’arche double et parfaite des fenêtres, les lattes du parquet qui luisaient faiblement, la courbe large et imprécise de la cheminée de pierre, les panneaux muraux, aux proportions admirables. C’était une pièce très belle et très humaine. Et c’était une très vieille pièce. Cette Maison des Aînés, lui avaient-ils dit, avait été construite en l’année 540, quatre cents ans auparavant, deux cent trente ans avant le Peuplement d’Anarres. Pendant des générations, des universitaires avaient vécu, travaillé, parlé, pensé, dormi et étaient morts dans cette pièce avant même qu’Odo fût née. Les Harmonies Numériques avaient résonné sur la pelouse, entre les feuilles sombres du bois, durant des siècles. Je suis restée ici pendant longtemps, dit la pièce à Shevek, et j’y suis encore. Que fais-tu ici ?

Il n’avait pas de réponse. Il n’avait aucun droit à la beauté et à la générosité de ce monde, possédé et entretenu par le travail, la dévotion, la foi de son peuple. Le Paradis est pour ceux qui font le Paradis. Il n’était pas des leurs. Il était un pionnier, appartenant à une race qui avait renié son passé, son histoire. Les Colons d’Anarres avaient tourné le dos à l’ancien monde et à son passé, n’avaient choisi que le futur. Mais aussi sûrement que le futur devient le passé, le passé devient le futur. Le reniement n’est pas l’accomplissement. Les Odoniens qui avaient quitté Urras s’étaient trompés, dans leur courage désespéré, en reniant leur histoire, en renonçant à la possibilité du retour. L’explorateur qui ne revient pas ou ne renvoie pas ses vaisseaux pour raconter son histoire n’est pas un explorateur, ce n’est qu’un aventurier ; et ses fils naissent en exil.

Il en arrivait à aimer Urras, mais à quoi bon cet amour plein de regret ? Il n’en faisait pas partie. Pas plus qu’il ne faisait partie du monde de son enfance.

La solitude, la certitude de l’isolement qu’il avait ressentie durant ses premières heures à bord de L’Attentif, s’élevait en lui et s’affirmait comme sa véritable condition, ignorée, réprimée, mais absolue.

Il était seul, ici parce qu’il venait d’une société qui s’était exilée elle-même. Et il avait toujours été seul sur son propre monde parce qu’il s’était exilé lui-même de cette société. Les Colons avaient fait un pas en avant. Lui en avait fait deux. Il était solitaire parce qu’il avait pris le risque métaphysique.

Et il avait été assez stupide pour penser que cela pourrait servir à rapprocher deux mondes auxquels il n’appartenait pas.

Au-dehors, le bleu du ciel nocturne attira son regard. Par-delà l’obscurité vague des feuillages et la tour de la chapelle, au-dessus de la ligne sombre des collines, qui semblaient toujours plus petites et plus lointaines pendant la nuit, une lumière grandissait, un halo pâle. L’éclat de la Lune, pensa-t-il avec une agréable sensation de familiarité. Il n’y a pas de cassure dans l’intégralité du temps. Il avait vu la Lune se lever quand il était petit garçon, depuis les fenêtres du domicile de Grandes Plaines, avec Palat ; par-dessus les collines de son enfance ; par-dessus les plaines arides de la Poussière ; par-dessus les toits d’Abbenay, Takver à son côté.

Mais ce n’était pas cette Lune.

Les ombres se déplacèrent autour de lui, mais il resta assis, immobile, tandis qu’Anarres s’élevait derrière ces collines étrangères ; ronde, tachetée de brun et d’un blanc bleuté, brillante. La lumière de sa planète remplit ses mains vides.

Chapitre IV

Anarres

En se posant sur son visage les rayons du soleil qui se déplaçait vers louest - фото 9

En se posant sur son visage, les rayons du soleil qui se déplaçait vers l’ouest réveillèrent Shevek au moment où le dirigeable, se dégageant de la dernière passe du Ne Theras, se tournait complètement vers le sud. Il avait dormi presque toute la journée, la troisième d’un long voyage. La nuit de la fête d’adieu était à l’autre bout du monde, derrière lui. Il bâilla et se frotta les yeux en secouant la tête, tentant de repousser de ses oreilles le profond bourdonnement du moteur du dirigeable, puis se réveilla complètement, se rendant compte que le voyage était presque terminé, qu’ils devaient maintenant approcher d’Abbenay. Il pressa son visage contre la fenêtre poussiéreuse et, tout en bas entre deux collines basses et couleur rouille, il aperçut un grand terrain entouré d’un mur : le Port. Il le regarda avec intérêt, essayant de voir s’il y avait un astronef sur l’aire d’atterrissage. Pour méprisable que fût Urras, c’était quand même un autre monde ; et il désirait voir un vaisseau d’un autre monde, un voyageur des abysses terribles et desséchés, une chose fabriquée par des mains étrangères. Mais il n’y avait aucun vaisseau dans le Port.

Les cargos d’Urras ne venaient que huit fois par an et restaient juste assez longtemps pour charger et décharger. Ce n’étaient pas des visiteurs bienvenus. Ils étaient en fait, pour certains Anarrestis, une humiliation perpétuellement renouvelée.

Ils apportaient des huiles fossiles et des dérivés du pétrole, certaines parties de machines délicates et des composants électroniques que l’industrie anarrestie ne pouvait pas fournir, et souvent un nouveau chargement d’arbres fruitiers ou de graines à tester. Ils ramenaient sur Urras une pleine cargaison de mercure, de cuivre, d’aluminium, d’uranium, de fer et d’or. C’était pour eux une excellente affaire. La répartition de leurs cargaisons huit fois par an était la fonction la plus prestigieuse du Conseil Mondial des Gouvernements Urrastis et l’événement majeur de la bourse internationale urrastie. En fait, le Monde Libre d’Anarres était une colonie minière d’Urras.

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