Émile Zola - Thérèse Raquin
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Ils se mirent à chercher désespérément en eux un peu de cette passion qui les brûlait jadis. Il leur semblait que leur peau était vide de muscles, vide de nerfs. Leur embarras, leur inquiétude croissaient; ils avaient une mauvaise honte de rester ainsi muets et mornes en face l’un de l’autre. Ils auraient voulu avoir la force de s’étreindre et de se briser, afin de ne point passer à leurs propres yeux pour des imbéciles. Hé quoi! ils s’appartenaient, ils avaient tué un homme et joué une atroce comédie pour pouvoir se vautrer avec impudence dans un assouvissement de toutes les heures, et ils se tenaient là, aux deux coins d’une cheminée, roides, épuisés, l’esprit troublé, la chair morte. Un tel dénouement finit par leur paraître d’un ridicule horrible et cruel. Alors Laurent essaya de parler d’amour, d’évoquer les souvenirs d’autrefois, faisant appel à son imagination pour ressusciter ses tendresses.
«Thérèse, dit-il en se penchant vers la jeune femme, te souviens-tu de nos après-midi dans cette chambre?… je venais par cette porte… Aujourd’hui, je suis entré par celle-ci… Nous sommes libres, nous allons pouvoir nous aimer en paix.»
Il parlait d’une voix hésitante, mollement. La jeune femme, accroupie sur la chaise basse, regardait toujours la flamme, songeuse, n’écoutant pas. Laurent continua:
«Te rappelles-tu? J’avais un rêve, je voulais passer une nuit entière avec toi, m’endormir dans tes bras et me réveiller le lendemain sous tes baisers. Je vais contenter ce rêve.»
Thérèse fit un mouvement, comme surprise d’entendre une voix qui balbutiait à ses oreilles; elle se tourna vers Laurent sur le visage duquel le foyer envoyait en ce moment un large reflet rougeâtre; elle regarda ce visage sanglant, et frissonna.
Le jeune homme reprit, plus troublé, plus inquiet:
«Nous avons réussi, Thérèse, nous avons brisé tous les obstacles, et nous nous appartenons… L’avenir est à nous, n’est-ce pas? un avenir de bonheur tranquille, d’amour satisfait… Camille n’est plus là…»
Laurent s’arrêta, la gorge sèche, étranglant, ne pouvant continuer. Au nom de Camille, Thérèse avait reçu un choc aux entrailles. Les deux meurtriers se contemplèrent, hébétés, pâles et tremblants. Les clartés jaunes du foyer dansaient toujours au plafond et sur les murs, l’odeur tiède des roses traînait, les pétillements du bois jetaient de petits bruits secs dans le silence.
Les souvenirs étaient lâchés. Le spectre de Camille venait de s’asseoir entre les nouveaux époux, en face du feu qui flambait. Thérèse et Laurent retrouvaient la senteur froide et humide du noyé dans l’air chaud qu’ils respiraient; ils se disaient qu’un cadavre était là, près d’eux, et ils s’examinaient l’un l’autre, sans oser bouger. Alors toute la terrible histoire de leur crime se déroula au fond de leur mémoire. Le nom de leur victime suffit pour les emplir du passé, pour les obliger à vivre de nouveau les angoisses de l’assassinat. Ils n’ouvrirent pas les lèvres, ils se regardèrent, et tous deux eurent à la fois le même cauchemar, tous deux entamèrent mutuellement des yeux la même histoire cruelle. Cet échange de regards terrifiés, ce récit muet qu’ils allaient se faire du meurtre, leur causa une appréhension aiguë, intolérable. Leurs nerfs qui se tendaient les menaçaient d’une crise; ils pouvaient crier, se battre peut-être. Laurent, pour chasser les souvenirs, s’arracha violemment à l’extase épouvantée qui le tenait sous le regard de Thérèse; il fit quelques pas dans la chambre; il retira ses bottes et mit des pantoufles; puis il revint s’asseoir au coin de la cheminée, il essaya de parler de choses indifférentes.
