Alphonse Allais - Deux et deux font cinq

Здесь есть возможность читать онлайн «Alphonse Allais - Deux et deux font cinq» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: foreign_humor, Юмористические книги, foreign_antique, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Deux et deux font cinq: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Deux et deux font cinq»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Deux et deux font cinq — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Deux et deux font cinq», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

La miss était Américaine, jeune et très gentille. La demoiselle était Française, entre deux âges, et plutôt vilaine.

La miss avait, entre autres charmes, deux grands yeux noirs très à la rigolade. La demoiselle s'agrémentait de deux drôles de petits yeux tout ronds, de véritables yeux d'outarde (Bornibus).

Toutes deux parlaient français, la demoiselle très correctement (parbleu! c'est une institutrice); la miss avec un accent et des tournures de phrases d'un comique ahurissant.

Je prêtai l'oreille…

(Je prête assez volontiers l'oreille, fâcheuse habitude, car, un de ces jours, on ne me la rendra pas, et je serai bien avancé!)

Ô joie! Ces deux dames parlaient de la Touraine en termes qui ne laissaient aucun doute… J'allais les avoir comme compagnes de route.

Toute une semaine à voir, plusieurs fois par jour, les grands yeux noirs très à la rigolade de la petite miss!

Tout de suite, j'espérai qu'on enverrait la vieille outarde au lit, de bonne heure, alors que, très tard, la petite miss et moi nous dirions des bêtises dans les coins.

Cependant, se poursuivait la conversation des deux dames.

L'outarde était d'avis qu'on allât tout de suite après dîner au paquebot et qu'on se couchât bien tranquillement.

Miss Minnie (car enfin, voilà deux heures que je vous parle de cette jeune fille sans vous la présenter), miss Minnie disait d'un air résolu:

–Oh! pas tout de suite, coucher! Allons faire une petite tour avant embarquer!

–On ne dit pas une petite tour , mais on dit un petit tour .

–Pourtant on dit la tour Eiffel.

–Ce n'est pas la même chose. Dans le sens de monument, tour est du féminin; dans le sens de promenade, ce mot est masculin.

Les questions de philologie m'ont toujours passionné, et je crois détenir, en cette partie, quelques records.

–Pardon, mademoiselle, intervins-je, la règle que vous venez de formuler n'est pas sans exception. Tour , dans le sens du voyage, n'est pas toujours masculin.

Les yeux ronds de l'outarde s'arrondirent encore, interloqués.

–Il est masculin pour tous les pays, sauf le Cantal, le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire.

Du coup, ces dames eurent un léger frisson de terreur. J'étais, sans nul doute, un fou, peut-être furieux, si on le contrariait.

–Parfaitement! insistai-je. Ainsi, l'on dit le tour de France, le tour du monde, mais on dit la tour d'Auvergne.

Ma compatriote s'effondra de stupeur, mais j'eus la joie de voir que Minnie, en bonne petite humouriste yankee, s'esclaffait très haut de mon funny joke .

Alors, nous voilà devenus des camarades.

On fit un petit tour dans quelques roof-concerts , on but des consommations exorbitantes et, finalement, on s'échoua, près du port, dans une espèce de café français, où une clientèle assez mêlée tirait une tombola au profit d'un artiste .

Minnie gagna douze bouteilles de champagne, qu'elle n'hésita pas à faire aussitôt diriger sur sa cabine.

Pas plutôt à bord, elle tint à constater la valeur de son breuvage. Vous me croirez si vous voulez, il était exquis et de grande marque.

(Rien ne m'ôtera de l'idée qu'il ne fût le fruit d'un larcin.)

Comme toutes les Américaines, Minnie adore le champagne, mais pas tant que son institutrice.

La vieille outarde se chargea, à elle seule, de faire un sort aux trois quarts de la bouteille.

Minnie était indignée. Elle me prit à l'écart.

–Est-ce qu'elle va boire toute ma champagne, cette vieux chameau! Tâchez à lui faire une bonne blague pour qu'elle est dégoûtée de cette liquide.

–Si je réussis, miss, que me donnerez-vous?

–Je vous embrasserai.

–Quand?

–Le soir, sur le pont, quand le monde sont en allés coucher.

–Et vous m'embrasserez… bien?

