Robert Silverberg - Le temps des changements

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Sur la planète Borthan se perpétue une société étrange. Elle interdit à quiconque de dire « Je ». Toute manifestation d’individualité y est proscrite comme obscène.
Mais pour Kinal Darrival vient le temps des changements, annoncé d’abord par Schweiz, le marchand venu de la Terre, tentateur et familier d’autres usages.
Et ensuite précipité par la drogue de Sumara grâce à laquelle on peut explorer les profondeurs de son inconscient et connaître son véritable désir.
Kinal découvre en lui la passion de braver l’interdit, puis la force de renverser à jamais le tabou majeur de son univers. Au prix de la révolution.

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Mais je ne devrais pas railler cet endroit. Quelqu’un a pris un jour le soin d’édifier cette cahute afin de fournir un abri à des chasseurs fatigués dans ces terres inhospitalières. Quelqu’un a assemblé ces planches, avec plus d’amour que d’habileté, et a laissé ce refuge à mon intention, et aujourd’hui il m’est précieux. Peut-être n’est-ce pas un logis digne d’un fils de septarque, mais j’ai eu mon content de palais, et je n’ai plus besoin de murs de pierre et de plafonds à voûtes. L’atmosphère ici est paisible. Je suis loin des marchands de poisson, des colporteurs de vin, des purgateurs et de tous ceux dont les appels à l’intention des clients retentissent dans les rues des cités. Ici, un homme peut penser ; il peut regarder l’intérieur de son âme pour y trouver les choses qui l’ont façonnée, et il peut les extirper pour les examiner et apprendre ainsi à se connaître. Dans notre monde, la coutume nous interdit de dévoiler notre âme aux autres, c’est entendu, mais comment se fait-il qu’avant moi personne n’ait observé que cette coutume, sans le vouloir, nous empêche de nous connaître nous-mêmes ? Durant presque toute ma vie, j’ai dressé entre les autres et moi les murs que réclamait l’usage, mais c’est seulement après avoir abattu ces murs que je me suis rendu compte que j’y avais aussi enfermé mon être. Ici, dans les Basses Terres Arides, j’ai eu le temps de réfléchir à ces sujets et de parvenir à la compréhension. Ce n’est pas l’endroit que j’aurais personnellement choisi, mais je n’y suis pas malheureux.

Je ne pense pas qu’ils m’y trouveront avant encore un certain temps.

Il fait trop sombre maintenant pour écrire. Je vais aller à la porte de la cabane et regarder la nuit déferler sur les Basses Terres en direction des Huishtors. Peut-être y aura-t-il des cornevoles planant dans le crépuscule pour regagner leurs nids au retour d’une chasse infructueuse. Les étoiles brilleront. Schweiz a essayé une fois de me montrer le soleil de la Terre du haut d’une montagne dans le continent de Sumara Borthan ; il affirmait qu’il arrivait à l’apercevoir et insistait pour que j’observe la direction de son doigt tendu, mais je pense qu’il plaisantait. Je ne crois pas qu’on puisse voir ce soleil de notre secteur de la galaxie. Schweiz faisait souvent des plaisanteries à l’époque où nous voyagions ensemble, et il en fera peut-être encore un jour si jamais nous nous rencontrons de nouveau, et s’il est encore en vie.

8

La nuit dernière, j’ai vu en rêve ma sœur par le lien Halum Helalam venir à moi.

Avec elle, plus de plaisanteries ni de rires ; c’est seulement par le glissant tunnel des rêves qu’elle peut m’atteindre. Dans mon sommeil, elle flamboyait dans mon esprit avec plus d’éclat que toutes les étoiles qui éclairent ce désert, mais le réveil m’a apporté la tristesse et la honte, et le souvenir de sa perte irremplaçable.

Dans mon rêve, Halum ne portait qu’un voile transparent à travers lequel on voyait le bout rose de ses seins, ses hanches étroites, son ventre plat de femme qui n’a pas enfanté. Ce n’était pas souvent qu’elle se vêtait ainsi dans la vie, surtout pour rendre visite à son frère par le lien, mais en rêve mon âme solitaire et troublée faisait d’elle une créature impudique. Son sourire était chaleureux et tendre et ses yeux sombres illuminés par l’amour.

