Georges Bernanos - Un Crime
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Il allait très vite, singulièrement vite sur ce mauvais sentier qu’il n’avait cependant suivi qu’une fois – plus vite qu’elle – avec une assurance de somnambule. L’air était calme autour d’eux, et si froid, qu’ils avaient l’impression d’une sorte de résistance imperceptible, ainsi que d’une légère soie qui se déchire. L’image d’un crime, acceptable un moment plus tôt, au fond de la maison solitaire, semblait maintenant tout à fait inconcevable, sous ce ciel limpide, si proche.
– Mademoiselle Céleste…
Le curé de Mégère venait de s’arrêter brusquement. La grande route luisait un peu, juste à leurs pieds, avant de s’enfoncer de nouveau, dans les ténèbres.
– Mademoiselle Céleste… (il posait la main sur l’épaule de la servante, reprenait péniblement son souffle), peut-être me suis-je trompé, après tout?…
Elle ouvrait la bouche pour répondre lorsque la lumière de la lampe électrique, le temps d’un éclair, la frappa en plein visage. Elle ne put que balbutier:
– Je ne sais pas…
– Trompé ou non, reprit-il, nous devons maintenant aller jusqu’au bout. Oui, n’eussions-nous qu’une chance, cette unique chance est celle d’une créature humaine en péril; notre remords serait trop grand de la lui faire perdre par notre faute. Je suis un homme paisible, mademoiselle Céleste, et même un peu plus craintif qu’il ne conviendrait sans doute. Mais je suis prêtre aussi.
Il prononça les derniers mots d’une voix claire qui dut porter fort loin, beaucoup plus loin qu’il ne le supposait, dangereusement loin dans cet air sec, aussi sonore qu’une enclume. La vieille fille mit aussitôt un doigt sur ses lèvres.
– Certes, poursuivit-il après un long silence coupé d’accès de toux, nous courons le risque d’être… Je cours le risque d’être un peu ridicule. N’importe. Les épreuves de Dieu sont ce qu’elles sont, grandes ou petites… Mon avis – il se reprit – ma volonté, mademoiselle Céleste, est de pousser jusqu’à la première maison venue, coûte que coûte. Si ma pauvre mémoire ne me trompe, il en est une pas très loin d’ici, vers la gauche. Mais y trouverons-nous du secours?
– C’est la maison de Phémie – de la sonneuse – de votre sonneuse, monsieur le curé.
– Est-elle capable d’aller donner l’éveil, d’expliquer?… Je crains de ne pouvoir prendre part aux recherches, et d’ailleurs un prêtre n’est pas un gendarme. Je ne puis qu’offrir mon secours au blessé, le cas échéant. Que dites-vous?…
La petite lampe électrique s’alluma aussi brusquement que la première fois, et sur les traits bouleversés de sa servante, le curé de Mégère put voir se dessiner une espèce de sourire.
– Dieu! dit M lleCéleste, Phémie? Elle pourrait bien réveiller tout le canton.
II.
– Qu’est-ce que vous en dites, de notre nouveau curé, Firmin?
– Ben, monsieur le maire, un gamin, avec son air de petite fille, mais selon moi, voyez-vous, plus réfléchi qu’on ne suppose. Vous n’auriez pas dû le laisser là-haut, il n’y avait qu’à prendre notre temps.
Ils couraient sur la route gelée. Le claquement de leurs sabots faisait un seul roulement qu’on devait entendre là-bas, aux premières maisons du bourg. Une vague rumeur montait derrière eux.
Tout Mégère savait depuis longtemps que la grande Phémie n’avait peur de rien. Cette fois encore elle n’aurait pas déçu leur attente. À peine informée par Céleste, elle dégringolait la pente de toute la vitesse de ses longues jambes et cinq minutes plus tard frappait de sa socque à la porte du maire, dont la maison un peu isolée par un vaste enclos est l’une des plus rapprochées de l’église. Le temps qu’il enfilât sa culotte, ouvrît sa fenêtre, elle avait déjà secoué la sonnette du cabaretier Mendol chez qui le vieux garde champêtre Firmin prend pension depuis la mort de sa femme, et tirait de leur lit, du même coup, les deux fils de M meHeurtebise qu’elle retrouva une minute plus tard, ivres encore de sommeil et grognant comme des ours sur la petite place où déjà le maire, hors de lui, menaçait de boucler cette sacrée garce dans le local des pompiers, «histoire de lui apprendre à mettre par ses contes la commune sens dessus dessous». L’arrivée du curé de Mégère avait mis fin à la dispute, les quatre hommes décidant «de faire un tour là-bas, puisque aussi bien la nuit est fichue…» De l’autre côté du Mail, derrière les platanes géants, le reste du village n’a rien entendu, ne sait rien.
