Robert Heinlein - Marionnettes humaines

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Marionnettes humaines: краткое содержание, описание и аннотация

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L’année 2007, dans l’histoire des Etats-Unis a été l’année de l’invasion. D’une invasion comme on n’en a jamais vu jusqu’alors. Les ennemis, innombrables, se présentent sous un aspect stupéfiant : des boules gélatineuses, animées de mouvements amiboïdes. Ils arrivent par astronef de la planète Titan.
Leur tactique est la plus simple : ils se collent sur la nuque des hommes et ceux-ci deviennent immédiatement des esclaves, des marionnettes soumises complétement à la volonté de ces choses innommables, de ces « maîtres » à la fois malfaisants, despotiques et diaboliquement habiles.
Il faudra une véritable guerre pour venir à bout de cette menace qui pèse sur le genre humain tout entier. Mais l’homme vaincra encore une fois les puissances mauvaises, grâce à un brillant agent des Services Secrets, Elisée Nivens, sa ravissante femme Mary, et son père, le fameux « Patron ».

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Une fois dans l’autavion, il me donna ses ordres et me recommanda de ne pas aller trop vite. Ses indications nous amenèrent à un garage. Le Patron fit appeler le directeur. « M. Malone a besoin de cet autavion immédiatement », dit-il. C’était un signal que j’avais déjà eu moi-même l’occasion d’employer. Deux minutes plus tard l’autavion aurait cessé d’exister, autrement que sous forme de pièces détachées, dans des casiers destinés à cet usage.

Le directeur nous toisa rapidement. « Par ici », dit-il d’une voix calme.

Il renvoya les deux mécanos qui se trouvaient dans son bureau et nous nous engouffrâmes dans la porte qu’il nous désignait.

Nous nous retrouvâmes dans l’appartement d’un vieux ménage, et nous y devînmes tous les trois bruns. Le Patron récupéra son crâne chauve, et je fis l’acquisition d’une moustache. Mary était aussi réussie en brune qu’en rousse. Nous renonçâmes à la mascarade Cavanaugh. Mary reçut un uniforme d’infirmière, et je me trouvai transformé en chauffeur, tandis que le Patron devenait notre patron, sous les espèces d’un vieux gâteux impotent, avec châle et manies à la clé.

Un autre autavion nous attendait dehors. Notre voyage de retour se passa sans incident, et nous aurions pu rester sans risque le même trio de rouquins qu’à l’aller. Je gardai l’écran de la stéréo réglé sur Des Moines, mais en admettant que les flics eussent déjà découvert le cadavre de M. Barnes, rien n’en transpira aux informations.

Nous pénétrâmes directement dans le bureau du Patron. Là nous ouvrîmes la boîte, et le Patron fit appeler le docteur Graves, chef du laboratoire biologique de la Section, qui se mit au travail avec tous les instruments voulus.

Ce qu’il nous aurait fallu, ç’aurait été des masques à gaz. Une puanteur de matière organique en décomposition envahit la pièce, nous forçant à refermer précipitamment le couvercle et à ouvrir en grand les ventilateurs. Graves fronça le nez. « Qu’est-ce que c’est que ça ? » demanda-t-il stupéfait.

Le Patron jurait à mi-voix. « C’est à vous de le découvrir, dit-il. Travaillez avec des vêtements protecteurs, dans un caisson stérile, et ne supposez pas que cette créature soit morte avant d’en avoir la preuve formelle.

— Si ce truc-là est vivant, je veux bien être changé en chimpanzé !

— Ça se peut, mais ne prenez pas de risques inutiles. C’est un parasite capable de s’attacher à un hôte, tel que l’homme, dont il contrôle ensuite les actions. Son origine et son métabolisme sont presque sûrement extraterrestres. »

Le chef du laboratoire renifla dédaigneusement. « Un parasite extraterrestre sur un hôte terrestre ? C’est absurde ! Les chimies des deux organismes seraient incompatibles.

— Je me fous de vos théories, grogna le Patron. Quand nous l’avons capturé, il était fixé sur un homme. Si cela veut dire qu’il s’agit d’un organisme terrestre, indiquez-moi où vous le placez dans la zoologie que nous connaissons et où nous pouvons chercher ses pareils. Et ne sautez pas d’emblée aux conclusions. Je veux des faits. »

Le biologiste se raidit légèrement. « Vous en aurez, promit-il.

— Mettez-vous au travail. Et ne vous obstinez pas à croire que cette créature est forcément morte. Cette odeur est peut-être une arme défensive. Cette chose, si elle vit, est incroyablement redoutable. Si jamais elle se fixe sur un de vos chimistes, je serai à peu près sûrement obligé de l’abattre. »

Le chef du laboratoire se retira. Il avait perdu un peu de sa jactance.

