Fred Vargas - L'Armée furieuse

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L'Armée furieuse: краткое содержание, описание и аннотация

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Avec sa petite blouse à fleurs et son air timide, Valentine Vendermot et son histoire de fantômes ne sont pas de taille à mobiliser une brigade parisienne. Pourtant, le commissaire Adamsberg a très envie de s'intéresser à cette chevauchée nocturne dans le bocage normand. Il délègue l'enquête en cours et se rend sur les lieux : Ordebec, son église, son bistrot, son chemin de Bonneval, ses crimes atroces.
FRED VARGAS, archéologue de métier, a créé le
, genre littéraire à part entière, où la narration est empreinte d'humour, de liberté, et de poésie. Ses romans ont fait l’objet d'adaptations cinématographiques et télévisuelles et son œuvre est désormais traduite dans plus de trente pays. Rien ne manque dans cette
 […] : le suspense délectable qui ne faiblit pas d'une page à l'autre, la brutalité des relations humaines sublimée par l'utilisation des contes et légendes, […] l'effet cathartique du dénouement et la sensation du lecteur de rentrer d'un long voyage peu banal.
LE NOUVEL OBSERVATEUR

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— Je comprends, dit Adamsberg.

Le vieux lui rappelait Félix, qui taillait des vignes à huit cent quatre-vingts kilomètres de là. Il avait apprivoisé une couleuvre avec du lait. Un jour, un type avait tué sa couleuvre. Alors Félix avait tué le type. Adamsberg retourna à la chambre où le lieutenant Justin veillait la morte en attendant le médecin traitant.

— Regarde dans sa bouche, dit-il. Regarde si tu vois des résidus blancs, comme de la mie de pain.

— Je n’ai pas très envie de faire ça.

— Mais fais-le quand même. Je pense que le vieux l’a asphyxiée en la bourrant de mie de pain. Ensuite, il l’a ôtée, et jetée quelque part.

— La mie qui était dans le quignon ?

— Oui.

Adamsberg ouvrit la fenêtre et les volets de la chambre. Il examina la petite courette, jonchée de plumes d’oiseau, à moitié transformée en débarras. Au centre, une grille couvrait la bouche d’évacuation des eaux. Elle était encore mouillée, alors qu’il n’avait pas plu.

— Tu iras soulever la grille. Je pense qu’il a jeté la mie là-dedans et vidé un seau d’eau par-dessus.

— C’est idiot, murmura Justin en dirigeant sa lampe électrique dans la bouche de la vieille femme. S’il a fait ça, pourquoi n’a-t-il pas jeté le quignon vide ? Et nettoyé les miettes ?

— Pour jeter le quignon, il aurait fallu qu’il aille jusqu’aux poubelles, donc qu’il se montre sur le trottoir à la nuit. Il y a une terrasse de café juste à côté, et sûrement pas mal de monde quand les nuits sont chaudes. On l’aurait vu. Il a imaginé une très bonne explication pour le quignon et les miettes. Si originale qu’elle en devient vraisemblable. C’est un champion de mots croisés, il a sa manière de relier ses idées.

Adamsberg, à la fois désolé et un peu admiratif, revint auprès de Tuilot.

— Quand Marie et Toni sont arrivés, vous avez ressorti le pain de la poubelle ?

— Mais non, ils connaissent le truc et ils aiment ça. Toni s’assied sur la pédale de la poubelle, le couvercle se soulève, et Marie en sort tout ce qui les intéresse. Fortiches, hein ? Rusés, il n’y a pas à dire.

— Donc Marie a sorti le pain. Et puis tous les deux, ils ont mangé la mie ? Tout en s’aimant ?

— C’est cela.

— Toute la mie ?

— Ce sont des gros rats, commissaire, ils sont voraces.

— Et les miettes ? Pourquoi ils n’ont pas mangé les miettes ?

— Commissaire, on s’occupe de Lucette ou des rats ?

— Je ne comprends pas pourquoi vous avez rangé le pain dans le torchon après que les rats l’ont creusé. Alors qu’avant, vous l’aviez mis à la poubelle.

Le vieux posa quelques lettres sur ses mots croisés.

— Vous n’êtes sûrement pas bien fort aux mots croisés, commissaire. Si j’avais jeté le quignon vide à la poubelle, vous pensez bien que Lucette aurait compris que Toni et Marie étaient passés.

— Vous pouviez aller le jeter dehors.

— La porte grince comme un porc qu’on égorge. Vous n’avez pas remarqué ?

— Si.

