Ursula Le Guin - Le Dit d'Aka

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Sutty, l’Indienne, a été envoyée par l’Ekumen, cette confédération galactique de peuples organisée par les Hainiens, sur une planète récemment contactée, l’Aka.
Aka connaît un équilibre fragile. L’arrivée des envoyés de l’Ekumen, la découverte du vol interstellaire et de l’existence d’une civilisation galactique ont tiré ce monde d’une culture statique depuis des millénaires. Une société furieusement scientiste a entrepris de rattraper ce qu’elle tient pour son retard et banni les usages du passé, allant jusqu’à détruire les anciens contes et livres.
Des livres et des contes qui contenaient dans ses infinies variations Le Dit d’Aka, le trésor des récits, des poèmes et des savoirs, qui constituait toute la sagesse ancienne.
Sutty vient de la Terre, un monde qui lui-même a connu une violente réaction fondamentaliste et antiscientifique dont il s’extrait à peine. Peut-être est-elle la mieux placée pour retrouver et sauver ce qui peut l’être de la vieille culture d’Aka…

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Elle avait éprouvé un immense soulagement lorsqu’elle avait découvert qu’ici, à Okzat-Ozkat, beaucoup de gens, y compris des enfants, portaient eux aussi ce précieux fardeau. Ils savaient lire et écrire quelques douzaines de caractères, ou quelques centaines ; certains étaient même de véritables lettrés. Les enfants apprenaient l’alphabet et recevaient leur éducation de producteurs-consommateurs dans les écoles de la Corporation ; ils apprenaient les idéogrammes chez eux ou à l’occasion de cours illicites dispensés dans de petites pièces derrière une boutique, un atelier, un entrepôt. Ils s’entraînaient à tracer les caractères sur des ardoises qu’ils pouvaient effacer d’un revers de manche. Leurs tuteurs, c’étaient des ouvriers, des ménagères, des boutiquiers, le petit peuple de la localité.

Ces tuteurs, ces enseignants qui maîtrisaient la langue ancienne et le vieux mode de pensée, ces « érudits », on les appelait maz. Yoz était un terme qui indiquait le respect sur un pied d’égalité ; donner à quelqu’un du « Maz », c’était lui témoigner un respect plus grand encore. En tant que titre, comme Sutty commençait à s’en rendre compte, il désignait un métier spécifique qui n’était ni celui de prêtre, ni celui de professeur, ni celui de docteur, ni celui d’érudit, mais qui en recouvrait certains aspects.

Tous les maz qu’elle rencontrait, et au fil des semaines elle connut la plupart des maz d’Okzat-Ozkat, vivaient dans un dénuement plus ou moins confortable. D’ordinaire, ils exerçaient une profession ou tenaient un commerce afin de suppléer aux émoluments qu’on leur versait pour enseigner, dispenser des remèdes, donner des conseils en matière de diététique ou de santé, présider à certaines cérémonies, par exemple les mariages et les funérailles, ainsi que pour lire et prendre la parole lors de ces veillées qu’on appelait les dits.

Les maz étaient pauvres, non parce que l’ancien mode de vie disparaissait ou ne plaisait qu’aux anciens, mais parce que ceux qui les payaient étaient pauvres. Okzat-Ozkat était une petite ville de durs à cuire, éloignée de tout et dénuée de ressources. Mais les gens pourvoyaient aux besoins de leurs maz, en échange de leur rôle d’enseignants. Ils venaient aux veillées pour écouter les récits et les discussions, et payaient leur tarif en pièces de cuivre, en petites coupures. L’échange se faisait sans honte, ni hypocrisie ; au lieu d’une soi-disant donation, il s’agissait bien d’un salaire : de l’argent contre un service. On amenait beaucoup d’enfants aux dits. Soit ils écoutaient, plus ou moins, soit ils dormaient. Ils ne devaient rien jusqu’à l’âge de quinze ans, puis ils payaient le même tarif que les adultes. Les adolescents aimaient fréquenter les veillées de certains maz spécialisés dans la récitation ou la lecture d’épopées et d’histoires d’amour, comme La guerre de la vallée ou le cycle d’Ézid. Les cours de gymnastique les plus sportifs et les plus martiaux regorgeaient de jeunes gens, hommes et femmes mélangés.

Les maz étaient par contre des gens d’âge mûr, pour la plupart. Là encore, ça n’avait rien à voir avec un quelconque vieillissement, prélude à une disparition. Simplement, ainsi qu’ils l’expliquaient, il fallait toute une vie pour apprendre à marcher dans la forêt.