Le Patron se réinstalla dans son fauteuil, soupira et ferma les yeux. Au bout de cinq ou six minutes, il les rouvrit.

« Combien de ces cataplasmes pourrait contenir un astronef de même taille que l’imitation que nous avons vue là-bas ? demanda-t-il.

— Existe-t-il seulement un astronef ? demandai-je. Les preuves sont bien minces.

— Minces mais irréfutables. Il y a eu un astronef. Il y en a encore un.

— Nous aurions dû examiner les lieux plus à fond.

— Nous y aurions laissé notre peau. Mes six agents n’étaient pas des imbéciles. Réponds à ma question.

— La taille de l’astronef ne me renseignera pas sur sa charge utile, si j’ignore ses moyens de propulsion, la distance qu’il a parcourue et les besoins de ses passagers. On ne peut pas résoudre une seule équation à plusieurs inconnues. À vue de nez je vous dirais plusieurs centaines, peut-être plusieurs milliers.

— Hum… oui… Donc il y a peut-être plusieurs milliers de morts-vivants dans l’Iowa à l’heure qu’il est. Plusieurs milliers d’eunuques pour reprendre l’expression de Mary…»

Il resta un moment songeur. « Mais comment arriver jusqu’au harem ? Nous ne pouvons pas abattre tous les habitants de l’Iowa qui ont le dos rond. Cela ferait trop de bruit. » Il sourit faiblement.

« Je vais vous poser une autre question, dis-je. Si un astronef a atterri hier dans l’Iowa, combien se poseront demain dans le Dakota du Nord ? Ou au Brésil ?

— Évidemment, murmura-t-il, encore plus troublé. Je vais te la résoudre, moi, ton équation.

— Hein ?

— Toutes ses solutions nous sont également néfastes ! Allez vous distraire, mes enfants, vous n’en aurez peut-être plus souvent l’occasion. Mais ne quittez pas les bureaux. »

Je repassai à l’atelier de cosmétique, où je retrouvai ma couleur de peau et mon apparence habituelle. Je pris un bain, me fis masser et retournai à la buvette, à la recherche d’un drink et de compagnie. Je jetai un coup d’œil autour de moi ; je ne savais pas si je devais chercher une blonde, une brune ou une rousse, mais j’étais bien sûr de reconnaître le châssis qui m’intéressait.

Mary était restée rousse. Je la vis assise à une table, occupée à savourer un drink. Elle n’offrait pas une apparence très différente de celle qu’elle avait la première fois où je l’avais vue.

« Bonjour, sœurette, lui lançai-je en m’installant à côté d’elle.

— Salut, frérot, répliqua-t-elle avec un sourire. Vous prenez quelque chose ? » ajouta-t-elle en me faisant une place à côté d’elle.

Je commandai un bourbon à l’eau au serveur automatique.

« Ressemblez-vous vraiment à ce que vous êtes actuellement ? demandai-je.

— Pas du tout, dit-elle en secouant la tête. Normalement je suis rayée comme un zèbre et j’ai deux têtes. Et vous ?

— Moi, ma mère m’a noyé dans mon bain quand j’étais bébé, ça fait que je n’ai jamais bien pu savoir quelle tête j’avais ! »

Elle me dévisagea de nouveau de son même air de cliente qui examine un morceau de viande chez son boucher.

« En un sens, je la comprends ! dit-elle. Mais je suis plus coriace que cela. Vous n’êtes pas mal, frérot.

— Merci, continuai-je. Pendant que nous y sommes, nous pourrions peut-être laisser tomber ces histoires de frère et sœur. Ça me donne des complexes d’inhibition.

— Je ne suis pas sûre que vous n’en ayez pas besoin !

— Moi ? Je ne suis pas un violent, vous savez. Tout à fait le type “Barkis veut bien [1] Allusion au taciturne personnage de Dickens, qui formule ainsi sa demande en mariage dans David Copperfield. ( N.d.T. ). ”. »

J’aurais pu ajouter que j’étais sûr, si je portais la main sur elle sans son consentement, de me retrouver manchot. Les poulettes du Patron ne sont généralement pas des poules mouillées.

« Vraiment ? dit-elle en souriant. Eh bien, Miss Barkis, elle, ne veut pas. Pas ce soir, en tout cas. »

Elle reposa son verre. « Finissez le vôtre et commandez-en un autre », conseilla-t-elle.

C’est ce que je fis. Nous étions confortablement installés, nous nous sentions bien au chaud et d’excellente humeur. Il n’y a pas beaucoup de moments pareils dans notre métier. C’est ce qui vous les fait savourer d’autant plus.

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