— Alors je l’ai tout bonnement enroulé dans le torchon. Ça m’évite une scène le matin. Parce que des scènes, c’est tous les jours à n’en plus finir. Bon sang, ça fait cinquante ans qu’elle maugrée en passant son chiffon partout, sous mon verre, sous mes pieds, sous mon cul. À croire que j’ai plus le droit de marcher ni de m’asseoir. Si vous viviez ça, vous aussi vous auriez caché le quignon.

— Elle ne l’aurait pas vu dans la boîte ?

— Mais non. Le matin, elle prend des biscottes aux raisins secs. Elle doit le faire exprès parce que ces biscottes, ça projette des milliers de miettes. Si bien que ça l’occupe pendant deux heures après. Vous voyez la logique ?

Justin entra dans la pièce, adressa un bref signe affirmatif à Adamsberg.

— Mais hier, dit Adamsberg avec un peu d’abattement, ça ne s’est pas passé comme ça. Vous avez ôté la mie, deux grosses poignées compactes, et vous l’avez enfoncée dans sa bouche. Quand elle n’a plus respiré, vous avez sorti toute cette mie et vous l’avez jetée dans la bouche d’évacuation de la courette. Ça m’épate que vous ayez choisi ce moyen pour la tuer. Je n’ai jamais vu personne étouffer quelqu’un à la mie de pain.

— C’est inventif, confirma tranquillement Tuilot.

— Vous vous doutez bien, monsieur Tuilot, qu’on retrouvera la salive de votre femme sur la mie de pain. Et comme vous êtes logique, rusé, on retrouvera aussi les traces des dents des rats sur le quignon. Vous les avez laissés finir la mie pour accréditer votre histoire.

— Ils adorent se fourrer dans un quignon de pain, c’est un plaisir de les voir. On a passé une bonne soirée hier, oui vraiment. J’ai même bu deux verres pendant que Marie me griffait la tête. Puis j’ai lavé et rangé mon verre, pour éviter la réprimande. Alors qu’elle était déjà morte.

— Alors que vous veniez de la tuer.

— Oui, dit l’homme dans un soupir négligent, emplissant quelques cases des mots croisés. Le médecin était passé la visiter la veille, il m’a assuré qu’elle tiendrait encore des mois. Ça voulait dire encore des dizaines de mardis avec des friands gras, des centaines de récriminations, des milliers de petits coups de chiffon. À quatre-vingt-six ans, on a le droit de commencer à vivre. Il y a des soirs comme ça. Des soirs où un homme se lève et agit.

Et Tuilot se leva, ouvrit les volets de la salle à manger, laissant entrer la chaleur excessive et tenace de ce début de mois d’août.

— Elle ne voulait pas ouvrir les fenêtres non plus. Mais je ne dirai pas tout cela, commissaire. Je dirai que je l’ai tuée pour lui épargner les souffrances. Avec de la mie de pain parce qu’elle aimait ça, comme une dernière petite gâterie. J’ai tout prévu là-dedans, moi, dit-il en se cognant le front. Il n’y aura pas de preuve que je ne l’ai pas fait par charité. Hein ? Par charité ? Je serai acquitté et, deux mois plus tard, je serai revenu ici, je poserai mon verre directement sur la table, sans sortir de napperon, et on sera bien là tous les trois, Toni, Marie et moi.

— Oui je le crois, dit Adamsberg en se levant doucement. Mais si cela se trouve, monsieur Tuilot, vous n’oserez pas poser votre cul de verre sur la table. Et peut-être que vous sortirez ce napperon. Et puis vous nettoierez les miettes.

— Et pourquoi je ferais ça ? Adamsberg haussa les épaules.

— C’est seulement ce que j’ai vu. C’est souvent comme ça que ça se passe.

— Vous en faites pas pour moi, allez. Je suis rusé, moi.

— C’est vrai, monsieur Tuilot.

Dehors, la chaleur faisait marcher les gens à l’ombre, rasant les immeubles bouche ouverte. Adamsberg décida d’emprunter les trottoirs exposés au soleil, et vides, et de se laisser couler à pied vers le sud. Une longue marche pour se défaire du visage réjoui — et en effet rusé — du champion de mots croisés. Qui, peut-être, un mardi prochain, s’achèterait un friand gras pour dîner.

II

Il arriva à la Brigade une heure et demie plus tard, son tee-shirt noir trempé de sueur et ses pensées remises en place. Il était rare qu’une bonne ou mauvaise impression hante l’esprit d’Adamsberg très longtemps. À se demander s’il en avait un, d’esprit, avait souvent dit sa mère. Il dicta son rapport à l’intention du commissaire grippé, passa prendre les messages à l’accueil. Le brigadier Gardon, qui tenait le standard, penchait sa tête pour capter le souffle d’un petit ventilateur posé au sol. Il laissait voleter ses cheveux fins dans le courant d’air frais, comme s’il était installé sous le casque d’un salon de coiffure.

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