Gérard De Villiers - SAS contre C.I.A.

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SAS contre C.I.A.: краткое содержание, описание и аннотация

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Téhéran, 1965, les responsables locaux de la CIA seraient en train de fomenter une révolution dans le dessein d’assassiner le shah et de le remplacer par un homme à eux.
Le tout, sans en avoir averti au préalable leurs autorités hiérarchiques.
Le Président des États-Unis en a été averti… par les Russes qui en ont profité pour indiquer que, si une telle révolution se produisait, ils considèreraient cela comme un acte d’agression, en conséquence de quoi ils envahiraient l’Iran en faisant porter la responsabilité aux États-Unis.
Fous de rage, et on peut les comprendre, les grands pontes de la CIA ont 15 jours pour démêler le vrai du faux.
Est-ce de l’intox de la part des Soviétiques pour envahir l’Iran ou le chef local joue-t-il réellement cavalier seul dans cette sombre histoire?
La CIA délègue Malko auprès du Chef de Station à Téhéran, le général Schalberg avec une carte de visite en or : 10 millions de dollars en liquide.
SAS devra séparer le bon grain de l’ivraie, aidé en cela par un producteur de blé et, comme il se trouve au pays des Mille et Une Nuits, le réconfort gracieux de quelques belles persanes.

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Il ne faut pas décourager les bonnes volontés.

— Ce sont tous vos papiers d’affaires que vous avez dans votre serviette ? continua l’hôtesse.

Malko sourit. Drôles de papiers !

— Ils me sont indispensables. C’est pour cela qu’ils ne me quittent pas.

Hildegard sourit. Elle posa la main sur la hanche droite de Malko et demanda, sur le ton le plus naturel :

— Et ça ? Ce sont aussi des papiers ?

Elle avait la main sur la crosse du pistolet. Comme elle avait posé la question en allemand, personne ne tiqua. Malko se mordit les lèvres. Il aurait dû rester fidèle à ses habitudes. C’était bien le moment de se faire remarquer ! Maintenant, il fallait bien donner une explication.

— Vous savez, dans ces pays-ci, les routes ne sont pas toujours sûres… Je suis appelé à me promener dans les coins déserts.

Hildegard rit un peu.

— Quand même, la route de Mehrabad à Téhéran !…

Elle continua :

— Vous êtes un trafiquant ? Qu’est-ce que vous passez ? Des diamants, des émeraudes ? J’espère que ce n’est pas de la drogue.

Malko secoua la tête.

— Non, ce n’est pas de la drogue, je vous assure.

— Je vous crois. Vous n’avez pas l’air d’un sale type. Alors ?

— Je ne peux pas vous expliquer. Pas maintenant.

Ni maintenant, ni jamais. Il n’y avait que le président des États-Unis, le chef de la CIA pour le Moyen-Orient et Malko qui étaient au courant. Plus les « autres ». Mais ceux-là ne diraient rien non plus.

— Promettez-moi de ne dire à personne ce que vous pensez, demanda Malko. C’est très important.

En même temps, il planta ses yeux d’or dans ceux de la jeune femme. Peu de femmes résistaient à ce regard. C’était comme de l’or liquide. Mais, cette fois, il ne s’agissait pas d’emmener Hildegard dans son lit. Du moins pas tout de suite. L’enjeu était beaucoup trop important.

— D’accord. Mais vous sortez avec moi demain. Je ne veux pas que vous disparaissiez.

— Juré. D’ailleurs nous allons au même hôtel.

Le petit car entrait dans les faubourgs de Téhéran. La grande avenue Chah-Reza était éclairée par des lampes au sodium, diffusant une lumière jaune. Pas un chat. Seuls passaient quelques taxis attardés, illuminés de l’intérieur par des guirlandes de petites lampes multicolores.

Les autres passagers du car s’étaient assoupis. Malko prit la main d’Hildegard dans le noir et la serra. Elle ne la retira pas et, au contraire, se rapprocha de lui.

De l’autre côté de Malko, le commandant de bord grogna un peu. Malko posa sa serviette par terre, à côté de celle de l’officier. Ainsi, il pouvait mettre ses jambes en travers, contre celles de l’hôtesse.

Le petit car avait tourné dans l’avenue Hafez et montait péniblement vers le quartier de Chimran, où se trouve le Hilton, en dehors de la ville, à près de six kilomètres. Ils passèrent devant l’enseigne brillamment éclairée d’une boîte de nuit, le Miami. La civilisation ne perdait pas ses droits.

Maintenant, il n’y avait presque plus de maisons. La route serpentait entre des collines pelées, où surgissait parfois une construction isolée.

