Bernard Pivot - La mémoire n'en fait qu'à sa tête

Здесь есть возможность читать онлайн «Bernard Pivot - La mémoire n'en fait qu'à sa tête» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2017, ISBN: 2017, Издательство: Éditions Albin Michel, Жанр: Биографии и Мемуары, Публицистика, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La mémoire n'en fait qu'à sa tête: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La mémoire n'en fait qu'à sa tête»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« On s’arrête tout à coup de lire. Sans pour autant lever les yeux. Ils restent sur le livre et remontent les lignes, reprenant une phrase, un paragraphe, une page. Ces mots, ces simples mots, ne nous évoquent-ils pas notre enfance, un livre, une querelle, des vacances, un voyage, la mort, des plaisirs soudain revenus sur nos lèvre ou courant sur la peau… Décidément la mémoire n’en fait qu’à sa tête. Imprévisible et capricieuse, elle aime bien déclencher sur moi des ricochets semblables à ceux obtenus par ces petites pierres plates que je faisais rebondir sur la surface étale des étangs et des rivières de mes jeunes années.
C’est sans doute pourquoi elle interrompt aussi mes lectures pour des bagatelles, des sottises, des frivolités, des riens qui sont de nos vies des signes de ponctuation et d’adieu. » B.P. D’
à
, Bernard Pivot est une figure incontournable du petit écran, et l’une des personnalités les plus populaires de France. Ses précédents ouvrages, publiés chez Albin Michel,
(2004),
(2008) et
(2011) ont rencontré un immense succès.
Bernard Pivot est membre de l’académie Goncourt.

La mémoire n'en fait qu'à sa tête — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La mémoire n'en fait qu'à sa tête», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Quand il ou elle commence à dire : je n’ai pas eu le temps de t’appeler ; je n’ai pas le temps de rester ; je n’aurai pas de temps pour toi cette semaine, c’est que la passion ne mérite plus ce nom-là.

Le dernier rôle de Jean-Pierre Melville

Le 2 avril 1973, pour ma première émission de télévision Ouvrez les guillemets , sur la première chaîne, j’avais enrôlé Gilles Lapouge comme chroniqueur de littérature générale. Nous avions travaillé ensemble au Figaro littéraire , nous étions amis et j’appréciais autant le journaliste que l’écrivain, en particulier pour l’élégance et les saveurs de son écriture.

« Durant la première émission, écrit Gilles Lapouge, j’ai parlé du livre d’Ismail Kadaré, Chronique de la ville de pierre . Le lendemain, Jacqueline Baudrier, la patronne, a félicité Pivot. Quant à moi, il m’a été reproché le choix stupide d’un romancier que personne ne connaissait, un Albanais en plus ! Décidément, je ne valais rien et d’ailleurs je ne savais pas parler. J’ai tout de suite été naufragé », En toute liberté .

Gilles Lapouge exagère un peu. Il a admirablement parlé de Kadaré — choix judicieux — mais trop longuement, ce qui a énervé des professionnels de la télé. Il raconte ensuite que pour empêcher son éviction, j’ai mis ma démission dans la balance. Il m’a suffi de dire à Jacqueline Baudrier que nous étions l’un et l’autre des débutants et que nous continuerions l’un et l’autre, ensemble, à nous améliorer.

Parmi les chroniqueurs d’ Ouvrez les guillemets , Jean-Pierre Melville tenait une fois par mois la rubrique des romans policiers. J’étais un fan de ce metteur en scène austère qui avait réalisé de magnifiques films noirs comme Le Doulos, Le Deuxième Souffle, Le Samouraï, Le Cercle rouge . Depuis l’échec commercial d’ Un flic , il ne tournait plus guère. J’ai pensé que faire la critique des polars à la télévision l’amuserait. On me rapporta qu’il avait un caractère ombrageux, très soupe au lait, et qu’il lui serait difficile sur le plateau de n’en être pas le patron. On verrait bien. Il accepta tout de suite, avec une satisfaction surprenante.

Dès le lendemain de sa première prestation, intelligente, pleine d’autorité, sur Émile Gaboriau, Conan Doyle et James Cain notamment, il me demanda de passer le voir, rue Jenner, dans le XIII earrondissement, où il possédait des studios qui avaient brûlé quelques années auparavant. Mes questions, mes enchaînements ne lui avaient-ils pas plu ? Ne lui avais-je pas laissé assez de temps pour s’exprimer ? Non, de ce côté, tout allait bien. Mais la mise en scène de l’émission était déplorable. Si je ne changeais pas de réalisateur, je courais à la catastrophe !

Le réalisateur était Claude Barma, l’une des gloires de la télévision de l’époque ( Belphégor, Les Enquêtes du commissaire Maigret, Les Rois maudits , etc.). Il est vrai que sa spécialité était la fiction et non la retransmission en direct de conversations de plateau. Mais c’était Barma ! À la télévision, une renommée égale à celle de Melville au cinéma.

