Milan Kundera - Les testaments trahis

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Les testaments trahis: краткое содержание, описание и аннотация

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Au fil des neuf parties indépendantes de cet essai, les mêmes personnages reviennent et se croisent: Stravinski et Kafka avec leurs curieux amis Janacek et Hemingway; Rabelais et ses héritiers, les grands romanciers. L'art du roman est le héros principal du livre: l'esprit de l'humour dont il est né; sa mystérieuse parenté avec la musique; son histoire qui se déroule (comme celle de la musique) en trois temps; l'esthétique du troisième temps (le roman moderne). Et la sagesse existentielle du roman. Sous son éclairage sont examinées les grandes situations de notre ère: les procès moraux intentés contre l'art du siècle l'indiscrétion généralisée annonçant le crépuscule de l'individualisme; les testaments trahis (de l'Europe, de l'art, de l'art du roman, des auteurs). Prix de la Société des compositeurs américains pour le meilleur livre sur la musique.

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Stade 5: Identification de la victime à son bourreau. Dans le dernier chapitre, l'ironie de Kafka atteint son horrible sommet: deux messieurs en redingote viennent pour K. et l'emmènent dans la rue. Il se rebiffe d'abord, mais bientôt il se dit: "La seule chose que je puisse faire maintenant... c'est de garder jusqu'à la fin la clarté de mon raisonnement... dois-je montrer maintenant que je n'ai rien appris pendant une année de procès? Dois-je partir comme un imbécile qui n'a rien pu comprendre?.."

Puis, il voit de loin des sergents de ville en train de faire les cent pas. L'un d'eux s'approche de ce groupe qui lui paraît suspect. À ce moment, K., de sa propre initiative, entraîne de force les deux messieurs, se mettant même à courir avec eux afin d'échapper aux sergents qui, pourtant, pourraient perturber et, peut-être, qui sait? empêcher l'exécution qui l'attendait.

Enfin, ils arrivent à destination; les messieurs se préparent à l'égorger et à ce moment une idée (son ultime autocritique) traverse la tête de K.: "Son devoir eût été de prendre lui-même ce couteau... et de se l'enfoncer dans le corps". Et il déplore sa faiblesse: "Il ne pouvait pas faire ses preuves complètement, il ne pouvait décharger les autorités de tout le travail; la responsabilité de cette dernière faute incombait à celui qui lui avait refusé le reste de force nécessaire".

PENDANT COMBIEN DE TEMPS L'HOMME PEUT-IL ÊTRE CONSIDÉRÉ COMME IDENTIQUE À LUI-MÊME?

L'identité des personnages de Dostoïevski réside dans leur idéologie personnelle qui, d'une façon plus ou moins directe, détermine leur comportement. Kirilov, des Démons , est complètement absorbé par sa philosophie du suicide qu'il considère comme la manifestation suprême de la liberté. Kirilov: une pensée devenue homme. Mais l'homme, dans la vie réelle, est-il vraiment une projection si directe de son idéologie personnelle? Dans La Guerre et la Paix , les personnages de Tolstoï (notamment Pierre Bézoukhov et André Bolkonsky) ont eux aussi une intellectualité très riche, très développée, mais celle-ci est changeante, protéiforme, si bien qu'il est impossible de les définir à partir de leurs idées qui, dans chaque phase de leur vie, sont différentes. Tolstoï nous offre ainsi une autre conception de ce qu'est l'homme: un itinéraire; un chemin sinueux; un voyage dont les phases successives sont non seulement différentes, mais représentent souvent la négation totale des phases précédentes.

J'ai dit chemin , et ce mot risque de nous fourvoyer car l'image du chemin évoque un but. Or, vers quel but mènent ces chemins qui ne finissent que fortuitement, interrompus par le hasard d'une mort? Il est vrai que Pierre Bézoukhov, à la fin, arrive à l'attitude qui semble le stade idéal et final: il croit alors comprendre qu'il est vain de chercher toujours un sens à sa vie, de se battre pour telle ou telle cause; Dieu est partout, dans toute la vie, dans la vie de tous les jours, il suffit donc de vivre tout ce qui est à vivre et de le vivre avec amour: et il s'attache, heureux, à sa femme et à sa famille. Le but atteint? Atteint le sommet qui fait que, a posteriori, toutes les étapes précédentes du voyage deviennent de simples marches d'escalier? Si tel était le cas, le roman de Tolstoï perdrait son ironie essentielle et se rapprocherait d'une leçon de morale romancée. Ce qui n'est pas le cas. Dans l'Épilogue qui résume ce qui s'est passé huit ans après, on voit Bézoukhov quitter pour un mois et demi sa maison et sa femme afin de se consacrer à Pétersbourg à une activité politique semi-clandestine. Une nouvelle fois il est donc prêt à chercher un sens à sa vie, à se battre pour une cause. Les chemins ne finissent pas et ne connaissent pas de but.

On pourrait dire que les différentes phases d'un itinéraire se trouvent, les unes envers les autres, dans un rapport ironique. Dans le royaume de l'ironie règne l'égalité; cela signifie qu'aucune phase de l'itinéraire n'est moralement supérieure à l'autre. Bolkonsky se mettant au travail pour être utile à sa patrie veut-il racheter ainsi la faute de sa misanthropie antérieure? Non. Pas d'autocritique. À chaque phase du chemin, il a concentré toutes ses forces intellectuelles et morales pour choisir son attitude et il le sait; comment donc pourrait-il se reprocher de ne pas avoir été ce qu'il ne pouvait pas être? Et de même qu'on ne peut juger les différentes phases de sa vie du point de vue moral, de même on ne peut les juger du point de vue de l'authenticité. Impossible de décider quel Bolkonsky était le plus fidèle à lui-même: celui qui s'est écarté de la vie publique ou celui qui s'est livré à elle.