Thérèse comprit son désir. Elle s’efforça de répondre à ses questions. Ils causèrent de la pluie et du beau temps. Ils voulurent se forcer à une causerie banale. Laurent déclara qu’il faisait chaud dans la chambre, Thérèse dit que cependant des courants d’air passaient sous la petite porte de l’escalier. Et ils se retournèrent vers la petite porte avec un frémissement subit. Le jeune homme se hâta de parler des roses, du feu, de tout ce qu’il voyait; la jeune femme faisait effort, trouvait des monosyllabes, pour ne pas laisser tomber la conversation. Ils s’étaient reculés l’un de l’autre; ils prenaient des airs dégagés; ils tâchaient d’oublier qui ils étaient et de se traiter comme des étrangers qu’un hasard quelconque aurait mis face à face.
Et malgré eux, par un étrange phénomène, tandis qu’ils prononçaient des mots vides, ils devinaient mutuellement les pensées qu’ils cachaient sous la banalité de leurs paroles. Ils songeaient invinciblement à Camille. Leurs yeux se continuaient le récit du passé; ils tenaient toujours du regard une conversation suivie et muette, sous leur conversation à haute voix qui se traînait au hasard. Les mots qu’ils jetaient çà et là ne signifiaient rien, ne se liaient pas entre eux, se démentaient; tout leur être s’employait à l’échange silencieux de leurs souvenirs épouvantés. Lorsque Laurent parlait des roses ou du feu, d’une chose ou d’une autre, Thérèse entendait parfaitement qu’il lui rappelait la lutte dans la barque, la chute sourde de Camille; et, lorsque Thérèse répondait un oui ou un non à une question insignifiante, Laurent comprenait qu’elle disait se souvenir ou ne pas se souvenir d’un détail du crime. Ils causaient ainsi, à cœur ouvert, sans avoir besoin de mots, parlant d’autre chose.
N’ayant d’ailleurs pas conscience des paroles qu’ils prononçaient, ils suivaient leurs pensées secrètes, phrase à phrase; ils auraient pu brusquement continuer leurs confidences à voix haute, sans cesser de se comprendre. Cette sorte de divination, cet entêtement de leur mémoire à leur présenter sans cesse l’image de Camille les affolaient peu à peu; ils voyaient bien qu’ils se devinaient, et que, s’ils ne se taisaient pas, les mots allaient monter d’eux-mêmes à leur bouche, nommer le noyé, décrire l’assassinat. Alors ils serrèrent fortement les lèvres, ils cessèrent leur causerie.
Et dans le silence accablant qui se fit, les deux meurtriers s’entretinrent encore de leur victime. Il leur sembla que leurs regards pénétraient mutuellement leur chair et enfonçaient en eux des phrases nettes et aiguës. Par moment, ils croyaient s’entendre parler à voix haute; leur sens se faussaient, la vue devenait une sorte d’ouïe, étrange et délicate; ils lisaient si nettement leurs pensées sur leurs visages, que ces pensées prenaient un son étrange, éclatant, qui secouait tout leur organisme. Ils ne se seraient pas mieux entendus s’ils s’étaient crié d’une voix déchirante: «Nous avons tué Camille, et son cadavre est là, étendu entre nous, glaçant nos membres.» Et les terribles confidences allaient toujours, plus visibles, plus retentissantes, dans l’air calme et moite de la chambre.
Laurent et Thérèse avaient commencé le récit muet au jour de leur première entrevue dans la boutique. Puis les souvenirs étaient venus un à un, en ordre; ils s’étaient conté les heures de volupté, les moments d’hésitation et de colère, le terrible instant du meurtre. C’est alors qu’ils avaient serré les lèvres, cessant de causer de ceci et de cela, par crainte de nommer tout à coup Camille sans le vouloir. Et leurs pensées, ne s’arrêtant pas, les avaient promenés ensuite dans les angoisses, dans l’attente peureuse qui avait suivi l’assassinat. Ils arrivèrent ainsi à songer au cadavre du noyé étalé sur une dalle de la morgue. Laurent, dans un regard, dit toute son épouvante à Thérèse, et Thérèse poussée à bout, obligée par une main de fer de desserrer les lèvres, continua brusquement la conversation à voix haute:
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