Pierre Lemaitre - Sacrifices

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Sacrifices: краткое содержание, описание и аннотация

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« UN ÉVÉNEMENT EST CONSIDÉRÉ COMME DÉCISIF LORSQU’IL DÉSAXE COMPLÈTEMENT VOTRE VIE.
PAR EXEMPLE, TROIS DÉCHARGES DE FUSIL À POMPE SUR LA FEMME QUE VOUS AIMEZ. »
« Lemaitre hisse le genre noir à une hauteur rarissime chez les écrivains français : celle où se tient la littérature. » Jean-Claude Buisson, Atmosphère glaçante, écriture sèche, mécanique implacable : Pierre Lemaitre a imposé son style et son talent dans l’univers du thriller. Après
il achève ici une trilogie autour du commandant Verhœven, initiée avec
.

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— Excusez-moi…

Elle se retourne et baisse les yeux vers lui. Elle mesure un mètre soixante et onze, selon Camille.

— Je suis désolé, dit-il, vous ne me connaissez pas…

Elle semble vouloir dire que si mais elle ne le fait pas. Son sourire est moins triste que son regard, mais il a la même tonalité bienveillante et douloureuse.

— Madame… Charroi ?

— Non, dit-elle en esquissant un sourire de soulagement, vous devez confondre…

Mais elle reste là, comprenant que la conversation n’est pas terminée pour autant.

— Nous nous sommes croisés ici une fois ou deux…, reprend Camille.

Il désigne le carrefour. S’il continue sur sa lancée, il va s’empêtrer dans une explication laborieuse, il préfère sortir son portable, il clique, la femme se penche, curieuse de voir ce qu’il fait, de comprendre ce qu’il veut.

Il ne s’en est pas aperçu, il y a un message de Louis. Sobre : « Empreintes : ISP. »

Inconnue des services de police. Anne n’est pas répertoriée. Fausse piste.

Devant Camille s’étend un couloir dont toutes les portes se ferment l’une après l’autre. Dans une heure et demie, une dernière porte, essentielle, qu’il n’a jamais imaginé voir se fermer, va claquer à son tour, celle de son métier.

La police va l’expulser au terme d’une procédure longue et humiliante. À lui de déterminer s’il le souhaite ou non. Il se dit qu’il n’a pas le choix en sachant bien que choisir ou ne pas choisir, c’est toujours choisir. Pris dans le tourbillon, il ne sait plus ce qu’il veut, c’est affolant cette boucle, cette spirale.

Il relève la tête, la femme est toujours là, curieuse, attentive.

— Excusez-moi…

Camille se repenche sur son portable, ferme un écran, en ouvre un autre, se trompe, recommence, clique sur la liste des contacts et tend enfin l’appareil avec le portrait d’Anne.

— Vous ne travaillez pas avec elle…

Ce n’est pas réellement une question. Pourtant le visage de la femme s’éclaire.

— Non, mais je la connais…

Heureuse de rendre service. Le malentendu ne va pas durer. Elle travaille dans le quartier depuis plus de quinze ans, le nombre de personnes qu’elle connaît de cette manière, à force de les croiser, c’est impressionnant.

— Un jour, dans la rue, on s’est fait un petit signe. Après, quand on se croisait, on se faisait bonjour mais on n’a jamais parlé ensemble.

« Une vraie gale », a dit Anne.

18 h 35

Anne a décidé qu’elle n’attendrait pas plus longtemps. Advienne que pourra. Tant pis, c’est trop long. Et la maison maintenant lui fait peur, comme si, avec la venue de la nuit, la forêt allait se refermer sur elle.

Elle a retrouvé, chez Camille, des gestes de conjuration qui pourraient être à elle, ils se sont reconnus dans leurs attitudes superstitieuses. Par exemple, ce soir, pour ne pas provoquer le mauvais sort (et comme s’il pouvait encore lui arriver quelque chose de pire), elle n’allume pas la lumière. Pour se diriger, elle se contente de la veilleuse qui enveloppe le palier, au bas de l’escalier. Elle éclaire la marche déchiquetée par la balle, sur laquelle Camille s’est arrêté si longtemps.

Quand va-t-il se retourner vers moi et me cracher au visage ? se demande Anne.

Elle ne veut plus attendre. Si près du but, c’est irrationnel mais c’est justement atteindre le but qui lui semble insurmontable. Partir. Tout de suite.

Elle prend son portable et compose le numéro de la compagnie de taxis.

