Jacques Chirac - Chaque pas doit être un but

Здесь есть возможность читать онлайн «Jacques Chirac - Chaque pas doit être un but» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2009, ISBN: 2009, Издательство: Nil, Жанр: Биографии и Мемуары, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Chaque pas doit être un but: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Chaque pas doit être un but»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Jacques Chirac ne parle pas facilement de lui-même. Pudique et secret, il se raconte ici pour la première fois. Dans un style vivant et direct, non dénué d’humour, il évoque ses origines familiales, sa jeunesse aventureuse et ses débuts en politique, depuis son élection en 1967 comme député de Corrèze, qui lui a permis de s’imposer très vite dans un milieu pour lequel il ne se sentait pas prédestiné.
Ce volume couvre les soixante-trois premières années de sa vie, jusqu’à son élection à la présidence de la République en 1995. On y voit naître et se former un homme politique hors normes et s’élaborer sa réflexion profondément marquée par les valeurs conjointes du radicalisme et du gaullisme.
Jacques Chirac revient sur ses relations privilégiées avec Georges Pompidou, ses rapports conflictuels avec Valéry Giscard d’Estaing, sa cohabitation à la fois orageuse et complice avec François Mitterrand, son affrontement avec Édouard Balladur. Il lève le voile sur les années de solitude qui, nonobstant les trahisons, l’ont conduit en 1995 à la tête de l’État. C’est avec la même franchise qu’il révèle ses échanges avec divers chefs d’État étrangers. Jacques Chirac consacre aussi une large place dans ce livre à ses souvenirs personnels, brossant un portrait intime et émouvant de ses parents, de son épouse Bernadette et de ses filles Laurence et Claude. Il nous fait entrer dans son « jardin secret » en expliquant les raisons de son goût pour l’Asie et les arts premiers, qui a largement fondé sa vision humaniste du monde et de l’Histoire.

Chaque pas doit être un but — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Chaque pas doit être un but», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Son magistère s’exerce sur moi avec d’autant plus de facilité que j’ai encore tout à apprendre en matière politique. Pierre Juillet a tout de suite compris en me voyant que mon expérience était on ne peut plus modeste et qu’il lui fallait la renforcer. J’ai été formé par ses conseils et son exemple. Il ne m’a pas appris la politique comme on apprend une langue étrangère — il n’existe ni méthode ni mode d’emploi dans ce domaine —, mais en me faisant part au jour le jour de ses réflexions concernant aussi bien la vie du gouvernement que les problèmes de la France, son histoire et la façon de traiter les difficultés auxquelles elle était confrontée. Foncièrement conservateur et par certains côtés archaïque, il enseigne au jeune technocrate les valeurs essentielles à défendre et préserver : le culte de la grandeur nationale, en premier lieu. Je deviens pour lui une sorte de disciple qu’il entend façonner à son image et dont il entreprend d’organiser le destin politique. Lorsque je serai nommé secrétaire d’État à l’Emploi, en 1967, Georges Pompidou me confiera : « C’est le Général qui l’a souhaité. » Mais, si tel est le cas, probablement est-ce Pierre Juillet qui m’a signalé au Général en lui glissant : « Il y a un type, là, qui peut être éventuellement utile… »

Paradoxalement, la protection de Pierre Juillet ne me vaut, à Matignon, au sein du cabinet du Premier ministre, aucune promotion particulière, comme si je n’avais pas vocation pour lui à mener une carrière administrative. Je quitterai mes fonctions en 1967 à l’échelon qui était le mien à mon arrivée cinq ans auparavant : celui d’un simple chargé de mission, alors que tous les autres membres du cabinet ont réussi à se faire nommer, entre-temps, conseillers techniques. Accéder à ce grade a été l’idée fixe de la plupart d’entre eux. On finit toujours par promouvoir, dans toute hiérarchie de cet ordre, ceux qui crient le plus fort. Si je ne suis pas devenu conseiller technique, c’est tout simplement parce que je ne l’ai pas demandé et ne m’en suis jamais vraiment soucié.

Je me passionne davantage pour les dossiers qui me sont confiés, ceux surtout concernant l’aéronautique, et particulièrement la construction du Concorde dont je me ferai d’emblée le défenseur. Lorsque, en 1966, les travaillistes arrivés au pouvoir en Angleterre décident d’interrompre sur-le-champ les deux grands projets franco-britanniques lancés par leurs prédécesseurs, le Concorde et le tunnel sous la Manche, je fais partie de ceux, plutôt rares il faut bien le dire, qui plaident à Matignon pour que la France n’y renonce pas à son tour. Contre l’avis du ministère des Finances, alerté par le coût de ces deux opérations et partisan de les abandonner l’une et l’autre, je me bats à mon niveau pour qu’elles soient maintenues, convaincu de leur intérêt industriel et économique. Nous consacrons alors beaucoup d’énergie à persuader les agents de l’État et les acteurs de l’économie que la France peut produire des avions, des trains, des missiles, de l’électronique, des molécules, et les vendre, tant ils doutent que nous puissions rattraper notre retard en matière d’autoroute et de télécommunications.