Sutty voulut savoir pourquoi l’éducation était interminable, mais la tâche nécessaire pour le découvrir semblait, elle aussi, interminable. Quelles étaient les croyances de ces gens ? Que tenaient-ils pour sacré, pour primordial ? Sans cesse, elle creusait plus profond, cherchait les mots au cœur du Dit, les textes sacrés à étudier, à mémoriser. Elle trouva des livres, mais il n’y avait pas de Livre. Pas de Bible. Pas de Coran. Des dizaines d’Upanishads, un million de sutras. Chaque maz lui donnait du matériau supplémentaire. Elle avait déjà lu ou entendu une littérature immense, écrite ou orale, écrite et orale, un corpus de textes dont la plupart existaient dans plus d’un mode et dans plus d’une version. Les dits abordaient une infinie variété de sujets, aujourd’hui encore, même après toutes les destructions.

Au début de l’hiver, elle crut avoir trouvé les textes essentiels du système, un ensemble de poèmes et de traités intitulé La Charmille. Tous les maz en parlaient avec respect et tous le citaient. Elle passa des semaines à l’étudier. Il lui sembla pouvoir établir qu’il avait été écrit mille à mille cinq cents ans plus tôt, en majorité, dans la région centrale du Continent pendant une période de prospérité économique et de fermentation intellectuelle et artistique. Il s’agissait d’un vaste ensemble de discours philosophiques sophistiqués sur l’être et le potentiel, la forme et le chaos ; de méditations mystiques sur le Faire et le Fait ; et de magnifiques poèmes métaphysiques, difficiles, concernant le Un qui est Deux, les Deux qui sont Un ; le tout relié, éclairé et complexifié par les annotations et les commentaires portés au cours des siècles suivants. La nièce de l’oncle Hurree, l’érudite, la pédante, se rua dans cette jungle de significations en désirant s’y perdre des années durant. Seule sa conscience, fardeau incessant, la ramenait au jour, de tout son bon sens, en lui répétant sans relâche : Ce n’est pas le Dit, ce n’est qu’une partie, qu’une petite partie…

Sa conscience reçut enfin un soutien décisif de la part de Maz Oryen Viya, lequel mentionna que le texte de La Charmille que Sutty venait étudier chez lui tous les jours depuis un mois n’était qu’une partie, parfois très différente, du texte qu’il avait vu de nombreuses années auparavant dans un grand umyazu à Amaréza.

Pas de texte canonique. Pas de version définitive. De rien. D’innombrables charmilles, non une seule. La jungle à l’infini, une infinité de jungles à l’infini, leurs significations autant de tigres brûlant comme des soleils, tigres à l’infini…

Sutty acheva de scanner la version d’Oryen Viya à l’aide de son noteur, rangea le cristal, morigéna la pédante qui sommeillait, en elle, et repartit du début.

Ce qu’elle s’efforçait d’apprendre, l’éducation qu’elle s’efforçait de recevoir, n’était pas une religion centrée sur un credo et un livre sacré : il ne s’agissait pas d’un système de croyance, et tous ses livres étaient sacrés. On ne pouvait pas le définir par des symboles ni des concepts, aussi beaux, riches et intéressants qu’ils soient. Et on ne l’appelait pas la Forêt, sauf de temps à autre, ni la Montagne, sauf de temps à autre, mais le plus souvent, semblait-il, le Dit. Pourquoi ?

Parce que (disait le bon sens, son fardeau) les érudits y passent leur temps à parler, à dire des histoires.

Oui, bien sûr (rétorquait l’intellect, non sans un certain dédain), ils disent des histoires, des paraboles, c’est de cette façon-là qu’ils instruisent. Mais qu’est-ce qu’ils font ?

Elle entreprit d’observer les maz.

Sur Terre, au cours de ses études de langues akiennes, elle avait appris un pronom singulier/dual particulier dont on usait dans le langage courant pour désigner une femme ou un animal au cours de sa grossesse, ou un couple marié. Elle l’avait retrouvé dans La Charmille et nombre d’autres textes, où il faisait référence au tronc unique/double de l’arbre de l’être ainsi qu’aux figures mythiques et héroïques des histoires et des épopées, qui, d’ordinaire, ainsi que les producteurs-consommateurs de la propagande corporatiste, allaient par deux. Ce pronom avait été proscrit par la Corporation. Son emploi – à l’écrit comme à l’oral – était passible d’amende. Elle ne l’avait jamais entendu à Dovza-Ville. Ici, on l’utilisait souvent, quoique jamais en public, cependant, à propos et à l’adresse des professeurs-officiants, les maz. Pourquoi ?

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