Gérard Depardieu - Innocent

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Innocent: краткое содержание, описание и аннотация

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Je revendique complètement ma connerie et mes dérapages. Parce qu'il y a là quelque chose de vrai. Et si on ne dérape jamais, c'est souvent qu'on est un peu con.
Je ne maîtrise rien, je ne fais que suivre, et parfois supporter mon amour de la vie et des autres. Un amour qui, comme disait François Truffaut, est à la fois une joie et une souffrance.
Je ne cherche pas à être un saint. Je ne suis pas contre, mais être un saint, c'est dur. La vie d'un saint est chiante. Je préfère être ce que je suis. Continuer à être ce que je suis.
Un innocent.

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Bon, après, comme je suis quand même un peu moins con qu’un sanglier, je ne vais pas non plus me mettre en situation de péril. Il faut savoir jusqu’où on peut aller.

Je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois, je ne crois que ce que je vis.

J’ai ainsi vu des gens dans le monde sur qui on disait pis que pendre, et, c’est drôle, jamais je ne les ai pris en flagrant délit du pis que pendre que j’entendais. Jamais.

On me fait chier avec Poutine, avec Kadyrov, avec Loukachenko, avec tous ces gens qui dérangent les belles consciences de la presse parisienne. Mais ma rencontre avec la Russie n’a rien à voir avec la politique. Elle est avant tout humaine et spirituelle.

J’ai grandi avec les auteurs russes, j’ai appris à parler le français dans leur littérature, d’abord avec les Récits d’un pèlerin russe quand j’avais une douzaine d’années. C’est un livre qui m’a d’abord attiré parce que j’avais vu que l’auteur était anonyme et que moi aussi j’étais un anonyme. J’aimais bien ça. Et je me considérais un peu comme un pèlerin, sauf que le pèlerin a un but, et moi je ne savais pas où j’allais.

J’aimais nettement plus cette littérature que les bandes dessinées. Tintin par exemple m’a toujours profondément emmerdé. Je trouvais que c’était un fouille-merde, un mouchard, un flicard. Ça ne m’étonne pas que les Américains l’aiment tant. Moi, ça ne m’intéressait pas du tout. Je trouvais ça con.

Je préférais de loin les Récits d’un pèlerin russe . C’est un livre qui m’a toujours accompagné. Puis, très vite, j’ai adoré Dostoïevski, Pouchkine. Bien avant de connaître le pays et ses habitants, j’ai été un amoureux fervent de la culture russe. C’est celle qui reflétait le mieux la façon dont je voyais les choses, mes états d’âme. Tolstoï me transportait, Maïakovski me transportait. C’est dans la littérature russe que je retrouvais ce qui était vraiment pour moi la nature humaine, l’aventure humaine. Dans les romans russes, on ne peut pas être bon tout le temps, on ne peut pas non plus être mauvais tout le temps, c’est fatigant. Mais on est russe tout le temps. C’est-à-dire qu’on aime dix fois plus fort que partout ailleurs, on déteste dix fois plus fort aussi, et on dit qu’on aime ou qu’on déteste dix fois plus fort que partout ailleurs.

C’est un pays dans lequel il n’y a aucune montagne pour arrêter un vent qui emporte tout, qui permet tous les excès, y compris dans la foi, dans l’amour, dans l’amour de la vie.

À chaque fois que je rencontrais des Russes, il y avait une sympathie immédiate, une chaleur partagée. Les Russes peuvent être fourbes, inconstants, menteurs, j’adore leur folie, leur violence, leurs paradoxes. Ils sont un peu comme moi, ils vivent le présent mais un présent qui est immense. C’est une abondance et j’adore ça. Je me retrouve comme nulle part ailleurs dans l’âme russe, dans le tempérament, la ferveur, la foi des Russes. Leur rapport à la religion, à la spiritualité, toute cette théâtralité qu’ils y mettent me correspondent parfaitement. Et ils me le rendent bien, ils sentent mon côté moujik, ma façon d’arracher la vie. Avec eux on se renifle parfaitement.

Déjà Bertolucci à l’époque de 1900 , il m’a engagé parce qu’il cherchait un mec avec une tête de Russe!

Puis, en 1977, j’ai rencontré Vladimir Vyssotski, qui avait eu le droit de venir en France pour voir sa femme, Marina Vlady. C’était l’époque où je jouais chaque soir Les gens déraisonnables sont en voie de disparition de Peter Handke, mis en scène par Claude Régy au théâtre des Amandiers. Ça a été un vrai coup de foudre. Nous avons passé quinze jours et quinze nuits tous les deux, sa femme ne l’a pas beaucoup vu, ma famille ne m’a pas beaucoup vu non plus. Pendant ces quinze jours avec lui, j’ai vraiment été russe à Paris. Il m’a fait découvrir des tas d’endroits, nous avons parlé russe, mangé russe, bu russe surtout. Je ne sais pas comment je réussissais à jouer le soir. Je ne connaissais pas encore son œuvre, je ne savais pas quel génie était cet immense poète, mais j’avais devant moi, avec moi, un Russe magnifique, un être d’une humanité incroyable.

