Robert Silverberg - Shadrak dans la fournaise

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Shadrak dans la fournaise: краткое содержание, описание и аннотация

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De sa tour d’Oulan-Bator, Gengis II Mao IV Khan règne, en ce XXIe siècle, sur le monde entier. Sur ce qu’il en reste. En 1991, une éruption cataclysmique du Cotopaxi a assombri le ciel pour des semaines. A la faveur de la terreur et de la nuit, des émeutes. Puis des révolutions. Des guerres, enfin. Et sur les ruines du vieil ordre, les survivants meurent lentement du pourrissement organique, virus surgi d’une usine d’armes bactériologiques. L’humanité pourrit sur pied. Sauf à Oulan-Bator, sauf dans l’organisation du Khan, où grâce à l’antidote de Roncevic, déveteppé sur son ordre, le pourrissement est arrêté. Grâce à l’électronique, le Khan a des yeux partout. Il est le garant de Reconstruction. Il manifeste une vitalité prodigieuse. Il a quatre-vingt-treize ans. Il ne veut pas mourir. Avec l’aide de Shadrak, noir américain devenu son médecin, il ne mourra jamais. Grâce à trois projets immortalité dont le plus sinistre, Avatar, consiste à transférer dans un corps jeune sa personnalité. Pour assurer une tyrannie éternelle ?

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Et peut-être beaucoup plus que cela.

Mon enfance, je m’en souviens ? Ce qu’il peut s’accumuler comme neige en quatre-vingt-cinq ans ! Il me semble que je vois encore le visage de mon père, maigre comme le mien, avec d’épais sourcils, des pommettes saillantes. Yumzhaghiyin Tchoijamste de la chamellerie de Bogdo-Goom, plus tard héros de l’Ordre de Lénine. Blessé à la bataille de Khalkhin Gol en 1939, devenu par la suite troisième secrétaire de la Commission de l’agriculture – tu vois, père, je me rappelle, je me rappelle ! Le père de Gengis Mao a trouvé la mort en 1948 dans un accident d’avion entre Moscou et Oulan-Bator, alors qu’il rentrait d’une conférence sur le blé. Ces foutus jets soviétiques passaient leur temps à dégringoler. Mais était-ce bien un jet ? C’est si loin, tout ça – quand même, les jets étaient bien en service, dans ce temps-là : les Illiouchine, les Tupolev ? Je pourrais vérifier. Ça fait soixante-deux ans que tu es mort, Yumzhaghiyin Tchoijamste. Les bébés qui sont nés la nuit de ton accident sont des vieillards, aujourd’hui. Et moi, je suis toujours là, père. Je suis Gengis Mao. Je te revois à la chamellerie. Je me tiens sur la neige fraîchement tombée et mon père tire sur la longe d’un chameau. La bête se dresse au-dessus de moi telle une montagne, avec sa grosse tête placide, ses babines qui semblent de cuir, son regard doux et morne où se mêle une nuance subtile de mépris. Le chameau se penche vers moi et son énorme langue me badigeonne les joues et les lèvres. Un baiser ! Son haleine forte. Le rire de mon père. Il me soulève dans ses bras, me serre à me rompre les os. Il est immense ! Plus grand que le chameau, me semble-t-il. J’ai trois ou quatre ans.

Et ma mère ? Ma mère ? Je ne l’ai jamais connue. Piétinée par des yaks pendant une tempête de neige, alors que j’étais tout petit. J’ai oublié jusqu’à ton nom, mère. Je pourrais me renseigner. Mais où… où… ?

Shadrak s’arrête un instant, réfléchit. Tout cela est-il vraisemblable ? Est-ce que ça tient debout ? Le ton y est, mais les « faits » ? Il les mettra à l’épreuve. Devra-t-il modifier certains détails significatifs ? Est-ce que cela changera quelque chose ? Voyons voir…

17 octobre 2012.

Mon anniversaire. Aujourd’hui, Gengis Mao a quatre-vingt-douze ans, quoique, officiellement, je n’en sois qu’à quatre-vingt-sept. D’un autre côté, il y a des gens qui me croient plus que centenaire. Soit, né en 1905 ou à peu près. Est-il possible qu’ils en soient vraiment persuadés ? 1920 ne leur suffit-il pas ? Wilson, Clemenceau, Henry Ford, le général Pershing, Lloyd George, Lénine, Trotski, Soukhe-Bator… des hommes de mon époque. Et je suis toujours là, anno domini 2012. Moi, ex-Namsan Gombodjab, né à Sain-Chanda, fils cadet du conducteur de yaks Khorloghiyin Gombodjab, qui…

Non. Il ne sert à rien de modifier les détails. Que son nom véritable ait été Tchoijamste, Gombodjab, Ochirbal, comme on voudra ; qu’il soit né en 1925, 1920, 1915 ou même 1910 ; qu’il ait fait sa carrière au ministère de la Défense, à la Commission de la réforme agraire ou au commissariat des Télécommunications ; qu’on enjolive sa biographie à grands coups de « faits » : rien de tout cela n’a d’importance. Les schémas fondamentaux de l’âme de Gengis Mao sont enfouis beaucoup plus profond, tel un courant souterrain, et c’est cela, sa manière de percevoir les choses, sa vision du monde, qui constitue ton sujet, Shadrak. Pas les questions ridicules de dates et de lieux.

