Ursula Le Guin - Les dépossédés

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Deux mondes se font face :
Anarres, peuplé deux siècles plus tôt par des dissidents soucieux de créer enfin une société utopique vraiment libre, même si le prix à payer est la pauvreté.
Et Urras qui a, pour les habitants d'Anarres, conservé la réputation d'un enfer, en proie à la tyrannie, à la corruption et à la violence.
Shevek, physicien hors normes, a conscience que l'isolement d'Anarres condamne son monde à la sclérose. Et, fort de son invention, l'ansible, qui permettra une communication instantanée entre tous les peuples de l'Ekumène, il choisit de s'exiler sur Urras en espérant y trouver une solution.
Ce roman, qui a obtenu les prix Hugo, Nebula et Locus, n'a rien perdu aujourd'hui de sa virulence politique ni de sa charge d'aventures. Avec
, précédemment paru dans la même collection, c'est un des chefs-d'oeuvre d'Ursula Le Guin.

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Dès ce premier après-midi à l’Université, avec Oiie et Pae, il sut qu’il avait trouvé quelque chose qu’il avait attendu sans cesse depuis que, encore enfants et à un niveau enfantin, Tirin, Bedap et lui avaient l’habitude de discuter pendant la moitié de la nuit, se poussant les uns les autres dans des explorations mentales toujours plus hardies. Il se rappelait nettement quelques-unes de ces nuits. Il revit Tirin, Tirin qui disait « Si nous savions à quoi Urras ressemble réellement, peut-être certains d’entre nous voudraient-ils y aller. » Et il avait été tellement choqué par cette idée qu’il avait vivement répondu à Tirin, et Tir avait abandonné tout de suite ; il avait toujours abandonné, ce pauvre malheureux, et pourtant il avait toujours eu raison.

La conversation s’était arrêtée. Pae et Oiie étaient silencieux.

— Je m’excuse, dit-il. La tête est lourde.

— Et comment supportez-vous la gravité ? demanda Pae, avec le charmant sourire d’un homme qui, comme un enfant malin, compte sur son charme.

— Je ne la sens pas, répondit Shevek. Sauf dans les, comment dit-on ?

— Les genoux… les rotules.

— Oui, les genoux. La fonction est difficile. Mais je m’y habituerai. – Il regarda Pae, puis Oiie. – Il y a une question. Mais je ne voudrais pas vous offenser.

— Ne craignez rien, monsieur ! dit Pae.

— Je ne suis pas sûr que vous sachiez comment nous offenser, ajouta Oiie.

Oiie n’était pas un gars sympathique, comme Pae. Même en parlant de physique, il avait un style évasif, mystérieux. Et pourtant il y avait derrière ce style quelque chose en quoi l’on pouvait avoir confiance, pensa Shevek ; mais qu’y avait-il derrière le charme de Pae ? Enfin, cela n’avait pas d’importance. Il devait leur faire confiance à tous, et le ferait.

— Où sont les femmes ?

Pae rit. Oiie sourit et lui demanda :

— Dans quel sens ?

— Tous les sens. J’ai rencontré des femmes à la réception d’hier soir – cinq, peut-être dix – et des centaines d’hommes. Aucune d’entre elles n’était une scientifique, je crois. Qui étaient-elles ?

— Des épouses. En fait, l’une d’entre elles était mon épouse, déclara Oiie avec un sourire mystérieux.

— Où sont les autres femmes ?

— Oh, cela ne pose aucun problème, monsieur, dit vivement Pae. Dites-nous simplement vos préférences, et rien ne sera plus simple à obtenir.

— On entend des suppositions pittoresques au sujet des coutumes anarresties, mais je pense que nous pourrons obtenir presque tout ce que vous pourrez désirer, dit Oiie.

Shevek n’avait pas la moindre idée de ce dont ils parlaient. Il se gratta la tête.

— Alors, est-ce que tous les savants qui se trouvent ici sont des hommes ?

— Les savants ? demanda Oiie, incrédule.

Pae toussa.

— Les savants. Oh, oui, bien sûr, ce sont tous des hommes. Il y a quelques femmes professeurs dans les écoles de filles, évidemment. Mais elles ne dépassent jamais le niveau du certificat.

— Pourquoi pas ?

— Elles ne peuvent pas comprendre les maths ; elles ne sont pas douées pour la réflexion abstraite ; ça ne leur convient pas. Vous savez ce que c’est, ce que les femmes appellent penser, elles le font avec l’utérus ! Bien sûr, il y a toujours quelques exceptions, des femmes laides et intelligentes avec une atrophie vaginale.

— Vous autres Odoniens laissez les femmes étudier les sciences ? demanda Oiie.