Pourtant, pendant longtemps, je n’ai pas voulu aller en Russie.

Le stalinisme et sa descendance ne m’attiraient pas, je n’aurais pas supporté de voir des gens à ce point humiliés dans leur quotidien.

J’ai franchi le pas quand j’ai entendu le mot perestroïka.

Je peux dire maintenant que quand on connaît vraiment la Russie comme je la connais, qu’on voit comment l’âme russe se révèle, s’exprime sur ses terres, quand on voit ces espaces infinis et les gens qui vivent ces espaces, les immensités travaillées par la main de ces hommes, leur force, leur présence, leur énergie, on comprend ce que fait Poutine à la tête du pays et pourquoi il faut quelqu’un de cette nature-là.

Poutine, c’est un ancien voyou, je l’ai entendu parler aux oligarques qui essaient de saigner le pays, il n’a pas sa langue dans sa poche. C’est eux qui ont peur de lui et pas l’inverse, comme dans tellement d’autres pays. Et je vois bien quand je parle aux gens là-bas combien ils lui sont reconnaissants d’avoir retrouvé face aux autres pays une certaine dignité, qu’ils avaient perdue avec cet Elstine qui adorait la boisson et qui s’effondrait en public devant des chefs d’État, comme moi avec mon scooter devant les pompiers de Paris.

J’ai toujours pensé que les véritables dictateurs étaient ceux qui affament leur peuple et je n’ai jamais vu personne crever de faim en Russie.

Je vois régulièrement Poutine, et la plupart du temps nous parlons de géopolitique. En août dernier, par exemple, nous avons longuement évoqué la Crimée. Cette région est depuis toujours considérée comme une terre sacrée par les Russes, car c’est à Chersonèse, près de Sébastopol, que Vladimir I er, grand prince de la principauté de Kiev, le berceau de l’Empire russe, a été baptisé en 988. C’est à ce moment-là que le christianisme byzantin est devenu la religion officielle de l’État. Puis plus tard le pays est tombé sous le joug des Ottomans jusqu’à ce que le sultan de Constantinople, soutenu par les Autrichiens et les Français, déclare la guerre à la Russie de la Grande Catherine en 1768. En 1771, les Russes ont libéré la Crimée des Ottomans. Avec le traité de Kütchück-Kaynardja en 1774, la Crimée est devenue indépendante. En 1782, son souverain, le khan Chahin Giray, a fait appel aux Russes pour que le pays soit définitivement débarrassé des incessantes conspirations ottomanes. Il a organisé avec Potemkine l’annexion à la Russie, et en 1783, la Crimée est devenue le premier territoire musulman définitivement perdu par l’Empire ottoman, au profit des Russes. À la même époque, en 1772, toute une partie de l’Ukraine intègre l’Empire austro-hongrois, sous la domination duquel elle restera jusqu’en 1918. Il y eut ensuite la guerre de Crimée. En 1854, la France et le Royaume-Uni ont déclaré la guerre à la Russie pour soutenir l’Empire ottoman. Le siège de Sébastopol, raconté entre autres par Tolstoï, a duré un an, pendant lequel les Russes résistèrent dans les pires conditions. Cinq cent mille Russes sont morts durant ce conflit. Ce n’est qu’en 1954 que Nikita Khrouchtchev, cet homme au fort accent ukrainien, exécuteur des basses œuvres de Staline, a décidé de céder la Crimée à l’Ukraine, la région à laquelle il devait toute sa formation et son ascension politique. C’était son «cadeau de remerciement» pour fêter le tricentenaire du traité de Pereïaslav, par lequel les cosaques d’Ukraine avaient proclamé leur allégeance à Moscou. Ce geste a été décidé en quelques minutes, à huis clos, sans aucun débat, par simple décret. Ce qui n’est guère surprenant de la part de Khrouchtchev qui, quelques années plus tard, a trahi puis lâché Castro et Cuba de façon tout aussi insouciante en installant les missiles à Cuba. La Crimée, où vivaient à l’époque environ deux cent mille Ukrainiens et un million de Russes, s’est donc retrouvée soumise à l’autorité d’un pays avec lequel elle avait très peu d’histoire et de culture en commun. On comprend mieux pourquoi après avoir été ainsi bazardés en quelques minutes aux Ukrainiens en 1954, les habitants de Crimée ont répondu oui à 96,6 % au rattachement à la Russie lors du référendum de 2014.

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