Jean-Christophe Grangé - L'Empire des loups

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Tout avait commencé avec la peur.
Tout finirait avec elle. « Un auteur vraiment inspiré. »
The Guardian
« Grangé est redoutable. J'ai adoré.
Anita Brookner,
« Les livres de Grangé vous saisissent dès la première page, vous bousculent, vous chavirent, vous engloutissent… des histoires fascinantes servies par une imagination fiévreuse et l'ardeur d'une écriture inspirée. »
Le Monde
« Une œuvre qui défie la critique, la logique, le vraisemblable… Vive la France !
The Washington Post

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Ses traits réguliers étaient amaigris, tendus sur les os comme sur un tréteau de sacrifice ; sa peau grise et craquelée pendait, surtout à la gorge, rappelant les écailles d’un reptile ; ses yeux, jadis d’un chrome bleuté, étaient à peine perceptibles sous les paupières basses. L’ancien policier ne portait plus les cheveux longs qui avaient fait sa célébrité, ils étaient à présent ras, presque en brosse ; la noble toison d’argent avait cédé la place à un crâne en fer-blanc.

Sa carcasse encore puissante était engloutie dans un survêtement bleu roi dont le col s’évasait en deux ailes ondulées sur ses épaules. A côté de son assiette, Paul repéra une pile de coupons de PMU. Jean-Louis Schiffer, la légende des rues, était devenu le bookmaker d’une bande d’agents de la circulation à la retraite.

Comment avait-il pu s’imaginer qu’une telle épave pourrait l’aider ? Il était trop tard pour reculer. Paul ajusta sa ceinture, son arme et ses menottes, et se composa sa tête des grands jours — regard droit et mâchoires serrées. Les yeux de glace s’étaient déjà posés sur lui. Quand il fut à quelques pas, l’homme lança sans préambule :

— T’es trop jeune pour être de l’IGS.

— Capitaine Paul Nerteaux, première DPJ, 10 earrondissement.

Il avait dit cela sur un ton militaire qu’il regretta aussitôt, mais le vieillard ajouta :

— Rue de Nancy ?

— Rue de Nancy.

La question était un compliment indirect : cette adresse abritait le SARIJ, le service judiciaire du quartier. Schiffer avait reconnu en lui l’enquêteur, le flic des rues.

Paul attrapa une chaise, lançant un coup d’œil involontaire aux parieurs, toujours postés devant leur télévision. Schiffer suivit son regard et laissa échapper un rire :

— Tu passes ta vie à foutre la racaille en taule pour obtenir quoi, au final ? Te retrouver toi-même au trou.

Il porta à sa bouche un morceau de viande. Ses maxillaires jouèrent sous sa peau, rouages fluides et alertes. Paul révisa son jugement, le Chiffre n’était pas si éteint que ça. Il n’y avait qu’à souffler sur cette momie pour en balayer la poussière.

— Qu’est-ce que tu veux ? lâcha l’homme après avoir avalé sa bouchée.

Paul usa de son ton le plus modeste :

— Je suis venu vous demander un conseil.

— A propos de quoi ?

— A propos de ça.

Il extirpa de sa poche de parka une enveloppe kraft, qu’il posa à côté des coupons de turf. Schiffer écarta son assiette et ouvrit le document, sans hâte. Il en sortit une dizaine de clichés photographiques en couleur.

Il regarda le premier et interrogea :

— C’est quoi ?

— Un visage.

Il passa aux images suivantes. Paul commenta :

— Le nez a été coupé au cutter. Ou au rasoir. Les lacérations et les crevasses sur les joues ont été effectuées avec le même instrument. Le menton a été limé. Les lèvres découpées aux ciseaux.

Schiffer revint au premier cliché, sans un mot.

— Avant cela, continua Paul, il y a eu les coups. Selon le médecin légiste, les mutilations ont été effectuées après la mort.

— Identifiée ?

— Non. Les empreintes n’ont rien donné.

— Quel âge ?

— Environ vingt-cinq ans.

— La cause finale du décès ?

— On a le choix. Les coups. Les blessures. Les brûlures. Le corps est dans le même état que le visage. A priori, elle a subi plus de vingt-quatre heures de tortures. J’attends les détails. L’autopsie est en cours.

Le retraité leva ses paupières :

— Pourquoi tu me montres ça ?

