Stieg Larsson - Les hommes qui n'aimaient pas les femmes

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Les hommes qui n'aimaient pas les femmes: краткое содержание, описание и аннотация

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Ancien rédacteur de
, revue d'investigations sociales et économiques, Mikael Blomkvist est contacté par un gros industriel pour relancer une enquête abandonnée depuis quarante ans. Dans le huis clos d'une île, la petite nièce de Henrik Vanger a disparu, probablement assassinée, et quelqu'un se fait un malin plaisir de le lui rappeler à chacun de ses anniversaires.
Secondé par Lisbeth Salander, jeune femme rebelle et perturbée, placée sous contrôle social mais fouineuse hors pair, Mikael Blomkvist, cassé par un procès en diffamation qu'il vient de perdre, se plonge sans espoir dans les documnts cent fois examinés, jusqu'au jour où une intuition lui fait reprendre un dossier.
Régulièrement bousculés par de nouvelles informations, suivant les méandres des haines familiales et des scandales financiers. lancés bientôt dans le monde des tueurs psychopathes, le journaliste tenace et l'écorchée vive vont résoudre l'affaire des fleurs séchées et découvrir ce qu'il faudrait peut-être taire.
A la fin de ce volume, le lecteur se doute qu'il rencontrera à nouveau les personnages et la revue
. Des fils ont été noués, des portes ouvertes. Impatient, haletant, on retrouvera Mikael et sa hargne sous une allure débonnaire, et Lisbeth avec les zones d'ombre qui l'entourent, dans Millénium 2 - La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette ; Millénium 3 - La Reine dans le palais des courants d'air.

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Tout comme la fois précédente, elle fut une proie facile pour lui, d'un point de vue purement physique. Sa seule possibilité de résister consistait à lui planter les ongles dans les yeux ou à utiliser une arme. Mais le scénario qu'elle avait prévu était déjà parti en fumée. Merde, pensa Lisbeth Salander quand il lui arracha le tee-shirt. Avec une lucidité terrifiante, elle comprit qu'elle avait été un peu légère sur ce coup.

Elle entendit qu'il ouvrait un tiroir de la commode à côté du lit, puis un cliquetis de métal. Tout d'abord elle ne comprit pas ce qui se passait, puis elle vit la boucle se refermer autour de son poignet. Il souleva ses bras, passa les menottes autour d'un des montants de la tête de lit et bloqua son autre main. En un tournemain il lui enleva ses chaussures et son jean. Finalement il lui retira son slip qu'il brandit en l'air.

— Il faut que tu apprennes à me faire confiance, Lisbeth, dit-il. Je vais t'apprendre les règles de ce jeu pour les grands. Sois désagréable avec moi, et tu seras punie. Sois gentille avec moi, et nous serons amis.

Il s'assit de nouveau à califourchon sur elle.

— Alors, comme ça tu n'aimes pas la sodomie..., dit-il.

Lisbeth Salander ouvrit la bouche pour crier. Il la prit par les cheveux et fourra le slip dans sa bouche. Elle sentit qu'il mettait quelque chose autour de ses chevilles, il écarta ses jambes et les attacha de sorte qu'elle soit totalement livrée. Elle l'entendit bouger dans la pièce mais elle ne pouvait pas le voir. Les minutes passèrent. Elle avait du mal à respirer. Puis elle ressentit une douleur infernale quand brutalement il lui enfonça quelque chose dans l'anus.

LA RÈGLE DE CÉCILIA VANGER était que Mikael ne devait pas rester dormir. Peu après 2 heures du matin il se rhabilla, alors qu'elle restait nue sur le lit et lui adressait un petit sourire.

— Tu me plais, Mikael. J'aime ta compagnie.

— Tu me plais aussi. Elle l'attira sur le lit et réussit à enlever la chemise qu'il venait de mettre. Il resta une heure de plus.

Lorsque enfin Mikael passa devant la maison de Harald Vanger, il eut la nette impression de voir un rideau bouger à l'étage. Mais il faisait trop sombre pour qu'il en soit absolument sûr.

LISBETH SALANDER PUT REMETTRE ses vêtements vers 4 heures du matin le samedi. Elle prit son blouson de cuir et le sac à dos, et gagna en boitillant le vestibule, où il l'attendait, frais et douché et habillé avec soin. Il lui donna un chèque de 2 500 couronnes.

— Je te ramène chez toi, dit-il en ouvrant la porte.

Elle sortit de l'appartement et se tourna vers lui. Son corps avait l'air frêle et son visage était gonflé par les pleurs, et il eut presque un mouvement de recul en croisant son regard. Jamais auparavant dans sa vie il n'avait rencontré une telle haine sèche et brûlante. Lisbeth Salander avait l'air aussi mentalement malade que son dossier l'indiquait.

— Non, dit-elle, si bas qu'il eut du mal à distinguer les mots. Je peux rentrer toute seule. Il posa une main sur son épaule.

— Sûre ?