— Eh bien, elles les étudient, oui.

— Pas beaucoup, je pense.

— Eh bien, à peu près la moitié d’entre nous.

— J’ai toujours dit, déclara Pae, que des filles techniciennes convenablement dirigées pouvaient décharger les hommes de bien des fardeaux dans n’importe quelle situation de laboratoire. Elles sont plus adroites et plus rapides que les hommes pour tous les travaux de répétition, et plus dociles – et s’ennuient moins facilement. Nous pourrions libérer plus facilement certains hommes pour des tâches intéressantes, si nous utilisions des femmes.

— Pas dans mon laboratoire, en tout cas, dit Oiie. Laissons-les à leur place.

— Pensez-vous que les femmes soient capables de travaux intellectuels originaux, Dr Shevek ?

— Eh bien, ce sont plutôt elles qui m’en ont jugé capable. Mitis, dans le Nord, était mon professeur. Ainsi que Gvarab ; vous la connaissez, je crois.

— Gvarab était une femme ? dit Pae avec une franche surprise, et il éclata de rire.

Oiie ne paraissait pas convaincu, mais choqué.

— On ne peut pas le savoir d’après vos noms, bien sûr, dit-il froidement. Il est important pour vous, je suppose, de ne pas faire de distinction entre les sexes.

Shevek sourit faiblement.

— Odo était une femme.

— Et voilà, dit Oiie.

Il ne haussa pas les épaules, mais presque. Pae gardait son air respectueux, mais il hocha la tête, comme il l’avait fait quand le vieux Atro avait marmonné.

Shevek sentit qu’il avait touché en ces hommes une animosité impersonnelle mais très profonde. Apparemment, comme dans les tables de l’astronef, il y avait en eux une femme, une femme réprimée, silencieuse, bestialisée, une furie en cage. Il n’avait pas le droit de se moquer d’eux. Ils ne connaissaient pas d’autres relations que celle de la possession. Ils étaient possédés.

— Une femme belle et vertueuse, dit Pae, est une source d’inspiration pour nous – la chose la plus précieuse de la terre.

Shevek se sentit très mal à l’aise. Il se leva et s’approcha des fenêtres.

— Votre monde est très beau, dit-il. J’aimerais en voir plus. Puisque je dois encore rester à l’intérieur, pouvez-vous m’apporter des livres ?

— Bien sûr, monsieur ! Quelles sortes de livres ?

— Sur l’histoire, la peinture, des récits, n’importe quoi. Peut-être vaudrait-il mieux me procurer des livres pour enfants. Je sais très peu de choses, voyez-vous. Nous étudions un peu Urras, mais surtout à l’époque d’Odo. Pourtant il s’est écoulé huit mille cinq cents ans avant cela ! Et un siècle et demi depuis le Peuplement d’Anarres ; depuis que le dernier vaisseau a déposé les derniers Colons – nous ne savons rien. Nous vous ignorons ; vous nous ignorez. Vous êtes notre histoire. Et peut-être sommes-nous votre avenir. Je veux apprendre, et non ignorer. C’est la raison pour laquelle je suis venu. Nous devons nous connaître les uns les autres. Nous ne sommes pas des hommes primitifs. Notre morale n’est plus tribale, elle ne peut pas l’être. Une telle ignorance est un tort, d’où naîtront d’autres torts. Et je suis venu pour apprendre.

Il parlait avec une vive ardeur. Pae acquiesça avec enthousiasme.

— Exactement, monsieur ! Nous sommes tous entièrement d’accord avec vos intentions !

Oiie le regarda de ses yeux noirs, opaques et ovales.

— Alors vous êtes venu essentiellement en tant qu’émissaire de votre société ?

Shevek retourna s’asseoir sur le siège de marbre près de l’âtre, qu’il considérait déjà comme son siège, son territoire. Il avait besoin d’un territoire. Il sentait la nécessité de la prudence. Mais il ressentait encore plus fortement le besoin qui lui avait fait traverser l’abysse desséché depuis l’autre planète, le besoin de communication, le désir de détruire des murs.

— Je suis venu, dit-il soigneusement, en tant que syndic du Syndicat d’Initiative, le groupe qui parle par radio avec Urras depuis deux ans. Mais, vous savez, je ne suis pas un ambassadeur envoyé par une quelconque autorité, ou une institution. J’espère que vous ne me l’avez pas demandé en me considérant comme tel.

— Non, répondit Oiie. Nous vous l’avons demandé à vous : Shevek le physicien. Avec l’approbation de notre gouvernement et du Conseil Mondial des Gouvernements, bien sûr. Mais vous êtes ici en tant qu’invité de l’Université de Ieu Eun.

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