–Le mieux que je pouverai !

–Mazette! espérai-je.

Dès le lendemain matin, devant l'institutrice, j'amenai la conversation sur le champagne.

–C'est bon, c'est même très bon; mais il y a certains tempéraments auxquels l'usage du champagne peut être nuisible et même mortel.

–Ah! vraiment? fit la vieille fille.

–Mais oui. Ainsi, vous, mademoiselle, vous devriez vous méfier du champagne. Ça vous jouera un mauvais tour, un jour ou l'autre.

–Allons donc!

–Vous verrez… C'est de ça qu'est morte madame Beecher-Stowe.

J'avais mon plan. Une vieille plaisanterie, faite jadis à Chincholle au cours d'un voyage présidentiel, me revenait en mémoire.

Le docteur Marion, dont je n'hésite pas à mêler le nom à cette plaisanterie du plus mauvais goût, me fournit une petite quantité d'acide tartrique et de bicarbonate de soude.

À sec, ces deux corps ne réagissent point l'un sur l'autre. Dissous, ils se décomposent: l'acide tartrique se jette sur la soude avec une brutalité sans exemple, chassant ce pauvre bougre d'acide carbonique qui se retire avec une vive effervescence, à l'instar de ces maris trompés qui claquent les portes pour faire voir qu'ils ne sont pas contents.

C'est ce mécontentement bien naturel de l'acide carbonique que les fabricants d'eau de seltz utilisent pour produire leurs eaux gazeuses.

Où plaçai-je ces deux poudres?

Ici, il me faudrait employer l'ingénieux stratagème auquel eut recours naguère George Auriol pour éviter les mots shocking.

Malheureusement, je n'ai pas, comme ce jeune maître, un joli bout de crayon attaché à ma lyre. La seule ressource me reste donc de la périphrase.

Je plaçai mes produits chimiques au fond d'un vase d'ordre tout intime à l'usage coutumier de la vieille outarde, et j'attendis.

Le lendemain, je m'amusai beaucoup au récit du docteur.

Dès le matin, elle l'avait fait mander, et, folle de terreur, lui avait raconté son étrange indisposition.

–Ça moussait! ça moussait! Et ça faisait pschi, pschi, pschi, pschi .

–N'auriez-vous pas bu des boissons gazeuses, hier? demanda-t-il.

–Si, du champagne.

–C'est bien cela. Vous ne pouvez pas digérer l'acide carbonique. Ne buvez plus ni champagne, ni soda, ni rien de gazeux.

Minnie trouva la farce à son goût. Elle me récompensa en m'embrassant le mieux qu'elle put. Et quand les Américaines vous embrassent du mieux qu'elles peuvent, je vous prie de croire qu'on ne s'embête pas.

Et encore j'emploie le mot embrasser pour rester dans la limite des strictes convenances.

THE PERFECT DRINK

Bien que l'heure ne fût pas, à vrai dire, encore très avancée, une soif énorme étreignait les gorges du Captain Cap et de moi (triste conséquence, sans doute, des débauches de la veille.)

D'un commun accord, nous eûmes vite défourché notre tandem, cependant que notre regard explorait l'horizon.

Précisément, un grand café très chic, ou d'aspect tel, se présenta.

Malgré l'apparence fâcheusement heuropéenne (l' h est aspiré) de l'endroit, tout de même nous voulûmes bien boire là.

–Envoyez-moi le stewart! commanda Cap.

–À votre disposition, monsieur! s'inclina le gérant.

–Donnez-nous deux grands verres.

–Voilà, monsieur.

–Je vous dis deux grands verres , et non point deux dés à coudre . Donnez-nous deux grands verres.

–Voilà, monsieur.

–Enfin!… Du sucre, maintenant.

–Voilà, monsieur.

–Non, pas de ces burlesques morceaux de sucre… Du sucre en grain.

–Voilà, monsieur.

–Pas, non plus, de ce sucre de la Havane qui empoisonne le tabac.

–Mais, monsieur…

–J'exige du sucre en grain des Barbades. C'est le seul qui convienne au breuvage que je vais accomplir.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Deux et deux font cinq»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Deux et deux font cinq» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Deux et deux font cinq»

Обсуждение, отзывы о книге «Deux et deux font cinq» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x