En mars 1969, le général de Gaulle me demandera de représenter le gouvernement à Toulouse, lors du premier vol du Concorde , avec André Turcat aux commandes. À mon retour à Paris, le Général m’invitera à déjeuner pour recueillir mes impressions, aussi fier et enthousiaste que je l’étais à l’idée que la France ait su mener à bien, envers et contre tous, une réalisation de cette ampleur.

Sans appartenir au premier cercle des collaborateurs du Premier ministre, je ne manque pas d’occasions de le côtoyer, malgré la distance qu’il entend préserver vis-à-vis de son entourage. Si, comme je l’ai dit, Georges Pompidou évite toute familiarité dans les rapports qu’il entretient avec ses conseillers, c’est qu’il tient avant tout à responsabiliser chacun d’eux, à leur laisser une certaine liberté d’initiative pour mieux s’assurer de leur capacité, le moment venu, à répondre de leurs actes.

Cette volonté de déléguer n’empêche pas qu’il suive lui-même de près les affaires de l’État. Je m’en rends compte chaque fois que j’ai l’opportunité de l’accompagner lors de manifestations qui relèvent de mon champ de compétences, comme le Salon aéronautique du Bourget. Malgré le soin que je prends à m’informer dans le détail des caractéristiques de chaque nouvel avion exposé, je m’aperçois vite qu’il en sait autant que moi, si ce n’est plus, à leur sujet.

Nous n’avons jamais eu besoin, Georges Pompidou et moi, de longs échanges pour nous comprendre. L’entente qui s’est établie peu à peu entre nous, au fil des années, doit sans doute beaucoup à nos origines proches : lui, l’Auvergne, moi, la Corrèze. Nous sommes issus du même terroir, modelés par une même fibre rurale et provinciale. Tous deux formés à l’école laïque et attachés à ses valeurs. Et tous deux amateurs de bonne chère et férus de poésie.

Georges Pompidou évitait le plus possible de mêler ses collaborateurs aux cercles de ses amitiés parisiennes. Si bien que Bernadette et moi n’avons été invités qu’à cinq ou six reprises à l’un de ces dîners mondains, très prisés du Tout-Paris, qui se tenaient souvent à Matignon. On y croisait aussi bien Pierre Cardin, Pierre Boulez, Guy Béart, Françoise Sagan et Maria Callas que Guy et Marie-Hélène de Rothschild, Hélène Rochas ou Édouard et Jacqueline de Ribes. Ce fut aussi pour nous l’occasion de mieux connaître et d’apprécier cette femme d’exception qu’était Claude Pompidou. Grande, belle, distinguée, toujours d’une extrême élégance, passionnée de mode comme de toutes les formes de la création contemporaine, elle n’aimait à évoluer que dans un seul univers, celui des artistes, des peintres, des écrivains, des grands couturiers, qu’elle préférait de loin au monde de la politique.

Ce monde-là, qu’elle n’a jamais aimé, et où Georges Pompidou lui-même semblait parfois s’être aventuré à contrecœur, c’est à Matignon que j’ai commencé, pour ma part, de le découvrir et de le fréquenter. Mais il faudra, comme je l’ai dit, toute l’insistance du Premier ministre pour m’inciter à y entrer pleinement à mon tour, en 1967. Mes fonctions me conduisent tout naturellement à rencontrer la plupart des ministres qui comptent à cette époque. Celui que je côtoie le plus fréquemment est sans doute André Malraux.

J’ai été partie prenante d’une des grandes décisions de son ministère : la création, en janvier 1963, de l’Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France. En tant que jeune auditeur de la Cour des comptes, ma première mission a été, en effet, de préparer cette réforme, capitale pour rendre la culture accessible à tous et sauver les monuments menacés, au sein de la commission culturelle du IV ePlan présidée par le professeur André Chastel. J’en ai été le rapporteur et l’une des principales chevilles ouvrières. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance d’André Malraux.

Nous déjeunions régulièrement en tête à tête chez Lasserre, son restaurant favori, où nos échanges sur l’art asiatique, qu’il affirmait bien connaître, se terminaient le plus souvent par des éclats de voix de part et d’autre. Je n’hésitais pas à lui reprocher les trafics d’œuvres d’art auxquels il s’était livré dans sa jeunesse, en Indochine, contestant par là même la compétence esthétique qu’il s’attribuait. Mes critiques l’exaspéraient, le plongeaient dans une colère à peine contenue, sans qu’il mît fin pour autant à nos discussions. Mais si je ne parvenais pas à prendre au sérieux son Musée imaginaire , je ne pouvais qu’être fasciné par ce personnage dont sans le vouloir j’imitais les tics les jours où je l’avais rencontré. Et admiratif de l’auteur de La Condition humaine , de son engagement politique contre le fascisme et le système colonial, comme de son sens de la justice et de la fraternité.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Chaque pas doit être un but»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Chaque pas doit être un but» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Chaque pas doit être un but»

Обсуждение, отзывы о книге «Chaque pas doit être un but» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x