Si les différentes étapes sont si contradictoires, comment déterminer leur dénominateur commun? Quelle est l'essence commune qui nous permet de voir le Bézoukhov athée et le Bézoukhov croyant comme un seul et même personnage? Où se trouve l'essence stable d'un "moi"? Et quelle est la responsabilité morale de Bolkonsky n o2 envers Bolkonsky n o1? Le Bézoukhov ennemi de Napoléon doit-il répondre du Bézoukhov qui était autrefois son admirateur? Quel est le laps de temps pendant lequel on peut considérer un homme comme identique à lui-même?

Seul le roman peut, in concreto, scruter ce mystère, l'un des plus grands que l'homme connaisse; et c'est probablement Tolstoï qui l'a fait le premier.

CONSPIRATION DE DÉTAILS

Les métamorphoses des personnages de Tolstoï apparaissent non pas comme une longue évolution mais comme une illumination subite. Pierre Bézoukhov se transforme d'athée en croyant avec une étonnante facilité. Il suffit pour cela qu'il soit ébranle par la rupture avec sa femme et qu'il rencontre à un relais de poste un voyageur franc-maçon qui lui parle. Cette facilité n'est pas due à une versatilité superficielle. Elle laisse plutôt deviner que le changement visible a été préparé par un processus caché, inconscient, qui soudain explose au grand jour.

André Bolkonsky, gravement blessé sur le champ de bataille d'Austerlitz, est en train de se réveiller à la vie. À ce moment-là tout son univers de jeune homme brillant bascule: non pas grâce à une réflexion rationnelle, logique, mais grâce à une simple confrontation avec la mort et à un long regard vers le ciel. Ce sont ces détails (un regard vers le ciel) qui jouent un grand rôle dans les moments décisifs que vivent les personnages de Tolstoï.

Plus tard, émergeant de son profond scepticisme, André retourne de nouveau vers la vie active Ce changement fut précédé par une longue discussion avec Pierre sur un bac traversant une rivière. Pierre était alors (tel était le stade momentané de son évolution) positif, optimiste, altruiste, et il s'opposa au scepticisme misanthrope d'André. Mais pendant leur discussion il se montra plutôt naïf, débita des clichés, et c'est André qui, intellectuellement, brilla. Plus important que la parole de Pierre fut le silence qui suivit leur discussion: "En quittant le bac, il leva les yeux vers le ciel que lui avait montré Pierre et, pour la première fois depuis Austerlitz, il revit ce ciel éternel et profond qu'il avait contemplé sur le champ de bataille. Et ce fut dans son âme comme un renouveau de joie et de tendresse". Cette sensation fut brève et disparut aussitôt, mais André savait "que ce sentiment, qu'il n'avait pas su développer, vivait en lui" . Et un jour, beaucoup plus tard, tel un ballet d'étincelles, une conspiration de détails (un regard vers la frondaison d'un chêne, des propos joyeux de jeunes filles entendus par hasard, des souvenirs inattendus) alluma ce sentiment (qui "vivait en lui") et le fit s'embraser. André, hier encore heureux dans son retrait du monde, décide subitement "de se rendre en automne à Pétersbourg, et même d'y prendre un emploi... Et, les mains derrière le dos, il arpentait la pièce, tantôt fronçant les sourcils, tantôt souriant, repassant en esprit toutes ces pensées déraisonnables, inexprimables, secrètes comme le crime, où se mêlaient, étrangement, Pierre, la gloire, la jeune fille à la fenêtre, le chêne, la beauté, l'amour, et qui avaient complètement transformé son existence. À ces instants-là, si quelqu'un entrait, il se montrait particulièrement sec, sévère, tranchant, désagréable et logique... Il semblait vouloir, par cet excès de logique, se venger sur quelqu'un de tout ce travail illogique et secret qui se faisait au-dedans de lui". (J'ai souligné les formules les plus significatives, M.K). (Souvenons-nous: c'est une pareille conspiration de détails, laideur des visages rencontrés, propos entendus par hasard dans le compartiment du train, souvenir inopiné, qui, dans le prochain roman de Tolstoï, déclenche la décision d'Anna Karénine de se suicider). Encore un autre grand changement du monde intérieur d'André Bolkonsky: mortellement blessé à la bataille de Borodino, couché sur la table d'opération d'un camp militaire, il est subitement rempli d'un étrange sentiment de paix et de réconciliation, d'un sentiment de bonheur qui ne le quittera plus; cet état de bonheur est d'autant plus étrange (et d'autant plus beau) que la scène est d'une extraordinaire cruauté, pleine de détails affreusement précis sur la chirurgie à une époque qui ne connaissait pas l'anesthésie; et ce qui est le plus étrange dans cet état étrange: il fut provoqué par un souvenir inattendu et illogique: quand l'infirmier lui ôta ses vêtements "André se rappela les jours lointains de sa première enfance". Et quelques phrases plus loin: "Après toutes ces souffrances, André éprouva un bien-être qu'il ne connaissait plus depuis longtemps. Les meilleurs instants de sa vie, sa première enfance notamment, quand on le déshabillait, qu'on le couchait dans son petit lit, que sa nourrice lui chantait des berceuses, que, la tête enfouie dans son oreiller, il était heureux de se sentir vivre, - ces instants se présentaient dans son imagination non pas comme le passé, mais comme la réalité". C'est seulement plus tard qu'André aperçut, sur une table voisine, son rival, le séducteur de Natacha, Anatole, à qui un médecin était en train de couper une jambe.

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