Frédéric Dard - Du bois dont on fait les pipes

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Du bois dont on fait les pipes: краткое содержание, описание и аннотация

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Si ma Félicie ne s'était pas mise à chialer devant son poste de télé, rien ne serait arrivé.
Mais moi, les larmes de m'man, je ne peux pas supporter.
Faut que j'agisse.
Seulement quand tu agis comme un con, tu fais des conneries, non ?
Note qu'avec moi, pour ce qui est des conneries, je ne te laisse jamais en manque.

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— C’est toi, le nouveau ?

— Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, mon frère, lui rétorqué-je.

Comme il en a entendu d’autres, il ne se formalise pas.

— Ton nom, c’est comment ?

— Archiduc Antoine de Saint-Antoine.

— Au poil, j’avais déjà Napoléon I er, le tsar Nicolas II et le roi de Suisse, la cour du Pavillon F s’agrandit. Mon nom, à moi, plus simplement, c’est Emile Rogardin, mais Votre Altesse peut me dire Milou, tout bêtement, si ça ne lui écorche pas la gueule.

Il sourit. Pas méchant.

— Si t’as besoin de quelque chose d’autre qu’un carrosse ou une chasse à courre, tu me demandes.

— Bien, mon frère.

— Tu peux me tutoyer ; ici, tout le monde tutoie tout le monde, c’est le docteur Mansky qui le demande : ça crée des liens d’amitié.

— Je n’y manquerai pas, monsieur le professeur, sitôt que j’aurai reçu mon visa pour le Paraguay. Vous m’êtes très sympathique et je vous ferai virer cent dix milliards de nouveaux francs pour vos recherches sur la tulipe cancérigène.

— Vous êtes bien aimable, m’sieur l’archiduc.

Je le quitte pour aller contempler des joueurs de cartes. Ils font une partie assez compliquée du fait qu’ils sont trois, que l’un joue à la belote, le second au poker et le troisième au bridge, mais tout se passe bien, en silence, alors que des chamailleries pourraient s’ensuivre.

Après un instant d’intérêt, je gagne enfin la fenêtre près de laquelle lit l’objet de ma sombre équipée.

Coup de projo sur l’abominable Bruno Formide, please ! Pour commencer, laisse-moi te dire qu’il n’a rien d’un sanglant tueur d’enfants. C’est un être très inoffensif d’apparence, ce qui explique que ses jeunes victimes ne manifestent aucune crainte lorsqu’il les prend par la main pour les embarquer. Il serait presque joli garçon, s’il n’avait le front particulièrement étroit. C’est un gars encore jeune, de teint très pâle, avec des yeux émerveillés, bleu foncé, et une bouche charnue qu’on sent prête à sourire.

A la manière dont il lit, jambes croisées, bras négligemment posés sur l’accoudoir de son fauteuil d’osier, on sent un être plein d’aisance.

Je traîne un siège dans son espace vital.

— C’est bien ? demandé-je.

Il relève le nez de son bouquin. Et alors, dans un éclair, je me dis que cet homme n’est pas fou ; du moins pas comme l’entend le commun des mortels. Il a eu, dans le mouvement pour se détacher de son livre, une expression des plus lucides, urbaines, avec, doucement réprimée, l’ombre d’un agacement.

Il me découvre, paraît quelque peu surpris par ce nouveau visage, et hoche la tête (il ne peut pas branler le chef, ce dernier préparant le repas du soir [1] Je constate que les astuces relatives à l’expression « branler le chef » constituent une constante chez San-Antonio. Moi qui ai lu toutes ses œuvres, j’en ai dénombré seize mille trois cent huit. Jean-François REVEL de l’Académie française. ) :

— Assez, dit-il ; je suis fasciné par le tempérament à la fois mystique et réaliste d’Ignace de Loyola. J’avais lu ses Exercices spirituels et y avais pris grand plaisir. Sa Compagnie de Jésus représente à mes yeux une espèce d’épopée du seizième siècle.

Et poum !

Pour un sadique sanguinaire, il tient des converses de haut niveau, ce gus, non ?

— Il y a longtemps que vous êtes ici ? demandé-je.

Il hausse les épaules.

— Ce qui importe, c’est celui qui me reste à y vivre.

— On vous laisse espérer une sortie imminente ?

Un air de profond désarroi assombrit son visage.

— Plaise à Dieu qu’on m’y garde encore longtemps, murmure Bruno Formide.

— La pension vous est agréable ?

— Elle est à tout prendre préférable à la prison. Lorsque j’y suis venu je risquais la peine de mort ; maintenant les choses ont changé. Quand bien même ce nouveau régime ferait faillite, il aurait laissé une œuvre impérissable en abolissant la peine capitale.