Le cinéaste reprochait au « téléaste » d’avoir planté un embrouillamini de canapés et de fauteuils dans lesquels les invités se tournaient le dos et devaient risquer le torticolis pour suivre les dialogues auxquels ils ne participaient pas. Pourquoi m’obliger à faire trois ou quatre déplacements pendant l’émission alors que je serais plus à l’aise sur un seul siège autour duquel les écrivains et chroniqueurs seraient groupés ? Pourquoi filmer compliqué quand on peut faire simple ?

Il y avait du vrai dans les critiques de Melville, en particulier les disgracieuses torsions des invités sur leurs chaises ou dans les canapés. Mais allez dire cela au populaire, sympathique mais susceptible Claude Barma ! À la télévision, je n’étais encore qu’un béjaune pour qui un plateau, son mobilier, les places des caméras dessinaient une géométrie mystérieuse. Si je me risquais à en contester l’efficacité et l’harmonie, Barma comprendrait aussitôt que j’avais été embobiné par Melville. Déjà qu’il avait jugé décevante sa première intervention dans l’émission !

Il n’y en eut pas de seconde, Jean-Pierre Melville ayant refusé, un mois après, de cautionner par sa présence la mise en scène de Claude Barma. Magazine d’hommage aux mots et à la littérature, Ouvrez les guillemets débutait par une guerre des images. Je regrettais beaucoup d’avoir perdu Melville. Trois mois après, c’est toute la France qui regrettait sa disparition.

Petit Rimbaud

Dans les portraits d’écrivains et d’artistes qu’il a connus chez Gallimard ( Instantanés ), Roger Grenier évoque brièvement Renée Massip, romancière aujourd’hui oubliée, quoiqu’elle ait obtenu le prix Interallié, en 1963, pour La Bête quaternaire .

Mariée à Roger Massip, directeur du service étranger du Figaro , elle passait souvent dans l’hôtel particulier du rond-point des Champs-Élysées où le quotidien concentrait ses bureaux, ses salons, son imprimerie, sa longue histoire et son influence. Chaque fois, elle poussait jusqu’au Figaro littéraire . Elle pouvait y nouer des conversations qu’elle n’avait pas aux autres étages sur l’actualité des livres.

Renée Massip m’appelait « petit Rimbaud », parfois « mon petit Rimbaud ». Le petit Rimbaud n’était pas à l’aise. Plutôt ennuyé de devoir supporter cette écrasante comparaison. Agacé, surtout devant ses camarades moqueurs, de devoir passer pour le ridicule succédané d’un génie. Je n’écrivais que des articles de presse ; je n’étais pas un jeune homme révolté ; et ma tête ne présentait rien qui pût rappeler le beau visage énigmatique du poète.

Catholique militante, de vingt-huit ans plus âgée que moi, Renée Massip ne nourrissait aucun dessein lubrique. Elle était maternelle, cordiale, joyeuse, et elle m’aimait bien, voilà tout. Mais pourquoi m’affubler de ce surnom qui m’horripilait plus qu’il ne me flattait ? Un jour, je me suis résolu à le lui demander.

« Parce que Rimbaud vous va bien, m’a-t-elle répondu. J’aime donner à mes amis des noms de gens célèbres. C’est flatteur pour eux et ça me fait plaisir.

— Rimbaud est dur à porter !

— Vous auriez préféré Bossuet, Lamartine, Anatole France ?

— Heu…, non.

— Alors, va pour Rimbaud », m’a-t-elle dit, et d’un geste m’ébouriffant.

Selon Roger Grenier, Renée Massip est morte en 2002, dans sa 95 eannée. Nous nous sommes embrassés pour la dernière fois en août 1985, dans le salon de maquillage d’ Apostrophes . Elle était venue présenter son livre Douce lumière . J’avais cinquante ans. Elle ne m’a pas appelé « petit Rimbaud ».

Voltaire et la vieille catin

À la fin de sa vie, Voltaire fulminait contre des éditeurs indélicats de Lausanne et de Genève qui publiaient sous son nom « mille fadaises qui ne sont pas de moi, et celles qui en sont méritent encore plus que les autres d’être jetées au feu ».

Des commerçants malhonnêtes savaient déjà tirer quelques dividendes de la renommée. Mêler du faux au vrai fait de l’abonde. Voltaire : « Je ressemble à ces vieilles catins dont on débite l’histoire amoureuse. Si elles ont eu quelques amants dans leur jeunesse on leur en donne mille », lettre à Élie Bertrand, Ferney, le 25 octobre 1773.

Il est vrai qu’on prête aux séducteurs et aux grandes amoureuses plus de conquêtes qu’ils n’en ont eu. Les hommes sont des hâbleurs : ils ne démentent rien. Ils font des mystères qui laissent entendre que, s’ils n’étaient pas aussi modestes, ils avoueraient le Bottin. Plus ils se montrent élégants dans la discrétion, plus on met de créatures dans leurs lits de jeunesse.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La mémoire n'en fait qu'à sa tête»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La mémoire n'en fait qu'à sa tête» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «La mémoire n'en fait qu'à sa tête»

Обсуждение, отзывы о книге «La mémoire n'en fait qu'à sa tête» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x