Des faiblesses persistent : offre foncière insuffisante dans les grandes villes, manque de solvabilité des ménages et déséquilibres d’activités entre les zones rurales. Seule la poursuite d’un effort exceptionnel permettra de répondre en ce domaine aux attentes des Français.
Le choix de la Savoie pour organiser les Jeux olympiques d’hiver de 1992 a été l’occasion pour le Gouvernement de décisions ambitieuses pour cette région, tant en matière d’infrastructures que d’équipements sportifs et touristiques qui rejailliront sur tout le pays.
La France a fait un effort d’aménagement et d’équipement de son territoire sans précédent en deux ans. Elle est ainsi en bonne place pour être le carrefour du grand marché unique européen, au profit de toutes ses régions et de toutes ses activités.
2. La place éminente de notre agriculture, chez nous et en Europe, a été garantie
L’agriculture, dans un passé récent, avait été trop négligée. Un véritable dialogue avec les organisations représentatives a été rétabli, notamment en réunissant la Conférence annuelle agricole et en relançant les interprofessions.
Le Gouvernement a redonné à notre pays son autorité dans le débat agricole international (en particulier lors de la conférence de Punta del Este) et communautaire (en obtenant notamment le démantèlement des montants compensatoires monétaires).
Il a redressé le revenu agricole en menant une politique d’abaissement des coûts de production (diminution des charges financières ; maîtrise des cotisations sociales ; allègements fiscaux substantiels ; encadrement de la taxe foncière sur les propriétés non bâties).
Il a agi pour la solidarité nationale chaque fois que c’était nécessaire : en cas de catastrophes naturelles ; au profit des zones défavorisées, principalement de montagne ; envers les producteurs laitiers frappés par les quotas institués avant 1986.
Il a préparé l’avenir de l’agriculture et du secteur agro-alimentaire en élaborant le projet de loi de modernisation, en améliorant le statut de l’agricultrice et les conditions d’installation des jeunes, en engageant la mutualisation du Crédit Agricole, en définissant les principes d’une politique de l’aménagement de l’espace rural ambitieuse.
Grâce à sa fermeté, il a enfin obtenu à Bruxelles que les moyens de financement de la politique agricole commune soient garantis à un niveau suffisant et pour cinq ans.
Au total, jamais depuis 1980 aucun gouvernement n’avait fait autant pour l’agriculture française.
3. La sauvegarde de l’environnement a bénéficié de moyens et d’initiatives renouvelés
Quand les pollutions ont menacé notre territoire, les mesures qui s’imposaient ont été prises : lutte efficace contre les incendies de forêts et adoption d’une loi importante sur l’organisation de la sécurité civile et la prévention des risques majeurs. Une politique de l’eau, de protection des sites et de la nature a été mise en œuvre. Plus généralement, c’est toute une politique de la qualité de la vie qui a été élaborée.
4. L’amélioration de la formation des hommes a été remise au premier rang de nos priorités
La reconquête de la compétitivité et la modernisation de l’économie supposent une meilleure formation des hommes. Mais la formation est avant tout une exigence morale : seul le progrès des connaissances et de la culture permet à la dignité et à la liberté individuelle de s’épanouir.
— L’école
La politique du Gouvernement s’est fondée, en ce domaine, sur trois principes :
La liberté
C’est donc un devoir, pour l’État, d’assurer aux divers ordres d’enseignement des conditions égales de fonctionnement.
Un effort considérable de rattrapage a été effectué au profit de l’enseignement privé, lourdement pénalisé pendant la période 1981–1986, et cela au mépris de la loi. C’est ainsi qu’il a été décidé de remettre le forfait d’externat à niveau en trois ans. Le plan informatique pour tous est d’ores et déjà étendu à l’enseignement privé.
La responsabilité
Une machine aussi lourde que l’administration de l’Éducation nationale ne peut tourner efficacement que si les décisions sont prises au plus près du terrain. C’est pourquoi une ambitieuse politique de déconcentration a été mise en œuvre. Soixante mesures ont été prises entre juillet 1986 et janvier 1988 au profit des autorités académiques. C’est une opération sans précédent.
Dans le même esprit, et grâce en particulier au nouveau statut des maîtres-directeurs, les établissements ont été dotés de responsables aptes à prendre les décisions qui s’imposent et à être les interlocuteurs des parents, des élus et des divers responsables locaux.
La qualité
Sans exagérer les carences de l’Éducation nationale, il faut cependant reconnaître que des progrès importants doivent être réalisés pour lutter contre l’échec scolaire et donner à nos enfants un enseignement de haute qualité.
Des moyens supplémentaires ont été dégagés pour cela : 5400 emplois d’enseignants ont été créés pour 1987 et 1988 ; le budget de l’Éducation nationale connaît en 1988 une progression très supérieure à celle de la moyenne des dépenses de l’État.
Au total, les rentrées scolaires de 1986 et 1987 se sont bien déroulées.
Le plan pour la réussite scolaire qui bénéficie de crédits spécifiques vise à amener chaque jeune au niveau le plus haut possible de connaissances en fonction de ses aptitudes et de ses goûts. Il a permis de rechercher des solutions personnalisées : cours supplémentaires à effectifs réduits pour la lecture ; étalement sur trois ans du programme de deux années scolaires ; enseignement assisté par ordinateur.
L’école est le lieu de préparation de la vie sociale. Le ministre de l’Éducation nationale a mené depuis 1986 une série d’actions de lutte contre la toxicomanie, l’alcoolisme, le tabagisme, la consommation excessive de médicaments, les maladies sexuellement transmissibles et le SIDA.
— L’enseignement supérieur
Les capacités d’accueil ont été notablement augmentées : neuf départements d’IUT ont été créés ainsi que six premiers cycles délocalisés en Île-de-France.
L’utilisation de l’informatique a permis un meilleur déroulement des formalités d’inscription en université.
La loi de finances pour 1988 permet d’amplifier cet effort : les crédits progressent globalement de 5,6 % et les dépenses en capital de 15 %. Un effort particulier est fait pour les bibliothèques universitaires.
Le troisième cycle des études médicales a été aménagé, la signification des concours et des études de l’internat a été rétablie.
Pour l’avenir, une réflexion approfondie a été conduite par la commission « Demain l’Université ». Sur ces bases, quatre orientations fondamentales ont été retenues :
• organiser les études universitaires en faisant porter l’effort sur les premières années ;
• définir un cadre statutaire souple adapté aux missions de l’université ;
• améliorer la condition des enseignants et des étudiants ;
développer le rayonnement et le prestige des universités.
— La formation professionnelle
La priorité donnée par le Gouvernement à la recherche s’est traduite tant au niveau des structures que des actions (croissance de 10,6 % de l’effort budgétaire de recherchedéveloppement) :
• La recherche publique (tout particulièrement le CNRS et l’INSERM) a vu ses moyens confirmés. La reprise des recrutements de chercheurs et la création de 150 emplois de chercheurs nouveaux sont particulièrement significatives.
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