— Tout à fait de votre avis, renchéris-je avec force ; si je comprends bien, vous êtes dans mon cas ?

— C’est-à-dire ?

— On vous a enfermé à la suite d’une décision de justice ?

— Exactement.

— Est-il indiscret de vous demander les raisons ?

— Mes fantasmes m’ont poussé à mettre à mal deux petits garçons ; quand on m’a arrêté, j’ai senti le froid du couperet sur ma nuque. Le populo ne plaisante pas avec ce genre de choses.

Son ton badin, la légèreté un peu snob avec laquelle il parle de ses abominations me flanquent tout à la fois envie de gerber et de lui mettre un coup de boule dans les badigoinces car j’aurais répugnance à le toucher, fût-ce avec mes phalanges. On ne touche pas quelqu’un avec ses cheveux. C’est dégueulasse des tifs, tout de suite gras si l’on n’y prend garde.

Je détourne les yeux. Pas lui laisser découvrir mon aversion, mais ce satané Formide est un homme intelligent. Fou, mais intelligent, ce qui non seulement est fort compatible, mais s’affirme complémentaire.

— Je vous dégoûte ?

Je secoue la tête.

— Chacun ses problèmes, moi c’est les femmes que j’ai tendance à malmener.

— Meurtres ?

— Pas aboutis, ma victime, comme ils disent, en a réchappé et a donc pu me dénoncer.

— C’était votre première pulsion fâcheuse ?

— Pas exactement, disons que les précédentes s’étaient terminées à l’amiable. Et vous, votre… tableau de chasse se limite à deux ?

— A deux, homologués, ricane Bruno Formide ; des expériences précédentes ont passé pour des accidents. Et puis vous savez ce que c’est ? On s’enhardit, l’impunité met en confiance et c’est là que la négligence vous piège.

Je souris d’un air finaud. Le froid cynisme de cet homme est effroyable. En lui réside sa folie. Il paraît sain d’esprit, il est capable de parler de son cas en termes châtiés. Ses mots, ses expressions sont ceux d’un type lucide. Il lui est aisé de faire accroire qu’il a possédé les psychiatres, mais au bout d’un moment, on s’aperçoit que la démence est bien là, implacable. Je décide de ne pas le questionner davantage, car il est trop fine mouche pour tomber longtemps dans le panneau.

— C’est calamiteux, la vie ici ? demandé-je.

— Oui, si l’on a le moindre contact avec les pensionnaires ; mais elle devient tolérable quand on peut se marginaliser. Bande à part, vous comprenez ? La quarantaine. Se préserver : lire et pratiquer un maximum de culture physique, d’ailleurs la direction encourage cette hygiène de vie. Surtout pas de violence. La politesse, la bonne humeur ! Ne pas chercher à jouer les fous ; les laisser douter de votre cas. Il faut qu’ils se demandent si votre internement est justifié. Seulement, parfois, vous vous mettez à regarder le toubib ou un infirmier droit aux yeux, comme ceci…

Il plonge son regard dans le mien et j’éprouve des picotements le long de l’échine (populaire). Ces yeux révèlent tout : les abysses de l’âme, son complet dérèglement.

— Vous comprenez, cher nouveau ?

— Mon nom est Antoine, dis-je.

— Le mien : Bruno. Vous savez que vous paraissez absolument sain d’esprit ?

Mettant à profit le conseil qu’il vient de me donner, je riposte :

— Peut-être parce que je le suis ?

Et je le regarde droit au fond de l’âme à mon tour. Brrr !

On devient vite une paire de potes, Bruno et moi. Il m’explique qu’il était prof, jadis. Et c’est là que sa marotte (le terme minimiseur est de lui) l’a biché, le Bruno. Une envie lancinante de faire mal à ces lardons. Il leur infligeait en loucedé des punitions corporelles : pincements aux cuisses, oreilles tordues, cheveux tirés, baffes. Un jour, n’y tenant plus, il a planté l’espèce de scalpel qui lui servait à affûter ses crayons dans le bras d’un gamin en rade de leçon au tableau. L’affaire a fait un suif de tous les diables. Il a été radié, est passé devant des commissions médicales. Il s’en est tiré avec un séjour d’un mois dans une clinique. Par la suite, il s’est lancé dans le privé, sévissant (c’est le mot) dans un internat religieux. Il a tenté de se contenir. Il me raconte que parfois, ça le prenait si fort, ce besoin de torturer les mômes, qu’il devait quitter la classe et aller respirer dehors pour tenter de récupérer. Et puis quoi, fatal, il est retombé dans ses délires. Il y a eu de nouvelles histoires plus ou moins étouffées, on l’a une fois encore chassé.

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