Ils ont commencé par bourrer leurs pipes tout en marchant, puis ils ont pressé le pas et enfin ils se sont mis à courir. L’échauffement de la discussion ne les soutient plus, ni la cordiale complicité des gros rires, ni ce quart d’eau-de-vie que la femme Marivole leur a donné en hâte, au dernier moment. La voix calme, assurée, bien qu’un peu tremblante du jeune prêtre sonne encore à leurs oreilles. Qui sait?…
– Ménage la pile, Jean-Louis.
Le mince faisceau de la petite lampe tourne autour de la grille du parc, fait sortir un moment de l’ombre ses grands pilastres. Elle est ouverte, comme toujours. Un des battants, détaché de ses gonds rongés de rouille séculaire, n’est retenu que par un pieu solidement planté dans le sol. Le parc n’est d’ailleurs qu’un médiocre jardin de deux hectares, envahi par les ronces, et dont la pente douce aboutit à un minuscule ruisseau qu’ils écoutent un moment bruire dans le silence.
– On a l’air idiots, constate le maire. Qu’est-ce qu’on va f… ici? Sacré curé! Mais les gars de Heurtebise décident qu’on ira jusqu’au bout, qu’on en aura le cœur net. Les sabots claquent maintenant en désordre autour de la vieille maison, dont la façade orientée au levant commence d’émerger de la nuit, fenêtres closes.
– Supposé qu’un type ait fait le coup, remarqua le garde champêtre, sûr qu’il aurait filé du côté de Dombasle. En tout cas, il n’aurait pas pris par ici, vers le village.
– Quel coup? demanda le maire, goguenard.
– «Supposé», que j’ai dit. Une supposition, quoi. Une idée, rien de plus. À mon sens, s’agirait de passer d’abord derrière la bicoque, de descendre… Laisse-moi donc parler, Eugène, raisonne… Voyons! tu pourrais crier ici tout ton saoul, tirer le pistolet, je veux être pendu si on t’entendrait du presbytère; les murs étoufferaient le son. Sûr que la chose a dû se passer du côté opposé; c’est clair…
– Quelle chose, farceur? répète le maire.
– Louis, tu m’embêtes! dit le garde.
Les fils Heurtebise étouffent un rire complaisant. Magnanime, le premier magistrat de Mégère offre des cigarettes, qu’il prend à même la poche de sa veste de velours.
– Autant voir, conclut-il. Et si nous ne voyons rien de suspect, parole, mes fieux, je vous remmène. Il n’y aurait pas de bon sens à réveiller ces gens-là.
Il montre d’un geste large la maison qu’un bref éclair de sa lampe vient de parcourir encore de haut en bas. C’est un grand cube de pierre, d’une tristesse que ne réussit à égayer nulle saison, toujours la même sous le soleil ou l’averse, au centre de son jardin dévasté. Mais les habitants de Mégère ont pris l’habitude de la voir renaître chaque matin, au flanc de la haute colline, parmi ses arbres dépouillés, dans une brume rose répandue brusquement, et qui se décolore aussi vite. M meBeauchamp, qui l’habite depuis une dizaine d’années, est la veuve d’un officier de marine, une vieille petite femme vêtue de noir, chaussée de noir, gantée de noir, aux yeux bleus fanés, un peu railleurs. Elle y vit en compagnie d’une ancienne religieuse sécularisée de Notre-Dame-de-Sion, venue des Flandres, qui lui sert de gouvernante, et passe aux yeux des familiers pour une parente. Philomène, la petite bonne de quinze ans, fille d’un pauvre journalier de Mégère, recueillie par charité à la sortie d’un café suspect de Grenoble, couche sous les combles. M meBeauchamp a peu de relations, mais choisies. On raconte qu’elle a été très belle, que son mari l’adorait, et qu’elle a fait avec lui le tour du monde.
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