— Le cadavre a été retrouvé hier, à l’aube, près de l’hôpital Saint-Lazare.

— Et alors ?

— C’était votre territoire. Vous avez passé plus de vingt ans dans le 10 earrondissement.

— Ça ne fait pas de moi un pathologiste.

— Je pense que la victime est une ouvrière turque.

— Pourquoi turque ?

— Le quartier d’abord. Les dents ensuite. Elles portent des traces d’aurification qui ne se pratiquent plus qu’au Proche-Orient. (Il ajouta plus fort.) Vous voulez le nom des alliages ?

Schiffer plaça de nouveau son assiette devant lui et reprit son repas.

— Pourquoi ouvrière ? demanda-t-il après une longue mastication.

— Les doigts, rétorqua Paul. Les extrémités sont creusées de cicatrices. Caractéristiques de certains boulots de couture. J’ai vérifié.

— Son signalement correspond à un avis de disparition ?

Le retraité faisait mine de ne pas comprendre.

— Aucun PV de disparition, souffla Paul avec patience. Aucune demande de recherche. C’est une clandestine, Schiffer. Quelqu’un qui n’a pas d’état civil en France. Une femme que personne ne viendra réclamer. La victime idéale.

Le Chiffre acheva son steak lentement, posément. Puis il lâcha ses couverts et reprit les photos. Cette fois, il chaussa ses lunettes. Il observa chaque cliché durant plusieurs secondes, scrutant les blessures avec attention.

Malgré lui, Paul baissa les yeux vers les images. Il vit, à l’envers, l’orifice du nez, arasé et noir ; les entailles qui fissuraient le visage ; le bec-de-lièvre violacé, abject.

Schiffer posa la liasse et attrapa un yaourt. Il souleva avec précaution le couvercle avant d’y plonger sa cuillère.

Paul sentait ses réserves de calme s’épuiser à grande vitesse.

— J’ai commencé ma tournée, reprit-il. Les ateliers. Les foyers. Les bars. Je n’ai rien trouvé. Personne n’a disparu. Et c’est normal : personne n’existe. Ce sont des clandestins. Comment identifier une victime dans une communauté invisible ?

Silence de Schiffer ; lampée de yaourt. Paul enchaîna :

— Aucun Turc n’a rien vu. Ou n’a rien voulu me dire. En vérité, personne n’a pu me dire quoi que ce soit. Pour la simple raison que personne ne parle français.

Le Chiffre continuait son manège avec sa cuillère. Enfin, il daigna ajouter :

— Alors, on t’a parlé de moi.

— Tout le monde m’a parlé de vous. Beauvanier, Monestier, les lieutenants, les îlots. A les entendre, il n’y a que vous pour faire avancer cette putain d’enquête.

Nouveau silence. Schiffer s’essuya les lèvres avec sa serviette puis saisit à nouveau son petit pot de plastique.

— Tout ça, c’est loin. J’suis à la retraite et j’ai plus la tête à ça. (Il désigna les tickets de PMU.) Je me consacre à mes nouvelles responsabilités.

Paul attrapa le rebord de la table et se pencha :

— Schiffer, il lui a éclaté les pieds. Les radios ont révélé plus de soixante-dix débris d’os enfoncés dans la chair. Il lui a tailladé les seins au point qu’on peut lui compter les côtes à travers les chairs. Il lui a enfoncé une barre hérissée de lames de rasoir dans le vagin. (Il frappa la table.) Je le laisserai pas continuer !

Le vieux flic haussa un sourcil :

— Continuer ?

Paul se tortilla sur son siège puis, d’un geste maladroit, sortit le dossier qu’il tenait roulé dans la poche intérieure de sa parka. Il lâcha à contrecœur :

— On en a trois.

— Trois ?

— Une première a été découverte en novembre dernier. Une deuxième au mois de janvier. Et maintenant celle-là. Chaque fois dans le quartier turc. Torturée et défigurée de la même façon.

Schiffer le regardait en silence, cuillère en suspens. Paul hurla tout à coup, couvrant les beuglements hippiques :

— Bon Dieu, Schiffer, vous comprenez pas ? Y a un tueur en série dans le quartier turc. Un mec qui s’attaque exclusivement aux irrégulières. Des femmes qui n’existent pas, dans une zone qui n’est même plus la France !

Jean-Louis Schiffer posa enfin son yaourt et cueillit le dossier entre les mains de Paul.

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