En rêve, l’activité de l’esprit peut se situer à plusieurs niveaux. À l’un de ces niveaux, j’étais un observateur détaché qui flottait au clair de lune non loin du toit de ma hutte, en regardant d’en haut mon corps endormi. Et, à un autre niveau, j’étais celui qui dormait. Celui dont le corps dormait ne percevait pas la présence d’Halum, mais celui qui observait la voyait, et moi, le vrai rêveur, je les voyais tous les deux et je savais que tout cela provenait d’une vision. Mais, inévitablement, ces niveaux de réalité se mêlaient, et je n’étais plus sûr de distinguer qui rêvait et qui était rêvé, ni certain que cette Halum qui se tenait si éblouissante devant moi soit une créature née de mes fantasmes et non celle bien vivante que j’avais connue.

« Kinnal », murmura-t-elle, et, dans mon rêve, j’imaginais que le dormeur que j’étais s’éveillait, s’appuyant sur les coudes, tandis qu’elle s’agenouillait à son chevet. Elle se penchait en avant, et ses seins venaient effleurer ma poitrine, et ses lèvres déposaient une caresse sur les miennes, et elle disait : « Comme tu as l’air fatigué, Kinnal.

— Tu n’aurais pas dû venir ici.

— On est venue parce que tu en avais besoin.

— Ce n’est pas bien. Pénétrer seule dans les Terres Arides, à la recherche de celui qui ne t’a fait que du mal…

— Le lien entre nous est sacré.

— Tu as assez souffert à cause de ce lien, Halum.

— On n’a pas du tout souffert, répondait-elle en embrassant mon front trempé de sueur. Comme toi tu dois souffrir, caché au fond de cette fournaise lugubre !

— Ce n’est pas pire que ce qu’on a mérité. »

Même en rêve, je parlais à Halum selon la forme grammaticale de convenance. J’avais toujours été paralysé pour employer la première personne avec elle ; je ne l’ai certainement jamais fait avant mes changements, et par la suite, quand je n’avais plus de raison d’être aussi chaste avec elle, j’ai continué de ressentir cette impossibilité. Mon âme et mon cœur avaient le désir ardent de dire « je » à Halum, mais ma langue et mes lèvres étaient cadenassées par la bienséance.

Elle poursuivait : « Tu mérites bien plus que cet endroit. Tu dois revenir de ton exil. Tu dois nous guider, Kinnal, vers une nouvelle Convention, une Convention d’amour, de confiance mutuelle.

— On a bien peur d’avoir échoué comme prophète. On doute de la nécessité de persister dans de pareils efforts.

— Tout était si étrange pour toi, si nouveau ! s’exclamait-elle. Mais tu as été capable de changer, Kinnal, et d’apporter aux autres des changements…

— D’apporter le chagrin aux autres et à soi.

— Non. Non. Ce que tu as essayé de faire était bien. Comment peux-tu abandonner maintenant ? Comment peux-tu te résigner à la mort ? Il y a là-bas un monde entier qui a besoin d’être libéré, Kinnal !

— On est pris au piège ici. On sera inévitablement capturé.

— Le désert est grand. Tu peux leur échapper.

— Le désert est grand, mais il existe peu d’issues, et elles sont toutes gardées. Toute fuite est impossible. »

Secouant la tête et souriant, elle appuyait ses mains contre mes hanches de façon pressante et disait d’une voix remplie d’espoir : « Je te conduirai en lieu sûr. Viens avec mai, Kinnal. »

Le son de ce je et de ce moi dans la bouche imaginaire d’Halum tomba sur mon rêve comme une pluie de dards acérés, et le choc que me causaient ces obscénités prononcées par sa voix douce faillit m’éveiller. Ce qui prouve bien que je ne suis pas entièrement converti à mon nouveau mode de vie, que les réflexes implantés en moi gouvernent toujours les replis de mon âme. En rêve, on révèle son vrai soi ; et ma réaction consternée aux mots que j’avais mis (car, sinon moi, qui d’autre ?) dans la bouche d’une Halum imaginaire en dit long sur mon attitude interne. Ce qui suivit est également révélateur, quoique moins subtil. Pour m’inciter à me lever, les mains d’Halum couraient sur mon corps en glissant jusqu’à mon ventre et ses doigts frais se saisissaient de mon sexe en érection. Instantanément, mon cœur tonnait et mon sperme jaillissait, et le sol se soulevait comme si les Basses Terres se fendaient en deux, et Halum poussait un petit cri de peur. Je tendais la main vers elle, mais elle devenait indistincte et insubstantielle, et, en une terrible convulsion de la planète, je la perdis de vue et elle disparut. Et il y avait tant de choses que j’aurais voulu lui dire ou lui demander. Je transperçai les niveaux de mon rêve et m’éveillai. Et je me retrouvai seul dans la cabane, la peau engluée par mes épanchements, écœuré par les perversités que mon esprit indigne, libre d’errer sans entraves, avait élaborées dans la nuit.

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