Doudouche fait la gueule, ça lui passera. Il suffit qu’elle se rende compte que Camille n’est pas d’humeur à supporter son humeur à elle pour qu’elle file doux. Un jour, Camille s’est pris à rêver d’une gouvernante acariâtre, une peste, qui ferait chaque jour le ménage jusque sous les pieds des meubles et lui cuisinerait des pommes de terre tristes comme ses fesses. À la place, il a pris cette chatte, Doudouche, ça revient quasiment au même. Il l’adore. Il lui flatte l’échine, lui ouvre une boîte, et l’installe à la fenêtre, elle observe l’activité du canal, juste en bas de l’immeuble.

Il va ensuite dans la salle de bain, manipule avec précaution le sac poubelle afin que la poussière n’envahisse pas la pièce. Puis il rapporte le dossier sanglé sur la table basse du salon.

Doudouche, de la fenêtre, le regarde fixement. Tu ne devrais pas.

— Moyen de faire autrement ? répond Camille.

Il ouvre le dossier et se rend directement à la grosse enveloppe contenant les photos.

La première est un grand cliché en couleur un peu surexposé qui montre les restes d’un corps éventré, les côtes cassées traversent une poche rouge et blanc, sans doute un estomac et un sein de femme découpé et portant d’innombrables marques de morsures. La deuxième photo est celle d’une tête de femme, détachée du corps et clouée au mur par les joues…

Camille se lève, va jusqu’à la fenêtre pour reprendre sa respiration. Ce n’est pas que ces images soient plus pénibles à voir que bien des meurtres sordides découverts au cours de sa carrière mais ceux-là, ce sont en quelque sorte les siens. Les plus proches de lui, ceux qu’il a toujours essayé de garder à distance. Il regarde un instant le canal en caressant le dos de Doudouche.

Il y a des années qu’il n’a pas ouvert ce dossier.

L’histoire a donc commencé ainsi, par un corps de femme découpé dans un loft de Courbevoie. Elle s’est terminée avec la mort d’Irène. Camille revient à la table.

Il faudrait courir à la fin du dossier, trouver rapidement ce qu’il cherche puis aussitôt le refermer et cette fois, au lieu de l’enfermer dans la soupente de sa chambre… Il prend soudain conscience qu’à Montfort, il a dormi à côté de ce dossier pendant des mois et des mois sans y penser et même la nuit dernière, avec Anne lovée contre lui, la nuit entière à lui tenir la main, à tenter de la calmer, elle ne cessait de se tourner et de se retourner.

Camille passe une liasse de photos, s’arrête au hasard. Celle-ci montre un corps, de femme aussi. Un demi-corps, en fait, le bas. Sur la cuisse gauche toute une portion de chair a été arrachée et une large cicatrice, déjà noire, révèle une blessure profonde allant de la taille jusqu’au sexe. À leur position, on devine que les deux jambes ont été brisées à hauteur des genoux. Sur un orteil, l’empreinte appliquée d’un doigt à l’aide d’un tampon encreur.

Ce sont les premiers meurtres de Buisson.

Tous, à la fin, conduisent à l’assassinat d’Irène mais bien sûr, à l’époque où Camille découvre ces scènes de crime, il est loin de s’en douter.

Ensuite, c’est une jeune femme, Camille se souvient très bien, Maryse Perrin, elle avait vingt-trois ans. Buisson l’a tuée à coups de marteau. Camille passe.

Et la petite étrangère, étranglée. Il a fallu du temps pour l’identifier, celle-ci. L’homme qui l’a découverte s’appelait Blanchet ou Blanchard, le nom lui échappe mais Camille revoit très bien son visage, comme toujours, des cheveux blancs clairsemés, des yeux chassieux, on avait tout le temps envie de lui tendre un mouchoir, des lèvres minces comme une lame, une nuque rose, perlée de sueur. La jeune fille, elle, était couverte de vase, son corps avait été déversé brutalement sur le quai par l’engin de dragage dans lequel elle avait été jetée. Blanchet avait été pris d’une soudaine compassion, comme il y avait des dizaines de personnes pour regarder la scène depuis le pont — dont Buisson qui ne manquait jamais une seconde de spectacle — il avait recouvert la jeune femme nue avec sa propre veste. Camille ne peut s’empêcher de feuilleter les photos, la main diaphane de la jeune fille qui apparaît sous la veste, il l’a dessinée vingt fois.

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