14 mai 2012.

Il y a exactement deux heures que la transplantation hépatique a pris fin, et voilà Gengis Mao, vieux et rude comme le cuir, pas encore mort, non, et il s’en faut de beaucoup ; il est tout fringant, plein de vigueur, bien réveillé. Je suis fier de lui. Son inépuisable vitalité. Sa résistance infernale. Je te salue, Gengis Mao ! Ha ! Je sens une douleur dans mon ventre, mais il n’y a pas de quoi gémir. La douleur est signe de vie, signe qu’on est conscient, qu’on répond aux stimuli. La lourdeur qui s’était emparée de moi quand mon ancien foie a commencé à me lâcher est déjà en train de disparaître. Je sens le grand nettoyage qui s’opère dans mon organisme. J’ai l’impression de flotter à deux mètres au-dessus de mon lit. Au-dessus de toute cette admirable machinerie qui injecte des fluides curatifs dans ma carcasse terrestre. Que la souffrance est belle. Cette sourde pulsation au flanc … boom, boom, boom, une cloche sonne à l’intérieur du vieux Gengis Mao et l’exhorte à vivre longtemps. Dix mille ans pour l’empereur ! Mes habiles médecins ont encore triomphé. Warhaftig, Mordecai.

Mes médecins. Warhaftig : une machine et rien de plus. Il m’ennuie, mais il est parfait. J’aime voir ses mains plonger dans mon ventre, puis ressortir en brandissant un bout de bidoche rouge et malsain qu’il va jeter dans un coin avant de visser un nouvel organe. Warhaftig n’échoue jamais. Mais qu’il est moche, avec son nez aplati et sa lippe tombante. Sa peau blanche, cadavéreuse. Un génie, mais ennuyeux et laid, rien qu’une machine. Warhaftig a-t-il été jeune un jour ? s’est-il accroupi derrière un buisson afin d’épier des femmes en train de se baigner dans un ruisseau ? Pas lui. Oh non, pas lui. Warhaftig, se rouler dans l’herbe en riant ? Jamais de la vie.

Shadrak est plus intéressant. Une élégance naturelle, de l’esprit, un beau corps robuste, la tête sur les épaules. Agréable à regarder. Sa peau noire. Je n’avais jamais vu de Noir jusqu’à l’âge de quarante ans, jusqu’au jour où une délégation de Guinéens a rendu visite à mon service. Leurs visages brillants, presque violets, leurs épais cheveux crépus, leurs boubous. Le blanc des yeux qui vous éblouit, les paumes roses comme celles des gorilles, les voix graves. Troublant, tout cela, troublant. Ils s’exprimaient en français. Shadrak n’a rien de commun avec ces Africains, si ce n’est une intelligence de même sorte, aiguë et sérieuse. Il est brun plutôt que noir, très grand, très américain. Il n’y a plus rien de la jungle sur sa personne. Il lui arrive de me sermonner comme si j’étais un enfant, un sale garnement. Il est toujours à s’inquiéter de ma santé. Consciencieux, voilà ce qu’il est. Scrupuleux, appliqué, presque puéril. Il est trop sain pour nous autres. Pas assez – comment dire ? Pas assez sombre, puis-je lui appliquer un tel qualificatif ? Oui. Les ténèbres intérieures, voilà ce qui lui manque. Il n’abrite aucun démon. À moins que je ne le sous-estime ? Chacun a ses démons, forcément, même le robot Warhaftig, même Shadrak Mordecai, sous sa sérénité et son humeur égale. Il est très jeune. Cela me plaît. Il a au moins cinquante ans de moins de moi, et pourtant nous sommes contemporains. Nous sommes des hommes du présent, inconnus l’un et l’autre jusqu’à une date relativement récente, bien que j’aie attendu une éternité avant de devenir ce que je suis, tandis que lui l’est devenu si jeune. Il a un beau sourire. Il n’y a rien de cynique en lui, pas encore. Il a survécu à la Guerre virale ainsi qu’à toutes les saloperies qui ont suivi et pourtant il est paisible, il a foi en l’avenir et ne pense qu’à soigner les gens. Il irait jusqu’à soigner les hommes qui réduisirent ses ancêtres à l’esclavage. Moi, je me vengerais mille fois de l’oppresseur ; seulement moi, je suis de souche tatare ; nous sommes féroces, nous sommes les loups de Gobi, alors que lui descend de doux cultivateurs de la brousse. Chaque matin, il se rend à Surveillance Vecteur Un et contemple les gens qui sont en train de pourrir dans le monde entier. Il s’imagine que je ne suis pas au courant. Je l’observe pendant qu’il observe. Son visage mince et mobile, son regard intelligent et triste. Les victimes lui inspirent un tel chagrin. Un homme compatissant. Puéril. Ce n’est pas un saint, mais il a l’étoffe des martyrs.

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