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Frédéric Beigbeder: Un roman français

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Frédéric Beigbeder Un roman français

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« C’est l’histoire d’une Emma Bovary des seventies, qui a reproduit lors de son divorce le silence de la génération précédente sur les malheurs des deux guerres. C’est l’histoire d’un homme devenu un jouisseur pour se venger d’être quitté, d’un père cynique parce que son cœur était brisé. C’est l’histoire d’un grand frère qui a tout fait pour ne pas ressembler à ses parents, et d’un cadet qui a tout fait pour ne pas ressembler à son grand frère. C’est l’histoire d’un garçon mélancolique parce qu’il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des parents déprimés par l’échec de leur mariage. C’est l’histoire d’un pays qui a réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu’il les avait gagnées, et ensuite à perdre son empire colonial en faisant comme si cela ne changeait rien à son importance. C’est l’histoire d’une humanité nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus des capitalistes mondialisés. Telle est la vie que j’ai vécue : un roman français. » F.B.

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Le nouveau père n’est jamais devenu mon beau-père (il n’a pas épousé maman) mais il fut une sorte d’« antipère ». Je me souviens d’un rébus qu’il dessina lors d’un déjeuner sur une nappe en papier du restaurant Claude Sainlouis, rue du Dragon : Pierre/2. Ce qui signifiait son nom de famille (deux sous le trait = de Soultrait). Tout ce que j’y voyais, c’était une division par deux. Je sais qu’aujourd’hui cette situation est banale : tous les enfants se sentent subdivisés. C’est ainsi que naît la vie : les cellules naissent du résultat de la division cellulaire (« omnis cellula ex cellula ») ; c’est la multiplication des cellules qui maintient les organismes en vie. Quand mon deuxième père a disparu de la mienne en 1980, le premier est revenu plus souvent et je n’ai plus croisé le Baron que deux ou trois fois, par hasard, dans des restaurants à Bidart ou rue de Varenne. Une famille ne se recompose que provisoirement, j’ai dû m’habituer très tôt à voir disparaître mes proches du jour au lendemain. Mes beaux-pères successifs et mes belles-mères interchangeables m’ont permis d’expérimenter l’individualisme dans ma chair. J’ai développé une capacité surhumaine d’oubli, comme un don : l’amnésie comme talent précoce et stratégie de survie.

Mon père en a toujours voulu au Baron de lui avoir volé sa femme. Un jour, une fois adulte, je lui ai posé la question qui tue :

— Mais puisque tu trompais maman, pourquoi n’aurait-elle pas eu le droit de faire la même chose de son côté ?

— Ce n’est pas la même chose, c’était une trahison, avec un ami. Et puis… l’infidélité est moins grave quand elle vient d’un homme.

Cet argument est souvent utilisé par les hommes pour justifier l’adultère masculin. On le retrouve notamment chez Schopenhauer : « L’adultère de la femme, à cause de ses conséquences, et parce qu’il est contraire à la nature, est beaucoup plus impardonnable que celui de l’homme. » Cet argument célèbre du Monde comme volonté et comme représentation n’a visiblement pas convaincu ma mère en 1972. J’ai souvent tenté de le replacer lors de mes déboires conjugaux ultérieurs :

— Chérie, si je te trompe, c’est moins grave que toi, puisque je suis un homme. Ce n’est pas moi qui le dit : c’est Arthur Schopenhauer.

Deux divorces après, je peux aujourd’hui affirmer d’expérience : il s’agit d’un ADM (Argument De Merde).

A un moment (l’épisode Passy Buzenval), j’ai l’impression que mon père a ressenti une crainte absurde : celle d’être effacé par son successeur. Je me souviens du soir où je lui ai tendu la main, au lieu de l’embrasser, alors qu’il entrait chez ma mère pour emmener ses deux fils en week-end. C’était un geste de révolte inconsciente contre sa disparition inexpliquée : tendre ma petite main méchante, comme à un étranger, au lieu de ma joue douce. J’avais dix ans, pourtant je reste aujourd’hui rongé par mon injustice de ce soir-là. Naturellement, mon père a très mal réagi ; blessé, il m’a embrassé de force. J’ai l’impression d’avoir été injuste avec cet homme durant toute mon existence. J’ai réellement cru qu’il nous avait abandonnés. J’ai souvent essayé d’écrire sur lui : le héros de Windows on the World a du mal à s’occuper de ses deux fils, et porte le nom de ma grand-mère américaine… A un moment, il dit à ses garçons : « Il y a une chose pire que d’avoir un père absent : c’est d’avoir un père présent. Un jour, vous me remercierez de ne pas vous avoir étouffés. Vous comprendrez que je vous aidais à prendre votre envol, en vous dorlotant à distance. » Les livres sont un moyen de parler à ceux auxquels on est incapable de parler.