Elle hocha la tête. La main sur son épaule serra plus fort.

— Tu te rappelles notre accord. Tu reviens ici samedi prochain.

Elle hocha la tête de nouveau. Soumise. Il la lâcha.

14

SAMEDI 8 MARS — LUNDI 17 MARS

LISBETH SALANDER PASSA la semaine au lit avec des douleurs au bas-ventre, des hémorragies à l'anus et d'autres plaies, moins visibles, qui prendraient plus de temps à guérir. Ce qu'elle avait vécu dépassait de loin le premier viol dans son bureau ; il n'avait plus été question de force et d'humiliation mais d'une brutalité systématique.

Elle réalisait bien trop tard qu'elle avait mésestimé Bjurman, et de beaucoup.

Elle l'avait pris pour un homme de pouvoir qui aimait dominer, pas pour un sadique accompli. Il l'avait gardée menottée toute la nuit. A plusieurs reprises, elle avait cru qu'il allait la tuer et à un moment il avait appuyé un oreiller sur son visage jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse presque.

Elle ne pleura pas.

A part les larmes causées par la douleur physique proprement dite pendant le viol, elle n'en versa pas une seule. Une fois quitté l'appartement de Bjurman, elle avait boitillé jusqu'à la station de taxis d'Odenplan, était rentrée chez elle et avait gagné son appartement en grimpant les escaliers avec difficulté. Elle avait pris une douche et avait lavé le sang de son bas-ventre. Ensuite elle avait bu un demi-litre d'eau et avalé deux Rohypnol, elle s'était écroulée dans son lit, la couverture tirée sur sa tête.

Elle se réveilla vers midi le dimanche, la tête douloureuse et vide de pensées, avec des douleurs dans les muscles et le bas-ventre. Elle se leva, but deux verres de lait et mangea une pomme. Puis elle reprit deux somnifères et retourna se coucher.

Le mardi seulement elle eut assez de force pour s'extraire du lit. Elle sortit acheter un carton de pizzas Billy Pan, en mit deux au micro-ondes et remplit un thermos de café. Ensuite elle passa la nuit sur Internet à lire des articles et des thèses sur la psychopathologie du sadisme.

Son attention fut attirée par un article publié par un groupe de femmes aux Etats-Unis, où l'auteur soutenait que le sadique choisissait ses liaisons avec une précision quasi intuitive : la meilleure victime du sadique était celle qui se prêtait à tous ses désirs de son plein gré parce qu'elle croyait ne pas avoir le choix. Le sadique ciblait ses choix sur des êtres qui dépendaient d'autrui et il avait une capacité inquiétante d'identifier des proies convenables.

Maître Bjurman l'avait choisie comme victime.

Cela la fit réfléchir.

Cela indiquait quelle idée son entourage se faisait d'elle.

LE VENDREDI, UNE SEMAINE après le deuxième viol, Lisbeth Salander quitta son domicile pour se rendre chez un tatoueur à Hornstull. Elle avait appelé pour fixer rendez-vous et il n'y avait pas d'autres clients dans la boutique. Le propriétaire la salua d'un hochement de tête quand il la reconnut.

Elle choisit un petit tatouage simple représentant un mince cordon et demanda qu'on le lui fasse sur la cheville. Elle montra l'endroit.

— La peau est très mince. Ça fait super mal à cet endroit, dit le tatoueur.

— Ça ira, dit Lisbeth Salander, elle enleva son pantalon et présenta sa jambe.

— D'accord, un cordon. Tu as déjà pas mal de tatouages. Tu es sûre que tu en veux un autre ?

— C'est un rappel, répondit-elle.

MIKAEL BLOMKVIST QUITTA le café Susanne à la fermeture, à 14 heures le samedi. Il avait passé la journée à mettre au propre ses notes dans son iBook, et il fit un tour chez Konsum acheter deux, trois trucs à manger et des cigarettes avant de rentrer à la maison. Il avait découvert la spécialité locale : la pôlsa sautée avec des pommes de terre et des betteraves rouges — un plat qu'il n'avait jamais particulièrement aimé, mais qui pour une étrange raison allait parfaitement bien dans une petite maison à la campagne.

Vers 19 heures, il se mit à réfléchir en regardant par la fenêtre de la cuisine. Cécilia Vanger n'avait pas appelé. Il l'avait croisée très brièvement au café en début d'après-midi quand elle était venue acheter du pain, mais elle était plongée dans ses propres pensées. Tout laissait croire qu'elle n'allait pas appeler ce samedi soir. Il jeta un coup d'œil sur son petit poste de télévision qu'il n'allumait presque jamais. Puis il s'installa sur la banquette de la cuisine et ouvrit un polar de Sue Grafton.

LISBETH SALANDER REVINT à l'appartement de Bjurman à Odenplan à l'heure convenue le samedi soir. Il la fit entrer avec un sourire poli et accueillant.

— Et comment vas-tu aujourd'hui, ma chère Lisbeth ? fit-il pour la saluer.

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