Malko commençait aussi à somnoler. Tout se passait bien. Bientôt il serait à l’hôtel, au frais. La serviette serait en sûreté dans le coffre et, moyennant cinq dollars au portier, il aurait la chambre voisine de celle d’Hildegard.

Le car freina brutalement.

Réveillé, Malko se pencha sur l’épaule de l’hôtesse pour regarder au-dehors. Le véhicule roula encore un peu, puis stoppa complètement sur le bas-côté de la route. La portière s’ouvrit brusquement. Une tête coiffée d’une casquette apparut. C’était un Iranien, avec une petite moustache à la Valentino et l’œil injecté de sang. Il brandissait une énorme pétoire.

— Tout le monde en bas ! cria-t-il en mauvais anglais. Contrôle militaire.

Le commandant de bord se réveilla en sursaut, furieux.

— Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? jura-t-il. Personne n’a le droit de nous arrêter. Repartez immédiatement, chauffeur.

Mais le chauffeur avait une mitraillette sur le ventre et de la famille. Il grommela quelque chose d’incompréhensible et ne bougea pas.

Brutalement, l’officier iranien attrapa le steward par la manche et le jeta hors du véhicule.

— Tout le monde dehors, répéta-t-il.

Cette fois, personne ne se le fit dire deux fois. Même le commandant de bord, impressionné peut-être par l’uniforme, se leva. Tout cela ne disait rien de bon à Malko. Ce contrôle impromptu, en pleine nuit, semblait bizarre. Il eut une idée, facile à réaliser…

À son tour, il sortit, précédant Hildegard. Dès que l’officier le vit, il aboya :

— Qui êtes-vous ? Vous êtes un civil ? Pourquoi vous cachez-vous dans un véhicule des équipages ? Vos papiers !

Malko, tenant sa serviette d’une main, tendit son passeport, mais l’officier le regarda à peine. Se retournant, il appela deux hommes en civil qui jusque-là étaient restés dans l’ombre.

— Emmenez-le ! cria-t-il en persan. Puis, en anglais, il ajouta, pour les autres passagers : Vous pouvez remonter. Monsieur est suspect et nous le gardons.

Encore mal réveillés, tous remontèrent dans le car. Hildegard la dernière. Elle se retourna et examina anxieusement Malko. Pour la rassurer, celui-ci fit un clin d’œil. Il espérait qu’elle l’apercevrait dans l’obscurité.

Les deux hommes appelés par l’officier l’avaient encadré. C’étaient deux malabars de un mètre quatre-vingt-dix, le front bas et la moustache agressive. Ils prirent Malko chacun par un bras et l’entraînèrent vers une vieille voiture américaine, gardée par quelques soldats. Placidement, les hommes replièrent leurs mitraillettes et attendirent. Malko entendit l’un d’eux qui disait : « Le lieutenant Tabriz a dit qu’après on pourrait aller se coucher. »

Malko s’était bien gardé de montrer qu’il comprenait l’iranien. Ce sont des détails comme cela qui parfois vous sauvent la vie. Il se laissa entraîner sans résistance jusqu’à à la voiture, se demandant comment cette comédie allait se terminer. Pour lui, cela risquait fort de finir par une promenade dans le désert…

Avant de pénétrer dans la voiture, l’un des gorilles le fouilla et le soulagea de son pistolet. Malko ne lâcha pas sa serviette.

Un civil était au volant. Il démarra aussitôt, dès qu’ils furent montés.

— Où allons-nous ? demanda Malko, en anglais, pour la forme.

Ses gardiens ne répondirent même pas. La voiture quitta tout de suite la route et prit un chemin de traverse, au sol inégal. Malko songea qu’avant que le commandant de bord ne puisse alerter qui que ce soit, ce serait beaucoup trop tard pour lui.

Il serrait toujours précieusement la poignée de la serviette. Soudain, la voiture ralentit et s’arrêta. Le gorille de gauche ouvrit la portière et tira Malko dehors.

C’était bien ce qu’il avait pensé. Ils étaient dans un terrain vague. On voyait au loin les lumières de Téhéran. Malko banda ses muscles. Il fallait filer dans l’obscurité. Les gorilles ne lui laissèrent pas le temps de bondir. L’un d’eux le saisit par-derrière, lui immobilisant les deux bras. Il avait une force terrifiante. Malko ne pouvait plus respirer. L’autre lui prit d’une main le poignet et de l’autre la poignée de la serviette. Enfonçant son pied dans le ventre de Malko, il tira de toutes ses forces.

Malko eut un hoquet et lâcha la serviette. Aussitôt, celui qui le tenait le libéra. Un coup violent atteignit Malko derrière l’oreille. Il s’écroula sur le sol caillouteux et encore chaud.

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