Pour dire à mon père ce que je ressens, je ferais peut-être mieux de citer encore un film américain : About Schmidt d’Alexander Payne (2002). Jack Nicholson y interprète Warren Schmidt, un veuf de 66 ?ans, retraité, sarcastique, amer et esseulé, avec un gros ventre et une casquette en tweed, qui correspond avec un enfant tanzanien prénommé Ndugu. Chaque mois, Monsieur Schmidt lui envoie 22 dollars pour subvenir à son éducation, et en fait son confident. Sous forme de voix off, les lettres de Schmidt à Ndugu, l’enfant lointain qu’il parraine sans jamais le voir, servent de fil conducteur au récit. A la fin du film, la mère supérieure qui dirige l’école africaine de Ndugu fait parvenir à Monsieur Schmidt un dessin où l’enfant a voulu exprimer ce que ce correspondant lointain incarne à ses yeux. Jack Nicholson sort de l’enveloppe un dessin naïf, représentant un homme qui sourit, tenant par la main un enfant qui sourit, tous deux sous un grand soleil radieux. En le découvrant, il éclate en sanglots.

35

Fin de l’amnésie

J’étais enfermé dans un mensonge. D’avoir compris que mon amnésie provenait d’un simple non-dit, tout m’est réapparu sur le mur de mon trou à rats, c’était comme si le jour se levait, comme si un rideau s’ouvrait sur une enfance enfin libérée. Tout, je voyais tout : quand je faisais du tricycle dans l’entrée carrée de Neuilly, et le duplex dans le XVI eoù j’ai appris la mort de De Gaulle et goûté mes premières cerises, et les batailles contre mon frère pour avoir le coquetier bleu et la cuiller pointue, et la grande boîte de feutres multicolores Caran d’Ache pour dessiner des arbres sur le papier peint de ma chambre, et quand on écoutait le 33 tours du Petit Prince dit par Gérard Philipe je pensais que c’était le Prince qui avait donné son nom à la rue où l’on habitait, et le premier hamburger McDonald’s à l’angle de la rue Monsieur- le-Prince et du boulevard Saint-Michel, qui est devenu un O’Kitch quand ils ont perdu la licence, et le bruit des voitures Matchbox dans le couloir qui énervait les voisins du dessous, et le Club Mickey avec Mathieu Cocteau sur la grande plage de Guéthary où Monsieur Rimbourd nous faisait chanter « c’est nous les canards, les gentils canards, les canards joyeux qui n’ont pas froid aux yeux », et l’ours Colargol qui rime en fa en sol, et la piscine de l’hôtel Lutetia où le prof de gym de Bossuet nous emmenait nager chaque semaine (c’est devenu une boutique de fringues), et On l’appelle Oum le Dauphin dans son royaume aquatique, et les parties de Mille Bornes quand il pleuvait sur Patrakénéa, le vent qui fait claquer les volets contre le mur blanc, et mon petit distributeur de pastilles Pez en plastique bleu avec la tête de Popeye qui se soulève pour laisser sortir un bonbon fade en plein orage sous les draps, et mon castor en peluche rapporté du parc de Yosemite qui a cramé sur l’ampoule de ma lampe de chevet, et le jour où mon père était furieux parce que Charles et moi étions montés ouvrir ses boîtes de magie en oubliant de lui faire signe par la fenêtre que nous étions bien arrivés, et Get down de Gilbert O’Sullivan en 45 tours à Château Elyas chez Henri de La Celle, et l’époque où les fauteuils et les lampes ressemblaient à des bulles, et les Caranougats, et le jour où j’ai vu Sartre déjeunant seul au Balzar, et la publicité pour « 18 heures » de Playtex (« Mais où est passée ma gaine ? Ah, je l’ai sur moi ! »), et Daktari avec Clarence le lion qui louchait, et « Vous vous changez ? Changez de Kelton ! », et les berlingots de lait concentré sucré Nestlé dans le frigo du chalet à Verbier, et le gros voisin pédophile du dernier étage de la rue de la Planche qui m’a invité dans sa chambre de bonne pour sucer des « Fruidulés Kréma »… hein ? quoi ? qu’est-ce que j’ai dit ?

C’était une mauvaise idée, les chambres de bonne de la rue de la Planche. Autant j’aimais le vide-ordures où je jetais des morceaux de sucre et des noix pour les écouter tomber, autant nos studettes au dernier étage nous ont porté la poisse. On y accédait par l’escalier de service, au 7 eétage, sous les combles. Ces deux pièces minuscules étaient nos salles de jeux, nos greniers secrets de petits hommes non terminés. Charles s’y est brûlé le bras avec de l’alcool enflammé lors d’une expérience scientifique avec un copain (l’expérience leur permit de conclure qu’effectivement, l’alcool à brûler brûlait). Et moi j’y croisais ce gros type qui se touchait la queue en me complimentant sur ma chevelure soyeuse. Je n’ai jamais cédé aux avances du vieux libidineux. Heureusement qu’il ne me plaisait pas… Aujourd’hui je serais peut-être Marc Dutroux.

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